mercredi 29 janvier 2025

1973 : le premier festival folk dans la région

mise en ligne le 2/10/2009
mise à jour le 19/12/2020 : ajout de 2 vidéos
mise à jour le 17/3/2024 : ajout d'infos et remplacement des images
mise à jour le 27/1/2025 : ajout d'un extrait de presse 
mise à jour le 29/1/2025 : remplacement des extraits par un montage complet


collection Jean-Louis Montagut


En octobre 1972 l’arrivée du nouveau directeur de la MJC de Rosendael, Jean Peiffer, donne l'opportunité à Jean-Louis Montagut, d’organiser le premier festival folk de la région. Pour trouver des groupes les deux compères se déplacent au Festival d’Aubervilliers et Jean-Louis reprend contact avec Lionel Rocheman qu’il avait connu au Hootenanny à Paris. Il propose à Joel Lequette, responsable du folk Club de l’Ecole des Arts et Métiers à Lille, de profiter de la présence des musiciens pour les faire passer chez lui, ce qu'il accepte avec enthousiasme.
Le festival a lieu du 19 mai au 2 juin, Lionel Rocheman y amène toute sa bande : Maren Berg, Tran Quang Hai, le groupe Scalawag, indisponible, est remplacé par le Crazy Dogs Band (groupe bluegrass avec Laurent Vercambre), Lamine Conté et sa kora, Dick Annegarn, Marcel Dadi, le groupe Grand-mère Funibus prévu initialement ne viendra pas, les musiciens venant de se séparer. S’y ajoute le groupe Rum "découvert" par Jean-Louis (et Jean Peiffer) à Aubervilliers et le Croquignol String Band avec Cindy Musgrove, Michel et Alain Beaussant (le futur co-responsable de Folk Song International). Bref ce qui se faisait de mieux dans le folk français à ce moment là débarque à Dunkerque.

Les concerts ont lieu dans les différentes MJC de l’agglomération à Dunkerque, Malo, Rosendael et Grande-Synthe et le Festival se termine par un "gala", comme on disait, à la salle Romain Rolland de Saint-Pol-sur-Mer qui est enregistré par l'ORTF et diffusé par la télévision régionale.
Ce fut un début de succès bien que les salles étaient petites, l'engouement déclenché se poursuivra par l'organisation de concerts réguliers à la MJC de Rosendael qui deviendra un des piliers de l'animation folk dans l'agglomération dunkerquoise.


cliquez sur les photos pour les agrandir
(archives de Jean-Louis Montagut)

un bel article de Jean Sename dans la Voix du Nord


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Des extraits du concert de Dick Annegarn et Marcel Dadi 
à la salle Romain Rolland de Saint-Pol-sur-Mer (INA)
 

deux vidéos plus complètes sur le concert de St Pol sur Mer, où l'on entend Lionel Rocheman† et Maren Berg et un violoneux inconnu, Pierre FRANCK
 


 






lundi 27 janvier 2025

Le Trad Club de la MJC Rosendael 1989-1997

mise en ligne le 14/4/2020
mise à jour le 27/1/2025 : ajout d'une vidéo stages de juin 1993

Créé en 1989, le Trad Club a programmé plus 30 concerts/bals folks et les stages en lien avec les artistes invités.



Saison 89-90
- 3 décembre 1989 : 3 pieds 6 pouces
- 13 janvier 1990 : Mabidon
- 17 mars 1990 : Quatuor Fanfare
- 11 mai 1990 : Jean-François Dutertre

Saison 90-91
- 20 novembre 1990 : Houria Haïchi et Equidad Barès
- 12 janvier 1991 : Smitlap
- 6 avril 1991 : Roulez Fillettes
- 8 avril 1991 : Duo d'épinettes, Patrick Gilbert et Jacques Leininger

Saison 91-92
- 13 décembre 1991 : Ceilidh + Marc Guilloux
- 1er février 1992 : Maubuissons
- 3 avril 1992 : Catherine Perrier et John Wright
- 22 mai 1992 : Ti-Jaz

Saison 92-93
- 2 octobre 1992 : soirée harpes, Vandernoot / Delavier
- 3 octobre 1992 : Vents Contraires
- 22 novembre 1992 : Zap Mama avec Le Bateau Feu (scène nationale de Dunkerque)
- 16 avril 1993 : Taran
- 17 avril 1993 : Estaminet
- 19 juin 1993 : La Chavannée
 

Saison 93-94
- 12 novembre 1993 : Swart Kaffe
- 13 novembre 1993 : Perlinpinpin Folc
- 3 mai 1994 : Trio Bouffard
- 4 mais 1994 : Dédale
- 10 juin 1994 : Ensemble Paul Rans

Saison 94-95
- 19 novembre 1994 : Duo Robert Amyot et Evelyne Girardon
- 19 novembre 1994 : Smitlap
- 25 mars 1995 : Duo Katrien Delavier et Violaine Mayor

Saison 95-96
- 27 janvier 1996 : Mabidon
- 29 mars 1996 : Hempson
- 30 mars 1996 : De Dannan avec Le Bateau Feu (scène nationale de Dunkerque)
- 27 avril 1996 : Quartette de clarinettes et duo Evelyne Paris et Solange Panis
- 27 avril 1996 : Smitlap
- 22 juin 1996 : Cric Crac Compagnie

Saison 96-97
- 16 novembre 1996 : Cœlancanthe
- 25 janvier 1997 : Vents Contraires
- 22 mars 1997 : Duo Gilles Poutoux et Jean Christophe Lequerré + Korrigan
- 8 juin 1997 : Jean François Vrod



Fin d'activité à cause d'un conflit entre le bureau du CA et le directeur… qui, quelques années plus tard, est muté à la MJC de La Souterraine dans la Creuse. Exit la MJC de Rosendael, bonjour le Centre Culturel Le Château Coquelle !



toutes les photos, ou presque, sont ICI



vendredi 24 janvier 2025

Quatuor Fanfare

mise en ligne le 6/10/2009
mise à jour le 10/5/2020, ajout de l'intégrale en vidéo
mise à jour le 24/1/2025, ajout d'un lien : chronique de Margot Liénard + quelques précisions sur l'origine du groupe

Quatuor Fanfare – Le point du jour – 1986
VTA - Le Tambourineur, VTA 03



Le Quatuor Fanfare n'est pas un ensemble de musique de chambre. Ce quatuor est un orchestre de quatre violoneux nés au pays des fanfares, qui jouent des musiques à plusieurs voix sur les seize cordes de leurs violons petits et grands, des musiques à plusieurs voies entre musique des violoneux de Wallonie, chansons et airs des fanfares des Flandres, danses de la Renaissance et contredanses populaires d'ici et outre-Manche.






01 Polka van Elewijt (traditionnel)
02 Maclote de Joseph Jamin/Arthur Darley's jig (sources Joseph Jamain et J Docherty)
03 Genoveva (source E de Coussemaker)
04 Neige (Marc Debrock)
05 Trip to Paris (source John Playford)
06 Eternel retour (Christophe Declercq)
07 Branle (Christopher Demantius)
08 Ma mère, ma très chère mère* (source Cléophée Boulanger)
09 Varsovienne de Rixensart (traditionnel)
10 Die post (T. Susato) /Branle simple (C. Gervaise) /Branle gay (P. Attaignant)
11 Le point du jour (source journal l'Echo de Liège)

Christophe Declercq † : violon
Dominique Debrock-Binauld : violoncelle, chant
Marc Debrock : alto, chant
Jacques Leininger : violon, alto
 
A l'origine, le nom du groupe était Quatuor DBDD (pour Declercq, Binauld, Debrock, Declerck). Il se produit pour la première fois à la fête du Tambourineur à Boeschèpe le 22 avril 1984.  J'y tenais la partie de second violon. J'ai participé à 3 concerts sous ce nom puis à 3 autres sous le nom Quatuor Fanfare : à Auchel, octobre 84, puis même mois au Festival de Lille (dans le métro) et aux rencontres de musique trad à Saint Laurent Blangy en novembre 1984. Je suis remplacé en 1985 par Jacques Leininger.

Téléchargez  ici
306 téléchargements au 1/6/2013
 
Une chronique de Margaux Liénard sur cet enregistrement ICI

Polka van Elevijt

Commentaire

* Ma mère, ma très chère mère :  Evelyne Girardon nous a transmis l'origine de cette chanson qui a été publiée initialement dans le 33T Chant du Monde LDX 74759 "Chansons et Musiques traditionnelles du Québec", Anthologie Vol. VII, 1983 : Cette chanson a été recueillie en Beauce (Québec) en juillet 1970 par John Wright et Catherine Perrier. Belle version de "Sur l'pont du Nord", chanson en laisse devenue chez nous rengaine enfantine. Au Québec, elle est restée sérieuse et "morale", l'interdiction de la danse par l'Eglise ayant tout son poids, d'où nombre de complaintes où les tourments de l'enfer attendent les danseurs […]. Cléophée BOULANGER est née le 10 avril 1894 à Saint Romain, de Guillaume CORRIVEAU et Delvina FONTAINE. Elle est morte le 21 juillet 1973. Elle avait eu dix-huit enfants. Elle tenait ses chansons de ses parents et principalement de son père. Elle chantait pour ses enfants, le soir surtout, et au temps des fêtes (l'hiver) autour du poêle à bois. (note de Catherine Perrier)

mardi 21 janvier 2025

Musiques pour Katrien

 

Katrien Delavier nous a quitté en septembre 1998, laissant un grand vide parmi ses amis. Ils se sont donnés rendez-vous pour lui rendre un dernier hommage en musique et se sont retrouvés pour ce concert le 22 janvier 2000 à Malo les Bains.


 

au programme :
- ses anciennes élèves : Claire, Camille Vandenberghe, Neele Claeyes, Elise Wuillemin,  Marie Vandenberghe et Léa Bommel + Claude About (violoncelle)
- Blootland : Gérald Ryckeboer (uileann pipe), Jacques Yvart, Klerktje, Joël Devos,
- Ceilidh : Gérald Ryckeboer (bouzouki), Christian Declerck (violon), Elise Wuillemin (harpe)
- Chaud Devant : Norbert Proux (guitare), Marc Debrock (violon), Philippe Balza (accordéon), Dominique Binauld (violoncelle)
- D'Accornemuses : Christophe Plovier, Bernard Brousse, Michel Gossart, Laurent Claeys, Denis Byache, André Rouzet
- duo Christian Declerck (violon) et Elise Wuillemin (harpe)
- Het Reuzekoor (direction Marieke) + Albert Creton
- Rosena Horan (chant, guitare) et Elise Wuillemin (harpe)
- Quatuor Fanfare (Christophe Declercq (violon), Jacques Leiginer (violon), Marc Debrock (alto), Dominique Binauld (violoncelle)
- Julien Rouzet (piano) et André Rouzet (cornemuse)
- Smitlap : Patrice Heuguebart (accordéon, cornemuse), Marie Heuguebart (vielle à roue), François Baladou (contrebasse), Laurent Mieze (cornemuse)
- Vents Contraires : Gérald Ryckeboer (bouzouki), Christian Declerck (violon), Patrice Gilbert (vielle à roue), Elise Wuillemin (harpe)
- Jacques Yvart (chant, guitare) et Jane Perdrix (harpe)
- bal folk avec Vents Contraires + Smitlap, invités : Jocelyne Lanoy (cornemuse), André Rouzet (guitare)
 
Filmeur : Dominique Bommel





mercredi 15 janvier 2025

Ça ressemble à ma manière

 En 2017, une série documentaire, de 27 épisodes de 30 mn, sur les "Français d'Amérique" est inscrite au patrimoine de l'UNESCO. Elle a été récemment restaurée et numérisée et mise gratuitement à disposition du public : Le son des Français d'Amérique par la Cinémathèque Québécoise.

Louis Pitou Boudreault
 

La série commence par une rencontre avec le violoneux Louis Pitou BOUDREAULT, ce qui m'a rappelé un article paru dans le Tambourineur en 1987, rédigé par Jacques Leininger.




Jacques m'a envoyé ces quelques souvenirs et les photos originales :

- j'avais obtenu l'adresse de Pitou Boudreault, car un marin de Tadoussac m'avait indiqué : "il reste pas loin de chez Arthur Villeneuve". Villeneuve était un peintre, qui commençait à avoir un peu de notoriété. Sa femme, quand je lui téléphonais pour demander les coordonnées de Pitou Boudreault, parut étonnée, voire vexée, que je m'intéresse à ce violoneux, et pas à son illustre époux. De nos jours, après avoir été dégrossi dans mes connaissances en histoire de l'art, j'aurais sûrement demandé où voir les œuvres de Villeneuve. 

- autre anecdote : nous revenions d'un séjour en forêt, au bord d'un lac, dans une cabane (au Canada ;-) ). Mon violon séjournait dans la véranda, et avec les différences de température jour/nuit, il s'était décollé. J'avais déplacé la mentonnière pour éviter que la fente s'étende. Un peu acrobatique pour maintenir le violon !

- quelques jours plus tard, le 14 juillet, nous visitions Québec. Dans un petit parc, surplombant la vieille ville, j'aperçus de loin une curieuse cithare, et un homme vêtu à l'extrême-orientale. Je m'approchais pour discuter avec lui : c'était le père de Tran Trần Quang Hải, Trần Văn Khê. Nous avons parlé de cithare, d'épinette et de Jean-François Dutertre. Plus tard, sur une autre place, j'entendis de l’accordéon. C’était Marc Perrone. Quand je discutais avec lui (on s'était croisé à Fives et à Ris-Orangis), il me demandait si je jouais toujours de l'accordéon.





 

L'écho du parquet

 Un audio-blog consacré à la danse traditionnelle

 

ICI

Je l'ai repéré grâce à ce podcast sur Gabriel Valse, LE disque que tous les folkeux, dont moi et les autres folkeux de la région (surtout Gaby Delassus qui a été témoin à l'époque, voir aussi ci-dessous), ont acheté et écouté jusqu'à l'usure : 

https://audioblog.arteradio.com/blog/209011/podcast/238783/l-echo-du-parquet-25-gabriel-valse-la-naissance-du-bal-folk

Un documentaire à l'occasion du 50e anniversaire du premier disque de Bal Folk publié en France, en 1974. L'Echo du Parquet est parti à la rencontre des personnes qui ont participé à cet enregistrement et plus généralement au développement des bals folks dans les années 1970.

 Ce documentaire est complété par deux autres ressources :  
- sur cet audioblog, une compilation de témoignages à propos de l'importance de ce disque dans le parcours de nombreux folkeux :
- sur la page Facebook de l'émission, un dossier iconographique qui vient illustrer en images le contenu de l'émission :

Extraits musicaux cités dans l'émission 25 :
GABRIEL VALSE, « Polka de l’Aveyron » THE NITTY GRITTY DIRT BAND, « Grand Ole Opry song » BALFA BOTHERS, « Lacassine Special » LA BAMBOCHE, « Bourrée, cornemuse » (enregistrement au Bourdon, CD Archives 1) PERLINPINPIN FOLC, « Lo men pair e la mia mair » BEN KISER, « Walking in the parlor » (Dulcimer) GRELOT BAYOU FOLK, "Le pinson et l’alouette" (enregistrement au Bourdon, CD Archives 2) LA FAMILLE TOUSSAINT, « Le paradis des vieilles maisons » LA FAMILLE TOUSSAINT, « Coussol Valse » GABRIEL VALSE, « Suite de bourrées » GABRIEL VALSE, « Rondeau de Mirepoix » GABRIEL VALSE, « La scottisch» GABRIEL VALSE, « Sur le bout du banc » GABRIEL VALSE, « En avant blonde » GABRIEL VALSE, « Gabriel (valse) »
 

 
de G à D, le violon de Jean Pierre Cazade, Michel (guitare), Marc Perrone qui joue de l’accordéon et Pierre Toussaint l’initiateur et le meneur de ce disque Gabriel Valse en 1974, au violon.
 
*******
 
Gaby Delassus m'a envoyé ses souvenirs de cette époque mémorable et quelques précisions :

MJC Cannes-Picaud

Début 1974, nous (MJC Cannes-Picaud) répondons ok à la proposition d’Yvette Loreilhe (Chant du Monde). « Cannes-Picaud » comme on l’appelait était la plus importante des 3 MJC de Cannes : Picaud, Ranguin et La Bocca.
C’est là-bas que mon ami Hervé Grac (à droite sur la photo), cannois qui avait séjourné à La Chanterelle de Lyon, me donne mes rudiments de violon.

Et l’enregistrement de Gabriel Valse en public, a donc lieu dans nos locaux, ça dure 3 jours, de l’accueil des techniciens à la mise en place de l’espace « prise de son », l’accueil des musiciens (la famille Toussaint, Benoit Chantran, Marc Perrone, Perlinpinpin Folk, Jean-Pierre Cazade, Kachtoun), et jusqu’aux dernières prises. C’était aussi l’occasion de se mettre en train pour les chants à réponse et les danses, car Yvette tenait à ce que « l’ambiance » transparaisse, de faire la fête avec des moments de repas très conviviaux, etc…
Pour ce qui est des publications de vinyles à cette période, c’est Chant du Monde qui nous avait affublé du titre peut-être un peu présomptueux, de « 1er disque folk édité » ; ce n’était pas tout à fait juste, car bien des albums étaient déjà sortis, surtout ceux des festivals (où je me suis rendu avec toute l’équipe du folk-club de la MJC) comme ceux de Lambesc (1er festival folk en 1970 !), Malataverne 1971 ou 1972, Pons 1973, Saint-Laurent 1974. Le seul disque qui, à ma connaissance, était sorti avant Gabriel Valse , fut Le Paradis des Vieilles Maisons de la famille Toussaint (chez qui j’allais régulièrement faire la fête), et quasiment en même temps celui de Grand-Mère Funibus Folk le groupe phare qui a tant marqué notre génération, le groupe était composé de Jacques Benhaim « Ben », une vraie bombe sans retardement, plein d’idées et d’énergie et à la si belle voix, Michel Hindenoch, Christian Leroy-Gourhan, Daniel Lefebvre « Croqui »). Alors s’il fallait décerner le titre de 1er disque folk en France, il convient de le partager avec ce super groupe qui n’a fait malheureusement qu’un seul album. Après 1974, ce sera une déferlante d’albums, de festivals (notamment St-Germain de Calberte 1975, Mamirolle 1976),  de disques comme Folk Pirate 1 et 2 en 1975/1976 (Gérard Dôle et ses amis), Musique non écrite 1976, La Baleine Bleue (Steve Waring), et bien d’autres, comme les groupes « La Chifonie » et ses deux albums, et les superbes éditions de Catherine Perrier et les précurseurs de Mélusine La Préhistoire du Folk, Chants à répondre et à danser et les occitans de « Lambrusc » et « Perlinpinpin Folk », le raz de marée du folk en France venait d’arriver ! Pas d’internet, pas de CD, mais des enregistreurs à cassette, et surtout, l’apprentissage d’oreille ou de visu !! Que du bonheur vécu en live !

Voilà Christian, ce petit article pour remettre un peu les choses bien en place, et rendre aux différents « César » ce qui leur appartient et qu’il est juste de leur rendre.

Gaby Delassus
15 janvier 2025

 


 

lundi 13 janvier 2025

Chants marins de nos côtes - 2001

 

C’est en 1998 qu’a débuté la collaboration entre Het Reuzekoor et Lyriade 62, Chœur départemental du Pas-de-Calais.
Créé en 1993 par Danièle Facon, l’ensemble Lyriade 62 est un chœur d’une soixantaine d’amateurs passionnés, originaires de la Côte d’Opale qui s’attache à pratiquer les musiques chorales les plus variées (lyrique, sacré, traditionnel et contemporain).
Het Reuzekoor (le chœur du géant, en flamand) regroupe une quarantaine de chanteurs, danseurs et musiciens de la région dunkerquoise. En costumes traditionnels, ils racontent le pays flamand de France, la Mer du Nord, leur ville de Dunkerque, le temps de Jean Bart ou des pêcheurs à Islande. Ils chantent en flamand ou en français un répertoire traditionnel, mais aussi des chansons actuelles de Marieke et André Devinck.
Le groupe Marieke en Bart a fait partie des pionniers de la renaissance de la musique traditionnelle flamande dans les années 70 en Flandre française.
Cette collaboration, à laquelle a été associée Casilda Rodriguez, accordéoniste, a débouché sur le spectacle « Chants marins de nos côtes – Flandre – Côte d’Opale ». Cinq représentations ont été données à Wimereux, Le Portel, Berck-sur-Mer, Bray-Dunes et Dunkerque de 1998 à 2001. Un enregistrement en public, édité en CD, a été effectué le 31 mai 2000 en l’église Notre-Dame-des-Dunes, de Bray-Dunes.
Voici la présentation du spectacle, telle qu’elle apparaît dans le livret du CD :
 
Que c’est beau, c’est beau la mer

Trois ports, Dunkerque, Calais, Boulogne, trois répertoires traditionnels propres avec chansons et coutumes, mais un point commun : la mer et les marins. Lyriade 62 et Het Reuzekoor ont voulu mettre en commun et en concert leur riche patrimoine maritime régional et la magie s’est accomplie.
En première partie, c’est sous la direction de Danièle Facon que les cinquante choristes de Lyriade 62 interprètent, tantôt avec humour, tantôt avec tristesse, toujours avec émotion, les chansons populaires qui sont autant de moments de la vie des marins des côtes boulonnaises.
En seconde partie, chanteurs, danseurs et musiciens d’Het Reuzekoor et Marieke en Bart racontent en costumes traditionnels leur ville, celle de Jean Bart, et la Flandre maritime, tandis que chants et danses (Marieke mène tout ce petit monde) se succèdent à un rythme endiablé.
Casilda Rodriguez, à l’accordéon classique si expressif, crée tout au long du concert une ambiance à la hauteur de la poésie thématique.
Le final les réunit tous : les instrumentistes se joignent aux chanteurs pour, dans un même entrain, laisser voguer la Goélette, avant d’évoquer les pêcheurs d’Islande (l’Oncle Cô) et terminer par une note d’espoir et d’universalité avec la Ballade Nord-Irlandaise.
A chaque concert, à Wimereux, Le Portel, Berck, Bray-Dunes, Dunkerque, les spectateurs enthousiastes ont vibré avec ces chants traditionnels, hommage à tous les marins de la côte, dans un même élan de fraternité.
 
Christophe Plovier
10 janvier 2025

Dates et lieux des concerts « Chants Marins de nos Côtes »
3 mai 1998 : Participation aux 5èmes Vocalies de Wimereux (62)
29 novembre 1998 : Concert Le Portel (62) - Eglise St-Pierre St-Paul
9 octobre 1999 : Concert Berck/mer (62)  avec Lyriade 62
31 mai 2000 : Concert Église Notre Dame des Dunes de Bray-Dunes (59) - enregistrement public édité en CD
7 juillet 2001 :  Concert Église St-Martin Dunkerque - sortie du CD enregistré en public – dernier concert de Het Reuzekoor dirigé par Maryse Collache
 
Téléchargez ICI  le livret ICI


- Batisse et Zabelle, paroles et musique d'Ernest Richard [?]
- Heureuse pêcheuse, valse [?]
- Reys naer Island, trad.
- Les amants de la falaise [?]
- Suite Bulgare 2e mouvement, de Wjatscheslaw Semjonow
- La tragédie de St Etienne au Mont, paroles d'André d'Ivry, musique de Louis Bénech
- Fisarmonica (valse lente) / La Leçon d'accordéon (tarentelle), de Marc Perrone (La Trace)
- Des bistoulles et du pichon, paroles et musique de Louis G. Moreau (1878-1965)
- Suite bulgare 1er et 3e mouvement, de Wjatscheslaw Semjonow
- Hoe vroolijk is op zee te varen, trad.
- Warme garmars, trad.
- Kapiteyn Bart, trad.
- Creule Co, paroles de Tony Defaux, alias Taulis, musique de Christiné
- Het Afzyn, trad.
- La jolie fille, contredanse extraite du recueil de Trappeniers, Bruxelles, 1775
- Ali Alo, trad.
- Amazing Grace, adaptation en français d'André Devynck
- Ma Goélette, paroles d'André Devynck, musique Maryse Rouzet-Collache
- L'Oncle Co, paroles d'Eugène Gervais
- La Ballade Nord-Irlandaise, paroles de Renaud Séchan, harmonisation de Jean-Claude Oudot

Musiciens : Aude Bray (violoncelle) ; Bernard Brousse (cornemuse) ; Eléna Cilli (flûte) ; Albert Creton (harmonisation) ; Jean Paul Dozier (violon, fûte, arrangement) ; François Dziudzia (cornemuse) ; Renaud Hibon (cornemuse) ; Philippe Langlet (harmonisation, orchestration) ; Stéphanie Lemaire (cornemuse) ; Robert Leroy (violon) ; Marieke (clavier, chant, arrangements) ; Christophe Plovier (cornemuse) ; Francis Rappart (arrangement) ; Casilda Rodrigez (accordéon) ; Thierry Rousselle (chant) ; Véronique Rousselle (violoncelle) ; Arnaud Thuilliez (saxophone).


vendredi 10 janvier 2025

La fête des rois en Flandre

mise à jour 25 octobre 2018 : deux photos signée Biebuyck 
mise à jour 16 décembre 2018 : photos de 1951, 1991 et 2009
mise à jour 14 janvier 2019 : deux vidéos
mise à jour 1 novembre 2020 : lien Rois Mages
mise à jour 2 janvier 2021 : Méteren 1947
mise à jour 9 janvier 2025 : à Dunkerque



filmés par Antoine Quaghebeur le 6 janvier 2019 à Saint Jans Cappel





un entretien avec les mêmes Rois et le témoignage de Maria Lapanne
qui a appris la chanson en suivant son père Maurice,
un des rois mages de Saint Jans Cappel, dans les années 1960.


 le fichier son est ICI




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Article paru dans Le Nord Illustré du 15 janvier 1910


"C’est une fête particulièrement populaire dans notre région où, malgré quarante ans de République, on tire encore les rois… Nous disons "malgré quarante ans de République" car sous l’Empire les billets du roi étaient jugés suspects, s’il faut en croire les très curieux "billets de l’Empereur" qu’il nous a été donné de voir récemment dans la collection de M. Pierre Decroix. On goûtera donc ce récit d’une des formes pittoresques sous lesquelles se présente la fête des rois en Flandre. Il est écrit par M. André Biébuyck, fils du distingué maire de Vieux-Berquin, et par conséquent bien placé pour connaître cette région fertile en vieilles coutumes.

Les Rois Mages à Meteren

Elles s’en vont, elles disparaissent, les bonnes vieilles coutumes qui firent la joie de nos pères. Le progrès les chasse, et bientôt elles n’existeront plus même à l’état de souvenir. En certains coins de Flandre pourtant, où la langue française n’a pas encore réussi à s’implanter complètement, il en subsiste quelques unes, derniers vestiges d’une époque moins prosaïque que la nôtre.
L’une d’entre elles se pratique encore annuellement lors de la fête de l’Epiphanie.
Ce jour là, le jour des Rois, s’en vont dans certains villages du canton de Bailleul, des jeunes gens aux costumes inattendus. Tout de blanc habillés, pantalon et chemise constellés d’étoiles de papier multicolores, coiffés d’un chapeau décoré de même et autour duquel pendent des dentelles, ce sont les "Rois Mages" qui s’en vont de porte en porte chanter l’antique complainte de l’Etoile de Bethléem. L’un d’eux tient au bout d’un bâton une roue ornée de fleurs et de rubans, qu’il fait tourner, à la grande joie des gamins qui les accompagnent. On les accueille avec plaisir les "Sterreken", et il n’est pas de maison, où ils ne reçoivent du pain, des gâteaux ou quelques sous. Ce qu’ils racontent, c’est l’histoire de la nativité et de l’arrivée à Bethléem des Mages conduits par l’étoile miraculeuse.

Avec l’étoile arrivèrent trois rois
De terres étrangères, de très loin

La traduction ne pourrait rendre que très imparfaitement la charmante simplicité de cette chanson. Certains couplets sont d’une naïveté délicieuse. Dans la crèche, la Vierge avec l’Enfant Jésus et Saint-Joseph sont mourants de faim alors…

Marie va dans la boulangerie
Achète un petit pain et le partage en trois

Et cela se chante sur un vieil air, composé en même temps que les paroles par quelque Liedzanger inconnu.

Aussi la traduction française ne s’adapte-t-elle que très imparfaitement à cette mélodie qu’il faut avoir entendu avec les accentuations rudes et gutturales d’une langue germanique pour en goûter tout le charme étrange.
Combien d’années encore verrons-nous les "Rois Mages" Le français gagne de jour en jour. Le flamand s’en va et avec lui les vieux usages qui y étaient trop intimement liés pour pouvoir vivre sans lui.
Si vous voulez voir les "Sterreken" allez à Meteren en Flandre le jour des rois."

Texte et photographie d’André Biébuyck

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J'ajoute ces deux photos signée Biébuyck, parues dans La France à Table, juillet 1951.


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Une autre image, capture d'écran de la télévision, de mauvaise qualité hélas, lors d'une série de diffusion de documents des années 1960 sur la télé régionale France3



les même rois mages que l'on retrouve en situation sur la route de Bailleul, en direction d'un lieu-dit prédestiné

collection Stéphane Verstaevel

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En 1991, Stéphane Deheegher, Alain et Claude Belpalme, "les derniers rois mages de Flandre flançaise" avaient repris le flambeau en 1985

Le Nouveau Nord, décembre 1991


En 2000, César Storet et ses amis de l'association De Katjebei relancent la tradition autour de Saint Jans Cappel

François, Florent et César
La Voix du Nord 29 décembre 2009


Une étude sur les chant des Rois Mages par Florimond Van Duyse (en néerlandais)

la tradition est aussi présente en Flandre Belge

source

collection personnelle

et à Bruxelles





cette année pas de quête pour les rois mages
la Voix du Nord, 3/1/2021

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C'est aussi le temps de la galette
 
à Dunkerque, deux témoignages :
Jan des Dunes, dans le Nord Maritime du 9 janvier 1922, nous dit que le Koeningkoeke était offert gracieusement par le boulanger à sa clientèle régulière.


autre témoignage dunkerquois : l'arrivée des galettes feuilletées parisiennes en janvier 1922 et leur diffusion grâce à une "femme légère". Merci à Colette pour ce partage