mercredi 24 août 2022

Ballades Flamandes, par Georges Lotthé


"Voici, dit M. G. Blachon, dans l'excellente préface qu'il consacre au livre nouveau de M. Lotthé, une série de croquis finement troussés, où les trais caractéristiques de la vie familiale dans la Flandre, sont observés, notés, pris sur le vif avec une exactitude parfaite, souvent caustique et malicieuse, toujours souriante. La physionomie traditionnelle de l'intimité sociale et familiale flamande est peinte ici de main de maître, avec une virtuosité d'artiste qui attrape la ressemblance à merveille. Il faut remonter jusqu'aux Téniers pour trouver un terme de comparaison. Depuis ces grands peintres, aucun artiste n'avait fait preuve d'une vision aussi pénétrante, ni d'un don d'expression aussi finement réaliste, pour représenter la plantureuse rusticité flamande".

Tous nos types populaires défilent : les buveuses de café, les coqueleux, les joueurs de boules, les tireurs à la perche, les mangeurs de frites, les dentellières… et tous, peints en hautes couleurs, reflètent cet optimisme fait d'énergie et de joie de vivre "qui permet à l'étonnante race flamande de narguer sans rancune l'envie et les procédés odieux de ses détracteurs".

Des "sagas et complaintes" terminent le volume et, dans un lyrisme ingénue et profondément expressif, on retrouve ici toute la poésie mystique de nos Flandres rêveuses, aux légendes de bravoures, d'amour, de mélancolie…
L. B.

Le Grand Echo du Nord, 1er août 1926


Sommaire :

I. - Préface par Georges Blachon

II. - Ballades des buveuses de café, pour les coqueleux, du joueur de boules, du tireur à la perche, du samedi, du dimanche, des mangeurs de frites, de la bonne bière*, pour la Bazenne, pour la cueillette du houblon, des Kerles*, du tisseur à la main, de la dentellière, de la pêcheuse de crevettes*, des pêcheurs d'Islande*, de la tripée, de la Saint Martin*, de la Saint Eloi, pour le soir des Rois, pour le soir des crêpes, de Papa-Reuze, de Reuze-Maman*, de Gargantua Galaffre*, de Francisco Piccolissimo, du Comte de Flêtre*, des jeûneurs de Carême*

III. - Sagas et Complaintes :
Hallewyn et le petit enfant*
Hallewyn et la fille du roi*
Jeanne
Le messager d'amour
La nonette
Les deux enfants de Roi
Sous le tilleul
La fille du Roi
Les deux rivaux
Noël Flamands*

IV. - Notes et éclaircissements

* textes publiés dans La Revue du Nord entre 1893 et 1896
La Belle Hélène non repris dans l'édition de 1926





Georges Lotthé (1858 - ~1940 ?) : est né à Bailleul, fils de Charles, tailleur d'habits, et de Celine Dedrye, Dunkerquoise. Il n'a aucun lien familial avec Ernest Lotthé, également auteur de plusieurs publications sur la Flandre. Agent voyer à Steenvoorde puis à Armentières, il fait valoir ses droits à la retraite en 1918, après 41 ans de services. Sa seconde épouse, Pauline Faleur, directrice d'école, prend sa retraite en 1924, à La Capelle, en Thiérache, elle meurt en 1960 à l'hospice du Nouvion en Thiérache.

George Blachon (1857 - 1940) : « Héritier de négriers bordelais et membre du corps préfectoral, un temps collaborateur du ministre Leygues. Une plume acerbe et des saillies exaltées lui ont acquis une certaine réputation, auprès du grand public depuis Pourquoi j’aime la Flandre (1922) et auprès des initiés à l’époque des pseudonymes dans Le Beffroi de Flandre (1919-1928) et dans Le Mercure de Flandre (1923-1931). Le cas de Georges Blachon, fiévreux amant d’une Flandre découverte sur le tard, est exemplaire d’un phénomène connu : hier comme aujourd’hui, plus récente et brutale est la conversion, plus grande est la tentation d’une radicalité violente. A n’en pas douter, cet admirateur de Gobineau est la pierre angulaire de l’activisme identitaire flamand, sans laquelle les édifices idéologiques les moins recommandables de Flandre française n’auraient certainement pas été si rapidement et fermement ancrés dans l’esprit d’hommes influents de la région. » source , extrait de l’éditorial du numéro 113 du Bulletin du Comité Flamand de France (fév. 2018, pp. 2-3) rédigé par Christian Ghillebaert




Auguste Taccoen, compositeur "cassellois"

mise en ligne le 5/2/2016 
mise à jour le 30/3/2016 
mise à jour le 24/8/2022 

Pour présenter ce compositeur, donnons la parole à André Biebuyck, qui a rencontré des contemporains de Tac-Coen. Son article publié dans la revue Le Sud, n° 24, du 12 juin 1938, éditée à Ypres, comporte quelques erreurs rectifiées à la fin de cette page.


collection personnelle



Le lundi de Pâques est un grand jour de fête pour Cassel. Les géants, Reuze-Papa et Reuze-Maman, escortés de joyeux masques, parcourent les rues de leur bonne ville, et inlassable, la Musique joue le vieil air du Reuze cet air venu du fond des âges, qu'un vrai flamand ne peut entendre sans tressaillir. Sait-on que ce fut le compositeur Tac-Coen qui harmonisa et compléta l'air populaire primitif ? Il en écrivit les partitions destinées à la Musique Communale qui joua pour la première fois au Carnaval de 1882, l'air du Reuze tel qu'on l'entend aujourd'hui encore.
Tac-Coen, fut à Paris de 1875 à 1891, le compositeur à succès, le Christiné, le VIncent Scotto de l'époque.

Sa vie
Nous allons brièvement raconter sa vie. Le père de Tac-Coen, Constantin Fidèle Armand Taccoen, était Cassellois, issu d'une famille aisée de cultivateurs. En 1840, il épousait Fidélia Rency, dont le père, Francis Rency était fermier et éleveur de l'estaminet de l'Hoflandt, à Hazebrouck. Le jeune ménage s'en alla chercher fortune en ville et reprit à Lille, l'Auberge de la Tête d'Or, qui portait le n° 27 de la Grand'Place. La Tête d'Or était l'une des plus vieilles tavernes de Lille, déjà citée dans les comptes de la ville en 1381. Elle formait, vers la rue Esquermoise, le coin de la rue de Tenremonde qui, élargie, devint la rue Nationale. C'est là que, le 8 novembre 1841, à 5 heures du matin, naquit Auguste Alfred Taccoen. L'enfant fut élevé à Cassel par ses tantes paternelles, Rose et Pélagie, deux vieilles filles qui tenaient une épicerie au numéro 16 de la rue de Lille, devenue rue du Maréchal Foch.
Tout jeune, il s'inscrivit à la musique Communale dont il ne tarda pas à devenir l'un des bons éléments. Son premier professeur fut Louis Martin, qui était alors receveur buraliste. Lorsque Tac-Coen eut 15 ans, ses parents le rappelèrent à Lille. Il fut placé en apprentissage chez un commerçant ce qui ne l'empêcha pas de continuer ses études musicales, sous la direction de M. Dubaele, l'un des meilleurs professeurs de ce moment.
Quelques années plus tard, le jeune comptable eut l'idée de former une chorale composée des employés de la maison de commerce où il travaillait tant bien que mal. Cette fantaisie n'eut pas l'heur de plaire à son patron qui le pria poliment d'aller exercer ses talents ailleurs. Voilà, à 18 ans, le jeune homme sur le pavé.
Bravement, Tac-Coen, qui ne se sentait aucune disposition pour les affaires, chercha des engagements comme pianiste accompagnateur dans les cafés chantants. Le métier était d'un maigre rapport, et le jeune musicien mangea plus d'une fois de la vache enragée.
Il voyagea au Danemark, en Belgique, en Hollande. Dans ce dernier pays, il fit la connaissance de celle qui devait devenir sa femme, Eugénie Laroche, une jeune fille d'une grande beauté, qui mourut subitement un an à peine après son mariage à Paris, rue de l'Entrepôt, où le jeune ménage était venu se fixer. Tac-Coen se remit à voyager. Après de multiples pérégrinations, il se fixa à Nantes. Il s'y perfectionna dans l'art musical, étudia l'harmonie et se mit alors à écrire les airs qui chantaient en lui.

collection personnelle


Son œuvre
En 1872, le Grand Théâtre de Nantes donnait la première d'un opéra-comique de Tac-Coen : Jean Leduc dont l'action se déroule en Bretagne. En 1875, Tac-Coen venait se fixer définitivement à Paris. Il devait y triompher. Pendant quinze ans, il fut le compositeur à succès. Les paroliers se disputaient l'honneur d'être mis en musique par Taccoen, qui signait alors Tac-Coen, en deux mots, pour transformer un nom pourtant bien flamand.
Le nombre de chansons écrites [composées] par Tac-Coen, de 1875 à 1891, est prodigieux. On en compte plus de trois mille, sans compter plusieurs opérettes. Dans sa production, il aborda les genres les plus variés, en honneur au café-concert à cette époque. En 1870, les chansons patriotiques étaient au goût du jour. Notre auteur sacrifia à cet engoûment. On trouve dans son œuvre : Notre France, Au Drapeau de la France, Ne touchez pas au drapeau, Tenons-nous prêts, L'honneur du soldat (dédié au général Boulanger) et le célèbre Forgeron de la Paix qui eut un succès prodigieux et fut chanté dans tous les villages de France.
Citons aussi des chansonnettes militaires — du Polin d'avant la lettre — Un cuirassier sans sa cuirasse, Mon Tourlourou et La Belle Margoton […] [erreur du compositeur d'imprimerie] […] et dont le refrain est passé dans le répertoire des troupiers qui y ont adopté les paroles les plus… militaires.
Dans les chansons à boire, Versez les trois couleurs fut celle qui fit connaître Tac-Coen, et le lança. Il écrivit encore : Buvons à tous les vins de France, Le refrain du vendangeur, L'esprit du champagne, Le petit Bourguignon, Le vrai Picolo (créé par Paulus), Mon verre est vide (dont les paroles étaient de Jean Richepin) et aussi L'hymne à la bière, La bière de Flandre, paroles de Victor Venelle, directeur du Journal d'Hazebrouck.
Les chansons sentimentales de Tac-Coen sont nombreuses aussi. Il en est d'exquises : On t'attend à la maison, Pauvre Mimi, Le Noël de Jeanne, Bonjour Amour, N'y pensons plus.
Quant aux chansons comiques du compositeur, elles datent terriblement, et ne nous feraient même plus sourire aujourd'hui. Rien ne se démode comme le comique. Citons néanmoins : Le Roi des Gommeux, Pamela s'est pamée là, Koli-Kinkin.

Au pays flamand
Si Tac-coen connut les succès les plus flatteurs à Paris, il était resté dans le fond de son cœur, un vrai Cassellois. Il revenait volontiers dans la ville où s'écoula son enfance et chez ses parents d'Hazebrouck. Le répertoire de Tac-Coen fit fureur à Hazebrouck de 1880 à 1890. On retrouve dans tous les programmes de l'époque, les titres que nous citions plus haut. A l'Orphéon, on joua même plusieurs opérettes du compositeur. A Cassel, en temps de Carnaval, de joyeux masques interprétaient le soir, dans les cafés, de grandes scènes avec parlé, dont on se souvient encore : Les Infirmiers, Le Bataillon des Volontaires en jupons, Les Gamins de Paris.
Tac-Coen ne manquaient jamais de venir "faire le Mardi-Gras" à Cassel. M. Georges Lotthé, l'auteur des Ballades Flamandes qui fut très lié avec le maître, nous a conté en ces termes, cette amusante anecdote qui montre combien Tac-Coen aimait Cassel : "Tac-Coen était féru de la chanson du Reuze. Il en avait brodé les paroles d'une chansonnette : Madelinette est mariée. Il en avait fait coller la ritournelle sur les pupitres des musiciens qu'il dirigeait, en sa qualité de chef d'orchestre d'un grand café-concert de Paris. Un soir, un groupe de ses amis de Cassel, de gais lurons, viennent assister à une de ses soirées. Tac-Coen avertit aussitôt le directeur qu'un incident se produira dans la salle : il le prie de le laisser se dissiper sans intervenir, car il ne sera qu'un attrait de plus pour le public. Et, entre deux numéros, il ordonne à ses musiciens d'attaquer le fameux air du Reuze. Dès les premières mesures nos Cassellois se regardent : ils se lèvent et se mettent aussitôt à entonner leur chanson en flamand, trépignent, gesticulent et dansent comme en plein carnaval. Je vous laisse à penser le succès qu'ils ont obtenu parmi les Parisiens et la joie de Tac-Coen".
M. Georges Lotthé se proposait d'écrire, en collaboration avec le compositeur, une opérette intitulée Jean Bart dont l'apothéose devait être la Rentrée du Reuze aux lueurs des torches de Bengale.
Tac-Coen fut chef d'orchestre successivement à la Scala, à l'Eldorado et à l'Eden Concert. A la fin de l'année 1891, il contractait une mauvaise grippe — l'influenza disait-on alors — et le 8 janvier 1892, il mourrait au premier étage du Café du 4 septembre, au n° 24 de la rue Monge où il habitait.
Dans quelques années, ce sera le centenaire de la naissance de Tac-Coen et le cinquantenaire de sa mort. Cassel n'oubliera pas cet anniversaire et saura le fêter comme il convient. Nous voulons espérer que sa ville d'adoption lui élèvera un monument et organisera un Festival Tac-Coen. Ce sera un hommage mérité rendu à la mémoire du compositeur.

André Biebuyck


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Cet article a été publié initialement dans Le Grand Echo du Nord de la France le 16 avril 1938  avec le portrait ci-contre. Celui en haut de cette page a été publié dans un opuscule consacré aux œuvres du compositeur vers 1900. Il contient également une très courte biographie qui nous apprend que Tac-Coen a bénéficié, à son arrivée à Paris, de l'aide d'Emile Duhem qui l'engagea comme pianiste accompagnateur. Tac-Coen a fait ses débuts de chef d'orchestre aux Folies-Belleville, dirigée par Cassonet. En juin 1878 il quitte son bâton de chef d'orchestre pour tenir un café-brasserie, rue Monge, Au Souvenir de l'Exposition. Le jour de l'inauguration, on sabla joyeusement un apéritif inédit, La Tacconnade [sic]. Il dépose la marque "Taconade de Fresnoy" le 16 décembre 1890 (n°35198) et compose une "Taconade, polka", éditée l'année suivante par A. Patay, dédiée à Gabriel Hertaux (1852-1933) négociant en vins à Neuilly.
J'ai relevé quelques erreurs dans le texte d'A. Biébuyck. Les prénoms déclarés sur l'acte de naissance d'Auguste sont Pierre Joseph Auguste, il est né le 6 mai 1844. Le couple Taccoen/Laroche se marie en 1876 et son épouse, une artiste lyrique née à Luxeuil les Bains, décède neuf ans plus tard.

13 partitions en libre accès sur Gallica ici
Un autre texte d'André Biebuyck ici



collection personnelle


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Il y a une dizaine d'année le musée de Flandre à Cassel avait proposé une exposition consacrée à ce compositeur sous le titre Résonances, hommage à Taccoen. La conservatrice, Sandrine Vézilier, avait brodé autour du sujet en organisant plusieurs manifestations.






Quelques photos : © Christian Declerck


le concert de l'harmonie de Cassel


une partie de l'exposition


l'inauguration guidée par Sandrine Vézilier


l'installation de Daniel Nadaud




samedi 13 août 2022

Deux berceuses en patois

Je ne pensais pas pouvoir écouter ce disque un jour, mais grâce à Gallica nous avons l'intégralité des deux faces. Disque POLYDOR, référence : n°621.636, édité en juin 1930.



Léon Plouviet, alias Grand Papa Léon. Né à Croix en 1904, il débute aux P.T.T. comme simple commis des postes. En 1925 il est président de l'Association Sportive des P.T.T. et en 1927 il participe à la création de la station de radio P.T.T. Nord à Lille. Il en devient chef de station et participe activement aux émissions en récitant des poèmes d'Emile Verhaeren, Amédée Prouvost, Armand Dehorne, etc. Directeur de la Société Lyrique et Dramatique des P.T.T., il interprète également de nombreux rôles dramatique à l'antenne. Dès 1927 il créé, et anime sous le pseudo de Grand Papa Léon, une émission de radio enfantine, une idée qui sera reprise par les autres radios françaises. En 1930 il est nommé contrôleur principal et en 1933 c'est lui qui inaugure la nouvelle Maison de la Radio, 36 boulevard de la Liberté à Lille, dans un hôtel particulier réaménagé en bureaux et studios. Il prend sa retraite en 1938. Il est mort à Lille en 1967.

Face A : Le petit Quinquin de Desrousseaux
Une version par un interprète peu connu, Grand Papa Léon, accompagné par l'orchestre de Radio PTT Nord, probablement dirigé par Henri Hespel (1897-1981).



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Léon Lemaire
, alias Leolem. Cet épicier arrageois est né 12 rue Méaulens en 1875. Employé à la mairie d'Arras, il y est nommé secrétaire général adjoint en 1920, il devient secrétaire de mairie en 1926. Il prend goût à la poésie patoise en écoutant Jules Mousseron venu se produire à Arras en 1908. En 1912 il participe à un concours de poésies organisé par les Rosati d'Artois et emporte le 1er prix avec son poème Les gins d'chez nous. L'année suivante il obtient la Rose d'Argent, 1er prix du concours des Rosati de Paris, pour sa berceuse L'couquer d'nou mioche. Après un troisième 1er prix en 1914, à Arras, pour son sonnet Ech viux baudet, il laisse ensuite aux débutants le risque et l'honneur de participer aux tournois littéraires. Il a publié plusieurs recueils : Autour du beffroi d'Arras (1909), Les chants d'ein Chicourt (1913), Eclats d'patois (1921) et Racontaches d'ein boïeu rouche (1947). Ensuite il se borne à égayer les gazettes locales de ses rimes sentimentales ou railleuses. Il est mort à Arras en 1955

Face B : L' couquer d'nou mioche, berceuse artésienne, paroles et musique de Léon Lemaire, interprétée par l'auteur 



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collection personnelle


La chanson de l'Achicourienne
collection personnelle


En prime, quelques textes publiés dans le journal Le Beffroi d'Arras en 1920 et 1921 : 


Ch' garcon brasseux

Chacun les siens !

A l'harmonie
du commerce

Ingélique

L'mode ed chés
femmes

Prom'nate' à l'foire
ressuscitée

L'couquer
d'nou mioche


La hotte du colporteur à Calais

page créée le 12/10/2009
mis à jour le 2/12/2020, ajout de quelques notes biographiques sur Catherine et Bernard Claeys
mise à jour le 13/8/2022, ajout d'une photo de Catherine Claeys

La hotte du colporteur à Calais




Le colporteur de Fréquence Nord avait posé sa hotte à l’école de musique de Calais le 6 janvier 1980 pour présenter un série de quatre stages d’initiation à la musique traditionnelle organisés à Boulogne-sur-Mer, Calais, St-Omer et Dunkerque

Catherine Claeys, la colporteuse, est en compagnie de :
Par ordre d’apparition à l’antenne

Michel Lebreton (formateur)
Toujours fidèle à l'E.N.M. de Calais

Patrice Gilbert (stagiaire, puis formateur)
Depuis professeur à l’asso Cric-Crac & Cie et, depuis 2017, retraité

Christophe Duchêne (co-organisateur)
Alors directeur du centre de formation musicale pour adultes

Guy Vandeneeckhoutte (stagiaire)
Maintenant directeur de MJC

Bertrand Buirette (stagiaire)
Actuellement joue du violon en Normandie

Fabienne Kotlarczik (formatrice)
Perdue de vue, serait dans la région lyonnaise

Jean Legrand (co-organisateur)
Alors directeur de la MJC de Rosendael à Dunkerque, décédé.

Christian Declerck (formateur)
Blogueur impénitent


1-début (Brunette allons gai*)
2-entretien M Lebreton
3-entretien P Gilbert
4-entretien C Duchène
5-entretien G Vandeneeckhoutte
6-entretien B Buirette
7-C'est à Mœuvres ou par delà*
8-entretien F Kotlarczik
9-entretien J Legrand
10-Capitaine Bart, duo de vieille
11-entretien C Declerck
12-intervention Michel L.
13-intervention Fabienne K.
14-intervention Michel L.
15-Maniotte
16-entretien M Lebreton
17-Maclotte de J G Houssa
18-entretien C Duchène
19-entretien P Gilbert
20-entretien G Vandeneeckhoutte
21-Les p'tits saint-Pierre
22-entretien M Lebreton
23-entretien J Legrand
24-entretien M Lebreton
25-intervention Fabienne K.
26-Elève-toi donc belle*
27-entretien M Lebreton
28-entretien B Buirette
29-Carnaval + fin

téléchargez ici


 C’est à Moeuvres ou par delà*
par Fabienne Kotlarczik



80 téléchargements au 1/6/1013

*publié dans le recueil de Chants et chansons populaires du Cambrésis de A. Durieux en 1868



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par Arthur Van Hecke


Quelques mots sur Catherine Claeys qui nous avait quitté un an avant la publication de cette page.
De son vrai nom Jeannine Lyon, elle est née à Calais, 3 rue du Duc de Guise, le 15 mars 1930. Fille de Marius, douanier, originaire de Saint Rémy au Bois (entre Hesdin et Montreuil sur Mer) et Eugénie Maurisse née à Armentières, dont le père venait de Kemmel (B). Elle épouse Bernard Claeys en 1954 à Lille, il est né à Lille en 1932, et lui aussi a hérité des racines flamandes de son père né à Westrozebeke (entre Ypres et Roulers). Ces ancêtres aux origines diverses mais enracinées dans la région expliquent peut-être son grand intérêt pour les traditions régionales, qu'elle défendra tout au long de son parcours professionnel à Radio-Lille, Télé-Lille puis à la radio Fréquence Nord. Bernard Claeys est un des fondateurs de la télé régionale créée en 1950. Il a été formé, avec Fernand Vincent et Jean Marcellot, par deux réalisateurs venus de Paris : Gérard Cornu et Jean-Loup Berger (d'après Yannick Lebtahi, historienne de la télévision).

La Voix du Nord : "La voix de cette personnalité généreuse et cultivée a bercé les auditeurs de La Hotte du colporteur ou de La Musicothèque, émissions phare de la désormais France Bleu Nord. Catherine Claeys a consacré sa carrière à arpenter notre région pour découvrir et mettre en avant les personnalités du folklore et de la culture populaire. Elle laisse derrière elle de nombreux amis, ainsi que son mari, Bernard Claeys, réalisateur de télévision, avec qui elle partageait les mêmes passions depuis leur rencontre, à l'âge d'une vingtaine d'années."

Sur la photo ci-contre, extraite de La première radio locale lilloise, radio PTT Nord, Lille, 1987, elle n'est pas identifiée, il n'y a que cette légende : "Une réalisatrice au travail à Radio Lille, mai 1972)

Elle meurt à Lambersart le 30 mars 2008, dans sa belle maison, la villa des Roses, 220 rue de l'Hippodrome, son époux décède le 26 novembre 2019. Ils avaient prévu de léguer leur maison, et ce qu'elle contient, à la municipalité de Lambersart. Catherine avait déjà fait don de ses archives audiovisuelles à l'INA. Toutes ses émissions sont donc consultables, théoriquement, à Lille.
L'INA nous propose une des premières émissions du couple Catherine et Bernard Claeys. En 1961, ils sont parmi les premiers à s'inquiéter de la disparition des moulins du paysage régional.






Revenons à moulins




En 1993, Catherine répond à un questionnaire, initié par le Conservatoire Occitan de Toulouse et relayé par le Trad Club de la MJC de Rosendael, sur les collectages effectués dans le Nord et le Pas de Calais sur la danse traditionnelle. Si elle renvoie la partie "Je n'ai aucune raison de remplir ce questionnaire", elle l'accompagne d'un commentaire où elle détaille ses "non activités" de collectage : 
J'ai effectué en effet un certain temps ce qu'on a pu qualifier de "collectage" dans le cadre d'émission radiophoniques pour Radio France région Nord Picardie en tant que réalisateur [sic] (en particulier pour la Hotte du Colporteur) mais il s'agissait surtout de faire revivre coutumes, traditions, musiques populaires et en quelque sorte de réanimer la mémoire collective de cette région. Dans le cadre de ces émissions, j'ai pu aborder des interviews ou des enregistrements ; mais il ne s'agissait pas d'une recherche systématique ni [-?-] approfondie sur la danse elle-même. De même à la télévision, j'ai pu produire avec mon mari Bernard Claeys (réalisateur télé) certaines émissions où la danse traditionnelle était représentée, mais toujours dans la même recherche plus générale, avec un souci de choix artistique (la Radio et le Télévision sont en effet des entreprises de spectacle et il nous fallait en tenir compte) qui pouvait nous différencier et nous éloigner parfois des méthodes A.T.P. Je ne pense donc pas, malgré tout l'intérêt que nous portons à la chose, que nous puissions être, en toute équité, placés au même rang que de véritables chercheurs. Cela dit certaines émissions que nous avons faites peuvent être consultées (radio ou télé) à l'I.N.A. […]"







Trois chantres
élément du décor de l'escalier
de la Villa des Roses,
domicile de Catherine et Bernard
à Lambersart 








jeudi 4 août 2022

Joseph Declercq, chansonnier et militant syndicaliste

mise en ligne le 16/5/2013
mise à jour le 4/8/2022 : modifications des liens, ajout d'une vidéo

collection personnelle

Né le 3 février 1891 à Halluin, Etienne Joseph Declercq est le fils de Jules Louis, couvreur, et Justine Pauline Masquelier, servante, tous deux originaires d'Halluin. En 1916 il épouse une béarnaise, Marie Louise Menjou (1890-1979) à Saint-Laurent-Bretagne dans les Hautes Pyrénées, il décède le 3 novembre 1959 à Halluin.

"Après avoir appris la sculpture, il décida d’entrer au séminaire d’Hazebrouck (Nord). Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il dut renoncer au sacerdoce. Au lendemain de l’armistice, il devint directeur du service des eaux d’Halluin. Ancien membre du « Sillon », adhérent de la première heure de la CFTC, il fut, après 1934, président du syndicat libre des employés d’Halluin. À la fois historien et poète de la section CFTC d’Halluin, surnommé « le barde du Nord », il écrivit de nombreux poèmes et chansons à la gloire des syndicats libres dont « la Marche des travailleurs chrétiens » qui devint l’hymne officieux de la CFTC. Après la Seconde Guerre mondiale, J. Declercq milita au MRP, sur le plan local. 
Jean Piat "
SOURCE : F.-X Roets, Le mouvement ouvrier français à Roubaix-Tourcoing de 1914 à la fin de la IVe République, DES Lille, 1968." Notice aimablement transmise par le site du MAITRON

Parmi les nombreux chansonniers de la région, Joseph Declercq est un des rares à avoir enregistré. Jean WEBER m'avait donné ces copies de 78 tours, sur cassette audio, en 1998. Il en avait hérité d'Augustin Declercq, un des fils de Joseph. La qualité n’est pas excellente et l’un des disques étant cassé il manque le début de deux chansons.

source : Syndicalisme Chrétien, avril 1934


Disque Lumen 33.052, orchestre de Fred Acker
- La fête chrétienne du travail, de et par Joseph Declercq
- Le militant syndicaliste, de et par Joseph Declercq

 Disque Lumen 33.051 (cassé), orchestres de Fred Acker et R. Guttinguer
- Marche des travailleurs chrétiens, de et par Joseph Declercq
- Le travailleur vainqueur (Marcel Poimboeuf) par Emile Rousseau de l'Opéra-Comique

Les fichiers mp3 et la partition de la Marche des Travailleurs Chrétiens, avec ses cinq couplets d'origine, sont à télécharger ici


trois extraits chantés par l'auteur




collection personnelle

Le barde du Nord a également écrit et édité : Aimons-nous, Aidons-nous (musique de J. Vandeputte et Fred Acker), Le Chant Lociste ((musique de J. Vandeputte et Fred Acker) et A qui le yo-yo ? (musique de Louis Bariselle).


J'ajoute un article de Joseph Declercq, Les œuvres d’Halluin, paru dans l'almanach de la Jeune République en 1922.

Vous allez me demander quel est  le rapport avec la musique folk de la région ? a priori aucun, sauf que son petit-fils Christophe est devenu un des piliers du groupe Mabidon, avant de jouer dans de nombreux groupes régionaux. Il vient de sortir un album chez Bémol vpc.

Christian Declerck