mercredi 28 décembre 2022

M. et Mme Aggeri à Dunkerque

En juillet 1851, un groupe d'artistes itinérants donnent une série de concerts dans les cafés dunkerquois. 

Le journal La Dunkerquoise a publié plusieurs articles :

3 juillet 1851 : « Plusieurs artistes viennent d’arriver en notre ville et comptent y donner, non des concerts proprement dits, mais des soi­rées musicales. Ces artistes sont M. Aggeri qui pos­sède, nous dit-on, une belle voix de baryton et qui, de plus, joue avec un talent tout ex­ceptionnel sur un instrument depuis des siècles passé de mode, la vielle qui, mainte­nant n’est plus que le partage des enfants de Savoie ; Mme Aggeri qui chante la romance, et M. Pollet qui possède, ajoute-t-on, du talent sur le violon. Une première séance aura lieu ce soir jeudi à 9 h à la société St-Sébastien. »

5 juillet 1851 : « Les artistes étrangers dont nous avons an­noncé l’arrivée en notre ville, M. et Mme Aggeri accompagnés de M. Pol­let se sont déjà fait entendre au Café Italien et à notre Société St-Sébastien. On nous as­sure qu’ils ont justifié ce que les journaux de plusieurs localités ont publié de favorable sur leur talent, et que leurs premières soirées ont obtenu un véri­table succès. Ils se fe­ront en­tendre encore demain di­manche au Café Masse, rue des Pierres, à 8 h du soir. »

15 juillet 1851 : « Le concert donné au Jardin National au profit des pauvres par M. et Mme Aggeri et M. Pollet, a été, nous l’a­vons dit, contrarié par le temps. Il n’a produit net que 52 Fr sur les­quels 37 Fr ont été affectés aux pauvres de Coudekerque-Branche. Il ne res­tait donc que 15 Fr pour ceux de notre ville, mais M. Aggeri a eu la géné­reuse pensée de mettre une bourse en Loterie et il a encore recueilli ainsi 20 Fr ce qui lui a permis de déposer à notre mairie 35 Fr en fa­veur de nos malheu­reux. »

Ces artistes se sont déjà produits l'année précédente au Haras du Pin, dans l'Orne :

Le journal de l'Orne, 18 juillet 1850

Jean-François Heintzen nous signale leur présence dès 1848 à Toulouse et à Vannes en 1849. Après Dunkerque le couple Aggeri continue ses tournées dans toute la France. En 1852 ils visitent Vichy, Lyon et Paris, en compagnie de MM. Narcisse et Dubouchet, chanteurs comiques. En février 1853 il est à Chambéry où l'on apprend qu'il joue aussi de la vielle organisée, accompagné par M. Carlos Barrachina au tambour de basque, le programme est identique à celui de 1850. Mars 1853, à Annecy au Cercle du Commerce, puis Marseille (1856), au Théâtre de Nîmes (1857) puis à Toulouse, au Grand Café, il termine l'année à Pau, puis à Bordeaux au Théâtre Français. 1858 : il joue au Théâtre de Belleville à Paris, cette même année il commande une vielle neuve à la maison Pajot à Jenzat, sa lettre est très précise : Il faut une vielle de 11 pouces de large table en sapin, couleur vieux, bordure ancienne mais en nacre, pas en fleurs, le clavier double, ressorts pour les touches, la roue moyenne épaisseur, le dessous couleur palissandre, […] charnières en cuivre pour le couvercle de clavier, les petits os qui tiennent les cordes un peu forts, la poignée double coupée en deux, double filet sur les couvercles, pas de mosaïque en bois, tâcher d'empêcher les bruits des touches, le tout pour 80 F, 90 F s'il faut. La vielle est livrée à Avignon en juin 1859. En 1861 il est à Boulogne sur Mer, il écrit à la maison Pajot pour des modifications sur sa vielle Louvet, puis à Moulins en 1862 et puis à Aix en Provence et Grenoble en 1863. En 1864 il est à Bordeaux et Moulins. En février 1865, on apprend qu'il est en Espagne au théâtre de Figueras, à quelques kilomètres de Perpignan. Accompagné de son compatriote le jeune guitariste et chanteur Edouard Bono, âgé de 20 ans, qui décèdera deux ans plus tard à Vichy. Après ce sera Tours et Orléans en mars et Moulins en novembre de la même année. 1868 Chambéry le retrouve en octobre, il est au même programme qu'Eugène Rivals dit l'homme-flûte et chanteur tyrolien et de son ami M. Pollet, le violoniste excentrique qui l'accompagnait à ses débuts. Ensuite je n'ai pas d'autres mentions dans la presse en ligne. Des recherches récentes faites par plusieurs chercheurs italiens, nous apprennent plus sur la personnalité du "1er veilliste de France". Dorénavant on sait qu'il est né en 1819 à Pomaro Monferrato et qu'il meurt à Vichy en 1871. Sur l'acte de décès il y a la mention du nom de Mme Aggeri : Delphine VASTEL, toujours vivante cette année là.

Christian Declerck, décembre 2022

Sources, journaux : La Dunkerquoise, La Gironde, La Concorde du Morbihan, L'Argus et Vert-Vert Réunis, La Gazette de Savoie, l'Echo du Mont Blanc, l'Artiste Méridional, Le Courrier du Gard, Journal de Toulouse, Le Train de Plaisir, Figaro Programme, Le Courrier des Alpes. 
Bibliographies : Trad Magazine n°167, Pattes de mouche et rats d'archives, J.-F. Maxou Heintzen, 2016. Joueurs de vielle en France, 1857-1927, Jean François Chassaing, 2014. Musiques discrètes et sociétés, J.-F. Maxou Heintzen, 2007. Les publications sur l'internet de Rinaldo Doro.


El Ampurdanés, 19 février 1865


lundi 26 décembre 2022

Chants populaires flamands recueillis à Bruges

Un recueil de chants flamands, avec les commentaires en français, autre que celui d'Edmond de Coussemaker. Chants avec les airs notés et poésies populaires divers recueillis à Bruges par Adolphe Richard LOOTENS et Jean Marie Eusèbe FEYS, publiés en 1879.



source : la réédition de 1990
par K.C. Peeters-Instituut voor Volkskunde






mardi 13 décembre 2022

Le père Lachique, marionnettiste à Arras

publié le 7/11/2022
mise à jour le 13/12/2022 : ajout de deux articles à propos du théâtre Lachique


Dans une page précédente, concernant Léopold THOMAS, j'ai mentionné un texte en patois où il décrit une séance de marionnettes à Arras pendant son enfance, dans les années 1870.




La mémoire de Léopold a fait défaut, le père Lachique se nommait MANEUVRE François Joseph, né à Arras en 1803, époux d'Adèle LEQUIEN, cordonnier de son état. Il a eu deux fils prénommé Paul, l'un né en 1834 et mort célibataire en 1895, qui était peut-être aussi marionnettiste et Paul Théodore, né en 1844 et mort en 1912 à Angres. En tout cas, François MANEUVRE était bien domicilié "au numéro quanrant' quatr' dé l'rue des Traus-Visages" comme le mentionne son acte de décès en 1875.

source

Le Beffroi d'Arras a publié plusieurs articles sur ce théâtre. En 1922, Léopold Thomas en fait le sujet de sa chronique patoisante

source : Gallica

En 1925, Le Beffroi reprend un article publié dans Le Progrès du Pas de Calais du 31 août 1854, qui décrit une séance du théâtre Lachique, signé Henri-Frédéric Degeorge.



source : Gallica


Alain Guillemain et Andrée Ledoux précisent, dans leur livre Marionnettes traditionnelles en Flandre française de langue picarde, que le père de François était également marionnettiste "il jouait lui-même la comédie dans la cave d'une maison de la rue des Bouchers. Il exerçait la profession de couvreur mais l'activité déployée pour sa comédie lui valut le surnom de Lachique car il fabriquait des friandises appelées ''chiques coulantes''. Mais ils ne mentionnent pas leurs sources concernant Arras.

mardi 6 décembre 2022

Anciennes coutumes, et anciens usages à Saint-Omer

Revue de diverses coutumes et anciens usages de l'arrondissement de St-Omer. Recherches sur leur origine par M. Eudes*, vice-président de la Société des Antiquaires de la Morinie, lue en séance publique le 19 décembre 1836.

tome 5 1839-1840
source : Gallica


La suite ICI

Sujets : les habitations ; la veillée ; les dictons ; la bûche de Noël ; les étrennes ; la fête des Rois ; les mariages ; les noces du vieux temps ; carnaval et jours gras ; les bourdis (brandons) ; Pâques ; le Mai ; feu de la St-Jean ; le louage des domestiques ; la moisson ; les assemblées.


* Nécrologie de Valentin Eudes (1787-1840) ICI