mardi 29 décembre 2009

Bart en Klerktje

Bart en Klerktje – Brugge – 1981
Concert au théâtre de Bruges le 3 octobre 1981



02-De twaef glaezen (trad)
03-De schooiere (Joris Declercq/Willem Vermandere)
06-Klein wentje van Elverdinge (Willem Vermandere)
08-Vertrek naer Island (trad)
10-Drinke liedtje (trad)
11-Cécilia (trad)
13-De wonderbare genezing (Willem Vermandere)
15-Pot pourri (trad)
16-De barmhartige samaritaan (Rossey/Willem Vermandere)
18-Nee'w we goan nus vlams nie laot'n (Joris Declercq/Willem Vermandere)

Raymond Declerck, dit Kerktje : chant, harmonica
André Rouzet, dit Bart : chant, guitare
Photo : Christian Declerck

Klein wentje van Elverdinge


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mardi 22 décembre 2009

Chansons patoisantes

Chansons et textes en picard et en français
Par Christiane Oriol, Auguste Hanon et Roger Carlier
Cassette auto éditée par le musée de Fourmies (59) en 1980





01-Instrumental
02-Les sogneuses par Christiane Oriol, sur l'air "Belleville, Ménilmontant"
03-Les gauflettes par Auguste Hanon
04-Udoxie n'vint nin par Roger Carlier, sur l'air "Viens, Poupoule"
05-El' complaint' du tramway par Christiane Oriol, sur l'air "La complainte de Fualdès"
06-L' garde à Zénobie par Auguste Hanon
07-Les rattacheux par Christiane Oriol
08-Chant du 1er mai par Christiane Oriol
03-Les d'j'weux d' boulettes par Roger Carlier, sur l'air "Embrasse moi Ninette"
10-Jeunes de chats par Auguste Hanon
11-Marseillaise fourmisienne par Christiane Oriol
12-Pour d'aller à s'trons par Roger Carlier, sur l'air "Du pendu"
13-Air ancien (Instrumental)
14-Pinsées d'un vié fileu par Christiane Oriol
15-Un bon p'tit gamin par Auguste Hanon
16-Les rattacheux de l'nouvelle place par Christiane Oriol
17-Instrumental

Cette cassette était diffusée en boucle, comme fond sonore, lors de la première exposition CENT ANS DE VIE SOCIALE. L'enregistrement de ces chansons patoisantes était apparu comme une évidence dans le cadre de ce travail de présentation de mémoire collective réalisé pour la création de l'Ecomusée.
Le bâtiment, c'est-à-dire l'ancienne filature Prouvost-Masurel venait d'être acheté par la ville de Fourmies ; des machines textiles avaient été sauvegardées et il fallait les présenter au public ; un travail de collecte de mémoire collective et d'objets avait été réalisé dans dix écoles primaires du secteur au cours de l'année 1979-1980 ; un fascicule "L'HERITAGE" avait été édité et cette cassette enregistrée.
Tout se fit à l'époque sous l'égide de la M.J.E.P (Maison des Jeunes et de la Culture) de Fourmies dirigée par Mr Marc Goujard et de Mr Pierre CAMUSAT (qui sera le président fondateur de l'Ecomusée) avec la ville de Fourmies.

Le "chant du 1er mai" a été imprimé juste après les évènements de 1891. Sur le petit format, le titre original est "Les martyrs de Fourmies", les paroles sont de L. Voillequin et la musique de Georges Poivilliers. La "Marseillaise Fourmisienne" a été publié à Lille à la même époque, ces deux partitions ont été saisies par la police d’après Robert Brécy (in Florilège de la Chanson Révolutionnaire). Auguste Hanon (1915-2003) est un auteur picard de l’Avesnois, originaire d’Eppe-Sauvage. Christiane Oriol est une chanteuse professionnelle. Roger Carlier était à l'époque bénévole de l'Écomusée. Ses connaissances en chansons patoisantes avaient conduit à le recruter pour cet enregistrement. L'accompagnement musical fut effectué par Jean-Paul Hubière (1946-2001), musicien jouant de plusieurs instruments (dont l'accordéon), qui fut pendant plusieurs années directeur de l'École de musique de Fourmies.

(Merci à Mme Tavernier pour les informations complémentaires)

Les instrumentaux sont joués à l’épinette ou au dulcimer, je n’en connais ni l’origine ni les titres. Ce sont probablement des mélodies collectées dans l’Avesnois.

collection personnelle

Les chansons et les textes en patois sont extraits de "Ed' Tavau La!", recueil des chansons de la revue locale et patoise de Laratte H. (pseudonyme de Michel Letellier), représentée à la soirée de bienfaisance organisée par les Rosati, à Fourmies, le 14 novembre 1903.
(merci à Mlle Talandier pour cette information)

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un extrait de Pour aller à s’trons




collection personnelle



Le chant du 1er mai ou Les Martyrs de Fourmies





mardi 15 décembre 2009

Berthen se souvient

Musique originale du spectacle "Son et Lumière" à Berthen de septembre 1986, 1987, 1988
Cassette auto produite - 1986



01-Lever de rideau (composé par William Schotte )
02-Introduction (WS)
03-Lettre du grand-père (composé par Katrien Delavier)
04-L'éveil du village (KD)
05-La dispute (composé par Gérald Ryckeboer)
06-Les douaniers (GR)
07-La poursuite (GR)
08-Les fiançailles (KD)
09-Première guerre (WS)
10-Le retour des hommes (WS)
11-La marche nuptiale (GR)
12-Les rois mages (trad)
13-Les métiers (KD)
14-La veillée (WS)
15-Soirée d'hiver (WS)
16-Sinte Maertenslied (trad) / La Saint-Martin (KD)
17-Petite valse (WS)
18-Polka du cornemuseux (GR)
19-Le grand-père (WS)
20-Final

Katrien Delavier : flûte traversière, harpe celtique
Gérald Ryckeboer : cornemuses, cistre, bouzouki, guitare, bodhran
William Schotte : violoncelle, synthétiseurs, voix, kazoo

Christian Declerck : violon pour la marche nuptiale


extrait :  l’éveil du village


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vendredi 11 décembre 2009

Blootland

Concert au 1er festival du chant de marin de Paimpol en août 1989



01-Reys naer Island
03-Zeemansleven
05-Matelote de Vandembrile
07-Land en zeeman
09-Hoe vrolyk is 't op zee te vaeren
11-De twaelf glaezen
13-Pot pourri (voir ci-dessous)
15-Matelote d’André Dupont


Christian Declerck : violon
Raymond Declerck, dit Klerktje : harmonica, chant
Katrien Delavier : flûte traversière
Joël Devos : guitare, clarinette, chant
Gérald Ryckeboer : bouzouki, cornemuse, pipeau, chant
Jacques Yvart : chant, percussion

Photos : Christian Lebon


extrait


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Les paroles des premiers couplets du pot pourri :

Me moeder kocht een haering
Een haering zonder kop
Zy hangt nhum voor’nde venster,
En nieman die dat kocht.
Daer kwaemen twee gendarmen,
Ze deejen dien haering mee.
Mae’ me moeder begunste schreewen
En dien haering schreewde mee :
« En ‘t is an bis, van bis, van bis »

Myn man komt thuus
Myn man komt ‘s ‘n avonds laete thuus.
O’ d’ hy kwaem in zyn kaberke,
Hy vinkt daerin e stove buuze.
« En e stove buuze mee voering d’ rin,
‘K en hen dat nog nooit ezien !
‘k hen pertank heel de wereld ezien
Meer of e kee’ of tien ! »

Welle, welle, welle myn man, myn man
Myn fraeie man, je moet naer huus gegaen
En je vrowtje is ziek
- Is ze ziek ?
Laet ze ziek !
Ze was wel nie ziek o ze pannekoeken miek.
En naer huus gean ‘k ik nie !

En dat was gebeurd in ‘t Wormout stee
Treeze, Treeze tra la la !
En dat was gebeurd in ‘t Wormout stee
Piere wiere wyt van bom !

Melle, Melle, Melle mee je vuule dikke bille
En je ryspap gat,
Melle, Melle, Melle mee je vuule dikke bille
En je ryspap gat,

Ein, e kannetje te goe bier in is ,
En e meisje waerin te plazier in is
Een, twee, drie ! De glaezen vul mee bier !

Ja ‘t is waer, my lief het schoone krulletjes
Ja ‘t is waer, my lief het schoon’ krullhaer

En ‘k hen e vloo die byt in myn oore
Toria, Toria

Ze ‘n is nie ziek, ze ‘n is nie dood
Ze legt te bedde, ze elgt te bedde
Ze ‘n is nie ziek, ze ‘n is nie dood,
Ze legt te bedde mee neur kountje bloot

Drink ik e pintje
‘k drinken ‘lyk e swyntje.
Dink ik e kannetje
‘k drinken ‘lyk e mannetje.
Drink ik e stoopje,
‘k vaelen in een hooptje
Nooit an myn leven mee’
‘k e drinken gen jenever mee

Overal, overal
Waer dat de meijes zyn,
Overal, overal
Waer dat de meijes zyn is’t bal !




Les enregistrement du groupe Blootland sont disponibles ici
d’autres chants de marin ici


jeudi 10 décembre 2009

Les matines de bergers

dessin à la plume de Patrick Delaval

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Revue des traditions populaires - tome XXIII - 1908

Anciennes coutumes du pays d’Artois III


Les matines de bergers au Valhuon
(Canton d'Heuchin, arrondissement de Saint-Pol-sur-Ternoise)


Le vent du nord souillait encore avec violence et, malgré la difficulté des chemins, on apercevait à la faveur de la lune et du vif éclat des étoiles, une foule d'ombres noires qui, dans toutes les directions, cheminaient péniblement sur le voile blanc qui couvrait la terre ; le bruit des pas et des conversations laissait cependant entendre, de loin en loin, les sons de la cornemuse que les échos d'alentour répétaient fidèlement dans le silence de la nuit.

« C'était le 24 décembre 1807 ; il était minuit et la cloche du village cessait de se faire entendre... La foule se pressait déjà à l'entrée de l'église ; la clarté des bougies arrivait à peine jusqu'au portail, où s'agitaient tumultueusement un grand nombre d'hommes. Dans l'étroite enceinte du temple les rangs étaient serrés, et c'était avec grande peine que des sergents armés de couteaux de chasse contenaient l'impatiente curiosité des spectateurs qui, à chaque instant, envahissaient l'étroit passage conduisant du portail au chœur de l'église.

« Plus d'une fois les nombreux enfants qui se pressaient sous le porche avaient tenté de pénétrer plus avant dans la nef, mais les efforts des sergents les avaient toujours refoulés.

« Bientôt le vénérable prêtre qui desservait la paroisse parut à l'autel, et les chants liturgiques commencèrent... Au moment de l'Offrande, le prêtre descendit majestueusement les marches de l'autel et vint se placer à la balustrade, faisant face aux assistants ; à sa droite et à sa gauche étaient plusieurs enfants de chœur qui, de temps en temps, soufflaient sur leurs doigts pour essayer de réchauffer leurs petites mains rougies par le froid ; vers les extrémités de la balustrade étaient postés deux jeunes hommes très robustes, portant chacun à la main une énorme branche de houx.

« Le prêtre avait à peine présenté la patène au lutrin que l'on entendit le son de la cornemuse résonner sous la voûte du temple. Dans cet instant, les spectateurs s'agitèrent, la foule fut contenue avec peine par les sergents, qui durent même faire usage du plat de leurs couteaux de chasse ; le calme se rétablit bientôt et l'on vit s'avancer un berger portant un gâteau au bout de sa houlette. Il était immédiatement suivi d'un individu qui, sans doute, pour mieux ressembler au symbole de la pureté et de l'innocence, s'était affublé de blanc des pieds à la tête ; il semblait s'être poudré la figure avec de la farine, et conduisait par le cou un agneau magnifique qui de toutes ses pattes résistait à suivre le berger jouant de la cornemuse. Arrivé en face du prêtre, celui-ci s'agenouilla et baisa la patène ; en se relevant, il présenta son offrande, qu'il retirait toujours au moment où les enfants de chœur étaient sur le point de l'atteindre ; il mit enfin un peu de complaisance, et le gâteau fut à l'instant détaché de la houlette.Il enfla de nouveau sa cornemuse et fut reconduit cérémonieusement jusqu'au portail de l'église ; vinrent après lui les bergers d'Hucliers, de Belval, d'Hestrus, de Sains, de Tangry, de Bours et d'autres communes environnantes.

« Les offrandes étaient déjà abondantes et plus d'un gâteau avait reçu les atteintes des doigts des enfants de chœur, quand parurent les bergers de Diéval.Quittant leurs coteaux blanchis par la neige et bravant un froid rigoureux, ils s'étaient frayé, non sans danger, un chemin à travers la plaine qui les séparait du Valhuon ; ils étaient deux ; un troisième, affaibli par l'âge, avait voulu les accompagner, mais ses infirmités l'avaient contraint à retourner sur ses pas ; cependant avant de quitter ses compagnons, il avait joint ses présents à ceux qu'ils allaient offrir. Le costume de ces deux bergers était magnifique : un large chapeau orné de rubans ombrageait leurs figures colorées; de longues guêtres blanches se fixaient au-dessus de leurs genoux avec de jolis nœuds de rubans rouges et verts ; leurs casaques et leurs culottes étaient d'étoffe noisette. Ils s'avançaient majestueusement en jouant de la cornemuse à ravir, et ne partirent point étonnés, comme les autres bergers, d'entendre les voûtes du temple redire leurs accords nés dans un pays où là nature s'est plu à embellir de riants coteaux, les échos avaient tant de fois répété leurs délicieuses pastorales qu'il leur semblait sans doute être encore sous le tilleul du Grand Herlin, ou sous les chênes du Bois-Robert. Les airs qu'ils jouaient pénétraient les coeurs de je ne sais quelle douce émotion ; à la houlette du premier était suspendu un énorme gâteau parfaitement doré et sur lequel des rubans artistement disposés formaient deux cœurs enflammés.

« Le second, outre un gâteau sur lequel était tracé comme un bosquet de roses, apportait un énorme lièvre, offrande du vieux berger que la rigueur de la saison et la difficulté des chemins avait retenu auprès de son troupeau. Mais ce que chacun voulait voir, c'était le chien de ce dernier, qui était venu remplacer son maître ; il suivait respectueusement le cortège, et à son long poil gris et noir pendaient çà et là de petits glaçons brillants comme le cristal : il paraissait assez incommodé de ceux qui étaient fixés autour de ses pattes, car elles se levaient plus que de coutume et le petit bruit qu'il produisait en marchant n'avait pas peu contribué à le faire remarquer des assistants. Il y avait dans la contenance de ce chien un je ne sais quoi qui commandait le respect : pas un seul des enfants entassés sous le portail n'avait tenté de lui donner le moindre coup de pied ; au contraire, plusieurs se vantaient à leurs camarades de l'avoir caressé.

« À peine les deux bergers furent-ils arrivés à la balustrade, que la foule fit irruption et que bon nombre de ceux qui étaient rapprochés du chœur vinrent se heurter contre le pupitre : les deux hommes armés de houx les firent bientôt reculer, en les frappant sur les jambes, sur les mains et même sur la figure ; beaucoup en éprouvèrent des égratignures, d'autant plus piquantes que le froid était très vif. Tous les yeux des enfants de chœur étaient tournés vers les gâteaux et le lièvre que les bergers apportaient, mais le prêtre conserva son attitude pleine de dignité en leur faisant baiser la patène. Plus de cinq minutes s'écoulèrent avant que les enfants de chœur pussent arriver à décrocher et le lièvre et les gâteaux, et cette espièglerie eût duré plus longtemps encore si le curé n'y eût mis fin par un regard plein de bonté qui décida les bergers à faire acte de complaisance ; toutes les mains des enfants de chœur eurent bientôt couvert l'épaisse fourrure du lièvre. Et le murmure flatteur qui avait accueilli les bergers de Diéval les reconduisit jusqu'à la sortie de l'église.

« D'autres bergers arrivèrent, et le calme qui jusqu'alors n'avait cessé de régner se rompit tout à coup ; les sergents furent un instant contraints de céder, et dans le tumulte un enfant de dix à douze ans pénétra jusque dans la chaire de vérité, et de là administra maints coups de fouet à ceux qui n'eurent pas la précaution de s'éloigner aussitôt. Ses camarades restés sous le portail applaudissaient à cette méchanceté ; mais bientôt un magister vint le faire descendre en le tenant par l'oreille. Dans la bagarre, les sergents, ayant cédé à un mouvement de colère, avaient malheureusement blessé quelques assistants, peu grièvement, il est vrai. Toutefois, le calme s'était un peu rétabli ; le prêtre saisit ce moment pour monter en chaire et reprocher vivement aux perturbateurs le scandale qu'ils avaient occasionné ; son discours fut néanmoins empreint de cette bonté qui cherche à pardonner ; les paroles du pasteur firent grande impression sur les auditeurs. En terminant, il déclara qu'il ne permettrait plus désormais une cérémonie qui était devenue un spectacle mondain ; ferme dans sa résolution. Depuis cette époque, la cérémonie des Matines des Bergers fut abolie, aux grands regrets des bergers du canton, qui se plaisaient encore à raconter combien ils étaient fiers d'aller, chaque année, déposer leurs offrandes aux pieds de Jésus-Enfant. »

(Journal d'annonces des Ville et Arrondissement de Saint-Pol, numéros des 23 février et 15 mars 1834).
Les airs de cornemuse (ou piposso) que jouaient jadis les bergers du pays de Saint-Pol n'ont pas été conservés ; j'ai vainement interrogé à ce sujet un certain nombre de vieillards, dont quelques-uns seulement n'avaient gardé qu'un vague souvenir des Matines de Bergers.

Ed. Edmont.

*****
autre analyse de ce texte par Alfred Demont (1872-1935)

Les Matines de bergers en Artois lors de la fête de Noël

La cérémonie dite Les Matines de Bergers a disparu il y a une soixantaine d'années, mais eut auparavant très longue vie. Elle était en vogue, au début du siècle dernier, à Valhuon, village à une lieue de Saint-Pol. Une toute petite gazette, ancêtre de L'Abeille, le Journal d'annonces des ville et arrondissement de Saint-Pol, dans ses numéros des 23 février et 15 mars 1834, en a donné une description que nous résumons ci-après : Au cours de la messe de minuit, le moment de l'offrande arrivé, le prêtre officiant, tenant sa patène, descendait les marches de l'autel et s'approchait de la balustrade. Des enfants de choeur l'entouraient et, de chaque côté, vers les extrémités de la balustrade, étaient deux jeunes hommes porteurs chacun d'une longue branche de houx. A cet instant précis, s'élevait dans l'église archicomble, le son de la cornemuse, du piposo, ainsi qu'on appelle cet instrument de musique dans le patois du pays, et l'on voyait alors s'avancer vers le prêtre un berger vêtu de son costume habituel, lourd manteau en peau de mouton appelé plu et grand chapeau de feutre, et tenant à la main sa houlette, au haut de laquelle était attaché un gâteau. Ce berger était suivi d'un individu habillé de blanc des pieds à la tête, la figure elle-même blanchie, lequel conduisait un bel agneau qui bêlait et résistait de toutes ses pattes pour ne pas le suivre. Puis, venaient les bergers de toute la région, des communes d'Huclier, Belval, Hestrus, Sains, Tangry, Bours, etc. Arrivé en face du prêtre, chacun d'eux s'agenouillait et baisait dévotement la patène qui lui était présentée. Le berger offrait ensuite son gâteau ; mais, quand les enfants de choeur avançaient les mains pour le prendre, il l'écartait vivement afin qu'ils ne pussent pas s'en emparer et ce jeu durait un moment, à la grande joie de l'assistance. A la fin, les gâteaux étaient tous passés en la possession du curé et les bergers partaient en jouant sur leur cornemuse des airs de circonstance, airs qui, malheureusement, n'ont pas été recueillis et sont aujourd'hui perdus. On aimait surtout à voir arriver les bergers de Diéval, dont la tenue était magnifique : un large chapeau orné de rubans, de longues guêtres blanches, fixées au-dessus des genoux, avec de jolis nœuds rouges et verts, casaque et culotte d'étoffe couleur noisette. Ces bergers s'avançaient majestueusement en jouant les plus belles mélodies pastorales. Ils avaient chacun au bout de leur houlette un gâteau énorme, bien doré et artistement décoré de deux coeurs enflammés. Parfois, un chien les accompagnait. En face du prêtre, ils faisaient comme les bergers précédents. Mais la foule voulait les voir de tout près et c'étaient alors des bousculades, dans lesquelles intervenaient les porteurs de branches de houx, qui se servaient de celles-ci pour en frapper les assistants et les faire reculer. On comprend très bien qu'à la fin le public, qui sortait de la Révolution et n'avait plus le même respect qu'autrefois pour ces pieuses coutumes, se soit laissé aller à des scandales. Il y eut même tant de bagarres dans l'église qu'on fut obligé de supprimer les Matines de Bergers. Elles eurent lieu, pour la dernière fois, à Valhuon le 24 décembre 1807.
A Heuchin, M. Basin, qui y fut curé de 1817 à 1833, essaya d'établir cette coutume dans sa paroisse. Il y réussit ; mais, au bout de deux ou trois ans, il dut l'interdire, des désordres étant survenus tout de suite*.
A Sombrin, on voulut aussi, après la réouverture des églises, tout au début du XIXe siècle, reprendre les usages relatifs à la messe de minuit. Les bergers du village et ceux des fermes environnantes vinrent à l'église en chantant et en s'accompagnant sur leur musette. Ils avaient avec eux un mouton enrubanné. Cela attirait une foule de fidèles dans le sanctuaire brillamment illuminé, fidèles tant de la commune que des paroisses voisines. Les Matines de Bergers ne prirent fin, à Sombrin, qu'en 1830, croit-on. Mais elles existaient en d'autres endroits de l'Artois et furent, là, plus longtemps en honneur.
A Wierre-au-Bois, par exemple, à un kilomètre de Samer, cette coutume se pratiquait encore vers 1870. Les bergers des fermes et villages voisins, revêtus de leur manteau en peau de mouton recouvert de toile et leur grand chapeau ciré sur la tête, venaient à la messe de minuit, suivis chacun d'un agneau et d'un chien, en enflant leur cornemuse. La messe terminée, ils se rendaient ensemble à la crèche et là jouaient des Noëls du pays, ainsi que celui qui se chante encore partout aujourd'hui : « Il est né le divin Enfant ». Il y avait tant de curieux accourus des alentours pour assister à cette cérémonie ancienne que l'église ne pouvait pas les contenir tous.**
Cette coutume se pratiquait également dans l'Aisne. Les Matines de Bergers s'appelaient ici la Messe des Bergers. A l'offrande, ceux-ci, dans leur costume connu, avec la houlette et le paneton, s'avançaient procèssionnellement vers l'église pour y saluer l'Enfant-Jésus. Des bergères conduisant un agneau les suivaient, et tous chantaient des Noëls.
En Flandre, en Normandie et dans le Midi, en Haute-Gascogne, on retrouvait jadis cette coutume, mais avec des variantes en chaque endroit. Dans son numéro du 23 décembre 1930, Le Journal a publié un article d'Emile Condroyer : La Messe de minuit aux Baux de Provence où les pâtres renouvellent l'offrande des bergers de Bethléem. La cérémonie principale de cette fête du « pastragë » a quelques ressemblances avec celle que nous venons de rapporter. 
La Fête des Bergers, au pays de Caux, en Normandie, avait plus d'analogie avec la coutume provençale. Elle existerait encore, nous assure-t-on à Forges-les-Eaux (Pays de Bray). N'y a-t-il pas lieu de regretter cette coutume qui mettait plus de poésie encore danc cette cérémonie si touchante et si populaire de la messe de minuit ? Si nous le pouvons, nous publierons prochainement quelques vieux chants de Noël qu'à force de recherches nous avons recueillis dans notre pays d'Artois. Aujourd'hui, nous nous contenterons de noter les dictons qui ont encore cours sur cette époque de l'année. Ce sont avant tout des dictons météorologiques et agricoles :
1. Claires matines, clair blé
C'est-à-dire si la nuit de Noël est claire, la grange ne contiendra pas beaucoup de céréales ; si, au contraire, elle est sombre, la grange en sera remplie. En Belgique, on croit tout à fait le contraire.
2. Intdr el'tous les Saints et V Noé In' peut ni trop pluvoir ni trop viner.
3. Al' Saint-Thomas Cuis tin pain, bues (lave) tes draps; Dins troe jours Noé sera.
ou : Té n'éros posent sitôt buè Qu' Noé i s'ro arrivé.

A. DEMONT.

Revue de Folklore Français et de Folklore Colonial, 1933

* Voir : Notice sur Heuchin, par M. l'abbé Edouard Bourgois, Calais, 1889, page 43
** Voir sur le registre de la paroisse de Wierre-au-Bois la relation du curé M. Grebet ; et Galerie ecclésiastique et religieuse de la paroisse Saint Nicolas à Boulogne sur Mer, par M. l'abbé Mermet, tome I, pp. 41-42, Saint Inglevert, 1930.




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« Les cornemuses de la St Druon »

gravure de Patrick Vernet


L’association TRACES a édité « à l’ancienne » une gravure d’après un tableau du XIXe siècle représentant la procession de St Druon à Rebreuve Ranchicourt (Pas de Calais). Cette scène de genre montre la statue du Saint patron des bergers, portée à bras d’homme, et accompagnée par deux joueurs de piposa, nom vernaculaire de la cornemuse des bergers des régions septentrionales de la France.
Ce document exceptionnel, seule représentation iconographique de cet instrument en situation de jeu a été retrouvé en 1994 par Patrick DELAVAL au moment de la vente du domaine du château qui appartenait à la comtesse de Ranchicourt. L’original, un lavis coloré rehaussé d’encre daté de 1823, est signé « Philibert Damiens de Ranchicourt », et porte la mention manuscrite « dessiné d’après nature ». Patrick DELAVAL a pu avoir accès aux croquis et études préparatoires où il apparaît que c’est le même musicien qui a servi de modèle pour les deux cornemuseux.
Ce document atteste en tout cas la pratique de la piposa au début du XIXe siècle, en Artois , alors que les rares témoignages dont nous disposions se situaient plutôt dans le Boulonnais.
La localisation actuelle du tableau n’est pas connue, la Comtesse de Ranchicourt ayant quitté sa région d’origine depuis.
Consciente de l’intérêt majeur de ce document, l’association TRACES en propose une édition comme dans les temps anciens où la gravure était le seul moyen d’assurer la reproduction et la diffusion de masse des œuvres d’art.
Ce travail d’édition à partir d’un dessin (illustration du haut de la page) réalisé par Patrick DELAVAL a été confié à Patrick VERNET, graveur professionnel et enseignant de cet art qui travaille selon les techniques traditionnelles (eau forte, pointe sèche, burin…) sur plaque de cuivre. Le tirage est réalisé avec une presse à la main, sur papier pur chiffon au format 1/4 de jésus (28 x 38 cm).
Il s’agit d’une édition limitée et numérotée à 100 exemplaires.

lundi 7 décembre 2009

Mabidon


Infos données par Jean-Jacques, à compléter

01-suite de 2 polkas
02-Scottishes du 29 mars /la Grande bête
03-Valse à Jamain (wallonie)
04-Bourrées 2 temps : les 3 canards et ???
05-La Brande
06-Suite de 2 jigs irlandaises puis un air wallon (titre???)
07-suite de 3 branles simples.

Jean-Marie Befve : accordéon diatonique
Dominique Binauld : violon, violoncelle
Philippe Cheval† : cornemuse
Christophe Declercq† : violon
Didier Demarcq : accordéon diatonique
Jean-Daniel Escande† : flûte, violon
Michel Lebreton : cornemuse
Jacques Legorec : vielle à roue
Jean-Jacques Révillion† : violon, cistre



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extrait


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samedi 28 novembre 2009

Rencontres des cornemuseux

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En 1993 Michel Lebreton propose au Trad Club de la MJC Rosendael de l’aider à organiser des journées de rencontres pour les joueurs de cornemuse de la région Nord Pas-de-Calais. La première journée a lieu le 13 mars 1993.
Sont présents : Patrick André, Ulrich Beuter, Dominique Bommel, Denis Byache, Paul Byache, Laurent Claeys, Denis Clipet, Yves Collache, Marc Debrock, Claude Debrock, Bruno Degunst, Philippe Dehouck, Katrien Delavier, Michel Lebreton, Stéphanie Lemaire, Gaétan et Gérald Ryckeboer, Armand Wantiez, Stéphane Wasson et Didier Ypreeuw.




Un répertoire commun est proposé sous forme de cassette audio dont voici la copie. La majorité des mélodies sont à deux voire trois voix qui sont d’abord jouées séparément.

Gérald Ryckeboer :
02- Maclote d'Abiémont
05- Dans les yeux de Marie
08- La saint Martin
11- menuet n° 28 de Joannes De Gruyters
14- branle de Pierre Phalèze (mélodie)

Michel Lebreton :
18- Noël pour l'amour de Marie/La valse à Parsoux
25- Je plains tous les garçons
29- Cocktail
34- Sur le parvis
40- Isabelle
48- Kertslied

Marc Debrock :
50- air du Northumberland (Peacock Followed The Hen)
52- valse Moeder X (?)

Michel Lebreton :
53- Allemande de Burnontige/Allemande de Vieuxville
53- Passepied d'Achille Matto
54- Matelotte de Vieuxville
55- Volte de Praetorius

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De gauche à droite : Dominique, Marc, Gérald, Yves, Paul, Claude, Philippe,
Michel, Ulrich, Stéphanie, Gaétan et Denis



mardi 17 novembre 2009

Michel Lebreton




Michel Lebreton : Le premier texte est un poème de Maurice Carême "l'histoire" et le second est de Claude Roy "j'ai trois grands chevaux". Je les avais mis en musique et cherché des voix d'accompagnements sur ma 14 pouces à soufflet.

Michel Lebreton : voix, cornemuse à soufflet en la
son site les chants de cornemuse

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un extrait


mardi 10 novembre 2009

Haeghedoorn




Le groupe Haeghedoorn participe également à la fête du Tambourineur, les concerts ont lieu devant l’estaminet « Le Vierpot » tenu à cette époque par Laurent Claeys.

Titres fournis par Laurent et complétés par Patrice

1: Polka "Allemande"
2: Hanen en Rochen
3: Branles "Cocotte" et "Mauritz Branles"
4: Mavrouwe suivi de Rachelje
5: Air renaissance du groupe Au Jolis Bois
6: Den Uyl
7: Matheeje suivi du Carillon de Douai



Claude About (dite Cocotte) : cistre, guitare, vielle à roue, flûtes, chant
François Balladou : contrebasse, basse
Laurent Claeys : violon, vielle à roue, cornemuse, chant
Michel Gossart : flûtes, cornemuse
Patrice Heuguebart : accordeon chromatique

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vendredi 6 novembre 2009

Edmond de Coussemaker, conférence




Dans cette conférence le musicologue Damien Top replace le recueil « Chants populaires des flamands de France » dans l’œuvre musicale d’Edmond de Coussemaker.
Il démontre que le musicologue flamand n’a jamais porté un intérêt majeur pour la musique populaire, son objectif était de sauver « les suprêmes vestiges de la langue flamande ».
La conférence a eu lieu le 1er juin 2003, en plein air, dans le jardin du musée Benoit De Puydt à Bailleul. Elle est ponctuée des bruits de la ville : carillon, oiseaux et … divers moteurs.

Fichier sur demande




Frontispice de l'édition originale
collection personnelle


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mardi 3 novembre 2009

Katrien Delavier

Cassette de travail inédite



01-Patrick Kelly
02-Huish the cat
03-Sarsfield lamentation
04-Dermott O'Dowd
05-Hopetoun house
06-Bantry bay boys
07-A fig for a kiss
08-I wish you would marry me now
09-Kittys Magennis
10-Henry MacDermott-Roe
11-James Betagh


Katrien Delavier : harpe clairseach, harpe cordes nylon
Gérald Ryckeboer : uilleann pipes, tin whistle


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Katrien chantait aussi. J'ai retrouvé ce rare extrait d'un enregistrement d'une répétition, je n'ai pas le titre de cette chanson bretonne.





mercredi 28 octobre 2009

Épinettes

Patrice Gilbert & Jacques Leininger – Epinettes – 1985
Production : Vie et Traditions d’Artois – Le Tambourineur





01-Mathilda (Sylvie Vandeneeckhoutte)/Adieu les gens (Christophe Declercq)
02-Allemande Nova (XVIe siècle)-Cuvée 83 (Christian Declerck)
03-De boer 1 et 2 (trad.)
04-Sandale d'Ô (Jacques Leininger)
05-Slow air (Trad.)/Fanny Power (O’ Carolan)
06-En route pour le désir (C. Declercq)
07-Scottische du 29 mars (C. Declercq)/Papier veiné (C. Declerck)/Carbure bémol (J. Leininger)
08-Tangeuze (J. Leininger)
09-La jolie fille (Trad.)
10-La Baudimont (Patrice Gilbert)
11-Bransle de Normandie (Borjon de Scellery)
12-A vos mazurkassettes (Guy Vandeneeckhoutte)

épinettes de Rémy Dubois, Bernd Maier, Noël Warnier

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Mathilda

dimanche 25 octobre 2009

La fille mal mariée


Ce recueil de chanson trouvé sur un marché aux puces dans la campagne flamande contient une vingtaine de chansons, en français et en flamand. Il est daté sur deux pages : 1856 et 1858. Il a appartenu à plusieurs personnes, les dernières que je peux identifier sont Gabrielle et Antoinette Duflot, dont les noms sont marqués sur plusieurs pages. Un dessin d’écolière trouvé en même temps que le carnet, aussi marqué Antoinette Duflot, localisé à West Cappel, m’a permis de retrouver la trace de cette famille.

Gabrielle Cornélie Elisabeth est née le 16 novembre 1893 et Antoinette Marie Cornélie le 11 mai 1898, à West-Cappel. Elles sont les filles d’Albert Arthur Alphonse Duflot et Stéphanie Louise Euphrasie Moffelein. Sa mère ne peut pas être la première propriétaire puisqu’elle est née en 1869. Peut-être provient-il de sa grand-mère paternelle, Marie Elisabeth Clémence Arnout ou de sa grand-mère maternelle Célestine Clémence Valentine Degroote, née en 1834 à Bissezeele ? nous ne le saurons jamais. La seule certitude est que ce carnet a été rédigé pendant qu’Edmond de Coussemacker faisait son collectage et il prouve qu’à cette époque, dans la Flandre profonde, on ne chantait pas qu’en flamand.
Il y a dans ce carnet une chanson sur le thème connu de la mal mariée que l’on retrouve également dans le recueil de chanson de A. Durieux et A. Bruyelle Chants et chansons populaires du Cambrésis, premier tome publié en 1864, page 63. Elle porte le titre :

La fille mal mariée

1er couplet
Mon pèr’ m’a mariée
A l’âge de quinze ans,
Il m’a donné un homme
De quatre-vingt-dix ans ;

Dans le livre onze vers ont été censurés, remplacés par des petits points, mais on retrouve le texte manquant sur des pages volantes, incluses dans l’édition originale avec cette mention liminaire : « Nous avons rassemblé ici, comme complément bibliographique, sous une pagination particulière, afin qu’on puisse en opérer la suppression ad libitum, tout ce que nous avions dû retrancher, mots, vers ou couplets, dans le cours de notre travail »

Et moi pauvre fillette
Comment passer mon temps !

2e couplet
Le premier jour des noces
Avec lui me coucha :
Il tourna ses épaules
Commença à dormir ;
Et moi pauvre fillette
Comment passer la nuit !

3e couplet
Le lendemain matin
Chez mon pèr’ m’en vas :
Bonjour, bonjour mon père.
- Bonjour vous soit donné
- M’avez donné un homme
Qui ne fait rien du tout

4e couplet
- Va ma fill’ prends patience,
C’est un riche marchand ;
On dit qu’il est malade,
Je crois qu’il en mourra :
Tu seras héritière
De tout ce qu’il aura

5e couplet
- Au diable la richesse,
Quand l’amour n’y est pas.
J’aimerais mieux un homme
A mon contentement,
Que toute la richesse
De ce riche marchand.

6e couplet
Et quand je serai morte
Ne me faudra plus rien
D’autre qu’un’ chemis’ propre
Un grand drap pardessus,
- Voilà la belle morte
Que l’on n’en parle plus !

Voici la musique donnée par Durieux et Bruyelle



Et la chanson écrite dans le carnet à la page 17 et 18

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J’ajoute la table des matières, le carnet complet est ici.

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samedi 24 octobre 2009

Hempson

En concert à Chelles en 1995




Denis Hempson, dont le groupe tire son nom, fut le dernier détenteur des anciennes traditions de la harpe irlandaise à cordes métalliques. Ses techniques et son répertoire furent étudiés en détail dans les dernières années du XVIIIe siècle par Edward Bunting qui présenta en 1840, dans son livre « The Ancient Music of Ireland », des systèmes d’accord, des doigtés, des ornementations, enfin quelques échantillons de musique notés directement d’après le jeu du musicien. Si on ajoute à ceci certains morceaux qui figurent dans des recueils irlandais du XVIe et XVIIe siècles, on constate qu’ils révèlent, en particulier dans les basses, des systèmes musicaux déjà archaïques à l’époque de leur publication.
Le groupe Hempson a étendu l’application de ces principes à tout le traitement instrumental, ce qui a exigé une remise en question fondamentale non seulement du jeu et de l’accord, mais aussi de toute la vision de ces musiques. L’expérience de la musique traditionnelle orale qu’ont tous les membres du groupe a profondément influencé la lecture des documents, et fait que l’interprétation n’est jamais figée. Car, au travers des signes écrits, nous retrouvons bien des formes toujours présentes aujourd’hui dans les traditions d’Irlande et d’Ecosse. Tous ces éléments fusionnent pour former une image plausible d’une pratique musicale dont les sonorités et les rythmes nous surprennent par leur fraîcheur et, malgré leur âge et certains aspects familiers, leur nouveauté.
John Wright

L’intérêt de ce concert est aussi dans les commentaires de John Wright qui explique la démarche des musiciens. Les arrangements et les tonalités sont parfois différents du CD édité en 1996


02-Feachan Gleash
03-Planxty Bourke
05-Scott's Lamentation
07-Marbhna no Cumba/I wish you would marry me now
09-A fig for a kiss/Huish the cat
11-Arthur Shaen
13-Bantry bay boys
14-Mr. O'Connor's Jig
16-Henry MacDermott-Roe
18-Sarsfield's lamentation/The Taproom
19-Robert Jordon
20-Hewlett
22-Patrick Kelly
24-James Betagh/Jig
26-Kitty Magennis
28-The cuckoo/Si Bheag si Mhor
30-Planxty Irwin


Katrien Delavier : harpe clairseach
Gérald Ryckeboer : uilleann pipes, cistre, tin whistle
John Wright : violon
Jean-Michel Alhaits : basson

un extrait du concert


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un extrait de leur album





mercredi 21 octobre 2009

Collectage du S.M.A.B.P.

Suite des collectages diffusés (voir les détails sur ce message), celui du "Syndicat Mixte d’Aménagement du Bas Pays" réalisé par Gaby Delassus.

01- J'étos ben malate, par Argentine Dubois
02- J'suis dégoûté d'Jérôme, par Simone Cacan-Deleplace
03- En arvenant d'ses camps
04- L'habit d'min vieux grand-père, par Denise Bertrand
05- Mon père m'envoie à l'herbe
06- François se mit dans s'tiête, par Simone Cacan-Deleplace
07- Hier fallo vir ça
08- Touchez pas min caraco
09- Qu'il était un p'tit homme
10- En revenant de Charenton
11- La chanson d'Mareuil, sur l'air de Monte là dessus
12- Faure et Drumont
13- Min camarade Flipot, par Mme Hardy


La chanson de Mareuil


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Commentaires 

Je possède la "feuille volante" du n°1 sous le titre J'suis bin malate, imprimée à Lille. C'est "l'original VERC'RUYS" qui a créé ce monologue dans les années 1920 sans doute.



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L'habit de mon vieux grand-père est d'Alexandre Desrousseaux bien sûr mais l'intro est originale.
Faure et Drumont est une chanson de café concert, paroles de Victor Tourtal et musique de Gustave Goublier, qui fait référence à Sébastien Faure, le militant anarchiste marseillais et Edouard Drumont l’auteur antisémite qui se sont opposés à propos de l’affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle


lundi 19 octobre 2009

Musiques des carillonneurs, les sources

Le manuscrit de André Jean Baptiste Bonaventure DUPONT, organiste, et carillonneur à l'abbaye de St Bertin à St-Omer en 1780-85

Ma découverte

En 1983, je fais des recherches dans le fichier manuel de la bibliothèque de Saint-Omer et je trouve la référence de ce manuscrit, je demande à le consulter. Puis je commande un microfilm, la bibliothèque ne pouvant pas le réaliser, le manuscrit est transféré au Archives du Pas de Calais.

Ce manuscrit avait été signalé par M Révillion dans le Bulletin Historique de la Société des Antiquaires de la Morinie en 1899. Il appartient à cette époque à l'organiste de la cathédrale Notre-Dame, M. Lucien Catouillard. Il passe dans la collection de M. Justin de Pas, historien local, ainsi que l'atteste la présence de l'ex libris sur le dernier plat du carnet. Il entre ensuite à la bibliothèque municipale de Saint-Omer sous la cote Ms 1691.
Ce document rare a été brièvement décrit dans le livre de Prosper VERHEYDEN, Beiarden in Frankrijk, publié à Anvers à 1924.

Un peu plus tard je fais la connaissance de Frank Deleu, producteur à la BRT 2, musicologue et carillonneur à Courtrai, Menin et Izegem.
Je le rencontre à Courtrai en janvier 1986, on échange nos informations sur Dupont (dont j'avais fait la généalogie) et son manuscrit, il m'apprend qu'il va publier une transcription très prochainement. Le premier tome est édité courant 1986 par une association de Courtrai. Le 2e tome paraît en 1988 et le 3e en 1990.

Musiques pour le carillon ?

Je doute fort qu'André Dupont ait joué ces mélodies au carillon car, d’après A. Dusautoir, dans son étude sur la Tour Saint-Bertin, parue vers 1930, l’instrument ne comprenait que 7 cloches : La tour renfermait sept cloches dans son beffroi. Cinq d’entre elles furent fondues, en 1470, sous l’Abbé Guillaume Fillastre par les fondeurs Hoerche de Bois-le-Duc. Elles portaient les noms de Willhelmine, Bertine, Charlotte, Marguerite et Benoite. Les deux autres fondues sous l’Abbé Vaast de Grenet, furent installées en 1586. L’une d’elles, Védastine, la plus forte de toutes, pesait 17.000 livres. Ces cloches formaient une échelle diatonique rigoureusement combinée. D’où s’échappait un harmonieux carillon.
Et même s’il mentionne également la présence, dans la tourelle située à l’intersection de la grande nef et du transept, d’un ensemble de treize cloches bénites par l’Abbé Vasast de Grenet en 1583 c'est trop peu pour jouer les mélodies contenues dans le manuscrit. De plus je doute que l’on ai laissé le carillonneur jouer des airs de contredanse dans une abbaye Bénédictine.
Mais peut-être les a-t-il jouées sur le carillon de la cathédrale où son père, Aldabalde Bonaventure Alexandre Joseph, était titulaire, ou plus simplement je crois qu'il pratiquait un autre instrument, le violon, comme son confrère Nicolas Lecat, à Dunkerque, qui jouait des contredanses dans les nombreux bals organisés par les confréries.

cliquez sur le rectangle gris pour lire en plein écran




Transcription de Frank Deleu publiée en trois volumes par De Gulden Sporen à Courtrai. Le manuscrit original est conservé à la bibliothèque municipale de Saint-Omer.


Fac similé publié en 1971 par Broekmans & Van Poppel à Amsterdam d'après l'original conservé à la bibliothèque du Koninklijk Vlaams Muziek Conservatorium à Anvers.

Scans des transcriptions ICI



Ensemble Beffrois



Le groupe Vents Contraires, créé en 1988, donne son premier bal à Boulogne sur Mer en février 1990. Dans les années 1991/92 nous avons travaillé parallèlement sur un programme de concert basé sur des musiques jouées au XVIIIe siècle par des carillonneurs. Katrien nous déchiffrait les partitions à la flûte traversière et nous les adaptions ensuite à notre jeu et à nos instruments. Après la disparition de Katrien, on a demandé à Daniel Boulogne de nous accompagner à la viole de gambe. Le premier concert a lieu à Dunkerque en avril 1993. Voici le texte de présentation du groupe qui plus tard s’est appelé Ensemble Beffrois.


Saint-Omer 1780 : un gamin de 15 ans, Jean-Baptiste André Bonaventure Dupont*, est nommé carillonneur à l'Abbaye St-Bertin. Il est jeune, mais il a de qui tenir, son père est carillonneur à la cathédrale Notre-Dame et son grand-père exerça la même charge à l'Abbaye de Marchiennes. C'est à cette époque qu'il note sur un carnet les mélodies qu'il préfère : ariettes, motets, contredanses, matelottes, etc … en tout plus de 350 airs, reflet de la mode musicale de cette fin de siècle.

Mais était-il uniquement organiste-carillonneur ?

La présence de nombreuses musiques de danse nous fait supposer qu'il devait pratiquer aussi un autre instrument. Peut-être le violon, comme ses aînés Joannes De Gruyters** carillonneur à Anvers et surtout Nicolas François Lecat*** carillonneur à Dunkerque. Ce dernier reçoit 36 livres pour avoir joué du violon au bal que la Confrérie de Ste-Gertrude donne en l'honneur du couronnement de son Doyen en juillet 1781. Un sieur Cat, carillonneur à Dunkerque, est d’ailleurs mentionné comme souscripteur du recueil de 100 contredanses publié en 1767, à Gand, par Daubat-St-Flour**** maître à danser de cette ville. Ces indices découverts au cours de recherches que nous avons menées, nous ont incité à revisiter ces musiques abandonnées et à les confronter à nos acquis musicaux pour en révéler d'autres saveurs. Pour la préparation de ce concert, nous avons puisé dans les répertoires régionaux de carillonneurs : Dupont bien sûr mais aussi De Gruyters, ainsi que dans les compositions du maître à danser Daubat St-Flour. Nous avons retenu les mélodies sur les critères suivants :

• La danse : préférence est donnée aux contredanses et aux airs à sonorité "populaire" (absence de modulation et autres traits caractéristiques de la musique dite savante)

• Les instruments du groupe : les cornemuses et la vielle à roue nous imposent de choisir des airs supportant la présence d'un bourdon et ayant un ambitus relativement réduit, le tout dans une tonalité qui leur convient.

L'étape suivante, l'interprétation, n'obéit pas à des règles aussi précises mais au "feeling" (résultat d'une expérience acquise) des musiciens, chacun y amenant sa sensibilité en fonction de sa formation et de ses affinités musicales.
* Jean-Baptiste André Bonaventure Dupont
Né à St-Omer en 1765. Fils d’Aldébalde Dupont (1741-1808) carillonneur à la cathédrale Notre-Dame de St-Omer. Il fut carillonneur et organiste à l’abbaye St-Bertin vers 1780. Il a laissé un recueil manuscrit de plus de 350 mélodies.
** Joannes De Gruyters
Né à Ypres en 1709, il devient carillonneur à la cathédrale Notre-Dame d’Anvers en 1740. On possède de lui un recueil manuscrit de 194 mélodies daté de 1746.
*** Nicolas François Lecat
Né à Dunkerque en 1727, il fut d'abord horlogeur au beffroi puis carillonneur à l'église St Éloi. Il est le fils de François Baudouin Lecat, carillonneur et cabaretier (décédé à Dunkerque en 1775).
**** Robert Daubat St Flour
Né à St Flour (France) en 1714. Maître à danser à Gand de 1752 à 1782, il publia un recueil de 100 contredanses en 1767.


Le concert donné au musée des Beaux-Arts de Dunkerque le 21 novembre 1998


01 Johannes De Gruyters : Menuet n° 70
02 Johannes De Gruyters : Contredanse n° 39
05 J.-B. A. B. Dupont : L'anglaise
06 Robert Daubat Saint-Flour : La Thérèse
09 Robert Daubat Saint-Flour : Le Tambour Anglais
11 Johannes De Gruyters : La marche des Béguines
12 Robert Daubat Saint-Flour : L'évaporée
14 J.-B. A. B. Dupont : Le polisson
15 Johannes De Gruyters : Bourrée n° 159
17 J.-B. A. B. Dupont : La Babet
18 J.-B. A. B. Dupont : Matelotte
20 Matelotte de Wandembrille

Daniel Boulogne : viole de gambe
Christian Declerck : violon, alto, recherches et commentaires
Patrice Gilbert : vielles à roue, épinettes du Nord
Gérald Ryckeboer : cornemuses, cistre, bouzouki, flûte


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Menuet n° 70

jeudi 15 octobre 2009

Larry & Barry

Ambiance des années pionnières à la MJC de Rosendael
C'était le 2 février 1974, le concert d'un duo de musiciens américains, dont on ne se souvient que des prénoms, mais qui étaient recommandés par Lionel Rocheman devenu "imprésario" entre temps.
Si vous les reconnaissez faites le savoir.

Cliquez sur les photos pour les agrandir
(archives de Nicole Périn-Dewaele et Jean-Louis Montagut)












mercredi 14 octobre 2009

Quatuor D.B.D.D.




Suite de la Fête du Tambourineur en 1984. Premier concert du Quatuor D.B.D.D. créé cette année là. Après trois concerts il prendra le nom de Quatuor Fanfare en octobre pour un concert au Festival d’Auchel.

01-Branle de Christopher Demantius
02-The Fumbler (contredanse publiée à Liège, vers 1755)
03-Genoveva
04-Polka van Elewijt
05-Anglaise (répertoire de Jean-Guillaume Houssa)

Marc Debrock : alto, violon
Dominique Binault : violoncelle, violon
Christophe Declercq : violon
Christian Declerck : violon


extrait : The Fumbler



le Quatuor + 1 au Vierpot le 15 septembre 1984
Christian, Christophe, Marc, Jacques Leininger, Dominique


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Les bals folks dans le Nord, article

Pour une géographie de la musique traditionnelle dans le Nord de la France,
par Xavier Leroux.

"L’article cherche à exposer les rapports que peut entretenir la musique traditionnelle et le territoire. Prenant appui sur l’exemple du Nord de la France, il définit la musique traditionnelle comme une culture localisée notamment au travers du phénomène du bal folk avant d’en caractériser les manifestations spatiales."


la danse de l'Ours ou Beerendans (ou Beerdans)
à Saint Jans Cappel vers 1980

Un article paru dans le Bulletin n° 49 de la Société Géographique de Liège en 2007

l'article en PDF est ici
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