Le magasin est fondé par Pierre Coupleux (1844-1900). A son décès il est repris par ses fils Paul (1875-1967), Eloi (1876-1957) et Léon (1878-1065).
collection personnelle
La découverte de cette photo nous apporte quelques informations sur ce magasin situé à Tourcoing. Au verso elle porte le tampon "troupe d'occupation du Maroc occidental" ce qui la situe avant 1914 et sans doute autour de 1908 date de la création de la Société Coupleux Frères, puisque l'intitulé de l'enseigne est encore P. Coupleux. C'est la vitrine du magasin situé 3 rue Carnot à Tourcoing reproduite dans le livre d'Olivier Carpentier : l'Aventure industrielle des frères Coupleux, 1900-1935.
extrait du livre d'Olivier Carpentier
C'est une belle photo bien détaillée, en agrandissant on distingue parfaitement les trois épinettes du Nord présentes dans la vitrine de droite :
et dans celle de gauche on remarque la présence de nombreuses flûtes de différentes tonalités, instrument populaire méconnu.
*****
Plus d'informations sur la collaboration Eloi Coupleux et Armand Givelet dans cette étude d'Olivier Carpentier, Les instruments de Coupleux et Givelet 1920-1935, une origine française de la musique électronique, distribuée par la Librairie Musicale Aug. Zurfluch, 13 rue du Lycée Lakanal, 92340 Bourg-La-Reine zurfluch@wanadoo.fr
Un documentaire, diffusée sur la chaine Histoire en 2009, retrace la saga des frères Coupleux. Il contient un court extrait d'un film montrant Armand Givelet au clavier de son invention l'orgue des ondes
Un film de François Althabégoïty (2009), avec la participation d'Olivier Carpentier, Pascal Guimet, Sophie-Anne Leterrier, José Barbieux, Solange Casiez, Elisabeth Coupleux et Patrick Desnoulez, avec un bref extrait d'un film Pathé-Journal de 1931, montrant Armand Givelet jouant sur l'orgue sans tuyaux de l'église de Villemomble
Après Vesdun (1972) et Pons (1973), qui faisaient suite à Lambesc (1970) et Malataverne (1971), voici Saint Laurent, 3e festival de musique traditionnelle qu'organise cette année La Chanterelle Folk club de Lyon [et les Éclaireurs et Éclaireuses de France de Bourges]. Le 1er et le 2 juin à Saint Laurent du Pont, près de Vierzon dans le Cher (18) voilà le programme :
Samedi soir et dimanche soir de 20 à 24 heures : Boys of the Lough (Angleterre), Rum (flamands), Alfred den Ouden (Pays Bas), John Wright (Angleterre) et Catherine Perrier (France), Mélusine, Phil et Emmanuelle (France) Glazard Skeduz (Bretagne)
L'après midi : les Thiaulins de Lignières et Notre Berry (France) et la projection du film Dedans le sud de la Louisiane. Enfin dans de grandes tentes se tiendront des ateliers en tous genres ; par ailleurs il y aura deux scènes pour ceux qui aiment changer de place. Enfin, chaque soir, le Festival deviendra un gigantesque et fantastique BAL WAHOU !!! [sic]
L'Escargot n°11 juin 1974
J'ai retrouvé une copie de la cassette VHS produite par La Chanterelle et les Films du Plateau, du film Les Violons des champs, tourné à cette occasion. J'en ai extrait les passages qui concerne les deux groupes Belges/Flamands : RUM et le duo Alfred et Kristien Den Ouden. Merci à celle ou celui qui me l'avait transmise et dont j'ai hélas oublié le nom.
Pendant le carnaval, dans les rues et les bals, sont chantées une
série de chansons, dans un ordre précis, ou du moins qui l’était jusqu’aux
années 1990.
Cette suite de chansons n’est pas née du hasard, sa source est liée
à une danse de salon oubliée, le quadrille français. C’est une partition de
Henri Girard qui m’a donné le déclic pour faire le lien entre le pot pourri du
XXe et le quadrille du XIXe, elle a
pour titre Le carnaval Dunkerquois,
quadrille sur des airs populaires. télécharger la partition
Henri Girard, né à Dunkerque en 1849, est d’abord cordonnier, puis
il devient professeur de trombone. Après
être chef de musique de la fanfare communale de Saint Pol sur Mer vers 1880, il
devient chef de la fanfare de Rosendael en 1884. En 1890 il est nommé sous-chef
de la musique communale de Dunkerque. En 1897, ou peu avant il écrit un
quadrille composé de la juxtaposition de plusieurs airs populaires, dont le
titre laisse supposer qu’il les a extraits des chansons du carnaval. C’est une
pratique qui remonte aux origines du quadrille. Il n’était qu’une suite de
figures de contredanse qui avec le temps se sont fixées pour donner le
quadrille français à cinq figures tel qu’on le danse tout au long du XIXe
siècle : Pantalon, Été, Poule,
Pastourelle et Finale.
En écrivant son quadrille Henri Girard a réalisé, sans le savoir, un
collectage, il a fixé à une date précise le répertoire, ou une partie du
répertoire, des chansons utilisées au carnaval. Nous en connaissons la date car
ce quadrille fut joué au cours d’une soirée
intime organisée par l’association chorale La Jeune France, le 6 mars 1897,
le titre mentionné sur le programme est Carnaval,
quadrille, le compositeur est Gérard, l’imprimeur ayant certainement mal lu
le manuscrit.
On y retrouve des airs toujours chantés dans la bande des pêcheurs,
un autre, Cordéoneux, qui a disparu
du pot pourri contemporain et d’autres totalement inconnus que je laisse à votre sagacité et
votre érudition pour en trouver les titres.
Un musicien dunkerquois possède un dossier contenant les parties
d’une orchestration d’un quadrille (basse, clarinette en la, cor en ré, piston
en la et trombone en ut) intitulé : La
Folie Dunkerquoise, pour le carnaval dunkerquois, don de monsieur Henri Girard
à son élève Maurice Récipon. M. Récipon étant né en 1880, on peut dater ce
document des années 1890-1900.
collection B. Brousse
Une affiche annonçant un bal paré et masqué au théâtre le 24 février 1903, pendant la période de carnaval, a miraculeusement échappé aux destructions. Elle donne le programme des danses et parmi les quadrilles on trouve Airs Dunkerquois, Quand on a travaillé et Brillant Belge de compositeurs inconnus ou discrets, qui pourraient être des musiciens locaux.
collection particulière
Un article, paru dans le journal Dunkerque
Sport, mentionne aussi un quadrille en lien avec le carnaval :
7 mars 1909 : Le Grand Bal
masqué annuel, donné samedi dernier par l'Association des Anciens
Sous-Officiers a obtenu, comme toujours, le succès le plus éclatant. Tout avait
été fait, du reste, pour atteindre ce but. La salle était décorée avec art, les
colonnades, les tentures, les ballons et les cordons électriques, rendaient
l'aspect de la Salle Sainte-Cécile, absolument féerique ; aussi tout ce que
Dunkerque compte d'élégante et joyeuse
jeunesse, s'y trouvait réuni.
Les Membres du Comité de la
Société coiffés d'un élégant calot où l'on remarquait le galon de
sous-officier, recevaient leurs invités qui, de neuf heures à minuit se
pressaient aux portes de la coquette salle. L'affluence y était tellement
grande qu'il était impossible de danser le moindre pas, mais où, alors, on
pouvait contempler dans toute sa bruyante originalité, le cachet spécial du
Carnaval Dunkerquois, ce fut vers minuit où l'orchestre si habilement dirigé
par le sympathique maestro Julien Barbier, exécuta le Grand Quadrille infernal
avec musique à tour de bras et détonations entraînant la foule des danseurs
dans un emballement intense et indescriptible, c'était le chahut effectué par
une foule de personnes dont les costumes les : plus variés et les plus séduisants
; prenaient des couleurs différentes au reflet des feux de Bengale. Aussi
l'entrain fut extraordinaire, et les Anciens Sous-Officiers ravis par tant de
succès, se mêlaient aux tourbillons entraînant avec eux les plus gracieuses
danseuses. L'animation s'est prolongée jusqu'à une heure très avancée du matin
et chacun dû se déclarer enchanté de la fête.
Enfin, je possède une
autre version du quadrille de Girard, nommé Quadrille
Dunkerquois, sur une partition manuscrite (partie de violon). Les trois
premières figures sont identiques, à part une inversion dans l’Été. Les 4e et 5e figures sont
interverties, ce qui devait poser des problèmes aux danseurs, à moins qu’on ne
dansait déjà plus le quadrille sur cette musique. Après le quadrille, suivent
les habituelles chansons du carnaval sous forme de pot pourri.
collection personnelle
Tous ces documents prouvent qu'on dansait ce quadrille pendant les bals du carnaval et on peut imaginer que les danseurs ne se privaient pas du plaisir de chanter les chansons tout en dansant. L'habitude de les chanter dans un ordre précis est restée mais les figures du quadrille se sont estompées puis ont disparu entre les deux guerres, le pot pourri est resté seul et a migré dans la bande.
Christian Declerck
*****
Ajout d'un programme du bal paré, masqué et travesti de la Mi-Carême 1914, qui détaille les titres de toutes les danses : 9 polkas, 9 schottischs, 9 mazurkas, 9 valses et 7 quadrilles, dont Mon Peule (airs de Carnaval), Airs Dunkerquois, Fricoteau (Carnaval).
Le chef d'orchestre est Edouard Vincke né à Dunkerque en 1858. Ancien musicien au 82e RIL, il devient professeur de flûte et de solfège à l'école de musique de Dunkerque en remplacement d'Adolphe Néerman dont il a épousé la sœur. Chef d'orchestre des concerts du Kursaal pendant 25 ans durant la saison estivale, il meurt en 1945.
Le compte rendu de ce bal mentionne déjà la participation des Lillois et des Roubaisiens aux bals de Carnaval à Dunkerque :
Au bal du théâtre,
l’affluence était considérable, et l’animation était telle qu’il était
impossible à certains moments, de commencer le plus petit pas de danse. En
conséquence, aux sons de l’orchestre conduit par notre concitoyen M. Vincke,
les masques se livrèrent complètement au « grand chahut
dunkerquois », qui au même titre que la publicité estivale, attire un
grand nombre d’habitants de la région du Nord. Nous tenons à donner la preuve
de ce que nous avançons. L’un des groupes des plus remarqués au Concours de la
Mi-Carême, se composait uniquement de Lillois et de Roubaisiens (Dunkerque l'été, 29 mars 1914)
Saint Druon, patron des bergers et thaumaturge au Pays d'Artois, par Mlle Célestine LEROY, Présidente du Comité Artésien de Folklore
C'est le titre de la plaquette rédigée par Mlle Célestine Leroy, que m'avait envoyée l'abbé Léon BERTHE (1923-2007) archiviste diocésain à Arras, en 2001 et que je viens de retrouver dans le fond d'un tiroir, mieux vaut tard que jamais…. Je ne sais où elle était conservée à l'origine, probablement dans les archives diocésaines à Arras ou dans la bibliothèque personnelle du chanoine.
Avec cette mention manuscrite : "un résumé de cette étude a été publiée dans le Bulletin de la commission des monuments historiques du Pas-de-Calais tome VI 5e livraison pp. 550-552 (séance du 10 octobre 1946). Celle-ci est infiniment plus complète et pourrait être publiée éventuellement. JM"
Vœux fait par le capitaine Barbier et son équipage en mil sept cent soixante quatre
le 17 octobre dessiné par J. P. C. B.
aquarelle sur papier, signée Bommelaer (M.B.A. Dunkerque)
Commentaire prévu : Sur la mer qui déferle un dogre naviguant vent arrière a sa grande voile défoncée en lambeaux sur sa vergue, son hunier serré et son petit foc établi.
A l'aquarelle sur papier, spécialité de quelques peintres régionaux (Bommelaer à Dunkerque, Koerner à Honfleur). Les autres réalisateurs et les donateurs d'ex-voto semblent avoir préféré l'huile sur toile, matériau plus noble et moins périssable.
C'est le nom que donne Charles Verstraete à un sytème de percussions avec commandes aux pieds utilisé dans la région du Nord autour de Roubaix et Tourcoing. Il nous en donne un témoignage vécu :
Riton Jazz, Arras
collection personnelle
Vers 1900, certains accordéonistes du Nord de la France se servaient d'une basse aux pieds, inventée en Belgique. Les accordéonistes de bals se faisant souvent accompagner par un batteur (grosse caisse, tambour et cymbales). Mais, estimant que deux hommes étaient encombrants dans les cafés et aussi plus chers, quelqu'un imagina le "jazz aux pieds" et quand l'accordéoniste était le patron, l'économie était substantielle.
Les premiers à construire ces jazz aux pieds furent Octave Créteur(1), 81 rue de l'Epeule et surtout Charles Blomme(2), tous les deux nés à Roubaix en 1885. […]
L'ampleur de la grosse caisse et du tambour ajoutait de la puissance au son. Sur les premiers modèles, les commandes étaient déclenchées par des ficelles. Par la suite, on adopta une soufflerie. L'engin était démontable pour permettre au musicien de se déplacer avec sa batterie, notamment lorsqu'il faisait une tournée. Puis vint l'électricité qui allégea l'ensemble en donnant cependant plus d'importance au ponton à commande sur lequel était installé l'artiste. Son genou droit actionnait le roulement de tambour, le gauche les castagnettes, les pieds donnant le coup de cymbales et déclenchant diverses combinaisons. Pour m'en être servi, je puis assurer qu'il fallait sortir autant de l'école de Joinville que du conservatoire de musique !
Mon père, qui débordait toujours d'initiatives et dont l'esprit inventif était toujours aiguisé, s'avisa de demander à Charles Blomme, un jazz pour deux accordéonistes avec, donc, deux pontons à commandes, agrémentés - et là était le génie - d'ampoules de couleurs variées, synchronisées avec les pédaliers et les roulements qui étaient reliés - mon père était un perfectionniste - aux éclairages de la vitrine du café. Ainsi, qu'on fut au pont Morel ou à la Fosse-aux-Chênes, la lumière était visible, signifiant qu'on jouait "chez Verstraete". Ce jazz, une machine infernale, fut le dernier chef-d'œuvre de Charles Blomme.
Raymond Verschuren, qui possédait aussi un jazz Blomme (classique) avec lequel, dans l'Oise, il faisait les bals ambulants dits "parquets", se vit offrir un jour par son fils André, la fameuse "machine infernale" rachetée à mon père. Au décès de Raymond, André la trouva dans l'héritage, avec le classique. Au cours d'une rencontre, à l'occasion d'une émission au Théâtre de l'Empire, à Paris, je suggérai à André d'en faire des reliques que Roubaix serait heureux d'accueillir. Avec Bruno Gaudichon, conservateur du Musée d'Art et d'Industrie, nous nous retrouvâmes à Creil, en 1995, pour récupérer ce don. […]
De l'Accordéon au trombone, Charles Verstraete, 2000
(1) Octave Créteur : fils d'un tisserand et d'une bobineuse, il a exercé les professions de menuisier et cafetier. Sa fiche matricule nous donne plusieurs adresses, 1905 : 62 rue de l'Industrie ; 1911 : 112 rue de Soubise ; 1906, 106 rue des Longues Haies ; 1920 : 81 rue de l'Epeule (photo de son café sur le site de la médiathèque de Roubaix) ; 1928, Orroir (B), place de l'Enclus ; 1934, Mouscron (B), 164 chaussée de Lille ; en 1934 il est mentionné à Ostende. Il est mort à Mouscron en 1976.
(2) Charles Blomme : ses parents sont Belges, son père est né à Bruges, il sera soigneur dans une filature comme lui, c'est la profession que l'on relève sur ses deux actes de mariages en 1904 et en 1912 et les naissances de ses quatre enfants jusqu'en 1914. Exempté de service militaire pour faiblesse générale, c'est dans les divers actes de naissances et mariages que j'ai relevé ses adresses à Roubaix, ainsi que ses professions : 1905, rue d’Alger ; 1907, rue du Vieux Hutin ; 1914, rue de Beaurewaert ; 1919, 5 boulevard de Belfort, luthier ; 1926, Roubaix, ouvrier luthier ; 1930, 185 rue de Cartigny musicien. Il meurt à Herseaux (B) en 1970. Son deuxième fils, Charles (1907-1972) se déclare violoniste lors de son mariage, il est alors domicilié à Colmar. J'ai relevé que sa seconde épouse, Clémence Platteau est décédée en 2017 à Wattrelos, elle aurait pu apporter son témoignage.
*****
Le jazz-band Blomme du Musée de Roubaix
1. Présentation historique
Le projet de restauration du jazz-band a été lié à l'origine au don de l'instrument au musée de Roubaix en 1993. Le donateur, accordéoniste professionnel, avait en effet exprimé le souhait que la fonction sonore du jazz-band puisse être rétablie en vue de le faire rejouer dans le cadre de manifestations culturelles, renouant ainsi avec la tradition locale d'animation des cafés de Roubaix au début du siècle. Il faut savoir, en effet, que les jazz-bands à cette époque contribuaient largement à l'animation des cafés, établissements très populaires fréquentés par la classe ouvrière, l'histoire des cafés dans les villes du nord étant elle-même très liée à l'essor de l'industrie textile. A ce titre il constitue un témoignage exemplaire d'un type de vie sociale très représentative du contexte économique de la région. Le jazz-band donné au musée faisait lui-même partie du mobilier d'un café de Roubaix, le café Verstraete ; l'intérêt qu'il représente sur le plan sociologique et le fait qu'il a été produit par une fabrique locale justifiait pleinement sa présentation et sa mise en valeur dans les collections du musée.
Le jazz-band provient de la fabrique Blomme, comme l'indique une inscription sur la peau de la grosse caisse. Cette fabrique, qui était située rue de Lannoy à Roubaix, a dû produire un certain nombre d'instruments comparables à celui-ci, mais nous n'en connaissons actuellement qu'un très petit nombre d'exemplaires. Nous manquons également d'informations concernant sa date de fabrication. Le style du décor ainsi qu'une photographie ancienne du jazz-band devant la fabrique Blomme permettent de situer sa construction aux alentours de 1914.
2. Description
Le jazz-band se compose d'un corps central et de deux estrades placées de chaque côté. Le corps central présente une structure en bois peint de forme pyramidale couronnée d'une lyre décorative. Plusieurs éléments acoustiques de type percussions occupent des différents niveaux : sur la partie inférieure un woodblock encadré de deux soufflet comportant chacun six grelots. Au-dessus une grosse caisse caisse dont la peau, côté face, est recouverte d'un décor peint représentant une figure féminine jouant de la harpe et entourée de l'inscription "Charles Blomme - constructeur - Roubaix". Sur l'un des deux batteurs en bois, au revers de la grosse caisse, sont fixés quatre disques métalliques rappelant ceux des tambourins à sonnailles et un grelot. Au-dessus de la grosse caisse une cymbale ornée au centre d'un gros cabochon en verre facetté de couleur rouge évoquant un rubis. La cymbale est encadrée de deux castagnettes. Au niveau supérieur, une caisse claire surmontée d'un triangle suspendu à un crochet en métal fixé au sommet de la lyre complète cet ensemble qui repose sur un socle en bois peint sur lequel figure l'inscription "jazz-band idéal accordéoniste". Ce socle contient un dispositif pneumatique comprenant des tuyaux en caoutchouc reliés aux soufflets des différents éléments acoustiques, ainsi qu'un système électrique permettant l'allumage intermittent des ampoules placées à divers endroits du jazz-band : quatre ampoules à l'intérieur de la grosse caisse, une ampoule située à l'intérieur du cabochon de la cymbale, douze ampoules décoratives de couleur rouge disposées sur le pourtour du jazz-band.
Les estrades sont également en bois peint et comportent à l'avant une série de douze pédales rondes disposées sur deux rangées (une rangée de sept pédales au bord, une rangée de cinq pédales plus en retrait). Sur chaque côté des estrades, à l'avant, se dressent deux montants comportant un bouton contact électrique à chaque extrémité sur leur face interne. Les quatre boutons, avaient tous disparus et ont du être refaits. Douze soufflets sont placés à l'intérieur de chacune des estrades ainsi que des contacts électriques. Sur ces estrades s'installaient deux accordéonistes qui, tout en jouant, actionnaient la soufflerie en appuyant avec les pieds sur les pédales du plancher, mettant ainsi en marche simultanément les dispositifs acoustique et électrique du jazz-band. Le frappement de la grosse caisse entraînaient automatiquement l'éclairage de celle-ci et l'impulsion donnée avec les genoux sur les deux boutons contacts des montants latéraux permettait d'obtenir un effet acoustique particulier, différent de celui obtenu par les soufflets (roulement répétitif sur le woodblock et la caisse claire). Chaque estrade est reliée à la partie acoustique du jazz-band par douze tuyaux en caoutchouc assurant la transmission pneumatique et par des branchements électriques. Notons que deux circuits électriques distincts sont intégrés dans le jazz-band : l'un fonctionne avec le courant normal et permet les différents effets lumineux, le second correspond aux contacts genoux et fonctionne avec un courant à basse tension obtenu grâce à deux transformateurs.
Il convient de souligner que ce jazz-band n'entre pas dans la catégorie des instruments de musique mécanique automatiques comme la plupart des jazz-bands connus puisqu'il fonctionne uniquement par l'intervention des musiciens accordéonistes pour lesquels il fait office d'accompagnement et constitue en quelque sorte un petit orchestre intégré. […]
extrait de :
La restauration des jazz-bands du musée d'art et d'industrie de Roubaix. par Claire Combe et Douglas Heffer
Agnès, lectrice fidèle, m'a signalé cette photo publiée dans le livre d'Hubert Boone L'Accordéon et la basse aux pieds en Belgique, éditions Peeters, Louvain, 1993. On y voit Paul Vandeputte, de Moorsele (Flandre Occidentale), photographié en 1988 avec son accordéon bisonore Callewaert et son Jazz Band Idéal, fabriqué par Charles Blomme à Roubaix.
****
Jeannot Perret (1928-2021) accordéoniste et grand collectionneur d'accordéons, nous a quitté en novembre 2021. On le voit ici poser à côté de son jazz-band Charles Blomme.
photo Vicky Michaud
********
On me propose ce tambour provenant d'une basse au pied fabriquée par Charles Blomme, tranformée en lampe