samedi 12 juillet 2025

Festival de Saint Laurent en 1974

mis en ligne le 4/7/2025
mise à jour le 12/7/2025 : ajout de la vidéo complète et lien vers fichiers du disque

 

le disque

Ce qui me donne l'occasion de corriger une approximation dans le titre de la plage n°1 : Boom boom reel par Boys of the Lough. C'est une suite de reels des îles Shetland : A' da ships are sailing/Shelder geo/Tame her when da snaw comes, qu'on retrouve sur leur album Lochaber no More publié en 1976


Après Vesdun (1972) et Pons (1973), qui faisaient suite à Lambesc (1970) et Malataverne (1971), voici Saint Laurent, 3e festival de musique traditionnelle qu'organise cette année La Chanterelle Folk club de Lyon [et les Éclaireurs et Éclaireuses de France de Bourges]. Le 1er et le 2 juin à Saint-Laurent, près de Vierzon dans le Cher (18) voilà le programme :

Samedi soir et dimanche soir de 20 à 24 heures : Boys of the Lough (Angleterre), Rum (flamands), Alfred den Ouden (Pays Bas), John Wright (Angleterre) et Catherine Perrier (France), Mélusine, Phil et Emmanuelle (France) Glazard Skeduz (Bretagne)

L'après midi : les Thiaulins de Lignières et Notre Berry (France) et la projection du film Dedans le sud de la Louisiane. Enfin dans de grandes tentes se tiendront des ateliers en tous genres ; par ailleurs il y aura deux scènes pour ceux qui aiment changer de place. Enfin, chaque soir, le Festival deviendra un gigantesque et fantastique BAL WAHOU !!! [sic]

L'Escargot n°11 juin 1974 



 

J'ai retrouvé une copie de la cassette VHS produite par La Chanterelle et les Films du Plateau, du film les Violons des champs tourné à cette occasion. J'en ai extrait les passages qui concerne les deux groupes Belges/Flamands : RUM et le duo Alfred et Kristien Den Ouden. Merci à celle ou celui qui me l'avait transmise et dont j'ai hélas oublié le nom.




la vidéo complète a été demandée, la voici




jeudi 10 juillet 2025

La Bistoulle Folk

 Un groupe folk de l'Avesnois que je n'avais jamais entendu, présent sur les scènes autour de Maubeuge depuis la fin des années 1970.

 


En 1982 ils ont publié ce 33 tours

La Bistoulle Folk sur le disque c'est Pascal Guyot (accordéon diatonique, guitare, flûtes) - Pascal Dubois (guitares) - Jean-Marie Lefrancq (accordéon diatonique, guitare, flûte) - Daniel Salaün (guitare électrique, mandoline, bodhran) et Richard Lenglart (accordéon diatonique, concertina, vielle à roue) ; avec la participation de Andrew Heywood à la cornemuse dans bourrée pour Jean-François
Ce disque comprend des compositions personnelles de membres du groupe et des airs issus de la tradition populaire 


face A
 


    •    00:01 Introduction (Pascal Guyot)
    •    02:32 Scottisch pour Carole (Richard Lenglart)
    •    04:42 Valse pour Emile (Pascal Guyot)
    •    06:24 Tante Marguerite et polka du Morvan (Trad. Morvan)
    •    09:07 Mazurka en Noir et Blanc (Jean-Marie Lefrancq)
    •    11:01 La Monaco ("danse enfantine")
    •    13:08 Suite de valses à trois temps (Jean-Marie Lefrancq)
    •    16:12 Je voudrais me marier (Trad. Avesnois et Hainaut)
 
face B 
 


    •    00:01 La poubelle à Armand (Pascal Guyot)
    •    04:33 La polka circassienne "au mec qui nie" (Pascal Guyot)
    •    07:15 La valse à Robert (Richard Lenglart)
    •    07:56 Mazurka "les maris" (trad. Morvan) / Mazurka pour Françoise (Richard Lenglart)
    •    11:26 Bourrée pour François (Richard Lenglart)
    •    13: 04 La valse pour Marthe (dédiée à Marthe Astic) (Pascal Guyot)
    •    15:52 Suite de scottischs du Limousin (trad Limousin)
    •    20:36 Suite et fin (Pascal Dubois

lundi 7 juillet 2025

Coupleux, fabriquant d'épinettes

mise en ligne le 25/6/2014
mise à jour le 7/7/2025: ajout d'une vidéo
 

Le magasin est fondé par Pierre Coupleux (1844-1900). A son décès il est repris par ses fils Paul (1875-1967), Eloi (1876-1957) et Léon (1878-1065).

collection personnelle

La découverte de cette photo nous apporte quelques informations sur ce magasin situé à Tourcoing. Au verso elle porte le tampon "troupe d'occupation du Maroc occidental" ce qui la situe avant 1914 et sans doute autour de 1908 date de la création de la Société Coupleux Frères, puisque l'intitulé de l'enseigne est encore P. Coupleux. C'est la vitrine du magasin situé 3 rue Carnot à Tourcoing reproduite dans le livre d'Olivier Carpentier : l'Aventure industrielle des frères Coupleux, 1900-1935.



extrait du livre d'Olivier Carpentier

C'est une belle photo bien détaillée, en agrandissant on distingue parfaitement les trois épinettes du Nord présentes dans la vitrine de droite :



et dans celle de gauche on remarque la présence de nombreuses flûtes de différentes tonalités, instrument populaire méconnu.





*****
Plus d'informations sur la collaboration Eloi Coupleux et Armand Givelet dans cette étude d'Olivier Carpentier, Les instruments de Coupleux et Givelet 1920-1935, une origine française de la musique électronique, distribuée par la Librairie Musicale Aug. Zurfluch, 13 rue du Lycée Lakanal, 92340 Bourg-La-Reine  zurfluch@wanadoo.fr 




Un documentaire, diffusée sur la chaine Histoire en 2009, retrace la saga des frères Coupleux. Il contient un court extrait d'un film montrant Armand Givelet au clavier de son invention l'orgue des ondes
 

 
Un film de François Althabégoïty (2009), avec la participation d'Olivier Carpentier, Pascal Guimet, Sophie-Anne Leterrier, José Barbieux, Solange Casiez, Elisabeth Coupleux et Patrick Desnoulez, avec un bref extrait d'un film Pathé-Journal de 1931, montrant Armand Givelet jouant sur l'orgue sans tuyaux de l'église de Villemomble



film Pathé du 10 décembre 1931

mercredi 2 juillet 2025

Le pot pourri du carnaval de Dunkerque, origine

mise en ligne le 8/4/2013
mise à jour  le 2/7/2025 : ajout d'un programme

collection personnelle

Pendant le carnaval, dans les rues et les bals, sont chantées une série de chansons, dans un ordre précis, ou du moins qui l’était jusqu’aux années 1990.
Cette suite de chansons n’est pas née du hasard, sa source est liée à une danse de salon oubliée, le quadrille français. C’est une partition de Henri Girard qui m’a donné le déclic pour faire le lien entre le pot pourri du XXe  et le quadrille du XIXe, elle a pour titre Le carnaval Dunkerquois, quadrille sur des airs populaires. télécharger la partition
Henri Girard, né à Dunkerque en 1849, est d’abord cordonnier, puis il devient professeur de trombone. Après être chef de musique de la fanfare communale de Saint Pol sur Mer vers 1880, il devient chef de la fanfare de Rosendael en 1884. En 1890 il est nommé sous-chef de la musique communale de Dunkerque. En 1897, ou peu avant il écrit un quadrille composé de la juxtaposition de plusieurs airs populaires, dont le titre laisse supposer qu’il les a extraits des chansons du carnaval. C’est une pratique qui remonte aux origines du quadrille. Il n’était qu’une suite de figures de contredanse qui avec le temps se sont fixées pour donner le quadrille français à cinq figures tel qu’on le danse tout au long du XIXe siècle : Pantalon, Été, Poule, Pastourelle et Finale
En écrivant son quadrille Henri Girard a réalisé, sans le savoir, un collectage, il a fixé à une date précise le répertoire, ou une partie du répertoire, des chansons utilisées au carnaval. Nous en connaissons la date car ce quadrille fut joué au cours d’une soirée intime organisée par l’association chorale La Jeune France, le 6 mars 1897, le titre mentionné sur le programme est Carnaval, quadrille, le compositeur est Gérard, l’imprimeur ayant certainement mal lu le manuscrit.
On y retrouve des airs toujours chantés dans la bande des pêcheurs, un autre, Cordéoneux, qui a disparu du pot pourri contemporain et d’autres totalement inconnus que je laisse à votre sagacité et votre érudition pour en trouver les titres.

Pantalon
L'Été
La poule
Pastourelle
Finale

Un musicien dunkerquois possède un dossier contenant les parties d’une orchestration d’un quadrille (basse, clarinette en la, cor en ré, piston en la et trombone en ut) intitulé : La Folie Dunkerquoise, pour le carnaval dunkerquois, don de monsieur Henri Girard à son élève Maurice Récipon. M. Récipon étant né en 1880, on peut dater ce document des années 1890-1900.


 collection B. Brousse


Une affiche annonçant un bal paré et masqué au théâtre le 24 février 1903, pendant la période de carnaval, a miraculeusement échappé aux destructions. Elle donne le programme des danses et parmi les quadrilles on trouve Airs Dunkerquois, Quand on a travaillé et Brillant Belge de compositeurs inconnus ou discrets, qui pourraient être des musiciens locaux. 



collection particulière


Un article, paru dans le journal Dunkerque Sport, mentionne aussi un quadrille en lien avec le carnaval :
7 mars 1909 : Le Grand Bal masqué annuel, donné samedi dernier par l'Association des Anciens Sous-Officiers a obtenu, comme toujours, le succès le plus éclatant. Tout avait été fait, du reste, pour atteindre ce but. La salle était décorée avec art, les colonnades, les tentures, les ballons et les cordons électriques, rendaient l'aspect de la Salle Sainte-Cécile, absolument féerique ; aussi tout ce que Dunkerque compte  d'élégante et joyeuse jeunesse, s'y trouvait réuni.
Les Membres du Comité de la Société coiffés d'un élégant calot où l'on remarquait le galon de sous-officier, recevaient leurs invités qui, de neuf heures à minuit se pressaient aux portes de la coquette salle. L'affluence y était tellement grande qu'il était impossible de danser le moindre pas, mais où, alors, on pouvait contempler dans toute sa bruyante originalité, le cachet spécial du Carnaval Dunkerquois, ce fut vers minuit où l'orchestre si habilement dirigé par le sympathique maestro Julien Barbier, exécuta le Grand Quadrille infernal avec musique à tour de bras et détonations entraînant la foule des danseurs dans un emballement intense et indescriptible, c'était le chahut effectué par une foule de personnes dont les costumes les : plus variés et les plus séduisants ; prenaient des couleurs différentes au reflet des feux de Bengale. Aussi l'entrain fut extraordinaire, et les Anciens Sous-Officiers ravis par tant de succès, se mêlaient aux tourbillons entraînant avec eux les plus gracieuses danseuses. L'animation s'est prolongée jusqu'à une heure très avancée du matin et chacun dû se déclarer enchanté de la fête.


Enfin, je possède une autre version du quadrille de Girard, nommé Quadrille Dunkerquois, sur une partition manuscrite (partie de violon). Les trois premières figures sont identiques, à part une inversion dans l’Été. Les 4e et 5e figures sont interverties, ce qui devait poser des problèmes aux danseurs, à moins qu’on ne dansait déjà plus le quadrille sur cette musique. Après le quadrille, suivent les habituelles chansons du carnaval sous forme de pot pourri.


collection personnelle


Tous ces documents prouvent qu'on dansait ce quadrille pendant les bals du carnaval et on peut imaginer que les danseurs ne se privaient pas du plaisir de chanter les chansons tout en dansant. L'habitude de les chanter dans un ordre précis est restée mais les figures du quadrille se sont estompées puis ont disparu entre les deux guerres, le pot pourri est resté seul et a migré dans la bande.

Christian Declerck

*****
Ajout d'un programme du bal paré, masqué et travesti de la Mi-Carême 1914, qui détaille les titres de toutes les danses : 9 polkas, 9 schottischs, 9 mazurkas, 9 valses et 7 quadrilles, dont Mon Peule (airs de Carnaval), Airs Dunkerquois, Fricoteau (Carnaval).
Le chef d'orchestre est Edouard Vincke né à Dunkerque en 1858. Ancien musicien au 82e RIL, il devient professeur de flûte et de solfège à l'école de musique de Dunkerque en remplacement d'Adolphe Néerman dont il a épousé la sœur. Chef d'orchestre des concerts du Kursaal pendant 25 ans durant la saison estivale, il meurt en 1945.
Le compte rendu de ce bal mentionne déjà la participation des Lillois et des Roubaisiens aux bals de Carnaval à Dunkerque : Au bal du théâtre, l’affluence était considérable, et l’animation était telle qu’il était impossible à certains moments, de commencer le plus petit pas de danse. En conséquence, aux sons de l’orchestre conduit par notre concitoyen M. Vincke, les masques se livrèrent complètement au « grand chahut dunkerquois », qui au même titre que la publicité estivale, attire un grand nombre d’habitants de la région du Nord. Nous tenons à donner la preuve de ce que nous avançons. L’un des groupes des plus remarqués au Concours de la Mi-Carême, se composait uniquement de Lillois et de Roubaisiens (Dunkerque l'été, 29 mars 1914)
 
Dunkerque l'été, mars 1914 (Gallica)