Albertine Euphrosine HEMERY (1778-1855) pour sa biographie voir l'étude récente de Séverine SOFIO : De Paris à Cambrai, les nombreuses vies d'une femme de lettres (2020) ICI
La médiathèque de Lille à mis en ligne la seconde édition du 1er volume, revu et augmenté, de ce livre rare. Mais la recherche plein texte étant impossible, j'ai pensé qu'un sommaire détaillé pourrait faciliter le repérage des sujets.
79 - Fête donnée par le comte de Flandre, duc de Bourgogne, à Lille le 17 février 1453
95 - Quelques usages et coutumes de la ville de Lille et environs
109 - Fête du prince de plaisance à Valenciennes
131 - Quelques fêtes et solennités de Valenciennes. Fêtes de Saint Jacques et Saint Christophe
155 - Procession de Valenciennes
169 - De quelques usages particuliers à la ville de Valenciennes : A fève, à fève ! / Marie au blé / Fête de l'Assomption / Saint Miché à Gauques
179 - Les Folies de Dunkerque (fête des Incas en 1804). Fête du centenaire de Jean Bart en 1824
193 - Fêtes de Douai. Fête des ânes
200 - Confrérie des clercs parisiens ou clercs du grand puy de Notre Dame
203 - Procession de Douai. Gayant et sa famille
237 - Chanoinesses de Maubeuge. Entrée d'une abbesse
244 - Election et réception de Mme la Comtesse de Lannoy
251 - Processions de Maubeuge. Sainte Aldegonde
261 - Procession du Saint Sang de Miracle (Ménestrels)
269 - Fêtes civiles et religieuses de Cambrai
315 - Entrées joyeuses de l'Infante Isabelle Claire Eugénie Comtesse de Flandre
361 - Quelques usages du département du Nord. Fêtes du printemps. Behours. Bouhour. Bourdis. Mois de mai
386 - Les durmenés. Saint Laurent ou fête des cocus d'Avesnes
390 - Ducasse de Floyon. Fête des ménestriers
393 - La Sainte Catherine. Le cierge virginal. Fête de Saint Loza, patron des paresseux. La candouille
400 - La confrérie des Calabres. Les Pimperlots. Les Agnolles d'Avesnes. Le roi des ribauds
411 - Le trou de Saint Saulve
417 - Le banibau et la fatalité à Douai, récit
438 - Les Rogations
444 - Translation des cendres de l'immortel Fénelon à Cambrai
Dans les comptes de la procession de Sainte Aldegonde à Maubeuge au XIVe siècle, on relève la présence de plusieurs musiciens : trompeux, cornemuse, challemielle, vieille.
mise à jour le 11/7/2017 : relevés des employés 1926 et 1931, tombe JB Barbe mise à jour le 1/5/2017 : photos d'un saxophone envoyées par un lecteur mise à jour le 30/01/2017 : informations du Registre de Commerce et création de la société Barbe et Fils
mise àjour le 26/11/2021 : photos d'une clarinette Barbe à Paris, merci à Vincent P. Les instruments de musique signés J.B. BARBE à Berck refont régulièrement surface sur les sites d'enchères, mais jusqu'à présent on ignorait qui était derrière cette "marque", était-ce un revendeur ? un prête-nom ? L'achat récent d'un catalogue de ce fabriquant a déclenché une recherche plus conventionnelle. L'aide précieuse des archives municipales de la ville de Berck sur Mer a permis de connaître un peu mieux cette famille de facteurs d'instruments de musique à vent. Mais si on a eu quelques réponses sur leur généalogie et leurs histoires familiales, il reste encore beaucoup de questions. Les réponses seront ajoutées au fur et à mesure sur cette page.
Jean-Baptiste BARBE est né à Mandray (Vosges) le 26 mars 1873, fils de Jean-Baptiste, fermier, et Marie Claire SAINT-DIZIER, tous les deux originaires de ce département. A priori rien ne prédisposait ce cultivateur, profession qu’il déclare lors de son mariage, à devenir fabricant d’instruments de musique. Cependant lors de sa conscription, en 1893, il se déclare musicien de profession. Il devient naturellement soldat musicien dans le 8e puis le 5e régiment d’artillerie. Il est libéré en septembre 1897 et l’année suivante il épouse, à Anould (88), Marie Mélanie JACQUEMIN, papetière, qui y est née en 1872. Ses deux enfants naissent à Saulcy sur Meurthe (88), Marcel en 1900 et Armand en 1904. Au recensement de 1901 à Saulcy, il déclare la profession d'ourdisseur chez Clétienne Frères. Sa fiche matricule mentionne un séjour à Rambervillers en 1905, dont le recensement de 1906 nous indique qu'il est chef de musique ; ainsi que son arrivée à Berck sur Mer le 19 août 1911, il y réside dans le Chalet Marie Joseph, rue de l’asile Maritime. C’est dans cet hôpital que son épouse meurt de la tuberculose, le 14 août 1914, Jean Baptiste est mobilisé depuis quelques jours dans le 11e régiment d’artillerie à pied à Grenoble. Après un séjour au 84e d’artillerie, le 24 février 1917 il est détaché, par le commandant du dépôt des métallurgistes, comme ouvrier militaire à la Maison Teste, cité Lemière, à Paris. Ensuite il est muté au 1er régiment de zouave le 1er juillet 1917, ce qui pourrait correspondre à une sanction disciplinaire, car son passage chez les zouaves n’est pas pris en compte dans ses années de campagne contre l’Allemagne. Démobilisé le 13 janvier 1919, il se retire à Berck, rue de Tours, et y épouse Eugénie BAZIN la même année. Dans cette commune il est mentionné comme luthier au recensement de 1921. Il y décède, le 27 novembre 1939, rue Rothschild. Sa tombe existe toujours au cimetière communal, il est inhumé avec son beau-frère Julien Lefebvre (1873-1934).
à droite, le caveau Lefebvre/Barbe au cimetière de Berck
le catalogue de 1931 collection personnelle
La Manufacture Générale d’Instruments de musique a été fondée en 1900, indique ce catalogue, mais cette date ne correspond pas à la chronologie de son “fondateur” qui à cette époque était ourdisseur, puis chef de musique, dans les Vosges. Le registre du Commerce nous donne une autre date.
Aux Archives Départementales du Pas de Calais sont conservés les Registres du Commerce de Montreuil sur Mer, ville dont dépendait Berck. Sur la Déclaration aux fins d'immatriculation, on apprend que le commerce de Jean Baptiste, a été créé le 1er juillet 1912, il est immatriculé sous le n° 882, en date du 26 novembre 1920. Le RC a été créé en 1919, mais réellement appliqué à partir de 1920. Pour prouver son inscription il a fournit sa carte d'électeur, son livret de famille ainsi que sa feuille d'impôt et de patente. Il précise que c'est un commerce de vente et d'achats d'instruments de musique, situé rue de Tours à Berck. Une adjonction sur le registre même, non datée, précise : Fabrication ou vente des supports de saxophone dénommés "Saxo Jazz" et autres accessoires pour instruments de musique tels que ressorts, vis, pistons etc. avenue du Docteur Quettier. La Déclaration aux fins de d'inscription modificative nous apprend la cessation de tout commerce à partir du 1er février 1932 et la radiation du registre du commerce, M. Barbe a fait l'objet d'un apport à la société Barbe et Fils à Berck Plage, rue des Pâtures. J'ai pu consulter le contrat de création de la société Barbe et Fils, en date du 9 février 1932, avec effet au 1er janvier de la même année. L'article n°6 nous donne le détail de l'apport en matériel du père : Le fonds de commerce de fabrication, ventes et réparation d'instruments de musique exploité à Berck, rue des Pâtures : - un gros tour parallèlle [sic] - une décolteuse [sic] - un petit tour - une perceuse - un touret à polir - une polisseuse - une scie circulaire - une meule double - une petite meule d'affûtage - 8 étaux - 3 moteurs - 3 petits moteurs - une petite polisseuse - une petite scie circulaire - 10 m. de transmission - 14 poulies en bois - 100 m. de courroie - 3 soufflets à pied - une meule à eau - 50 pinces genre américain - 1 forge - 2 établis simples - 2 établis doubles - 40 outils divers - 200 limes diverses Salle de nickelage : - une dynamo - un bain de nickelage - un bain de dégraissage - un bain de dénickelage - 5 cuves de rinçage - 2 chauffe-bain - 3 tableaux de réglage Bureau : - un bureau plat avec tiroirs - deux tables - une machine Underwood n° 5 - des casiers Marchandises : - 10 cornets à piston - 6 trompettes d'harmonie - 8 bugles - 3 altos - 4 tambours - 3 basses - 2 trompettes - 38 clairons - 2 trompes de chasse - 7 caisses - des cymbales - 96 pupitres - accessoires et écouvillons - accessoires de caisses - 146 embouchures - potences, boutures lentilles, boucles, broches, viroles - 10 clarinettes - 49 instruments divers - 41 autres - des pavillons - des SaxosJaz [sic] - des anches, des becs et ligatures, ressorts, diapasons, cordes, 10.750 tampons, des castagnettes, des sourdines - 95 peaux de tambours et grosse-caisse - des ressorts, des tubes, du laiton, des accessoires - 32 sacs et étuis - 5 phonos le tout pour un total de 100.000 francs, y compris les éléments incorporels estimés à 1.000 francs. Source : actes constitutifs de sociétés cote 6U-2/525 (année 1932)
Comme me le précise un lecteur (merci Jean-Jacques B.) ce matériel ne peut pas avoir été utilisé pour de la fabrication d'instruments, mais pour celle des supports de saxophone Saxo Jazz et des accessoires spécialisés, comme les boutons, la visserie, les ressorts et sans doute aussi des pistons, peut-être aussi pour l'embouchure Etoile du Nord.
extrait du catalogue 1935
collection Jacques Cools†
Les photos, censées représenter les ateliers avant 1931, sont aussi incompatibles avec cet inventaire de 1932 qui ne décrit que 6 postes de travail, loin donc de la bonne trentaine d'ouvriers présents sur ces photos.En conclusion, il y a de forte probabilités que l'on ait pas fabriqué d'instruments à vent à Berck, sauf peut-être, d'après JJB, des clairons ou des trompettes de cavalerie comme le suggère la présence des pavillons.
Le catalogue indique qu’il travaille avec ses fils.Le recensement de 1926 les mentionne tous les deux comme employés chez leur père. Marcel, l’aîné, est le directeur technique, à son décès à Berck en 1949, il est cafetier 20 rue Gabriel Péri. Armand est directeur commercial, il est mentionné comme tourneur à son mariage en 1928. En 1943 la famille se réfugie en Normandie, à La Couture-Boussey chez un ami. Après le décès d'Armand, à Paris en 1947, son épouse, Marie Joannès, confie la gérance à une personne qui conduira l'entreprise, devenue Barbe et Cie, à la faillite en 1953. Marie Joannès, décède à New York en 1996, dans le quartier de Manhattan auprès de sa fille Nicole qui a émigré au Etats-Unis à la fin des années 1960. Les recensements de 1926 et 1931 nous ont livré quelques noms d'employés. En 1926 un seul employé est mentionné : Paulin MAURICE, né à Rambervillers (Vosges) en 1887, déclare la profession de luthier lors de la naissance d'un enfant à Berck en 1914, peut-être est-il déjà employé chez Jean Baptiste Barbe, on ne le retrouve plus à Berck en 1931, il décède à Marquette les Lille en 1961. En 1931 trois employés sont mentionnés : François MULLER, né à Paris, il a 25 ans, André DE BONNIERE, né à Berck, il a 20 ans, et un jeune apprenti de 14 ans, René PIERREPONT, né à Berck.
photos extraites du catalogue, qui ne semblent pas avoir été prises dans l'atelier à Berck
collection personnelle
Les collaborateurs : Le directeur artistique est Adrien PELISSIER, ex-soliste de la musique de la Garde Républicaine et ses collaborateurs artistiques sont :
- Gabriel DUSEIGNE, hors concours de l’école nationale de musique de Saint Omer, 1er prix du Conservatoire de Strasbourg, prix Luzan-Wolf et vice président, directeur de l’Harmonie du Touquet-Paris-Plage
- L. PERU, lauréat du Conservatoire de Paris en 1930
- Victor NYS, soliste de la musique de la Garde Républicaine, ex-professeur du Conservatoire de Roubaix
- Victor DUHAMEL, 1er prix du Conservatoire de Roubaix, soliste des Concerts classiques - Gaston VASSOUT, 1er prix du Conservatoire, soliste des Concerts Parisiens.
Christian Declerck
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Le Club Musical Berckois, les débuts sous la direction de J.-B. Barbe
En 1913, l'Harmonie municipale de Berck cesse son activité. En septembre 1922 est fondé le Club Musical Berckois, qui donne son premier concert le 24 septembre, le chef de musique est Jean-Baptiste Barbe. Le 29 octobre, le Journal de Berck publie un article annonçant les but et composition de la Société, dont la devise est, Acta non verba. Le président, M. Gayet, lance un appel aux habitants de Berck qui possèdent des instruments inutilisés, il leur demande de les prêter à la Société pour les élèves qui n'ont pas les moyens d'en acheter. Le 31 décembre, le Journal de Berck publie un compte-rendu élogieux d'un concert : Le concert offert samedi dernier par le Club Musical Berckois à ses membres bienfaiteurs, donateurs et honoraires fut plus qu'un succès, ce fut un triomphe. Au premier coup de la baguette du chef, nous entendons un allegro militaire entraînant et nuancé en un fragment de Boccace, l'opéra de F. de Suppé; qui nous donne un avant-goût de ce que nous allons entendre dans Côte d'Azur, ouverture de concours. Ce morceau, d'une interprétation assez difficile, fut magistralement enlevé avec une sureté d'attaque, une observation des nuances et un ensemble qui sont tout à l'honneur des artistes musiciens dont est composée cette phalange. Et nous retrouverons, à chaque morceau exécuté par le Club la même maîtrise d'exécution avec de jolies variantes dans le sentiment des divers auteurs.
C'est une "Soirée près du lac", fantaisie mazurka de P. Leroux, si sentimentales, si expressive et si bien interprétée par le soliste M. Woussen, sous-chef, que nous retrouverons d'autre part. C'est le "Tour du Monde", grande valse de O. Métra, le célèbre auteur, hérissée de difficultés d'ensemble et de doigté et que les artistes du Club enlèveront comme en se jouant. Une polka à coups de langue pour deux pistons, que les solistes Patin et Pauchet jouèrent à la perfection, ravit l'auditoire. Et le concert finit sur un chant patriotique "Les Poilus Victorieux", marche triomphale chantée par les nombreux élèves du Club, accompagnés des musiciens ; le morceau d'un effet grandiose, laissa le public sous la meilleure impression.
Mais je viens vite aux acteurs de la partie vocale, chanteurs et solistes. Tout d'abord, Henriot, jeune débutant sur la scène, qui nous fit bien rire dans ses chansonnettes comiques et que je réentendrai avec plaisir. Mme Maurion, qui interpréta des œuvres desn grands maître avec un rare talent ; Arthur Deseur, un autre soliste du Club, dont la voix agréable et juste nous charma "Sans Lune Jolie", "Berceuse" et "Verdun on ne passe pas". Lui aussi est un débutant sur la scène. Et nous voici avec Bercko le monologuiste qui amuse beaucoup son auditoire avec son "Voyage à Berck", "Le Duel d'une souris et d'un éléphant", et l'autres bons mots ; il est d'une verve intarissable. Puis c'est Mme Sergent, cantatrice bien agréable, belle voix au timbre argentin, et si gracieuse en scène.
Le charme n'est pas rompu que M. Woussen, sous-chef, nous tient déjà en suspens avec son "Air Varié pour saxophone alto", de Wettge, et pendant dix minutes nous émerveille par la facilité avec laquelle il se joue de toutes les difficultés de l'œuvre et par le sentiment qu'il met dans l'exécution.
Et Charlet clôture la série en nous représentant un paysan picard très nature dans une chanson en patois qu'il dit très bien. Je m'en voudrais d'oublier Mme Bleusez, la charmante et éminente artiste qui tient le piano d'accompagnement, (rôle parfois si ingrat) avec une grande maîtrise.
Des bouquets furent offerts par les petites filles de MM. Gayet, Lambrecq et Patin à Mmes Maurion, Sergent et Bleusez, et cel fut du plus gracieux effet. Après la polka pour pistons, M. Gayet, président, prononça l'allocution suivante et fut vigoureusement applaudi.
Le Club Musical Berckois en déplacement à Calais, date ?
D’autres infos sur les instruments J.-B. Barbe ici, ici et ici
Des photos d'atelier similaires ou très ressemblantes, signalées par un lecteur ici et ici
Sources : état civil, registre matricule, recensements, le témoignage de Nicole Barbe. Mes plus vifs remerciements aux archives municipales de Berck et particulièrement à Mme Le Louarn, qui a fait une grande partie des recherches généalogiques. William Waterhouse, dans son New Langwill Index, paru en 1993, mentionne deux autres catalogues parus en 1929 et 1934 (cité par Jacques Cools dans la première partie de son Essai de classification alphabétique des facteurs, ouvriers, inventeurs, essayeurs, marchands… français, d'instruments de musique à vent, paru en 2000, n° spécial XI de la revue Larigot)
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Un lecteur anonyme m'a envoyé cette série de photos, qu'il en soit vivement remercié.
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Une clarinette Barbe et Cie, 36 rue de la Goutte d'Or à Paris
A l'exception d'un seul (le n° 3), ces enregistrements ont tous été réalisés à l'occasion de ce qu'il est convenu d'appeler des "collectages" et donc par des amateurs en matière de prise de son. Effectués la plupart du temps dans des conditions difficiles, ils peuvent être de qualité discutable ; mais il faut se souvenir qu'il s'agit bien de "sauvetages", de témoignages irremplaçables d'un passé révolu.
Il n'y a pas eu dans le Nord de "quadrillage", de systématisation de la recherche. Les rencontres sont simplement dues au hasard, ou déterminées par la zone de résidence du collecteur. Cette cassette est de plus le résultat de deux démarches de collectage, semblables mais décalées dans le temps et l'espace. La première se situe dans les années 1973 / 76 et se compose d'enregistrements réalisés dans les Ardennes Belges par Rémy DUBOIS et Colette ROBERT. La seconde, plus tardive, est centrée sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais, avec à l'origine des associations comme Mabidon et Marie Grauette créées en 1975 / 76 puis Chantefoire (1978) et la Piposa (1984).
La première de ces démarches ayant presque servi de modèle à la seconde. Enfin vint TRACES pour réunir ces documents.
D'autres recherches menées en Flandre et en Hainaut ont déjà été publiées par différents organismes. Quant au grand trou laissé sur la carte par le sud du département du Nord, certains collectages récents figureront peut-être dans une seconde publication. Pour l'instant, nous voudrions que ces premiers documents, en plus des musiques qu'ils proposent, puissent refléter un aspect des difficultés du collectage, à plus forte raison dans le Nord où les sources sont à la fois si diverses et si éparpillées ; sans compter la prise de conscience qui fut plus tardive que partout ailleurs.
Nous avons tenté de vous livrer ces musiques telles que nous les avons trouvées. Sans y toucher, ou presque ; en conservant les hésitations, les pendules, les chants d'oiseaux, les rires et les bruits de mobylettes.
Et entre ce que nous ressentons à l'écoute de ces musiciens, et les courants toujours variables de l'engouement pour la musique traditionnelle, plusieurs solutions de présentation étaient possibles. Pour cette première édition, nous avons préféré rassembler le maximum d'images, qui puissent être les plus fidèles possibles de notre réalité. Ces témoignages sont en effet considérés par leurs découvreurs comme réellement représentatifs de ce que nous constations être notre musique.
Ces musiciens habitent une vaste région comprise entre la Manche et l'Allemagne, et sur laquelle il est bien difficile de mettre un terme générique. Une sorte de "melting pot", carrefour de plusieurs civilisations, mélange de plusieurs peuples, creuset d'où surgit régulièrement quelque chose de neuf.
Les musiques proviennent donc des Ardennes Belges (provinces de Liège et du Luxembourg) pour la Belgique, et de Flandre, d'Artois et du Bassin minier pour le Nord de la France. Les musiques d'ailleurs y sont également présentes : Pologne, Roumanie, Portugal.
contenu :
1 Henri SCHMITZ, violon : Maclotte / Scottich "La mandoline" / Maclotte "La Falize"
2 Basile LIGNIER, chant : Le ramoneur ed'cheminées
3 Valentin KLOPOCK, dudy et Ignace KRCZEZINSKI, violon : Deux Okrangwè
4 Jehan LANVIN, acc. diatonique : Deux parties de quadrille
5 Léopoldine HOCHART, chant : Trois demoiselles…/ Trois jeunes filles…
6 Robert LAPOTRE, épinette: Deux airs
7 Raymond DECLERCK, harmonica : Il a perdu son Katchoula (voir la vidéo plus bas)
8 Mr BEKER, chant et rommelpot : Chant de quête
9 Elisabeth MELCHIOR, acc. diat. : Scottich / Polka / Valse
10 Victor BETREMIEUX, mandoline : Feux d'artifice
11 Constant CHARNEUX, violon à buzette et Mme GENOTTE, acc. chromatique : Valse (allemande de Burnontige) / Maclotte / Scottich
12 Alfred EURIN, chant : Quand j'allos m'ner m'vaqu' al pâture
13 Achille MATTO, saxophone : Amoureuse
14 Jean CORNU, acc. diatonique : Valse tyrolienne / Marche
15 Toussaint CARON, chant : Ech' tiot bossu
16 Marcel LEEUWERCK, épinette : La maladie d'amour
17 Désiré EVRARD, harmonica : Valse
18 Mr VINCENT, acc. diatonique : Deux valses
19 Marie-Thérèse MENÉ, chant : Les surnoms du Fort Ph'lippe
Les enquêtes et enregistrements ont été réalisés par :
Rémy DUBOIS et Colette ROBERT (n° 1, 8, 9, 11, 13 et 18) ; Jean-Jacques REVILLION† (n° 5, 15 et 16) ; Gaby DELASSUS et Patrick DELAVAL (n° 2 et 4) ; Patrick DELAVAL et Jean-Marc KLAJNY (n° 3) ; Christian EVRARD† (n° 10, 12 et 17) ; Gaby DELASSUS et Roland DELASSUS (n° 6) ; Christian DECLERCK (n° 7 et 19).
Photo de la couverture : Musiciens pour rire, TENEUR, Pas-de-Calais. (Prêt de Mr Lanvin).
Quelques informations complémentaires sur le violoneux wallon Constant Charneux, transmis par Agnès et Bruno :
- Deux photos ici et ici : la première photo est en fait la photo qui a servi à illustrer la pochette du LP Champs 73, ainsi que de l'affiche de Champs 74, avec au programme sa participation "s'il n'est pas trop fatigué" - En fouinant un peu, j'ai trouvé sur le blog de son petit neveu, écrivain, un enregistrement : la maclotte de Bastogne au violon busette très certainement
- Et autrement, un lien qui atteste de la présence d'autres violons à busette dans la région de Liège.
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J'ai retrouvé cette interprétation familiale de Il a perdu son katchoula
mise à jour le 21/11, 2021 : ajout de 2 albums associés et un lien vers une référence
sortie du port de Dunkerque, vers 1830 Jean Bruno Gassies, gravé par Sigismond Himely
Dans les archives de mon père (plus de 200 cassettes audio) j'ai trouvé un projet de disque "maritime" qui devait être produit par Jean Denise et Westhoek Editions, probablement au début des années 1980. C'est une répétition enregistrée chez Daniel Deweppe, comme le précise l'inventaire rédigé par Raymond, à laquelle ont participé : Kristien Dehollander, Alfred Den Ouden, André Rouzet (Bart), Raymond Declerck (Kerktje), Gérald Ryckeboer et des musiciens dont Alfred, à l'accordéon et au concertina, et Kristien au violon.
On peut supposer que la collection du Chasse-Marée (voir plus bas) publiée à partir de 1981 est parvenue aux oreilles de Jean Denise et lui a donné l'idée de réaliser un album spécifique à la Flandre, mais ce projet n'a pas eu de suite. Quelques temps plus tard un autre projet se concrétisait autour de Jacques Yvart, Raymond Declerck et Gérald Ryckeboer qui éditent en 1988 le 1er album Chant des populations maritimes des côtes de Flandre (voir Blootland). Le second album devait être co-produit par l'association Le Chassse-Marée et le groupe SOS Blootland, mais une modification des "bases de négociation" faites à l'origine par Michel Colleu, a fait capoter le projet commun.
Néanmoins il reste cet enregistrement, certes imparfait, qui nous donne une version inédite, il me semble, de Kapitein Bart, et des interprétations naturelles "comme à la maison".
quelques extraits
01 - De Twaelf Glaezen
02 - De Twaelf Glaezen 2e version
03 -Vertrek Naer Island
04 - Reys Naer Island
05 - Het Afzyn
06 - Het Afscheyd
07 - Kapitein Bart
08 - Zondagmorgen toen kregen we de loods aan boord
09 - Les Babordais
10 - Instrumentaux (? / Madlot gort met stroop)
11 - Kapitein Bart, autre mélodie
12 - Me moeder kocht een haering
13 - Douwe Jongens Douwe
14 - Ali alo
Téléchargez ICI
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On redécouvrait les chants de marins
Le Chasse Marée à Douarnenez publie, de 1981 à 1985, ses magnifiques albums de la collection Anthologie des chansons de mer :
- vol 1 Chants de marins traditionnels des côtes de France
- vol 2 Danses et complaintes des côtes de France (où l'on retrouve deux plages concernant la Flandre française)
- vol 3 Chants de bord des baleiniers et long-courriers
- vol 4 Ballades, complaintes et shanties des matelots anglais
- vol 5 Chants des clippers
En Belgique, la BRT publie en 1984 l'album Island, appelé plus tard Islandsuite, enregistré entre novembre 1983 et janvier 1984, auquel participe le couple den Ouden/De Hollander
Wannes Van de Velde, chant
Paul Rans, chant
Dirk Van Esbroeck, hautbois, chant
Alfred den Ouden, chant
Kristien De Hollander, chant
Piet Sercu, accordéons, cromorne, cornemuse, percussion et chant
Mimi Van dÿck, flûte à bec, cromorne
Rita Mosselmans, vielle à roue
Paul Bess, piano, synthétiseur, clavecin, harmonium
On peux faire aussi le rapprochement avec le disque publié par la BRT en 1987, où l'on retrouve le couple den Ouden/De Hollander, sur le même thème des chansons maritimes What Lijdt den zeeman al verdriet
Wannes Van de Velde, chant
Paul Rans, chant
Dirk Van Esbroeck, chant, guitare, hautbois, mandoline
De groote nieuwe Hollandsche boots-gezel, ofte Bataviers helden-stuk, zynde een groot deel vermeerderd en dat met de vermakelykste melodye en min-gezangen
Les Archives Départementales du Pas de Calais conservent un petit carnet intitulé : Recueil amusant ou recueil de chansons, vaudevilles, odes, romances, brunettes, rondeaux, etc. A Arras, 1769.
cote Ms Barbier C11
Il porte cet exlibris manuscrit :
J'appartiens à Marie Elisabeth Joseph Weigel, rue de Baudimont, Hôtel de Carnin
De plaire, à ma chère maîtresse Pour moi est un sort bien charmant et plus fidèle qu'un amant J'ai plus de droit à sa tendresse
Lu de ma maîtresse avec zèle J'aime mon Être tel qu'il est Si jamais elle me perdoit Je perdrois encore plus qu'elle
Perdu, si vous me retrouvez,
Menez-moi vers celle que j'aime Si l'on m'avoit donné des pieds J'y retournois de moi même
Voudrois-je être à d'autres ? oh non ! De peur d'un nouvel esclavage Je veux que toujours son nom Brille à ma première page.
registre des baptêmes Arras, paroisse non indiquée, vue 386 source Filæ
Marie Elisabeth Joseph est née à Arras le 26 mars 1731, baptisée le 27, elle est la fille de Jean Weigel procureur du Conseil d'Artois et de Marie Elisabeth Decatoire, le parrain est le sieur Dorlet, procureur au dit Conseil et la marraine Mlle Marie Decq, qui ne sait pas écrire.
Elisabeth avait déjà été remarquée par Victor Advielle, bibliothécaire arrageois de la fin du XIXe siècle. Dans la revue Le cabinet historique de l'Artois et de la Picardie, 1891 il avait posé cette question : 6- Que sait-on de Clabault, généalogiste du roi, de mademoiselle Elisabeth Weigel, femme poète, de L.-C. Caignez, auteur de mélodrames, qui à la fin du XVIIIe siècle, furent à la tête de la société littéraire d'Arras ?, question qu'il avait posée dix ans auparavant dans un journal d'Arras et restées sans réponse.
Peut-on en conclure que ces chansons, etc… ont été écrites par Mlle Elisabeth ?
page mise en ligne le 14/1/2017 mise à jour le 24/3/2020, ajout de photos
mise à jour le 6/11/2021; ajout d'Etienne de Drie Vlaemsche Geuzen ;-)
C'était il y a 40 ans, ou presque, le mouvement n'avait pas dix ans et les groupes folk proliféraient dans la région. Un annuaire 59/62 de janvier 1981 en recense une quarantaine. Dans ce montage on voit les groupes : Drie Vlaemsche Geuzen, De Kreupelaer, Yves Havet et Klauwaerts, Haeghdoorn, La Bistouille, Brinqueballe, Mabidon et les danseuses et danseurs qui les suivaient avec assiduité. La musique est jouée par le groupe Vents Contraires lors d'un de ses derniers bals en 2000.
à la Ferme Nord de Zuydcoote
Drie Vlaemsche Geuzen :
Bertrand Buirette, violon
Didier Buirette, cornemuse, flûte
Guy Vandeneeckhoutte, accordéon diatonique
Etienne Dubron, violon
Animation et bal folk à Bergues
La Bistouille (2 musiciens de De Kreupelaer et les musiciens de Drie Vlaemsche)
et Katepouch
La fête du château d'Esnes le 1er mai 1976
Brinqueballe (deviendra Estaminet Folk) :
Bernard, dit Ben Kaczmareck, accordéon diatonique (qui ensuite a fait partie du groupe Vermenton Plage)
Patricia Kaczmareck, vielle à roue
Edith Monsu, épinette
Patrick Plouchart, violon, cornemuse
Bailleul ?
Yves Havet †
et Klauwaerts :
Jean-Jacques Révillion †, violon
Gérald Ryckeboer, guitare
En région lilloise puis à la Maison de Danse de la Maison de Quartier de Fives Mabidon
et les danseurs : Marie Aude Pradeau †, Michèle Coupez, Monique Piolat, Frédérique Wascheul, Odile Hoestlandt, Christian Gheeraert †, Isabelle Alexis, Francine Hochedé, Joël Parasote,… etc. (merci de me signaler ceux dont j'ai oublié le nom).
musique par le groupe Vents Contraires, dernière formule à Gondecourt en mars 2000
Christian Declerck, violon, alto
Patrice Gilbert, vielle à roue
Gérald Ryckeboer, cornemuse, guitare et cistre
Elise Wuillemin, harpe celtique
"C’est
à partir de 1977 que la Communauté Urbaine de Dunkerque, devenue locataire des
lieux, y a financé un vaste programme d’investissements et d’animations destiné
à faire de la Ferme Nord de Zuydcoote un équipement
de loisirs ouvert à tous, au cœur des dunes qui commençaient alors à être
protégées. De
1977 à fin 1985, date de la fermeture liée à des problèmes d’équilibre financier
de l’association de gestion, la Ferme Nord a accueilli des milliers de
personnes pour des spectacles, des classes de découverte,
des activités de loisirs, des chantiers internationaux de volontaires ou des
séjours à vocation sociale.
Pendant
toutes ces années, elle aura constitué un espace de liberté et de créativité,
qui n’a pas trouvé depuis son équivalent dans toute l’agglomération.
A l'origine créée et gérée par José Jacquemart, puis c'est Pascale Debrock (de 1980 à 1983) et Anne Pascale Jacquemart qui ont été
responsables de la programmation culturelle"
La Maison de Danse
C’est
Mabidon qui est à l’origine du projet, au retour d’un stage auquel nous avions
participé durant l’été 1976 (ou 77 ?), en Belgique, organisé par Claude
Flagel. Christophe Declercq, un des
violoneux de Mabidon avait participé à
une « tournée » en Hongrie avec des musiciens et danseurs Wallons, autour des
Flagel, pour représenter la Wallonie dans des festivals de musique
traditionnelle. Il y avait entendu parler des « maisons de danse », lieux
de pratique de musique et danses traditionnelles hongroises. On s’est dit « on
va faire ça chez nous ». On était un petit nombre à s’intéresser à la musique
traditionnelle, on connaissait des musiciens dans le Pas de Calais (le groupe Marie Grauette,
Bernard Boulanger), à Dunkerque (Christian Declerck et sa bande), à Bailleul
(Haeghedoorn), etc., mais les occasions de se rencontrer étaient rares et chacun
jouait dans son coin. Passionnés par la musique et la danse traditionnelles,
nous voulions qu’elles s’intégrent davantage dans notre quotidien.
L’idée
était de favoriser les échanges, de diffuser les collectes ou découvertes des
uns et des autres, et aussi de vivifier et de transmettre, notamment dans le
domaine de la danse. Le phénomène bal folk en étaità ses balbutiements et nous sentions bien que
l’apprentissage des pas était une nécessité, y compris pour les musiciens.
Fin 1978 débutait la
première édition de la maison de danse à la maison de quartier de Fives à Lille
(59). Le matin, ateliers instruments et danse, le midi,repas pris en commun sur le modèle de
l’auberge espagnole, et l’après midi, bal avec les musiciens présents. On était
plutôt dans l’autogestion : pas de formateurs attitrés, pas de programmation de
groupe, le principe était le libre échange, et la libre participation. Très
vite, la plupart des musiciens et groupes locaux se sont appropriés la
démarche, et la maison de danse est devenue une affaire collective dans
laquelle se sont impliqués de nombreux bénévoles (car dans cette histoire, nous
l’étions tous). Dans ce cadre ontégalement été organisés des stages, des concerts, et le fameux concours
d’airs à danser nouveaux qui avait lieu à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Le critère absolu était l’adéquation à la danse et le jury dansait d’ailleurs
durant le concours. Tout le monde avait un prix (chacun ramenait les horreurs
dont il voulait se débarrasser) et le premier prix était un short vert remis en
jeu chaque année.
L’aventure a duré dix ans,
et on peut dire que la maison de danse a été un élément fortement structurant
du mouvement autour des musiques et danses traditionnelles dans le Nord de la
France.