vendredi 15 février 2013

L'air de la chanson des fêtes d'Arras




C’est à l’année 1812 que remonte l’apparition de la première chanson de la fête d’Arras. L’air, devenu si populaire dans notre ville, est tiré de l’opéra la Vestale, de Spontini, chanté pour la première fois le 15 décembre 1807 et qui obtient un grand succès. C’est ce qu’écrit Adolphe de Cardevacques dans Histoire de la musique à Arras en 1885 et qui est repris régulièrement, notamment dans le catalogue de l’exposition Musiques Maestro ! organisée par les archives départementales du Pas de Calais en 2011.

C’était un début de piste. Sur internet on trouve l’intégrale de l’opéra de Spontini, trois heures… j’ai commencé à l’écouter espérant entendre cette fameuse chanson. Il y a de nombreuses mélodies qui rappellent les musiques populaires, de grands airs aussi bien sûr, mais au bout d’une heure et demie j’ai craqué et j’ai fait une recherche via Google et Gallica. Ce fut beaucoup plus rapide. Dans la revue l’Artésienne, de l’association d’appui mutuel des enfants du Pas de Calais résidant à Paris, de juillet 1881, à la page 148 il y a un article de Victor ADVIELLE sur les chansons des fêtes d’Arras qui mentionne aussi la date de 1812 comme première audition et indique que c’était sur l’air V’là c’que c’est qu’d’avoir du cœur.




L
C’est une piste plus précise que celle de Cardevaques. La Clé du Caveau de P. A. Cappelle, nous donne la provenance de ce timbre n° 627 : le compositeur est DAUVERGNE sur les paroles de FAVART. À l’origine le titre était V’là c’que c’est qu’ d'aller au bois, Armand GOUFFÉ a utilisé ce timbre pour sa chanson Le Cœur de Lise, publiée dans : Le Nouveau savant de société en 1825  et il a pris ensuite le titre de V’là c’que c’est qu’ d’avoir du cœur.



Mais pourquoi Cardevacques parlait-il de Spontini et de la Vestale ? là aussi la réponse se trouve à la Bibliothèque Nationale. La Vestale est le titre d’un pot-pourri de DESAUGIERS 


La vestale : pot pourri / par M. Désaugiers



Dont le premier couplet se chante sur le timbre V’là c’que c’est qu’d’aller au bois, d'où vient certainement l'erreur de Cardevacques.

Merci au site du Dictionnaire Maçonnique de m'avoir aiguillé vers Desaugiers.



Un exemple de la chanson des Fêtes d'Arras de 1863, sur l'air du Carillon de midi

Collection personnelle



Les chansons ont servit de matière à la rédaction d'une Histoire d'Arras depuis 1812 à nos jours [1861] disponible sur Gallica

Vous pouvez écouter la chanson sur le disque enregistré par le groupe Marie Grauette en 1978.

Christian Declerck

d'autres feuillets de la Fête d'Arras ici