mercredi 28 décembre 2022

M. et Mme Aggeri à Dunkerque

En juillet 1851, un groupe d'artistes itinérants donnent une série de concerts dans les cafés dunkerquois. 

Le journal La Dunkerquoise a publié plusieurs articles :

3 juillet 1851 : « Plusieurs artistes viennent d’arriver en notre ville et comptent y donner, non des concerts proprement dits, mais des soi­rées musicales. Ces artistes sont M. Aggeri qui pos­sède, nous dit-on, une belle voix de baryton et qui, de plus, joue avec un talent tout ex­ceptionnel sur un instrument depuis des siècles passé de mode, la vielle qui, mainte­nant n’est plus que le partage des enfants de Savoie ; Mme Aggeri qui chante la romance, et M. Pollet qui possède, ajoute-t-on, du talent sur le violon. Une première séance aura lieu ce soir jeudi à 9 h à la société St-Sébastien. »

5 juillet 1851 : « Les artistes étrangers dont nous avons an­noncé l’arrivée en notre ville, M. et Mme Aggeri accompagnés de M. Pol­let se sont déjà fait entendre au Café Italien et à notre Société St-Sébastien. On nous as­sure qu’ils ont justifié ce que les journaux de plusieurs localités ont publié de favorable sur leur talent, et que leurs premières soirées ont obtenu un véri­table succès. Ils se fe­ront en­tendre encore demain di­manche au Café Masse, rue des Pierres, à 8 h du soir. »

15 juillet 1851 : « Le concert donné au Jardin National au profit des pauvres par M. et Mme Aggeri et M. Pollet, a été, nous l’a­vons dit, contrarié par le temps. Il n’a produit net que 52 Fr sur les­quels 37 Fr ont été affectés aux pauvres de Coudekerque-Branche. Il ne res­tait donc que 15 Fr pour ceux de notre ville, mais M. Aggeri a eu la géné­reuse pensée de mettre une bourse en Loterie et il a encore recueilli ainsi 20 Fr ce qui lui a permis de déposer à notre mairie 35 Fr en fa­veur de nos malheu­reux. »

Ces artistes se sont déjà produits l'année précédente au Haras du Pin, dans l'Orne :

Le journal de l'Orne, 18 juillet 1850

Jean-François Heintzen nous signale leur présence dès 1848 à Toulouse et à Vannes en 1849. Après Dunkerque le couple Aggeri continue ses tournées dans toute la France. En 1852 ils visitent Vichy, Lyon et Paris, en compagnie de MM. Narcisse et Dubouchet, chanteurs comiques. En février 1853 il est à Chambéry où l'on apprend qu'il joue aussi de la vielle organisée, accompagné par M. Carlos Barrachina au tambour de basque, le programme est identique à celui de 1850. Mars 1853, à Annecy au Cercle du Commerce, puis Marseille (1856), au Théâtre de Nîmes (1857) puis à Toulouse, au Grand Café, il termine l'année à Pau, puis à Bordeaux au Théâtre Français. 1858 : il joue au Théâtre de Belleville à Paris, cette même année il commande une vielle neuve à la maison Pajot à Jenzat, sa lettre est très précise : Il faut une vielle de 11 pouces de large table en sapin, couleur vieux, bordure ancienne mais en nacre, pas en fleurs, le clavier double, ressorts pour les touches, la roue moyenne épaisseur, le dessous couleur palissandre, […] charnières en cuivre pour le couvercle de clavier, les petits os qui tiennent les cordes un peu forts, la poignée double coupée en deux, double filet sur les couvercles, pas de mosaïque en bois, tâcher d'empêcher les bruits des touches, le tout pour 80 F, 90 F s'il faut. La vielle est livrée à Avignon en juin 1859. En 1861 il est à Boulogne sur Mer, il écrit à la maison Pajot pour des modifications sur sa vielle Louvet, puis à Moulins en 1862 et puis à Aix en Provence et Grenoble en 1863. En 1864 il est à Bordeaux et Moulins. En février 1865, on apprend qu'il est en Espagne au théâtre de Figueras, à quelques kilomètres de Perpignan. Accompagné de son compatriote le jeune guitariste et chanteur Edouard Bono, âgé de 20 ans, qui décèdera deux ans plus tard à Vichy. Après ce sera Tours et Orléans en mars et Moulins en novembre de la même année. 1868 Chambéry le retrouve en octobre, il est au même programme qu'Eugène Rivals dit l'homme-flûte et chanteur tyrolien et de son ami M. Pollet, le violoniste excentrique qui l'accompagnait à ses débuts. Ensuite je n'ai pas d'autres mentions dans la presse en ligne. Des recherches récentes faites par plusieurs chercheurs italiens, nous apprennent plus sur la personnalité du "1er veilliste de France". Dorénavant on sait qu'il est né en 1819 à Pomaro Monferrato et qu'il meurt à Vichy en 1871. Sur l'acte de décès il y a la mention du nom de Mme Aggeri : Delphine VASTEL, toujours vivante cette année là.

Christian Declerck, décembre 2022

Sources, journaux : La Dunkerquoise, La Gironde, La Concorde du Morbihan, L'Argus et Vert-Vert Réunis, La Gazette de Savoie, l'Echo du Mont Blanc, l'Artiste Méridional, Le Courrier du Gard, Journal de Toulouse, Le Train de Plaisir, Figaro Programme, Le Courrier des Alpes. 
Bibliographies : Trad Magazine n°167, Pattes de mouche et rats d'archives, J.-F. Maxou Heintzen, 2016. Joueurs de vielle en France, 1857-1927, Jean François Chassaing, 2014. Musiques discrètes et sociétés, J.-F. Maxou Heintzen, 2007. Les publications sur l'internet de Rinaldo Doro.


El Ampurdanés, 19 février 1865


lundi 26 décembre 2022

Chants populaires flamands recueillis à Bruges

Un recueil de chants flamands, avec les commentaires en français, autre que celui d'Edmond de Coussemaker. Chants avec les airs notés et poésies populaires divers recueillis à Bruges par Adolphe Richard LOOTENS et Jean Marie Eusèbe FEYS, publiés en 1879.



source : la réédition de 1990
par K.C. Peeters-Instituut voor Volkskunde






mardi 13 décembre 2022

Le père Lachique, marionnettiste à Arras

publié le 7/11/2022
mise à jour le 13/12/2022 : ajout de deux articles à propos du théâtre Lachique


Dans une page précédente, concernant Léopold THOMAS, j'ai mentionné un texte en patois où il décrit une séance de marionnettes à Arras pendant son enfance, dans les années 1870.




La mémoire de Léopold a fait défaut, le père Lachique se nommait MANEUVRE François Joseph, né à Arras en 1803, époux d'Adèle LEQUIEN, cordonnier de son état. Il a eu deux fils prénommé Paul, l'un né en 1834 et mort célibataire en 1895, qui était peut-être aussi marionnettiste et Paul Théodore, né en 1844 et mort en 1912 à Angres. En tout cas, François MANEUVRE était bien domicilié "au numéro quanrant' quatr' dé l'rue des Traus-Visages" comme le mentionne son acte de décès en 1875.

source

Le Beffroi d'Arras a publié plusieurs articles sur ce théâtre. En 1922, Léopold Thomas en fait le sujet de sa chronique patoisante

source : Gallica

En 1925, Le Beffroi reprend un article publié dans Le Progrès du Pas de Calais du 31 août 1854, qui décrit une séance du théâtre Lachique, signé Henri-Frédéric Degeorge.



source : Gallica


Alain Guillemain et Andrée Ledoux précisent, dans leur livre Marionnettes traditionnelles en Flandre française de langue picarde, que le père de François était également marionnettiste "il jouait lui-même la comédie dans la cave d'une maison de la rue des Bouchers. Il exerçait la profession de couvreur mais l'activité déployée pour sa comédie lui valut le surnom de Lachique car il fabriquait des friandises appelées ''chiques coulantes''. Mais ils ne mentionnent pas leurs sources concernant Arras.

mardi 6 décembre 2022

Anciennes coutumes, et anciens usages à Saint-Omer

Revue de diverses coutumes et anciens usages de l'arrondissement de St-Omer. Recherches sur leur origine par M. Eudes*, vice-président de la Société des Antiquaires de la Morinie, lue en séance publique le 19 décembre 1836.

tome 5 1839-1840
source : Gallica


La suite ICI

Sujets : les habitations ; la veillée ; les dictons ; la bûche de Noël ; les étrennes ; la fête des Rois ; les mariages ; les noces du vieux temps ; carnaval et jours gras ; les bourdis (brandons) ; Pâques ; le Mai ; feu de la St-Jean ; le louage des domestiques ; la moisson ; les assemblées.


* Nécrologie de Valentin Eudes (1787-1840) ICI

mercredi 30 novembre 2022

La famille Reubrecht

Fernand Verstraete est le seul à mentionner cette famille d'accordéonistes dans son indispensable livre De l'accordéon au trombone. Il nous donne des informations inédites recueillies, certainement, auprès de ces musiciens.


source : De l'accordéon au trombone

Vers 1900, arriva à Roubaix, Alexandre Reubrecht, né à Ploesteert (B) [sic, en fait Ploegsteert, mais Alexandre est né à Wulvergem en 1841] […] Les trois fils [François, Léon et Jules] pratiquent l'accordéon diatonique et adhèrent à la célèbre société chez Florimond [Verleyen]. Après quoi, vers 1913, ils passèrent à l'accordéon chromatique.

source : De l'accordéon au trombone

François Reubrecht, qui est le plus doué, interprète des valses de Strauss, de Waldteufel et les airs de 1900. En 1924, François va s'installer à Calais où il ouvre un café-restaurant-dancing [Le Moderne, 22 rue des Thermes]. Et il innove, les cinq musiciens jouent des airs à la commande, les tarifs étant sur chaque table. Une ouverture (opéra ou fantaisie) coûte 0,75 F, une fantaisie sélection 0,30 F, une grande valse 0,50 F, un boston, une sérénade, une polka 0,40 F, un fox trot, un one-step, un paso-doble, une marche 0,30 F. Les musiciens alternent avec un grand orgue de foire.

le café Le Moderne à Calais vers 1925
collection personnelle

Café Le Moderne, quelques années plus tard
collection personnelle

François Reubrecht fils, après de sérieuses études musicales, réputé comme pianiste, n'hésitera pas à se tourner vers l'accordéon, interprétant dans un style moderne les succès anglo-américians des années 20. En 1945, il fut nommé professeur de musique et d'accordéon à Calais, puis à Boulogne sur Mer jusqu'à sa retraite, [dans les années 1950-60 il jouait au Portel, dans le dancing l'Alhambra]

Léon Reubrecht, deuxième fils d'Alexandre, s'inscrivit dans la lignée ; il interprétait les morceaux de bravoure de l'époque, tels que Perles de Cristal, Galants Bavardages et autres soli, écrits pour trompette ou flûte. En 1925, il reprit, lui aussi à Calais, près de l'hôtel de ville, un café où l'animation était fournie par un orgue à rouleaux de fabrication britannique. Léon l'accompagnait avec son accordéon et son jazz [voir la machine infernale]. Ce duo insolite attirait la clientèle.




Jules Reubrecht, le benjamin, techniquement moins doué que ses frères, connaissait parfaitement le répertoire populaire : Nuit de Chine, Griserie, Cordioneux [sic]. Instable ou itinérant ? en 1925, il reprit, à Roubaix, l'estaminet Aux Cloches de Corneville, à l'angle des rues d'Arcole et du Fontenoy. Deux ans plus tard, le voilà à Lille, place Casquette. L'année suivante, il s'installe à Petit-Fort-Philippe, près de Gravelines. Enfin, en 1934, Paris le tente. Mais il n'a pas le style musette ; les cachets se faisant rares, il devient vendeur de chansons de rue, son fils Albert l'accompagnant pour pousser la romance. En 1939 la guerre, la guerre mit fin à sa carrière.

Albert Reubrecht, son fils, le dernier Reubrecht, est né au Blanc-Seau, à Tourcoing, le 24 juillet 1920. Sa voix ne répondait pas à ses espoirs d'une carrière de chanteur ; en autodidacte, il se tourna vers l'accordéon sous l'influence des musiques américaines et françaises et il reprend, cette fois comme accordéoniste, la vente de chansons de rue à travers toute la France. Il composa quelques morceaux, mais ne put les transcrire faute d'études musicales. Conseillé par son cousin [par alliance], Adolphe Deprince, il se décida à apprendre le solfège ce qui lui ouvrit, par examens réussis, en 1945, les portes de la SACEM. Humant l'air du temps, il américanisa son nom et signa, désormais, Francis Baxter. Avec André Verschuren, il fonda l'Edition Présence qui sera en contrat avec beaucoup d'accordéonistes du Nord : Deprince, Aimable, Emile Decotty, Edouard Duleu, Maurice Larcange, Jo Lefebvre, V. Marceau, Fred Alban. Et aussi, des compositeurs roubaisiens : Georges Ghestem et le député communiste Florimond Bonte.
Dans son catalogue, des titres sentent bien notre terroir : Les Roubaignos, C'est parti mon ch'timi, Braderie-Polka, Nord-Polka, Le Gros Quinquin.  Une de ses chansons, Printemps Avril Carillonne, paroles de Guy Favereau, fut sélectionnée pour représenter la France, en 1961, [chantée par Jean-Paul Mauric] au Concours de l'Eurovision. Elle se classa quatrième.

Charles Vertraete, extrait de De l'accordéon au trombone, 2000

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Dans son énumération, Charles Vertraete oublie de mentionner une fille de François, Adèle Reubrecht, la joueuse de batterie qu'on voit sur les deux photos prises au café Le Moderne. Elle épouse à Calais en 1924 l'accordéoniste qui est à ses côtés, Adolphe Deprince, et devient parolière sous le pseudonyme de Darly.

Informations généalogiques : Pierre Alexandre Reubrecht, le grand-père, né à Wulvergem le 13 juillet 1841, scieur de long, puis affuteur de scies, s'établit d'abord à Armentières en 1887, puis habite à Warneton en 1889, Nieppe en 1890, retourne à Ploegsteert en 1892 et enfin à Roubaix en 1906. Il épouse Idalie Pauline Dekeirel à Ploegsteert en 1883 et meurt à Calais, 34 rue Royale le 27 novembre 1923.
François Alexis, né à Ploegsteert le 19 mars 1884, épouse à Roubaix le 7 juin 1904, Maria Clémentine Poignie, il exerce les professions de voilier, cabaretier, hôtelier à Calais pour terminer comme marchand de poissons à Guines, rue Georges Clémenceau. Son épouse meurt à Landrethun-le-Nord le 11 juillet 1969. Ils ont quatre enfants, François Pierre (voir plus haut) né à Roubaix le 29 octobre 1904, décédé à Condette le 16 octobre 1973, Adèle Clémentine née à Roubaix le 12 janvier 1906, décédée le 12 janvier 1976 à Montreuil-sous-Bois (voir ci-dessus). et deux autres filles, Florence et Angèle qui n'ont pas d'activité musicale à ma connaissance.
Léon Pierre est né à Armentières le 6 février 1887, il est mort à Calais le 13 janvier 1969. Il est domicilié à  Armentières 182 rue de Fontenoy en 1906, il est apprêteur, en 1925 à Calais et en 1931 à Calais 2 rue Paul Bert, il est cafetier. Pas d'union connue.
Sur Jules Alexis Reubrecht, né à Ploegsteert le 27 décembre 1892, mort à Draveil le 30 juillet 1972, époux de Clemence Vermeire (1890-1952),  je n'ai pas plus d'information que Charles Verstraete (voir plus haut).


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deux partitions éditées par Albert Reubrecht
dont une composition d'Adrien Marès
collection personnelle


Printemps, Avril Carillonne
Concours Eurovision 1961







vendredi 25 novembre 2022

Louis Vermesse (1837-1865), lexicographe

publié le 16/11/2022
mise à jour le 25/11/2022 : ajout d'un lien vers L'amusement d'un Lillois

source


Louis VERMESSE est né à Lille le 6 septembre 1837. Ses parents tenaient une boutique d’épicerie* et de liquides dans un quartier habité, en grande partie, par des ouvriers parlant habituellement le patois de Lille. Enfant, il était employé à ce petit commerce. Cette circonstance a, sans nul doute, contribué puissamment à faire de Vermesse un écrivain, un lexicographe. Il était d’un caractère peu ouvert, craintif même, mais observateur. Il écoutait beaucoup, parlait peu et puisait dans les conversations de ses clients de précieux matériaux pour la composition de l’ouvrage auquel il a consacré plus tard plusieurs années de travail. Peu à peu, il se fit connaître par des articles insérés dans les journaux du Nord de la France et de la Belgique, et dans lesquels il s’occupait des mœurs et du langage du pays. Il écrivit aussi nombre de comptes-rendus de concerts et de concours de musique et fut, pendant quelque temps, le correspondant de plusieurs journaux de Paris, notamment de L'Orphéon et de la France Chorale. Il a publié à l’âge de dix-sept ans, une petite brochure devenue rare et intitulée : L’amusement d’un Lillois. C’était une collection d’articles traitant des coutumes de l’ouvrier de Lille, de ses fêtes, de ses chansons, de son idiome. Sa Lettre sur le Patois, qui a eu un certain succès, prouva qu’il connaissait à fond le vieux langage lillois. Il composa, en outre, une biographie complète du chansonnier populaire de Lille, connu sous le sobriquet de Brûle-Maison. Cet opuscule est fort intéressant, mais ce qui, surtout, le rend curieux, c’est que l’auteur établit que tous les écrivains qui se sont occupés du vieux trouvère l’ont, par erreur, appelé de Cottignies ou Decottignies, alors qu’il résulte de ses actes de baptême et de mariage que son vrai nom est : Cotigny. Il paraît que cette erreur a été primitivement faite par André-Joseph Panckoucke, célèbre imprimeur qui, sous le pseudonyme de Platiau, publia, en 1745, un poème héroïque en vers burlesques sur la bataille de Fontenoy, et dans lequel il a donné des notes biographiques sur Brûle-Maison. Le Vocabulaire du Patois Lillois parut en 1861. […]

La suite ICI


source

* Je n'ai pas trouvé de mention de la profession d'épicier de ses parents. Son père, Jean Baptiste (1794-1857) est brigadier chef de la police à son décès, sa mère, Henriette Flore Joseph Debachy (1809-1848)  n'a pas de profession déclarée. Ils sont domiciliés rue Saint Genois ; c'est dans cette rue qu'est né Louis et c'est au n°13 de la même rue qu'il est mort, il est alors marchand de lingerie. Il épouse Angélique Joseph Morelle à Ronchin le 9 février 1859, il déclare la profession de commis, sans précision.



source BNF


- Le Broquelet d'autrefois et le Broquelet d'aujourd'hui
- Le plat à barbe lillois (le perruquier Maes-Hennion)
- La braderie
- Le moulin de Lesquin
- le théâtre des jeunes Lillois, ou une représentation de Joseph vendu par ses frères
- Le lundi de Pâques
- Brûle-Maison
- Le tir au canard



lundi 7 novembre 2022

Léopold THOMAS, poète patoisant (1869-1939)

 

La chanson des pontonniers (1925)
collection personnelle

Le journal Le Beffroi d'Arras publié régulièrement ses œuvres. J'ai rassemblé les chansons et les poésies patoises. mais il y a aussi plusieurs chroniques et autres textes en patois et en français que je vous laisse découvrir ICI

En juin 1925, il reçoit une triple récompense des Rosati : "Notre concitoyen Léopold Thomas, poète patoisant, chansonnier arrageois, officier d'académie, vient d'obtenir, au concours des Rosati de Flandre, Artois et Picadie, les récompenses suivantes : Une mention pour son Etude sur un patois ; une mention pour son envoi L'avenir du patois ; une mention pour sa poésie patoise Promesse de mariage. En outre, le jury du concours a retenu, pour le concours des Pagi du Nord de la France, un sonnet intitulé : Les Cloches du Carillon."



Sommaire

A min député
Arras, tour ed Babel, air connu
Arrosseuss’, laveuss', balayeuss', air Savez-vous le shimmy ?
Au chalet de nécessité, air J'irai voir ma Normandie
Ch'panier à quiens
Chau qu' j'ai vu aux courses
Chervell’s d’ojeux
Cinéma à l’eul, air Cadet Rousselle
Contre la chaleur
Debout le Nord
Des rêves, air Le plus joli des rêves
Dos min Jacques (pour son petit fils), air De t'éveiller il n'est pas l'heure encore
Duvet et diabète
Et nous canons
Faut d'l'argent
In v’là des vœux
J'ai dégoté in log'mint, air Mon appartement
J’ai des leunett’ in écalle
J'cache in horloche, air Le régiment moderne
Je suis piqué, air Au bal de l'hôtel de ville
L’align’mint, air A la façon de Babari
L’langue Huronne
L’passerelle, air Les pioupious d'Auvergne
L’romance dé ch’légouttier
L'sirène au fu, air Je suis pompier
L’tomberau automobile, air connu
L'ville sans leumière
La leçon de Landru
La moto-pompe, air En r'venant de Longchamps
Le 33e défile, air Lisette, Lison
Le bâton des agents
Le cheval empaillé
Le long du Crinchon, air Tout le long de la Tamise
Le rire se meurt
Les bustes en ballade, air Le lilas blanc
Les lanciers du préfet, air connu
Les pompiers d’nou païs, air connu
Lettre à un proprio, air Envoi de fleurs
Marchand d’frites, air Marchande de marée (La fille de Mme Ango)
Matinée au orphéonisses, air Avec l'ami Bidasse
Min tiot pat’lin, air Ça vous fait tout de même quéqu' chose
Minteux attintion
Rein’s d’Arras
Sérénade à la poubelle, air Sérénade de Toselli
Souhaits et désirs pour 1922
Stances à min beffroi (1910)
Totos et mercantis, air connu
V'là les douches, air Ah ! j'attends


 *******

Choses et gens de chez nous
dédié à son ami Paul Ardaens (Petite-Synthe 1899, Arras 1984) directeur de La Vie Arrageoise

publié en 1911
collection personnelle

Sommaire

L' ju d' jav'lot
Les comètes (18 mai 1910)
L' jour ed' l'an
L' conseil ed' révision
Andouillettes et Cœurs d'Arras
Tout rinquérit
L' départ ed' la classe
Anastase à l' foire (1910)
In' tournée aux frit's et marrons
A l'port' du théâtre, Les mégotiers
Les figurants au théâtre, saison 1909-1910
Ch' marquer à tiens et à ojeux, inauguration 7 mars 1909, air Le P'tit Quinquin
Les guetteux d'Arras
Les fêtes de quartier, place du théâtre, air du Carillon de Midi
A min beffroi, léchafaudage est enlevé, 1910
In représentation chez "Lachique" (Paul Manœuvre [sic], montreur de marionnettes)
Saint Nicolas
A mes anciens maîtres, cantate (1910)
Le départ du p'tit Château (expususion des habitants du T'tit Château), air le Chant du Départ
Un nouvieu-né, pour le premier numéro de la Vie Arrageoise, 10 janvier 1910
Les liquidateurs, air Les commis voyageurs
Guilain chez Ripolin, scène chez le dentiste
Y-a trinte ans, aux anciens du quartier Mouff'tard
Les rues d'Arras in canchons, air Le pendu de Saint Germain
Aux jouteurs arrageois, joûtes de 1909
Les tramways à Arras, air Cadet Rousselle
In' pluie d' candidats, élections législatives du 24 avril 1910
Les malédictions d'un blackboulé
Ouvrier et député, air Ça vous fait tout de même quéqu' chose

lundi 31 octobre 2022

Un collectage de 1916

Pendant la guerre 14-18, des linguistes allemands ont collecté des prisonniers de toutes origines. Les enregistrements, qui ont échappé aux destructions de 1940-45, sont conservés à la Humbold Universitad.


extrait de la conférence ci-dessous


Une conférence de Jean-Luc Vigneux donnée le 16 novembre 2019 au Théâtre d'Animation Picard Chés Cabotans d'Amiens.
Les plus anciens enregistrements en langue picarde qui nous sont parvenus ont été gravés en 1916. La chose est établie, documentée et dûment archivée… à Berlin ! En ouvrant récemment ses archives sonores, Humboldt Universität a permis à une multitude de langues ou dialectes du monde entier de découvrir nombre de témoignages oraux jusqu’alors inconnus. Arménien et hindou, ou basque et franc-comtois, sont du lot. Le wallon et le picard en sont aussi ! Remonter dans le temps ne serait qu’anecdotique si ces sillons picards n’apportaient rien sur la langue et son évolution. Ce n’est assurément pas le cas : à l’écoute des documents, nous découvrons la prononciation réelle et nous interprétons mieux sa transcription d’époque. Nous notons aussi que cette connaissance s’inscrit dans la naissance de la tradition folklorique régionale. Mais au fait, dans quelles conditions furent réalisés ces enregistrements ? En pleine guerre mondiale, comment les aspects populaires et scientifiques prenaient-ils le pas sur les stratégies militaires ? À quoi peuvent aujourd’hui servir de tels documents ? Jean-Luc Vigneux tâchera de donner des amorces de réponse à ces questions lors d’une conférence illustrée par l’écoute d’extraits d’enregistrements picards plus que centenaires. En filigrane demeure une interrogation : sont-ce bien là les toutes premières traces orales du picard ?… La question ne sera pas éludée.
[…]




chanson collectée, lue à 45'50"
et chantée ici


mais le premier enregistrement en langue picarde serait les 17 faces de Félicien Drumez, dont on cherche toujours la trace.

mentionné à la fin de la conférence
la source des photos est sur ce blog


dimanche 30 octobre 2022

Le curé de Millam n'aime pas les joueurs de violon





Watten le 19 novembre 1833
A Son Excellence M. le comte d'Argout, Pair de France, Ministre de l'Intérieur et des Cultes, à Paris. 
MONSIEUR, Sans doute il a toujours été dans les intentions de votre Excellence que les curés desservans de la religion catholique employés dans cet état soient honnêtes envers le public ; mais cette volonté de Votre Excellence n'a pas été remplie à mon égard de la part de M. Deschodt, desservant de la commune de Millam.
Le 9 du présent mois de novembre, je me suis présenté à sa maison accompagné de la Dlle Mélanie Nédonsel, ma future épouse, pour demander à cet ecclésiastique de vouloir bien publier au prône de la messe paroissiale les dimanches 10, 17 et 24 du présent mois, nos promesses de mariage vulgairement dits bans. C'est avec une brutalité sans exemple que nous avons été accueillis d'abord, et ensuite ce ne fut que par des paroles grossières et malhonnêtes que la demande que nous faisions fut rejetée.
Cet ecclésiastique, monsieur, nous a refusé son ministère pour seule cause que je professe l'état de musicien et joueur de violon. 
Le 12 du courant ce même ecclésiastique a fait appeler à son domicile ma future épouse Mélanie Nédonsel, pour l'interroger sur quelques points de notre religion ; c'est alors qu'il a tenu un discours audacieux à ma charge conçu en ces termes : « Ma fille, vous proposez-vous absolument de vous marier avec Denis Gugelot ? » Après une réponse affirmative, il s'écria en disant : « J'aimerais mieux, si j'étais à votre place, me coucher à côté d'un « diable, oui à côté d'un serpent et des animaux les plus monstrueux et dévorans qui existent sur la terre et dans l'enfer, en ajoutant qu'un tel musicien ne peut être absous d'aucun confesseur, pas même au moment le plus périlleux de sa vie, et par conséquent son âme est damnée ainsi que la vôtre si vous contractez mariage, ainsi que vos enfans qui naîtront. » 
Je dois vous observer, monsieur, que d'après ces discours infâmes ma prétendue est sur le point de rompre et de briser les promesses qu'elle m'a faites. C'est cette conduite de ce curé envers moi qui me porte, monsieur, à adresser directement ma plainte à Votre Excellence et de la prier de vouloir bien mettre fin à toutes ces vexations. — Dans l'espoir , etc. 
Signé Denis GUGELOT, âgé de 35 ans.

Lettre publiée dans Le Mémorial Artésien du 19 février 1835, pour compléter un échange de courriers entre la rédaction du journal, le maire de Millam, Antoine Pelerein et le curé L. Deschodt, qu'on peut lire 

ICI



Epilogue :
Martin Louis Denis GUGELOT, né à Watten le 11 novembre 1798 épouse Mélanie Virginie NÉDONSEL à Millam le 27 novembre 1833. Je ne sais pas s'ils ont trouvé un prêtre pour le mariage religieux. Denis meurt à Watten en 1851, Mélanie en 1847 dans la même commune.


Source


samedi 29 octobre 2022

La noce de Cavron-Saint-Martin, légende artésienne


Je vivrais cent ans et plus qu'il me souviendrait encore de la noce de Jean Saveux, comme il m'en souvient aujourd'hui. J'étais parti de bon matin de mon village, car je devais traverser la forêt d'Hesdin, pour aller prendre, comme me l'avait recommandé mon oncle, son vieux compère, le berger Meuron, lequel était invité à la noce. Il refusa obstinément de m'accompagner, disant qu'on ne le verrait pas à de telles épousailles, quand même on lui paierait cent doubles à la rose* ; mais il ne voulut jamais me faire connaître pourquoi. J'étais éloigné de sa maison au moins déjà de quatre Ave, quand il courut après moi et me rappela. C'était pour me remettre une petite bouteille qu'il me recommanda vingt fois au moins de ne pas quitter une minute durant tout le temps que je serai à Cavron-St.-Martin, chez Jean Saveux. Elle devait, disait-il, me préserver des embûches du malin esprit, lequel ne manquerait pas de faire des siennes.
Hélas! le vieux berger ne prédit que trop vrai, comme on le verra par la suite de cette histoire. Je ne connaissais pas le futur de ma cousine Marguerite, et quand je le vis à mon arrivée, je me sentis devenir tout triste de ce qu'il allait avoir pour femme une si bonne et une si jolie fille. C'était, je dois l'avouer, un beau garçon, mais il y avait dans ses yeux, enfoncés sous de grands sourcils, il y avait dans sa figure pâle, je ne sais quoi dont la vue faisait mal. On l'aimait peu dans le village, parce qu’il était fier de son argent, n'allait jamais au cabaret, et restait quelquefois une semaine sans dire un mot à personne. Cela devenait même cause de beaucoup de propos divers ; les uns le croyaient sous un sort, les autres, au contraire, le prenaient pour un jeteur de maléfices. Tant il y avait, que malgré les bonnes sommes et la grande ferme à trois granges qu'il apportait en dot, il s'en trouvait plus qui blâmaient ma cousine Marguerite de faire ce mariage, qu'on n'en rencontrait disant : Marguerite se marie à Jean Saveux, cela fera un ménage comme il faut. La noce se fit et tout alla bien jusqu'à l'heure de danser. Il advint alors que le ménétrier d'Hesdin , le joyeux Mathias Wilmart, n''avait pas été prévenu ; chacun se lamentait d'un pareil contre-temps, lorsqu'on annonça au marié qu'un inconnu demandait à lui parier. 
Jean Saveux, qui devisait et batifolait avec sa femme et que l'on n'avait jamais vu, de mémoire d'homme, d'une humeur si avenante, se levant en pestant contre le malotru qui le dérangeait lorsque c'en était si peu le cas. Mais à l'aspect de l'étranger qui, las d'attendre, avait pris sur lui d’entrer ; il devint pâle comme un trépassé et faillit cheoir de son haut. « J'espère que je suis le bien venu, demanda froidement l'inconnu au marié. — Vous avez le droit de l'être » répliqua Jean Saveux. Mais son visage pâle et le tremblement de tous ses membres démentaient le bon accueil qu'il s'efforçait de faire au nouvel arrivant. 
Celui-ci n'en eut cure. Il se mit gaîment à table, versa de la bière plein une corne, pour le moins de la dimension d'une bottine et la vida d'un seul trait. Après quoi, il se servit d'un jambon dont il ne laissa que les os, mangea ensuite plusieurs tartes énormes, et but en conséquence ; jamais on n'avait vu soif si sèche, ni appétit si vorace. Durant tout ce temps-là, il se faisait, parmi les gens de la noce un plus grand silence qu'à un dîner d'enterrement. L'étranger qui venait de se mettre à son aise ; croisa paisiblement les jambes, et déboutonnant son pourpoint, lequel apparamment gênait sa digestion, il tourna la tête, et vit alors Jean Saveux debout et plus pâle que jamais. 
« Eh ! Eh ! lui demanda-t-il familièrement, tu ne m'as pas encore montré ta femme, mon camarade. Serais-tu jaloux de moi ? Ventrebleu ! j'ai dans mon temps été gaillard comme un autre ; j'ai fait pécher plus d'une jolie fille ; mais autres temps, autres goûts. Tu le sais maintenant, Jean Saveux, ce ne sont point des jeunes filles que je prends dans mes filets, n'est-il pas vrai ? » Jeau Saveux, quoique à contre cœur, prit Marguerite par la main et l'amena devant cet homme étrange. « C'est une charmante créature ; tu as bon goût, Jean, excellent goût. Il est malheureux, ma foi que ce soir... Car c'est ce soir, » ajouta-t-il à voix basse et presqu'à l'oreille de Jean, qui frissonna de tous ses membres.« Mais que veut dire ceci ? continua l'étranger, sans faire attention au désespoir du marié : voilà une noce singulière. Il ne s'y trouve pas même seulement un violon. » Quelqu'un hasarda de raconter que l'on avait négligé de prévenir Mathias Wilmart, et que d'ailleurs quand on l'aurait fait, la pluie qui tombait depuis, midi lui aurait rendu impraticable les chemins de marne qui environnent Cavron-Saint-Martin.
« Parbleu! si c'est là ce qui vous empêche de danser, dit l'étranger, j'ai précisément un violon ; et sans me piquer d'être excellent musicien, j'espère bien ne pas vous faire trop regretter l'absence de Mathias Wilmart, que vous me vantez si fort. » Il sortit et revint avec un violon. Cela me surprit de la bonne façon, car je l'avais vu par hasard lorsqu'il avait frappé à la porte en arrivant, et j'en jurerais sur ma part de paradis, il ne portait pas de violon ni dans les mains, ni sous le bras. L'instrument ne pouvait être non plus dans son bissac, car il n'en avait pas.
Quoi qu’il en soit l'étranger posa une chaise au milieu d'une table, grimpa dessus, et se mit à jouer du violon comme s'il n'avait jamais fait d'autre métier de sa vie. On l'aurait pris sans peine pour un ménétrier véritable, car c était un petit homme gros et court, à mine réjouie, quoique moqueuse au dernier point. Il battait du pied, criait se trémoussait et buvait comme Mathias Wilmart. Chacun se mit en place, sauf le marié qui, taciturne et rêveur, se tenait dans un coin et voulait même empêcher sa femme de danser. Le joueur de violon s'en aperçut. « Que signifie une pareille conduite, Jean Saveux ? demanda-t-il en ricanant. C'est aujourd'hui le plus beau jour de ta vie et tu demeures là comme un hibou : allons, gai, mon camarade, en place! » Mais pour cette fois, Jean Saveux refusa d'obéir. L'étranger, d'un seul bond, s'élança sur la table et vint poser sa main sur l'épaule du récalcitrant. Aussitôt un transport frénétique de gaité s'empara de Jean, naguère encore si triste. Il se mit à parler, à sauter, à rire, mais tout cela d'une manière tellement sinistre, qu'on l'aurait pris plutôt pour un possédé que pour un homme qui devait, dans une demi-heure, se trouver dans le lit nuptial avec une charmante épousée. 
A vrai dire, la musique que jouait l'inconnu produisait une sorte de joie doulouieuse que je n'ai jamais éprouvée que cette fois-là. Je me sentais, durant la danse, mille pensers coupables et singuliers ; j'étais comme ivre ou faisant un mauvais rêve Et puis l'air que l'on respirait dans la chambre était devenu lourd et brûlant, et il se répandait de toutes parts une odeur forte, acre et suffoquante, comme celle que produit un fer rouge que l'on enfonce dans l'eau. Minuit sonna, l'inconnu mit alors son violon sous le bras, descendit de sa chaise, et s'approchant de Jean Saveux : « A présent! lui dit-il. — Encore une nuit ; rien qu'une seule nuit, demanda Jean, dont tous les membres étaient secoués d'une manière effrayante. — Non, répondit l'inconnu. — Du moins accordez-moi une heure, une heure encore... — Non, répliqua une voix sourde et implacable. — Donnez-moi un quart-d'heure ! dit encore Jean d'une manière piteuse. — Non »
« J'ai pitié de toi, ajouta l'étranger, après avoir joui un moment du désespoir de Jean Saveux ; que ta femme signe ceci et je t'accorde encore huit jours ». Jean prit un rouleau de parchemin rouge à lettres d'or que lui présentait son hôte ; mais il le rejeta avec horreur. « Alors, je vais prendre congé de la compagnie, et vous viendrez me donner un pas de conduite. » Le petit homme salua poliment chacun, et passant aimablement un bras autour du cou de Jean Saveux : « Adieu, dit-il à la mariée, ne vous fâchez pas trop contre moi si j'emmène votre amant, vous ne tarderez pas à le revoir, ma belle. » Ce ne fut pourtant que le lendemain qu'elle le revit et il n'était plus qu'un cadavre frappé de la foudre. On l'avait ainsi trouvé, après bien des recherches, gisant au pied d'un chêne de la forêt d'Hesdin. 
Quand on le porta à l'église, les cierges bénis s'éteignirent tous à la fois, et l'on m'a raconté que la fosse dans laquelle on déposa la bière fut trouvée vide le lendemain.

Le Mémorial Artésien du 3 juin 1830

* Double à la rose, monnaie anglaise du règne de Henri VIII, vers 1536. Il semble que le traducteur a oublié de remplacer cette référence à une source britannique.


Le diable violoneux par J. Sattler,
extrait des Légendes d'Alsace
de Georges Spetz


Un complément, qui n'a rien à voir : une conférence de François Etay sur le jeu du violoneux ICI


lundi 24 octobre 2022

Mœurs populaires de la Flandre Française

mis en ligne le 1/9/2022
mise à jour le 24/10/2022, ajout des liens de téléchargement

Par Alexandre Desrousseaux, en deux tomes de 334 et 384 pages, édité en 1889, à Lille chez L. Quarré

collection personnelle

Ce livre très intéressant est introuvable sur l'internet, au moins en consultation numérisée. On le trouve chez divers bouquinistes, et il existe des rééditions, en 1972 et 1999.

Merci à Andreas Heising qui m'a signalé les liens de téléchargement des deux volumes à cette adresse :  ICI ; ainsi que sur Google Book, les volumes UN et DEUX

On peut télécharger toutes les mélodies de ce recueil sous format midi et pdf sur le site de l'AEPEM :

ICI


A.E.P.E.M.


dimanche 9 octobre 2022

Epinette Charles Cros

Une épinette du Nord inconnue de nos services !


Découverte par hasard sur le site Gallica. Voici sa fiche :

Titre :   Collection Charles Cros. Instruments de musique (média : son). Épinette du Nord, modèle 2211, Coupleux Frères. Épinette du Nord modèle 2211 Coupleux Frères 
Contributeur  :   Archives de la parole (Paris). Ancien possesseur 
Contributeur  :   Musée de la parole et du geste (Paris). Ancien possesseur 
Contributeur  :   Phonothèque nationale (France). Ancien possesseur 
Contributeur  :   Modèle 2211 (modèle) 
Contributeur  :   Coupleux Frères 
Type :   objet
Format :   1 pièce. - bois, métal. - 675 x 75 x 40 mm

Une autre fiche nous précise : 

Cote : Collection Charles Cros n° 632 
Épinette du Nord modèle 2211 Coupleux Frères
1 pièce ; bois, métal ; 675 x 75 x 40 mm

Documents de substitution

Il existe une version numérisée de ce document.

Numérisation effectuée à partir d'un document original : Collection Charles Cros n° 632.

Informations sur les modalités d’entrée

Achat à un particulier, juillet 1969.









souvenir de mon frère Octave