publié le 1/3/2018
mise à jour le 17/2/2022 : ajout de 2 vidéos
C'est dans un chapitre du livre de Charles Verstraete, De l'accordéon au trombone, que j'ai découvert cette famille de musiciens qui ont fait partie des quelques précurseurs (connus) de la pratique populaire de l'accordéon dans le Nord et le Pas-de-Calais, dans le dernier quart du XIXe siècle.
source : De l'accordéon au trombone
"La famille Magnier a été présente dans l'histoire de l'accordéon pendant plus d'un siècle, du Pas de Calais à la Saône et Loire (Monceau les Mines), en passant par Paris. Il furent à la fois mineurs de fond et accordéonistes.
Leur histoire extraordinaire commence en 1793, le jour où naquit Jean Louis Magnier, pendant la Révolution Française. Mineur de son métier, Jean Louis découvrit l'accordéon et fit partager son plaisir à ses camarades de travail, en jouant pour eux après la remontée. Son fils Joseph, né en 1837, devient lui aussi maître porion, et, comme son père, ne vécut que pour l'accordéon.
Marceau (alias Freddy Marc), Alphonse (alias Magnier fils) Alphonse Magnier, père,
Julienne (alias Juliana), Voltaire (alias Walter Delens)
collection personnelle
Le petit fils, Alphonse, ouvre les yeux en 1875 à Liettres (Pas de Calais). Dès sa quatrième année, il se passionne pour l'accordéon et la musique en général. Sur les traces de son père et de son grand père, il descendit dans la mine à 10 ans. Mais l'accordéon le possède ; devenu virtuose vers 1900, il reprit un estaminet à Liévin, où il fit danser les "gins". Il donna des leçons, monta une société vers 1905, Les Cœurs Joyeux. Comme tous les bons accordéonistes de l'époque, il s'intéressera à l'entretien et à la réparation de son instrument ; cherchant à l'améliorer, il inventa un "sytème français", opposé au sytème italien" ; on le nommera "sytème Magnier". Fabriqué sur ses données, en Italie par la maison Borsini, puis Gallanti, et vendu sous la marque Roberti (France Accordéon), par Robert Lévi, vendeur d'accordéons à Lens, 64 rue de Lille, qui possédait aussi un magasin à Paris, 111, boulevard Beaumarchais. Cette invention lui valu le titre d'Officier d'Académie de la musique Française et, fait exceptionnel, il fut nommé Membre d'honneur de la Musique Royale Belge.
Vers 1920, il s'intalla à Paris, il enregistra chez Pathé-Marconi et fit des émissions à Radio Tour Eiffel. Il rentra à Liévin en 1927, puis en 1930, il professa à Béthune et monta plusieurs sociétés d'accordéonistes dans la région. La guerre de 1939-1945 et le décès de Lévi, interrompirent le succès des Roberti.
collection personnelle
Voltaire Magnier et son "véritable Borsini"
collection personnelle
Les enfants d'Alphonse Magnier furent également accordéonistes. L'aîné, Alphonse, né en 1904 à Liévin, qu'on retrouva à Paris, 55 rue Popincourt, professa, répara et vendit des accordéons. Voltaire Magnier, né en 1912 à Liévin fut accordéoniste, à son tour, tandis que Julienne se consacra à la batterie et au violoncelle [erreur, c'était sa sœur Alphonsine]. Alfred Marceau, 4e de la génération, né en 1917 à Monceau les Mines où ses parents étaient réfugiés, fut un virtuose. Après un retour dans le Pas de Calais, il s'installa à Barlin en 1930. En 1942, il décida de tenter sa chance à Paris, il ouvrit une école d'accordéon rue Daguerre. Ses activités dans ce domaine et les succès de son école en France et à l'étranger lui valurent, en 1975, la médaille d'argent de la ville de Paris et il fut fait chevalier des Arts et Lettres. A la 5e génération, ses fils, Marceau Magnier [alias Bébé Swing] fut professeur d'accordéon et chef d'orchestre, installé à Ivry sur Seine et Jean Pierre fut batteur et percussioniste de Jacques Brel et de la chanteuse Rika Zaraï [qu'il a épousé], il deviendra ensuite agent artisitique. A la 6e génération, le fils de Marceau, Jean Pierre Magnier fut batteur accompagnateur de nombreuses vedettes de la chanson."
Charles Verstraete, De l'accordéon au trombone, pages 33 et 34
collection personnelle
Quelques précisions :
• C. Verstraete a certainement pu recueillir le témoignage d'Alphonse Magnier, mais j'ai quelques doutes sur la pratique de l'accordéon de l'ancêtre Jean-Louis. Avant 1860, l'accordéon était un objet de luxe, principalement joué par les femmes de la bourgeoisie. Un ouvrier mineur n'avait certainement pas les moyens de s'offrir un tel instrument, peut-être que Jean-Louis Magniez était simplement musicien routinier, violoneux probablement.
• Jean-Louis Marie Républicain Magniez est né à Réty, il est mort à Bruay en 1865. Jean Baptiste Joseph, son fils, est né à Hardinghen, il épouse Adolphine Bouvier à Liettres en 1873. Alphonse, père, est né à Liettres en 1875, décédé à Béthune en 1950, il s'est marié en 1898 à Cuincy avec Alcidie Vandeville, le couple a eu 6 enfants, dont 5 ont été musiciens : Alphonse (1904-1977), Alphonsine (1906-1989), Voltaire Alcide (1912-1964), Alfred Marceau (1917-2003) et Julienne Adolphine (1919-2012).
• C. Verstraete a certainement pu recueillir le témoignage d'Alphonse Magnier, mais j'ai quelques doutes sur la pratique de l'accordéon de l'ancêtre Jean-Louis. Avant 1860, l'accordéon était un objet de luxe, principalement joué par les femmes de la bourgeoisie. Un ouvrier mineur n'avait certainement pas les moyens de s'offrir un tel instrument, peut-être que Jean-Louis Magniez était simplement musicien routinier, violoneux probablement.
• Jean-Louis Marie Républicain Magniez est né à Réty, il est mort à Bruay en 1865. Jean Baptiste Joseph, son fils, est né à Hardinghen, il épouse Adolphine Bouvier à Liettres en 1873. Alphonse, père, est né à Liettres en 1875, décédé à Béthune en 1950, il s'est marié en 1898 à Cuincy avec Alcidie Vandeville, le couple a eu 6 enfants, dont 5 ont été musiciens : Alphonse (1904-1977), Alphonsine (1906-1989), Voltaire Alcide (1912-1964), Alfred Marceau (1917-2003) et Julienne Adolphine (1919-2012).
Merci à Catherine Montani, pour sa généalogie en ligne, et à sa maman Odette, fille de Voltaire, pour leur aide à compléter ces infos généalogiques.
et à Arnaud Moyencourt de l'assocation Ritournelles et Manivelles pour m'avoir signalé cet article paru le 10 novembre 1926 :
et celui-ci paru dans la revue Asbury Park Press le 6 décembre 1926.
Alphonsine Magnier, reine des chanteurs des rues source : Paris-midi |
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en complément deux enregistrements 78 tours de 1930, publié par David Sylvestre
La java de l'accordéoniste
Les flots du Danube
J'ai transmis, gratuitement, quelques photos de la famille Magnier à Christian Van Den Broeck, pour son livre/disque Les As du Musette, des apaches aux zazous à paraître l'année prochaine, peut-être qu'elles y seront… voir ICI
et la fille d'Alphonse Magnier (1904-1977) du 55 rue Popincourt était aussi prof d'accordéon et piano . Mariée à un élève joueur d'accordéon en orchestre elle à eu un fils qui dans les années 1960 jouait de l'accordéon dès ces 4ans......
RépondreSupprimerJe m'appelle Françoise Marsura et je viens de publier un commentaire en tant qu'ancienne élève de l'école d'accordéon de monsieur Magnier.
RépondreSupprimerJe m'appelle Françoise Marsura et je viens de publier un commentaire en tant qu'ancienne élève de l'école d'accordéon de monsieur Magnier.
RépondreSupprimerJe m'appelle Françoise Marsura et je viens de publier un commentaire en tant qu'ancienne élève de l'école d'accordéon de monsieur Magnier.
RépondreSupprimerbonjour, je n'ai rien reçu d'autre que trois fois celui-ci
SupprimerJean-Pierre Magnier c’est le frère de mon grand-père Claude Magnier et il la aussi un autre frère qui s’appelle Henri Magnier j’aimerais savoir du coup si cette article parle bien de mes ancêtre car j’ai pas pue connaître mon grand père il les décéder en 1989 Peu de temps après le décès de son fils Patrick Magnier décédé dans un accident de moto avec sa copine plus c’est problème de santé Claude Magnier mon grand-père était marié avec Bernadette Dubois je sais qu’ils ont eu huit enfants au total si quelqu’un peux me renseigner un peux plus merci je suis du pas de calais 62
RépondreSupprimersi votre Jean-Pierre Magnier a épousé la chanteuse Rika Zaraï, c'est bien votre famille. Pour vous aider il me faudrait des dates et des lieux précis, contactez moi à cette adresse declerck.christian@wanadoo.fr
SupprimerBonjour j'ai été aussi une élève d'Alphonse Magnier 55 rue popincourt paris 11...de 1958 à 1967 environ,je garde un excellent souvenir de cette époque !
RépondreSupprimerj'ai oublié de donner mon nom Michèle Nicolas
Supprimerbonjour ,je vais poster sur ma chaine youtube un disque Parlophone des frères Magnier de Novembre 1930
RépondreSupprimerchanine " lysgauty1collection disques David Silvestre "
je découvre tardivement votre message, je vais ajouter les vidéos, merci
SupprimerBonjour. Fin des années 60 début 70, j'étais l'élève de Marceau Magnier à Ivry sur Seine. Merveilleux musicien et professeur, il a du faire preuve d'une gentillesse et d'une patience infinie avec moi. Gaucher, " forte tête" et à l'époque j'avais l'accordéon et le solfège en horreur. Je ne jurais que par la batterie. Aujourd'hui je joue toujours de l'accordéon et je pense encore à cet extraordinaire professeur. (J'ai souvenir de l'inauguration du novotel d'évry avec Rika Zaraî ), je pleurais je voulais jouer de la batterie à la place de l'accordéon...J'allais à l'école avec ses enfants que je salue au passage. Du haut de mes 10 ou 11 ans, en secret, j'étais amoureux de sa fille Christine qui jouait également de l'accordéon (bien mieux que moi). Elle m'ignorait. Que la vie est injuste. Non? Souvenirs souvenirs.. J'habitais la rue Victor Hugo et il me semble que l'école de musique était rue Mirabeau. Cet exceptionnel musicien, professeur, Marceau Magnier est il toujours de ce monde? Merci à lui...
RépondreSupprimermerci pour votre témoignage, a priori Marceau Magnier est toujours en vie
SupprimerBonjour Patrick Joyeau
SupprimerJ’en apprends de belles ..😁
Mon père Marceau Magnier est toujours bien vivant, bien portant et joue toujours de l’accordéon!! …toute la famille va bien et te salue .
Merci pour ton gentil commentaire
Christine Magnier
Bonjour Patrick joyeau , j’en apprends des belles… Et oui mon père Marceau Magnier est toujours en vie, bien portant, et joue toujours de l’accordéon ! Tout va bien dans la famille et nous te saluons avec notre bon souvenir. Christine Magnier
SupprimerJ ai été élève de l' école d accordéons 80 rue Daguerre Paris 14 dans les années 50 et j ai connu les 2 fils Marceau et Jean Pierre qui se faisait appelé papillon a la batterie
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