Albertine Euphrosine HEMERY (1778-1855) pour sa biographie voir l'étude récente de Séverine SOFIO : De Paris à Cambrai, les nombreuses vies d'une femme de lettres (2020) ICI
La médiathèque de Lille a mis en ligne la seconde édition du 1er volume, revu et augmenté, de ce livre rare. Mais la recherche plein texte étant impossible, j'ai pensé qu'un sommaire détaillé pourrait faciliter le repérage des sujets.
79 - Fête donnée par le comte de Flandre, duc de Bourgogne, à Lille le 17 février 1453
95 - Quelques usages et coutumes de la ville de Lille et environs
109 - Fête du prince de plaisance à Valenciennes
131 - Quelques fêtes et solennités de Valenciennes. Fêtes de Saint Jacques et Saint Christophe
155 - Procession de Valenciennes
169 - De quelques usages particuliers à la ville de Valenciennes : A fève, à fève ! / Marie au blé / Fête de l'Assomption / Saint Miché à Gauques
179 - Les Folies de Dunkerque (fête des Incas en 1804). Fête du centenaire de Jean Bart en 1824
193 - Fêtes de Douai. Fête des ânes
200 - Confrérie des clercs parisiens ou clercs du grand puy de Notre Dame
203 - Procession de Douai. Gayant et sa famille
237 - Chanoinesses de Maubeuge. Entrée d'une abbesse
244 - Election et réception de Mme la Comtesse de Lannoy
251 - Processions de Maubeuge. Sainte Aldegonde
261 - Procession du Saint Sang de Miracle (Ménestrels)
269 - Fêtes civiles et religieuses de Cambrai
315 - Entrées joyeuses de l'Infante Isabelle Claire Eugénie Comtesse de Flandre
361 - Quelques usages du département du Nord. Fêtes du printemps. Behours. Bouhour. Bourdis. Mois de mai
386 - Les durmenés. Saint Laurent ou fête des cocus d'Avesnes
390 - Ducasse de Floyon. Fête des ménestriers
393 - La Sainte Catherine. Le cierge virginal. Fête de Saint Loza, patron des paresseux. La candouille
400 - La confrérie des Calabres. Les Pimperlots. Les Agnolles d'Avesnes. Le roi des ribauds
411 - Le trou de Saint Saulve
417 - Le banibau et la fatalité à Douai, récit
438 - Les Rogations
444 - Translation des cendres de l'immortel Fénelon à Cambrai
Dans les comptes de la procession de Sainte Aldegonde à Maubeuge au XIVe siècle, on relève la présence de plusieurs musiciens : trompeux, cornemuse, challemielle, vieille.
A l'exception d'un seul (le n° 3), ces enregistrements ont tous été réalisés à l'occasion de ce qu'il est convenu d'appeler des "collectages" et donc par des amateurs en matière de prise de son. Effectués la plupart du temps dans des conditions difficiles, ils peuvent être de qualité discutable ; mais il faut se souvenir qu'il s'agit bien de "sauvetages", de témoignages irremplaçables d'un passé révolu.
Il n'y a pas eu dans le Nord de "quadrillage", de systématisation de la recherche. Les rencontres sont simplement dues au hasard, ou déterminées par la zone de résidence du collecteur. Cette cassette est de plus le résultat de deux démarches de collectage, semblables mais décalées dans le temps et l'espace. La première se situe dans les années 1973 / 76 et se compose d'enregistrements réalisés dans les Ardennes Belges par Rémy DUBOIS et Colette ROBERT. La seconde, plus tardive, est centrée sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais, avec à l'origine des associations comme Mabidon et Marie Grauette créées en 1975 / 76 puis Chantefoire (1978) et la Piposa (1984).
La première de ces démarches ayant presque servi de modèle à la seconde. Enfin vint TRACES pour réunir ces documents.
D'autres recherches menées en Flandre et en Hainaut ont déjà été publiées par différents organismes. Quant au grand trou laissé sur la carte par le sud du département du Nord, certains collectages récents figureront peut-être dans une seconde publication. Pour l'instant, nous voudrions que ces premiers documents, en plus des musiques qu'ils proposent, puissent refléter un aspect des difficultés du collectage, à plus forte raison dans le Nord où les sources sont à la fois si diverses et si éparpillées ; sans compter la prise de conscience qui fut plus tardive que partout ailleurs.
Nous avons tenté de vous livrer ces musiques telles que nous les avons trouvées. Sans y toucher, ou presque ; en conservant les hésitations, les pendules, les chants d'oiseaux, les rires et les bruits de mobylettes.
Et entre ce que nous ressentons à l'écoute de ces musiciens, et les courants toujours variables de l'engouement pour la musique traditionnelle, plusieurs solutions de présentation étaient possibles. Pour cette première édition, nous avons préféré rassembler le maximum d'images, qui puissent être les plus fidèles possibles de notre réalité. Ces témoignages sont en effet considérés par leurs découvreurs comme réellement représentatifs de ce que nous constations être notre musique.
Ces musiciens habitent une vaste région comprise entre la Manche et l'Allemagne, et sur laquelle il est bien difficile de mettre un terme générique. Une sorte de "melting pot", carrefour de plusieurs civilisations, mélange de plusieurs peuples, creuset d'où surgit régulièrement quelque chose de neuf.
Les musiques proviennent donc des Ardennes Belges (provinces de Liège et du Luxembourg) pour la Belgique, et de Flandre, d'Artois et du Bassin minier pour le Nord de la France. Les musiques d'ailleurs y sont également présentes : Pologne, Roumanie, Portugal.
contenu :
1 Henri SCHMITZ, violon : Maclotte / Scottich "La mandoline" / Maclotte "La Falize"
2 Basile LIGNIER, chant : Le ramoneur ed'cheminées
3 Valentin KLOPOCK, dudy et Ignace KRCZEZINSKI, violon : Deux Okrangwè
4 Jehan LANVIN, acc. diatonique : Deux parties de quadrille
5 Léopoldine HOCHART, chant : Trois demoiselles…/ Trois jeunes filles…
6 Robert LAPOTRE, épinette: Deux airs
7 Raymond DECLERCK, harmonica : Il a perdu son Katchoula (voir la vidéo plus bas)
8 Mr BEKER, chant et rommelpot : Chant de quête
9 Elisabeth MELCHIOR, acc. diat. : Scottich / Polka / Valse
10 Victor BETREMIEUX, mandoline : Feux d'artifice
11 Constant CHARNEUX, violon à buzette et Mme GENOTTE, acc. chromatique : Valse (allemande de Burnontige) / Maclotte / Scottich
12 Alfred EURIN, chant : Quand j'allos m'ner m'vaqu' al pâture
13 Achille MATTO, saxophone : Amoureuse
14 Jean CORNU, acc. diatonique : Valse tyrolienne / Marche
15 Toussaint CARON, chant : Ech' tiot bossu
16 Marcel LEEUWERCK, épinette : La maladie d'amour
17 Désiré EVRARD, harmonica : Valse
18 Mr VINCENT, acc. diatonique : Deux valses
19 Marie-Thérèse MENÉ, chant : Les surnoms du Fort Ph'lippe
Les enquêtes et enregistrements ont été réalisés par :
Rémy DUBOIS et Colette ROBERT (n° 1, 8, 9, 11, 13 et 18) ; Jean-Jacques REVILLION† (n° 5, 15 et 16) ; Gaby DELASSUS et Patrick DELAVAL (n° 2 et 4) ; Patrick DELAVAL et Jean-Marc KLAJNY (n° 3) ; Christian EVRARD† (n° 10, 12 et 17) ; Gaby DELASSUS et Roland DELASSUS (n° 6) ; Christian DECLERCK (n° 7 et 19).
Photo de la couverture : Musiciens pour rire, TENEUR, Pas-de-Calais. (Prêt de Mr Lanvin).
Quelques informations complémentaires sur le violoneux wallon Constant Charneux, transmis par Agnès et Bruno :
- Deux photos ici et ici : la première photo est en fait la photo qui a servi à illustrer la pochette du LP Champs 73, ainsi que de l'affiche de Champs 74, avec auprogrammesa participation "s'il n'est pas trop fatigué" - En fouinant un peu, j'ai trouvé sur le blog de son petit neveu, écrivain, un enregistrement: la maclotte de Bastogne au violon busette très certainement
- Et autrement, un lienqui atteste de la présence d'autres violons à busette dans la région de Liège.
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J'ai retrouvé cette interprétation familiale de Il a perdu son katchoula par Raymond, Michèle et Christian Declerck.
mise à jour le 21/11, 2021 : ajout de 2 albums associés et un lien vers une référence
sortie du port de Dunkerque, vers 1830 Jean Bruno Gassies, gravé par Sigismond Himely
Dans les archives de mon père (plus de 200 cassettes audio) j'ai trouvé un projet de disque "maritime" qui devait être produit par Jean Denise et Westhoek Editions, probablement au début des années 1980. C'est une répétition enregistrée chez Daniel Deweppe, comme le précise l'inventaire rédigé par Raymond, à laquelle ont participé : Kristien Dehollander, Alfred Den Ouden, André Rouzet (Bart), Raymond Declerck (Kerktje), Gérald Ryckeboer et des musiciens dont Alfred, à l'accordéon et au concertina, et Kristien au violon.
On peut supposer que la collection du Chasse-Marée (voir plus bas) publiée à partir de 1981 est parvenue aux oreilles de Jean Denise et lui a donné l'idée de réaliser un album spécifique à la Flandre, mais ce projet n'a pas eu de suite. Quelques temps plus tard un autre projet se concrétisait autour de Jacques Yvart, Raymond Declerck et Gérald Ryckeboer qui éditent en 1988 le 1er album Chant des populations maritimes des côtes de Flandre (voir Blootland). Le second album devait être co-produit par l'association Le Chassse-Marée et le groupe SOS Blootland, mais une modification des "bases de négociation" faites à l'origine par Michel Colleu, a fait capoter le projet commun.
Néanmoins il reste cet enregistrement, certes imparfait, qui nous donne une version inédite, il me semble, de Kapitein Bart, et des interprétations naturelles "comme à la maison".
quelques extraits
01 - De Twaelf Glaezen
02 - De Twaelf Glaezen 2e version
03 -Vertrek Naer Island
04 - Reys Naer Island
05 - Het Afzyn
06 - Het Afscheyd
07 - Kapitein Bart
08 - Zondagmorgen toen kregen we de loods aan boord
09 - Les Babordais
10 - Instrumentaux (? / Madlot gort met stroop)
11 - Kapitein Bart, autre mélodie
12 - Me moeder kocht een haering
13 - Douwe Jongens Douwe
14 - Ali alo
Téléchargez ICI
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On redécouvrait les chants de marins
Le Chasse Marée à Douarnenez publie, de 1981 à 1985, ses magnifiques albums de la collection Anthologie des chansons de mer :
- vol 1 Chants de marins traditionnels des côtes de France
- vol 2 Danses et complaintes des côtes de France (où l'on retrouve deux plages concernant la Flandre française)
- vol 3 Chants de bord des baleiniers et long-courriers
- vol 4 Ballades, complaintes et shanties des matelots anglais
- vol 5 Chants des clippers
En Belgique, la BRT publie en 1984 l'album Island, appelé plus tard Islandsuite, enregistré entre novembre 1983 et janvier 1984, auquel participe le couple den Ouden/De Hollander
Wannes Van de Velde, chant
Paul Rans, chant
Dirk Van Esbroeck, hautbois, chant
Alfred den Ouden, chant
Kristien De Hollander, chant
Piet Sercu, accordéons, cromorne, cornemuse, percussion et chant
Mimi Van dÿck, flûte à bec, cromorne
Rita Mosselmans, vielle à roue
Paul Bess, piano, synthétiseur, clavecin, harmonium
On peux faire aussi le rapprochement avec le disque publié par la BRT en 1987, où l'on retrouve le couple den Ouden/De Hollander, sur le même thème des chansons maritimes What Lijdt den zeeman al verdriet
Wannes Van de Velde, chant
Paul Rans, chant
Dirk Van Esbroeck, chant, guitare, hautbois, mandoline
De groote nieuwe Hollandsche boots-gezel, ofte Bataviers helden-stuk, zynde een groot deel vermeerderd en dat met de vermakelykste melodye en min-gezangen
Les Archives Départementales du Pas de Calais conservent un petit carnet intitulé : Recueil amusant ou recueil de chansons, vaudevilles, odes, romances, brunettes, rondeaux, etc. A Arras, 1769.
cote Ms Barbier C11
Il porte cet exlibris manuscrit :
J'appartiens à Marie Elisabeth Joseph Weigel, rue de Baudimont, Hôtel de Carnin
De plaire, à ma chère maîtresse Pour moi est un sort bien charmant et plus fidèle qu'un amant J'ai plus de droit à sa tendresse
Lu de ma maîtresse avec zèle J'aime mon Être tel qu'il est Si jamais elle me perdoit Je perdrois encore plus qu'elle
Perdu, si vous me retrouvez,
Menez-moi vers celle que j'aime Si l'on m'avoit donné des pieds J'y retournois de moi même
Voudrois-je être à d'autres ? oh non ! De peur d'un nouvel esclavage Je veux que toujours son nom Brille à ma première page.
registre des baptêmes Arras, paroisse non indiquée, vue 386 source Filæ
Marie Elisabeth Joseph est née à Arras le 26 mars 1731, baptisée le 27, elle est la fille de Jean Weigel procureur du Conseil d'Artois et de Marie Elisabeth Decatoire, le parrain est le sieur Dorlet, procureur au dit Conseil et la marraine Mlle Marie Decq, qui ne sait pas écrire.
Elisabeth avait déjà été remarquée par Victor Advielle, bibliothécaire arrageois de la fin du XIXe siècle. Dans la revue Le cabinet historique de l'Artois et de la Picardie, 1891 il avait posé cette question : 6- Que sait-on de Clabault, généalogiste du roi, de mademoiselle Elisabeth Weigel, femme poète, de L.-C. Caignez, auteur de mélodrames, qui à la fin du XVIIIe siècle, furent à la tête de la société littéraire d'Arras ?, question qu'il avait posée dix ans auparavant dans un journal d'Arras et restées sans réponse.
Peut-on en conclure que ces chansons, etc… ont été écrites par Mlle Elisabeth ?
page mise en ligne le 14/1/2017 mise à jour le 24/3/2020, ajout de photos
mise à jour le 6/11/2021; ajout d'Etienne de Drie Vlaemsche Geuzen ;-)
C'était il y a 40 ans, ou presque, le mouvement n'avait pas dix ans et les groupes folk proliféraient dans la région. Un annuaire 59/62 de janvier 1981 en recense une quarantaine. Dans ce montage on voit les groupes : Drie Vlaemsche Geuzen, De Kreupelaer, Yves Havet et Klauwaerts, Haeghdoorn, La Bistouille, Brinqueballe, Mabidon et les danseuses et danseurs qui les suivaient avec assiduité. La musique est jouée par le groupe Vents Contraires lors d'un de ses derniers bals en 2000.
à la Ferme Nord de Zuydcoote
Drie Vlaemsche Geuzen :
Bertrand Buirette, violon
Didier Buirette, cornemuse, flûte
Guy Vandeneeckhoutte, accordéon diatonique
Etienne Dubron, violon
Animation et bal folk à Bergues
La Bistouille (2 musiciens de De Kreupelaer et les musiciens de Drie Vlaemsche)
et Katepouch
La fête du château d'Esnes le 1er mai 1976
Brinqueballe (deviendra Estaminet Folk) :
Bernard, dit Ben Kaczmareck, accordéon diatonique (qui ensuite a fait partie du groupe Vermenton Plage)
Patricia Kaczmareck, vielle à roue
Edith Monsu, épinette
Patrick Plouchart, violon, cornemuse
Bailleul ?
Yves Havet †
et Klauwaerts :
Jean-Jacques Révillion †, violon
Gérald Ryckeboer, guitare
En région lilloise puis à la Maison de Danse de la Maison de Quartier de Fives Mabidon
et les danseurs : Marie Aude Pradeau †, Michèle Coupez, Monique Piolat, Frédérique Wascheul, Odile Hoestlandt, Christian Gheeraert †, Isabelle Alexis, Francine Hochedé, Joël Parasote,… etc. (merci de me signaler ceux dont j'ai oublié le nom).
musique par le groupe Vents Contraires, dernière formule à Gondecourt en mars 2000
Christian Declerck, violon, alto
Patrice Gilbert, vielle à roue
Gérald Ryckeboer, cornemuse, guitare et cistre
Elise Wuillemin, harpe celtique
"C’est
à partir de 1977 que la Communauté Urbaine de Dunkerque, devenue locataire des
lieux, y a financé un vaste programme d’investissements et d’animations destiné
à faire de la Ferme Nord de Zuydcoote un équipement
de loisirs ouvert à tous, au cœur des dunes qui commençaient alors à être
protégées. De
1977 à fin 1985, date de la fermeture liée à des problèmes d’équilibre financier
de l’association de gestion, la Ferme Nord a accueilli des milliers de
personnes pour des spectacles, des classes de découverte,
des activités de loisirs, des chantiers internationaux de volontaires ou des
séjours à vocation sociale.
Pendant
toutes ces années, elle aura constitué un espace de liberté et de créativité,
qui n’a pas trouvé depuis son équivalent dans toute l’agglomération.
A l'origine créée et gérée par José Jacquemart, puis c'est Pascale Debrock (de 1980 à 1983) et Anne Pascale Jacquemart qui ont été
responsables de la programmation culturelle"
La Maison de Danse
C’est
Mabidon qui est à l’origine du projet, au retour d’un stage auquel nous avions
participé durant l’été 1976 (ou 77 ?), en Belgique, organisé par Claude
Flagel. Christophe Declercq, un des
violoneux de Mabidon avait participé à
une « tournée » en Hongrie avec des musiciens et danseurs Wallons, autour des
Flagel, pour représenter la Wallonie dans des festivals de musique
traditionnelle. Il y avait entendu parler des « maisons de danse », lieux
de pratique de musique et danses traditionnelles hongroises. On s’est dit « on
va faire ça chez nous ». On était un petit nombre à s’intéresser à la musique
traditionnelle, on connaissait des musiciens dans le Pas de Calais (le groupe Marie Grauette,
Bernard Boulanger), à Dunkerque (Christian Declerck et sa bande), à Bailleul
(Haeghedoorn), etc., mais les occasions de se rencontrer étaient rares et chacun
jouait dans son coin. Passionnés par la musique et la danse traditionnelles,
nous voulions qu’elles s’intégrent davantage dans notre quotidien.
L’idée
était de favoriser les échanges, de diffuser les collectes ou découvertes des
uns et des autres, et aussi de vivifier et de transmettre, notamment dans le
domaine de la danse. Le phénomène bal folk en étaità ses balbutiements et nous sentions bien que
l’apprentissage des pas était une nécessité, y compris pour les musiciens.
Fin 1978 débutait la
première édition de la maison de danse à la maison de quartier de Fives à Lille
(59). Le matin, ateliers instruments et danse, le midi,repas pris en commun sur le modèle de
l’auberge espagnole, et l’après midi, bal avec les musiciens présents. On était
plutôt dans l’autogestion : pas de formateurs attitrés, pas de programmation de
groupe, le principe était le libre échange, et la libre participation. Très
vite, la plupart des musiciens et groupes locaux se sont appropriés la
démarche, et la maison de danse est devenue une affaire collective dans
laquelle se sont impliqués de nombreux bénévoles (car dans cette histoire, nous
l’étions tous). Dans ce cadre ontégalement été organisés des stages, des concerts, et le fameux concours
d’airs à danser nouveaux qui avait lieu à l’occasion des fêtes de fin d’année.
Le critère absolu était l’adéquation à la danse et le jury dansait d’ailleurs
durant le concours. Tout le monde avait un prix (chacun ramenait les horreurs
dont il voulait se débarrasser) et le premier prix était un short vert remis en
jeu chaque année.
L’aventure a duré dix ans,
et on peut dire que la maison de danse a été un élément fortement structurant
du mouvement autour des musiques et danses traditionnelles dans le Nord de la
France.
02 - Kapiteyn Bart
Chorale Her Reuzekoor dirigée par Maryse Collache†
Textes dits par Jacques Yvart
03 - Creule-Co (sur l'air de l'Enfant du cordonnier, musique de Christiné)
paroles de TAULIS*
Hélène Brésilion† : chant
Albert Creton† : piano
Roger Naert† : clarinette
Edmond Reynot† : trompette
Chorale des Restés Jeunes dirigée par Maryse Collache†
04 - Eul' plat'che récalcitrant ou l’arèque (musique Le Couteau de Théodore Botrel)
paroles de Jules Depersin, écrite pour la revue Le Peudre d’Or vers 1905
Albert Creton† : chant
Yves Leynaert : accordéon
05 - Joies et misères d'un peule ou Al travaille à la filature (paroles de Pito et Cie**) écrite pour la Mi-Carême de 1921 à Coudekerque-Branche
Marieke (Maryse Collache) : chant
Albert Creton† : chant
Bart : guitare
Robert Leroy : violon
une version solo de Marieke, non censurée et en public
06 - Pour vivre (texte d’André Devynck, musique Maryse Collache)
Marieke : chant
Bart : violon
Jean-Paul Dozier : violon
Christian Declerck : flûte à bec
07 - Reuzelied van Duynkerke ou Marche des Fifres du Reuze, composée par Adolphe Néerman en 1886 pour le cortège de la Mi-Carême
par les fifres de l’ensemble Les Kakestecks
08 - Longue la route (paroles et musique de Jacques Yvart)
J. Yvart : chant
Accompagnateurs non précisés
09 - Carnaval dunkerquois
Pot pourri d’airs et de chansons du Carnaval de Dunkerque
Arrangements et enchaînements de Roch Vandromme et Yves Autret
Par l’ensemble Les Kakestecks
Premier enregistrement de la courte série produite par Westhoek Éditions.
Enregistré en mai 1979 au théâtre de Dunkerque, le disque est sorti le 15 décembre de la même année.
de gauche à droite Edmond Reynot, Roger Naert, Albert Creton
Maryse Collache et Hélène Brésilion le jour de l'enregistrement au théâtre de Dunkerque
Hélène Brésilion née Haegaert (1903-1987) et Albert Creton (1930-2022)
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* TAULIS : C'est Jean Denise qui mentionne dans son livre "Les enfants de Jean Bart" ce pseudonyme, mais n'en dit pas plus sur cet auteur mystérieux. J'ai récemment pu le démasquer. Tony Eugène Defaux n'a pas 20 ans quand il compose cette chanson. Il la chante à la fête des Sauveteurs, salle des sapeurs-pompiers, rue du Fort Louis en octobre 1925, son titre d'origine est Mon petit Creule-Co. Taulis est alors membre de la société La Dillettante, qui organise régulièrement des concerts pour ses membres et amis. Le Nord Maritime nous donne sa première prestation le 8 novembre 1924, en compagie de MM. Brown, Vandezande, Goudela, etc. dans les salons du Café de l'Opéra, place du Théâtre. Il se produit avec les mêmes artistes à la fin du mois dans la salle de l'Avenir au Concert de St Eloi. L'année suivante un entrefilet du même journal nous apprend que Taulis, domicilié à Petite Synthe, 119 route de Fort-Mardyck, a recueilli 63,50 francs, produit de la vente de chansons au concert des Peseurs. Somme qu'il remet au journal et destinée à l'œuvre de l'arbre de Noël des hospices. Il recommence quelques jours plus tard, en précisant que les chansons sont de sa composition. Taulis chante régulièrement pour des œuvres de bienfaisance, ainsi que tous les artistes amateurs à cette époque d'après guerre. En 1926, à la fête de bienfaisance de St Pol sur Mer, les artistes qui se produisent sont accompagnés au piano par M. Charles Valentin, maire de Dunkerque, dont un jeune qui promet beaucoup, Taulis, qui se tailla un succès dans ses inénarrables chansons locales.
En mars 1927, Taulis fait alors son service militaire, et le Nord Maritime publie sa chanson Creule Co, en précisant sur l'air de Le Fils de Gniaf, composée par un jeune premier comique au 110e. [Le texte a été censuré juste avant l'impression, on a gratté les mots l'Impeccable et Goujon dans le dernier couplet, le commerçant dunkerquois aurait pu ne pas apprécier]. A la fin de cette année il participe, sous son patronyme officiel, au concert de Sainte Cécile de La Jeune France et sa dernière prestation est mentionnée en février 1928 pour la soirée bachique du Cercle de La Jeune France où il se produit en duo avec M. Lemagnent. Ensuite, plus de mention de cet artiste prometteur : que s'est-il passé ? Le décès de son père en mai 1928 en est probablement la cause.
Tony Eugène DEFAUX est né à Dunkerque le 5 juin 1906, 6 rue de Bourgogne. Fils de Tony Ernest, employé de commerce et Eugénie Derreveau, nés à Lille. A son décès le père est fondé de pouvoir de la fabrique de chicorée Joseph Carlier. Tony fils se marie en 1929 avec Jeanne Rosselle originaire de Mazingarbe, il ouvre un commerce de charcuterie à Petite Synthe, au 125 route de Fort-Mardyck. Le couple a une fille, Josiane, née à Dunkerque en 1931, décédée dans l'Indre et Loire en 2018. Taulis est mort à Montpellier en 1990, ainsi que son épouse en 1997.
**Pito et Cie : d'après la notice sur le disque, sans doute rédigée par Jean Denise, ses auteurs seraient David et Pierre BRENNE [sic]. La découverte récente d'une carte postale photo représentant Les frères BREYNE, duettistes comiques, signée au verso David et Pierre BREYNE, permet de mieux situer ces artistes amateurs du début du XXe siècle. Ils sont tous les deux nés route de Bergues à Coudekerque-Branche, respectivement en 1885 et 1887, leurs parents sont ouvrier et ouvrière de filature. Le père est né à Wulveringhem et la mère à Petite-Synthe. Après 1918 ils ont vécu quelques années à Saint-Pol-sur-Mer, leurs décès et descendance ne sont pas connus. Ils ont donné leur scène comique Zouave et conscrit (photo ci-dessous) au gala de l'Union Lyrique à la cité des jardins des cheminots de St Pol sur Mer en octobre 1924.
Collection personnelle
extrait de : Les Enfants de Jean Bart, par Jean Denise