oui, et non, j'ai rassemblé quelques images et infos moins connues et surtout je souhaite faire connaitre le travail de Philippe Boulfroy qui chante ses chansons en préparation d'un prochain album.
le même Fernand Carton qui a publié cette étude "François Cottignies dit Brule-Maison, Chansons et Pasquilles, édition critique avec introduction, étude grammaticale et glossaire" dont on a 15 % en ligne sur Gallica. On y trouve cette belle image :
Sur Gallica on trouve quelques recueils posthumes, dont celui-ci
mise à jour le 14/3/2023 : ajout des paroles de L'diabolo (merci à Philippe Boulfroy)
mise à jour le 4/8/2022 : ajout des chansons publiées dans Le Réveil du Nord en 1923
mise à jour le 3/8/2021 : ajout tombe de Victor Absalon
mise à jour le 3/10/2019 : ajout du recueil de Chansons rosses page mise en ligne le 8/8/2014 ----- à la demande d'Agnès, fidèle lectrice de ce blog.
Auguste Labbe collection personnelle
Auguste Labbe est l'auteur de chansons restées dans la mémoire des Lillois : L'carette à quiens, Si j'avos su j'aros resté garchon et aussi Les camanettes. Il est né le 10 mars 1867 à Lille, 21 rue des Robleds, dans le quartier Saint Sauveur. Il est le fils d'Auguste César, menuisier et Constance Henriette DUROT, cartonnière, tous les deux nés à Lille. Il fait son service militaire dans les services auxiliaires pour cause de faiblesse et sa fiche matricule nous apprend qu'il est toujours domicilié rue des Robleds en 1887, il est alors papetier ou relieur, comme il l'indique lors du mariage de son frère Henri en 1890.
signature d'A. Labbe sur son acte de mariage
Sur son acte de mariage de la même année on apprend qu'il a résidé quelques temps à Paris où il a sans doute connu sa première épouse. En 1900 il signale son déménagement à Paris, 121 rue de Vaugirard, mais revient à Lille en 1902. Il participe, en 1906 à Roubaix, au concours organisé par La Muse Nadaud, En 1908 il emménage 4 rue Saint-Sauveur. Pendant l'occupation il écrit des chansons satiriques qui lui occasionnent quelques tracas avec la police allemande. En 1915, à la suite d'une dénonciation, il est arrêté pour s'être occupé de soldats français restés à Lille. Il est incarcéré à la Citadelle de Lille, au secret, puis traduit devant le conseil de guerre qui le condamne à neuf mois de prison. Il est emmené en captivité au bagne d'Aurath, puis il est transféré au camp d'Holzminden. Il est rapatrié à Lille en octobre 1917. Avant sa captivité il avait pris soin de mettre à l'abri ses textes chez des amis imprimeurs (Nuez et Carron) et en 1919 il publie 45 textes (chansons, pasquilles et sonnets) sous le titre A la guerre comme à la guerre, Les boches à Lille avec une préface de l'artiste peintre Joseph Chauleur (1878-1965).
collection personnelle
Il s'est marié quatre fois : en 1890 à Lille avec Mathilde DELEPLANQUE, en 1918 à Paris avec Angèle PLOVIER, puis avec Victoria CORROYER et en 1934 à Lille avec Hélène DELAFORTERIE. Il décède à Mons-en-Barœul le 20 mai 1947, huit jours avant le chansonnier tourquennois, Jules WATTEEUW. Je ne sais pas si les couples ont eut une descendance.
Sa vie de poète nous est peu connue. Sa première prestation, il a 24 ans, semble être sa participation à un concert de bienfaisance organisé par le Club des Dauphins Lillois, à la Scala de Lille en décembre 1891. On sait aussi qu'il a été plusieurs fois lauréat dans des concours et qu'il a écrit régulièrement des articles et des poèmes pour le journal La Vaclette et après la guerre dans le Réveil Illustré. En 1905 il participe à la création et anime le Caveau Lillois, association de chansonniers patoisants. En 1911 il participe à la revue Lille-Chansons, revue costumée des œuvres patoisantes des chansonniers lillois : Desrousseaux, Auguste Labbe, Emile Drumez, Henri Fournier, Delory, etc, etc. [sic] l'arrangement est de Félicien Drumez, l'ouverture et la musique de scène de Gustave Gabelles (1883-1969). Le lieu des représentations n'est pas indiquée sur le document que je possède, mais l'association organisatrice, L'Association Philanthropique du Nord, a son siège social sur la place du Théâtre. La première a lieu le 7 juillet 1911, le livret et les textes des chansons ont paru dans la revue Les Echos Sportifs et Mondains de septembre 1911.
Il semble avoir eu une production importante, car la revue Toudis mentionne quelques uns des titres de ses œuvres, parmi les 4.000 ! connues, que sont-elles devenues ?
Dans ma collection :
- 14 juillet 1915, sonnet
- A l'increvable Franços-Joseph (1915)
- A l' poubelle les paillasses à boches (1915)
- A l' première hirondelle de r'tour à Lille (1915)
- Les Allemands sont amateurs… d'écus, sur l'air L'académie à moi, c'est ma maison (sd)
- Les All'mands à Lille, sur l'air Célina, Célina c'est comme ça que j' t'aime (1915)
- L'angelus du 75, sur l'air L'angelus de la mer (1915)
- Anniversaire du bombardement d'Lille, sonnet (1915)
- L'bailleu, sur l'air On dit que je suis sans maliceou Une fille comme il faut (1903)
- Les balafrés, parodie de Cyrano de Bergerac (1915)
- Baptême du petit Lydéric, musique de H. et G. Gadenne (1905)
- La bière, air D'la braise, dédiée à M. Debuire Du Buc, parue dans la Vaclette du 19 juillet 1892
- Les bochartes, sur l'air Ah, mad'moiselle Rose, j'ai un petit objet à vous offrir (1915)
- Le boléro du balayeux dans la revue Lille-Chansons (1911)
- L'bombardement d' Lille par les Allemands (1914)
- Les Bords des élites, sur l'air Au temps des noisettes (1903), puis mis en musique par V. Absalon
- L'buveux et l'cabarétière, monologue (1903)
- Les camanettes, musique V. Absalon
- L' camp d'Holzminden, sonnet (1918)
- L'canon de l' Grand'Place, sur l'air Tout le long, le long du Missouri (1914)
- L'carette à quiens, musique V. Absalon
- Cha dot faire enn' séquoi tout d'même !!!, air : Ça vous fait tout de même quelque chose (1896)
- L'chenil des laichez-passer, sur l'air La mère Angot (1915)
- Chin qu'on vo' pendant la guerre, sur l'air Vous voyez bien qu'elle est rosière (1914)
- Les commodités lilloises, sur l'air La chasse (1905)
- Consignation d' bicyclettes à Lille, sur l'air L'étoile d'Amour (1915
- L' crox-Rouge allemande et l' bos d' Boulonne, sur l'air Au bois de Boulogne (1915)
- L'déménag'mint du paufe, monologue (1903)
- L' démolition de l'façade du Café Jean, sur l'air Un bal à l'Hôtel de Ville (1915)
- L'diabolo, sur l'air En jouant du mirliti, en jouant du mirliton (sd) paru dans la revue L'vaclette ou L' Nouvielle vaclette pour la chanson du mirliton voir ICI et ICI
collection Philippe Boulfroy
- Dins les Dondaines, sur l'air A la Roquette (1903), publiée d'abord dans La Vaclette du 24 juillet 1892, puis mis en musique de V. Absalon
- L'éclipse, souvenir du 30 août 1905, sur l'air L'anatomie
collection personnelle
- L'étoffe, pasquille (1903)
- Eun' bonne réplique, pasquille (1915)
- Eun' noce à Lille, monologue
- Faut pas s'en faire, musique de Jules Dupriez, de l'opérette L'étroit mousquetaire (1924)
- Les fiêtes de Lille pindant l'occupation allemande, sonnet (1915)
- Les floralies, sur l'air J'ai trouvé Paris - Les fourneaux économiques et la guerre, sur l'air L'café (1915) - Honni soit qui mal y pense sur l'air Il est tout mince (1905)
- I' fait noir à Lille, sur l'air Madelon
- Lamintations d'ma tante à quiens, sur l'air du Fiacre 113 (1903)
- Lettre ouverte à l'Imp'reur des Boches Guillaume II (1918)
- L'lard du Kronpriz, souvenir de l'Argonne, pasquille lilloise (1915)
- Un Lillois à Madagascar, sur l'air Un mariage à Pékin (1903)
- Lillos, rappelez-vous, musique V. Absalon et Robert Solry, du film En avant la musique - Marche des Balyeux, musique de E. Carbonnel, parue dans La Vaclette du 6 décembre 1891
Collection personnelle
- L'martiau, musique de Victor Absalon
- Mentalité Boche, sonnet (1914)
- Minteux !. minteux !… minteux !… (1914)
- Mintiries boches, sur l'air Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans (1915)
- L'molin à café de m' gra-mère, monologue (1903)
- L' Mont Blanc (sd)
- Musette, musique d'Auguste Paulvaiche
- Nos aéros à Lille…… et les boches, sur l'air Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine (1915)
- Notre réponse à Kleeberg (1915)
- Les nouviaux riches, sur l'air Froufrou, froufrou
- Nouviell's du front (sd)
- L'nouviell' "Kulture", sur l'air L'habit d'min vieux grand-père (1915)
- Ohé ! mirliton, musique de G. Gadenne
- La parate, sur l'air La r'traite in musique (1915)
- Passage d'une troupe de civils allemands à Lille le 9 août 1915
- L'patois d'Lille et l'argot parisien, sur l'air J'ai pas l'habitude de fumer
- Pendant le carême, monologue grivois (1903)
- Les pessimistes (1915)
- Pour les soldats morts pour la patrie, tombés sur les remparts de Lille les 11 - 12 octobre 1914
- L'punache, musique de V. Absalon
- L'queminch'mint d' la fin, sur l'air Quand on n' a pas d'cheveux (1915)
- La queue des sans toubac, sur l'air Le petit panier
- Les queues à Lille, sur l'air Elle avait une jambe de bois - L'rassi, pasquille (1905) - Les rêves d'un balyeux, air à Saint Lazare, d'Aristide Bruant, parue dans La Vaclette du 27 mars 1892
- Roman d'amour, musique de V. Absalon
- Si j'avos su, j'aros resté garchon !, musique de V. Absalon
- Siscat et sin z'oiseau, musique de V. Absalon
- Souv'nir de l' messe de Pâques in l'églche Saint-Pierre Saint-Paul, à Lille l' 4 avril 1915, pindant l'occupation all'mande
- Souvenir des pigeons de l'grand'place de Lille (1917)
- Les statues de Lille en goguette, musique de E. Carbonnel, dans la revue Lille-Chansons (1911)
- Tac au tac, sur l'air Le Pendu (1905)
- Le triomphe de la paix, sur l'air Quand Madelon - Uch' que j' sus-t-ichi ? (après mon arrestation) écrite à la citadelle de Lille, château d'Anvers le 30 octobre 1915
- Un grand cambriolage à Lille, sonnet (1915)
- Un Lillos précoce, pasquille lilloise (sd)
- La vie au camp d'Holzminden, sur l'air L'habit d'min vieux grand-père (1917)
- La vie chère, sur l'air Quand on revient de permission
- L'viell' fille, air : La cocotte (1897)
- Vive l' brad'rie !, sur l'air Choisis Lison
Les textes datés de 1903 proviennent du recueil La muse patoise, édité par J. Hullain, imprimeur 3 rue des Brigittines à Lille, qui est également l'imprimeur du journal La Vaclette. Ce recueil est constitué de sept très petits formats (13,5 x 21 cm) simplement assemblés par un point de colle. On y trouve les premières éditions de L'carette à quiens sous le titre Lamintations d'ma tante à quiens et Dins les Dondaines et Les bords des élites qui se chantaient sur d'autres musiques.
collection personnelle
Auguste Labbe, à 30 ans
collection personnelle
Pendant l'année 1923, Auguste Labbe a publié une chronique d'actualité en chanson patoise sous le titre Muse Lilloise dans Le Réveil du Nord :
La BNF et la Bibliothèque de Lille possèdent : Les boulingers de Ronchin (1895), Les laitiers de Ronchin, Un drôle de ménage (1896), etc, et les recueils : L'infant d'Lille (1900), l'Armena drôlatique (1922) et les Boches à Lille cité plus haut.
Victor ABSALON, le compositeur
Victor Sylvain ABSALON
collection personnelle
Dans les années 1920, la musique de ses chansons est souvent composée par Victor ABSALON, violoncelliste, professeur de musique, né à Mons en 1886, fils de Florimond, ouvrier au chemin de fer et Rose SMELSER, ouvrière couturière. Suivant l'exemple de son oncle Mathieu ABSALON, ancien professeur de violoncelle à l'académie de Valenciennes, il étudie cet instrument à Bruxelles où il obtient un premier prix au Conservatoire. Il est domicilié à Tournai après 1911, puis on le retrouve à Lille vers 1924. En 1926 il est chef d'orchestre à l'ouverture de l'hôtel Carlton. A la fin des années '20 et au début des années '30, la radio de Lille PTT-Nord met fréquemment au programme des œuvres de ce compositeur et il est souvent sollicité pour jouer pendant les messes de mariage de la bourgeoisie lilloise et alentours. Compositeur habituel des chansons d'Auguste LABBE, en 1927 il compose la musique de la chanson D'siré ou t'as cassé l'cruche de la revue locale Ça… c'est Lille, écrite par Pierre MANAUT et André HORNEZ. En 1928 il est promu officier d'Académie, la presse nous apprend qu'il a été violoncelle solo à l'orchestre du Théâtre de la Monnaie et à l'orchestre Louis Ganne de Monte Carlo.
En 1928, il divorce de Marie VANDENBOSSCHE pour épouser une Coudekerquoise, Jeanne LEBECQUE à Lille en 1929, sa future épouse est alors domiciliée à Boulogne sur Mer, 37 rue Faidherbe. Il décède à Lille en 1962 et son épouse en 1984. Le couple est inhumé au cimetière de Coudekerque-Branche dans le caveau de la famille Lebecque.
Christian Declerck
Sources : revue Toudis, n° 6, août 1998, Bulletin des réfugiés du département du Nord, Journal de Roubaix, L'Egalité de Roubaix-Tourcoing, Le Grand Echo du Nord et collection personnelle.
la tombe de Victor Absalon et Jeanne Lebecque
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Annexes
une des premières chansons d'Auguste Labbe, datée de 1894
source : Gallica
D'autres chansons publiées pendant la Grande Guerre dans le Bulletin des réfugiés du département du Nord :
L'quinze août à Cambrai, sur l'air de Martin Martine
source : Gallica
L'timbre rabais
source : Gallica
Point méchante
source : Gallica
Une interprétation par Bertal de deux chansons d'Auguste Labbe et Victor Absalon : Les camanettes et L'carette à Quiens
mise à jour le 13/03/2023 : nouveaux liens vers les fichiers sur Calameo et publications de DEBACQ et FAYEUL
mise en ligne le 28/17/2015
Pour être consacré poète du peuple Il faut avoir fait ses preuves d'ignorance, et n'être sorti de cette ignorance que par des efforts personnels, sans autre guide que la vocation, écrit Alphonse Violet dans la préface des Poètes du peuple au XIXe, publié en 1841.
Pierre François Marie Dezoteux est un de ces précurseurs, avec Louis Fayeule à Boulogne sur Mer et Pierre-Marie Debacq à Calais, de ces poètes ouvriers, ou artisans, qui apparaîtront tout au long du XIXe siècle.
Collection personnelle
Il est né le 4 octobre 1742 à Desvres, fils de Pierre, aussi cordonnier, et Marie Déjardin. Il publie son recueil de poësies en 1811, à compte d'auteur et par souscriptions. La liste impressionnante des 340 souscripteurs à la fin du volume, donne une idée de sa diffusion et du tirage qui devait être autour de 400 exemplaires. La grande majorité de ces souscripteurs sont domiciliés autour de Desvres : 225 à Boulogne sur Mer, 70 à Desvres même, puis dans les bourgs et villages d'alentour : Guines, Marquise, Montreuil, Macquinghem, Hucqueliers, Hesdin, Baincthun et Samer. Hors du Pas-de-Calais : un exemplaire à Abbeville, trois à Paris, un à Louhans, Marseille, Clermont et Strasbourg.
Il se marie deux fois : en 1774 avec Jeanne Marie Vasseur, qui lui donne une fille et en 1781 avec Ursule Teillier. Il décède à Desvres le 26 mars 1826en la maison du sieur Augustin Delamotte, cordonnier, il a 83 ans.
De son recueil de poésies, j'ai extrait ces trois chansons patoises :
- Le sortilège, sur l'air Tout depuis que je su's varlet
- Dis-m' in peu, men cousin Cola, sur le même air
- Les amours et conclusions de mariage de Magritte et Jean François, sur l'air V'là d' s'aria, ma bonne mère
Bruno, lecteur fidèle du blog, a fait le rapprochement entre cette chanson et celle présente dans le collectage que l'association Traces a diffusé en 1986 et qui est disponible sur cette page. Il a également fait le lien avec la chanson J'ai tro belles paires d'maronnes, collectée par l'association Marie Grauette, que l'on peut trouver ici.
Merci à Agnès pour les liens qu'elle m'a communiqué.
Ces deux amateurs de musique, chansons et traditions de notre région ont fait une analyse très fine de cette chanson sur leur site.
Christian Declerck
********
J'ai numérisé l'intégralité de ce petit volume devenu assez rare
mise à jour du 12/03/2023 ajout d'un lien vers concert BULCO
mise à jour du 24/02/2023 ajout d'une vidéo Vaines pensées
mise à jour du 06/07/2018 ajout d'une vidéo de Nadia Bendjaballah mise à jour du 08/05/2018 ajout d'une vidéo de Youkali mise à jour du 21/01/2017 ajout de la conférence/concert
Charles Delabre, vers 1925
collection personnelle
Charles Désiré Delabre, né à La Madeleine le 25 juillet 1870, est issu d'une famille d'artistes. Ses grands parents paternels, Hyacinthe Delabre et Annette Joséphine Bénard, sont comédiens dans des troupes de provinces puis à Paris, notamment au théâtre du Châtelet puis au théâtre de l'Ambigu. Son grand oncle, Henri Bénard (1810-1879), professeur d'ensemble au Conservatoire de Lille, est le chef d'orchestre du Grand Théâtre de Lille et chef de la musique des pompiers de la ville. Son père César Hyacinthe, né à Toulon, est d'abord comédien quand il s'installe à Lille vers 1866, il devient chef de la musique du bataillon des
canonniers sédentaires de Lille. C'est auprès de son père que Charles reçoit ses premières leçons de musique et d'harmonie. Parallèlement à ses études musicales au Conservatoire de Lille, il débute comme chef d’orchestre dans les brasseries lilloises pour lesquelles il compose de nombreuses musiques de danses. En 1899, à Dunkerque, il
épouse Hortense fille de l’entrepreneur maritime Victor LANGEVIN. Il termine ses études musicale au Conservatoire de Lille par un premier prix de piano en 1901 puis il s’installe définitivement à Malo les Bains au 10 de la rue de Bapaume. Il participe à la
vie musicale dunkerquoise et surtout malouine en organisant des concerts et en dirigeant pendant près de dix ans l’Association Symphonique et Orphéonique de Malo avant 1914. Mais il démissionne de son poste suite à des querelles au sein de la société. Il se consacre alors
exclusivement à la composition et participe à de nombreux concours à Paris,
Nantes (1904), Lille (1909), Nice (1923) et Bruxelles (1909) où il remporte des
médailles d’argent ou de vermeil. Il laisse une œuvre considérable d'environ 90 compositions, des mélodies charmantes, des chœurs
avec accompagnement d’orchestre et des pages musicales de circonstance : Cantate à Jean-Baptiste Trystram, La Cantate
à la ville de Malo-les-Bains (1911), Ascendam Superius, marche malouine (1926),
Casino polka (1900), Malo plage, mazurka (1900), Le Vivat de la Jeune France, pour
ne citer que celles en relation avec sa ville adoptive. Il n'est pas musicien de profession. Pendant 38 ans, il est chef de service chez Jokelson où il dirige les grues flottantes. Il a eu deux enfants, Raymond, né en 1900, ingénieur naval aux Chantiers de France et Louise, née en 1901. Il décède le 28 juillet 1938 dans sa maison de la rue de Bapaume, il venait de fêter ses 68 ans. Tous ses manuscrits, plus de 400 documents qui ont miraculeusement échappés aux bombardements, sont conservés dans une collection privée. Christian Declerck
le 21 juin 2015, à la Bibliothèque de l'Université de la Côte d'Opale
BULCO, à Dunkerque ******* Conférence/concert Compositeurs et artistes dunkerquois au XIXe siècle à l'auditorium Bizet, Dunkerque-Petite Synthe le 24 novembre 2016
y sont interprétées les œuvres de Charles Delabre :
- Romance pour cor en fa et piano, par Eric Lorillard et Alice Nenert
- Ascendam superius, par Alice Nenert
- Casino polka, par Thomas Malet
- Douce chanson, mélodie, par Alice Nenert
- Sancta Cæcilia, par Frédéric Daudin-Clavaud et Alice Nenert
- Mères, ne pleurez plus, élégie, par Emmanuelle Piot, Alice Nenert, Véronique Rousselle et Frédéric Daudin-Clavaud
En résidence-mission "musique" dans le cadre du Contrat Local d'Education Artistique mis en place par la CUD, Nadia Bendjabellah a souhaité travailler sur les musiques de compositeurs locaux. Elle a notamment sélectionné plusieurs compositions de Charles Delabre.
Ave Maria, avec accompagnement de violon - piano ou orgue, manuscrit.
Ballet égyptien, suite d'orchestre, manuscrit (1910). interprétation par Nadia Bandjaballah
Cantate à Jean Baptiste Trystram, chœur à deux voix d'hommes, manuscrit (1910).
Cantate à la ville de Malo les Bains, composée en l’honneur de son 20e anniversaire, juin 1911 pour 1 ou 2 voix, Dunkerque M. Bar, op. 48, (1911), idem manuscrit.
Casino polka pour piano, op.19, Paris, Vve A. L. Piot (1900).
Chanson, op. 63. Chanson, op. 64.
Chanson, op. 65, manuscrit, (1924).
Chanson du bicycle, op. 74, manuscrit (1933).
Chanson de la nuit, chœur, par A. Coulon, manuscrit.
Clotaire, pour chœur et orchestre, manuscrit. Constellation, valse op. 33, manuscrit (1901).
Cortège des brahmanes, pour longues trompettes en ut, manuscrit (1911).
Danse égyptienne pour piano, op. 26, dédiée à monsieur le docteur GEERAERT maire de Malo les Bains, Paris, A. L. Piot (1900).
Déception, le Kaiser à son chancelier durant l’occupation allemande, satyre, op. 56, manuscrit (1915/1919).
Désillusion, romance op. 37, manuscrit (1901).
Douce chanson, mélodie pour piano, œuvre primée au concours des Rosati de Flandre en 1923, publié dans la Gazette Musicale de France de mai 1925, op. 12, + manuscrit.
En avant !!!, marche militaire pour harmonie op. 44, manuscrit, (1903).
En Bohème, fantaisie pour orchestre op. 6, manuscrit.
Enigme !, romance, manuscrit.
Exil de Manon, chanson op. 66, manuscrit.
Fleur de mai, rêverie pour violon op. 11, à monsieur Alfred DUMONT, maire de Dunkerque, Paris, A. L. Piot (ca 1901).
Foot balle, scène comique op. 36, répertoire de M. RAMAY, manuscrit (1901).
Fragment d'airs dunkerquois, manuscrit.
Il suffit d'être femme, chanson, op. 43, manuscrit.
L'incomparable, polka pour trombone op. 32, musique de DELCOURT, arrgt. Ch. Delabre, manuscrit (1901).
Invocation, pour piano ou orgue et violon, manuscrit.
J'ai gagné le gros lot, chanson comique op. 2, manuscrit..
Jeunesse, valse lente op. 57.
Lâcheté !…, chanson op. 31, paroles de Albert PENTEL, créé par Mlle GERY à l’Olympia, manuscrit (1901).
La maîtresse, chanson op. 34, paroles de Jean CROISETTE, manuscrit (1901).
Malo plage, mazurka op. 28, Lille, l’auteur + manuscrit (1900).
Ma mie, mélodie, op. 23, à mon frère Jules DELABRE, professeur de musique, Paris, A. L. Piot (1900) + manuscrit (1899).
Manger, boire et danser, charleston op. 70, manuscrit (1927).
Manon Lescaut de l’abbé Prévost, suite de mélodies, op. 21, Paris, A. L. Piot + manuscrit (1899).
Marche guerrière, pour orchestre, manuscrit (1904).
Marche des mutualistes, manuscrit (1904).
Marche joyeuse des Flandres, op. 75, manuscrit (1933).
Marche scandinave pour piano, à sa Majesté Royale Oscar II roi de Suède et de Norvège op. 25, Paris Vve A. L. Piot (1900) + manuscrit (1899).
Marche solennelle pour piano, à son Excellence Monseigneur Guy de Lusignan prince de Chypre, de Jérusalem et d’Arménie op. 1, Paris A. L. Piot + manuscrit (1900).
Mères !… ne pleurez plus, élégie, créée aux armées par M. ACCOLLET, op. 55, manuscrit (1918).
Musical review, ouverture pour orchestre, manuscrit (1903).
Offrande, op. 59, poésie de Paul Verlaine, manuscrit.
Olympia marche, à M. et Mme Charles ERNST, directeur de l’Olympia de Lille, op. 29, manuscrit (1900).
Pité pour l'infortune, chanson, parole de Jean Croisette, manuscrit (1903).
Première étape, pas redoublé, op. 9.
Prière d'enfant, mélodie pour violon et piano, op. 24, Paris, A. L. Piot (1899) + manuscrit.
La progéniture, chanson, manuscrit, (1903). Ré-fa-la, polka pour orchestre, manuscrit. Romance sans paroles, pour cor en fa, à monsieur E. Léonard, 1er prix du conservatoire de Bruxelles, op. 2, manuscrit, (1903).
Romance sans paroles, pour violon et piano.
La route à suivre, op. 72, paroles de Ed. MARTIN, manuscrit, (1929).
Sancta Cæcilia, méditation pour violon et piano, à Monsieur Lucien DEBAECKER, op. 3, Paris Vve A. L. Piot (1900).
La santé, chanson, manuscrit (1903).
Scènes égyptiennes, pour harmonies, op. 47.
Sensitives, duo pour violon et violoncelle, à monsieur Charles ERNST, directeur de l’Olympia de Lille, manuscrit.
Simple aveu, madrigal, op. 7, à monsieur Victor LANGEVIN, Paris, A. L. Piot (1900).
Soir d'été, bleuette pour piano, manuscrit.
Souvenir d'Alsace, élégie pour ténor ou soprano, à monsieur BERTRAND officier de la Légion d’Honneur, directeur de l’Académie Nationale de Musique op. 22, Paris A. L. Piot (1900) + manuscrit.
Souvenir de Bohème, pour orchestre symphonique, manuscrit.
Sur le lac, rêverie pour piano, manuscrit.
Vaines pensées, mélodie pour soprano, manuscrit.
Vers l’Est, ébauche manuscrite
Vers l'exil, romance, extrait de Manon Lescaut, manuscrit, (1902).
La vie de famille, chanson, op. 41, manuscrit (1903).
Violetta, valse lente, dédiée à Mlle Yvonne BUTAYE, édit. Association des Compositeurs du Nord et du Pas de Calais, 20 rue du Chaufour, Lille + manuscrit (1909).
Le vivat de la Jeune France, dédié à monsieur Ernest MARQUIS, président de l’association Chorale La Jeune France, op. 73, manuscrit (ca 1930).
Vive la paix, chansonnette op. 68, manuscrit, (1926). Vive le bon roi carnaval, chanson carnavalesque, manuscrit (1923).
mise à jour le 6/3/2023 : ajout d'un lien vers Phonobase
magasin Radio-Nord, rue Neuve devenue rue du Président Wilson
collection particulière
En 1933, Pierre Lobert (1906-2002), radio électricien installé rue Neuve à Dunkerque, utilisait les interruptions d'antenne de Radio PTT Nord, entre 11h et midi, pour diffuser des disques. Cela a duré deux ans, avant que les PTT viennent interrompre la diffusion.
les baraquements sur la place du Palais de Justice, CP-photo Joseph Top
collection personnelle
Après la guerre, son magasin provisoire est installé place du Palais de Justice, dans la "cité commerciale". C'est là qu'il enregistre en 1946, le carnaval dunkerquois et fait graver les disques 78 tours bien connus des collectionneurs, et des carnavaleux.
Vous retrouverez toutes ces infos, et d'autres dans l'émission d'Antoine Quaghebeur, diffusée sur Radio Uylenspiegel le 27 juin et disponible ICI
Sommaire de l'entretien avec Pierre Lobert
- Dès 1936, à la demande de René Louis Peulvey, industriel dunkerquois nommé directeur général, Pierre Lobert devient le délégué régional de Radio Luxembourg créée deux ans plus tôt. Il diffuse des émissions en direct, via une ligne téléphonique, depuis un café de la place Jean Bart. A partir de 1949, les émissions sont enregistrées sur disques 78 tours.
- 1948-49, les premiers essais de réception de la télévision.
- 1949, le discours par le maire de Bergues, Henri Billiart, pour la remise de la croix de guerre à la ville.
- discussion avec le général Gilson à propos de l'avenir de la télévision en France.
- une radio-pirate dunkerquoise.
- 1954, reportage sur le lancement du pétrolier Porthos, interview de M. Lefol, directeur des Chantiers de France.
- 1962, des airs du carillon de Dunkerque, enregistrés à Calais, diffusés depuis le beffroi de Dunkerque.
- Adalbert Carrière (1921-2012), carillonneur de Bergues et Dunkerque, joue sur le carillon de Dunkerque en 1992.
- 1946, premier enregistrement du carnaval dunkerquois.
- les meetings de Paul Raynaud, député de Dunkerque, et les perturbateurs communistes.
- les résultats du tour de France affichés et diffusés sur la place Jean Bart.