lundi 31 janvier 2022

La chanson de Gilles Dindin

ou Voyage de Gilles Dindin de Saint-Omer à Dunkerque 

Une chanson populaire "sauvée" par un historien de Saint-Omer, M. Louis Deschamps de Pas (1816-1890). 



"Cette chanson a fait les délices de nos pères, et nous nous rappelons avec plaisir l'avoir entendue dans notre enfance. […]"

"La première question qui se présente, est celle-ci : A quelle date remonte notre chanson ? La solution n'est pas aisée. Notre chanson ne contient, à proprement parler, rien de caractéristique à cet égard. Tout ce que l'on peut dire, c'est qu'elle est antérieure à 1762. en effet dans une des strophes, il est fait mention des Jésuites anglais qui avaient une maison d'éducation sur la montagne de Watten. Or l'on sait que c'est à cette date que les membres de la célèbre corporation furent chassés de France, et que cette mesure atteignit également les Jésuites anglais. Quant à l'auteur, il nous est resté inconnu. Peut-être était-il simplement un de ces nombreux faiseurs de complaintes que des marchands de chansons colportaient alors dans les campagnes […]"

Un autre auteur nous donne une origine plus précise : Une ancienne chanson populaire qui nous donne une description assez fidèle des mœurs, du caractère, du commerce et du costume de l’époque. La chanson de Gilles Dindin fut composée en 1779, par le sieur Pierre, maître des hautes-œuvres de la ville de St-Omer, et imprimée dans la même année aux frais d’un cabaretier du Haut-Pont. Cette chanson parut plus tard avec de nombreuses variantes et augmentée de quelques couplets.

in Histoire civile, politique, militaire, religieuse, morale et physique de la ville de Saint-Omer ou Annales historiques, statistiques et biographiques de cette ville depuis son origine jusqu'à nos jours, Saint-Omer, 1843


Vous pouvez consulter la plaquette de M Deschamps de Pas sur le site de la médiathèque Lévy à Lille ICI

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Gilles Dindin est devenu le géant de la commune de Watten. La Voix du Nord nous le décrit ainsi : Pour Gilles Dindin, tout commence en 1709 [sic] lorsqu’un épicier du Haut-Pont à Saint-Omer composa une complainte nommée Voyage de Gilles Dindin aux Grandes Indes à Dunkerque. En 45 couplets, la chanson, usant de moult détails et interprétations, raconte le périple de ce personnage allant de Saint-Omer jusqu’au cabaret dunkerquois Aux Grandes Indes, en passant par Saint-Momelin et Watten. Il faut attendre la fin du XIXe  siècle pour qu’un personnage dénommé Gilles Dindin apparaisse dans un cortège carnavalesque et ce n’est que durant les années 1980 qu’il prend sa taille de géant à l’occasion de la cavalcade du lundi de Pentecôte.



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L'estaminet "à la barque de Saint Omer" à l'angle de la rue des Passerelles et du quai de St-Omer à Dunkerque, avant sa destruction dans les années 1970.

source CMUA


le coche d'eau de Saint Omer, 1754
source : CMUA




Blanche-Petit à Valenciennes

publié le 16/1/2021
mise à jour le 31/1/2022 : ajout d'un piano Blanche & Goffart



musée de Champlitte (70)
source

Ce fabricant de pianos mécaniques a fait florès, à Valenciennes, au début du XXe siècle. Jean-Baptiste Blanche est né en Belgique, à Saint Gilles, le 25 février 1879. Il est le fils de Jules, carrossier, et Marie Bellens. En 1901, à Raismes, il épouse Pauline Petit, née à Hasnon le 27 janvier 1881, elle est la fille de Paul, marchand de pianos et Sophie Crudenaire. D'après des mentions sur les publicités, on sait que le couple a fondé leur société en 1899, avenue du Quesnoy n°1 et 4. Ils participent à de nombreux concours et y remportent des médailles : le bronze à Bruxelles (1910), l'argent au Mans (1911) et à Casablanca (1915), l'or à Dunkerque (1912), un diplôme d'honneur à Metz (1920) et Marseille (1922), les grands prix de Lille (1920), Obernai (1922) et Limoges (1922). En 1923, hors concours, il est membre du jury à Bayonne, puis président du jury au Mans en 1928. Mais en juillet 1929 une annonce signale la mise en vente, par J.-B Blanche, de deux immeubles à Valenciennes, l'un industriel et commercial et l'autre "maison de rentier", sans indication de leur emplacement, mais il s'agit certainement des deux maisons situées au 1 et 4 avenue de Verdun. Pauline meurt à Valenciennes en 1924, je n'ai pas encore retrouvé le décès de Jean-Baptiste. En 1926 il est fait mention d'un associé nommé R. Goffart, présenté comme successeur de J.-B. Blanche-Petit. Ce pourrait être René Goffart né à Valenciennes en 1895 qui est ébéniste lors de son mariage en 1919 avec Raymonde Vandevoir. Il est domicilié à Valenciennes rue Bauduin, puis 74 rue du Rempart (1922) et enfin 52 rue des Sports (1925) jusqu'à son départ pour la région parisienne en 1936. Il est employé des chemins de fer comme menuisier depuis 1919. Après le décès de son épouse, il se remarie avec Jeanne WYSOCKI à Paris en 1946, il meurt à Paris le 3 mai 1960, domicilié 71 bis rue Championnet, il est alors manutentionnaire.

vente à Chartres en 2015

Ses instruments sont décrits dans plusieurs réclames parues en 1914 et les marques sont déposées la même année au greffe du tribunal de commerce de Paris : le Paulinette "Orchest", 48 marteaux avec tambour, grosse caisse et cymbale ; pour les cafés où l'on ne danse pas le Solo Mio Mandolino qui donne l'illusion d'un orchestre de mandolines ; et les Pianos Orchestre à 88 et 66 marteaux, sans percussions. En 1919, il dépose les marques La Victoire et le Sam Su Fy orchestre. Je n'ai pas d'infos sur son parcours après l'arrêt de ses d'activités industrielles. 

Christian Declerck, 15 janvier 2021


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On peut entendre un de ses pianos dans la collection de Gérard Décoret sur ce site 


le bâtiment du 4 avenue de Verdun (ex avenue du Quesnoy)


Quelques réclames parues dans le Grand Echo du Nord

10 juin et 22 mai 1914


22 mai 1920

Annuaire Didot-Bottin 1926



celle que je préfère

30 juin 1920

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Merci à François de m'avoir signalé la vente à Avignon de ce piano "La Victoire" J.-B. Blanche et R. Goffart, qui porte le n°3424.




mardi 25 janvier 2022

Qui a connu Manootje ?

article publié le 21/3/2018
mise à jour le 12/5/2019, une seconde Manotje
mise à jour le 25/1/2022, ajout des paroles orginales

C'est à une chanson du carnaval de Dunkerque que Stéphanie Dimanche, surnommée Manootje (1) (ou Manotche, ou Manot'je) doit sa notoriété posthume.

Stéphanie Dimanche, dite Manootje
source : Jean Denise, Les enfants de Jean-Bart
Dunkerque, 1975


As-tu connu Manootje ?

Marie Jeanne Stéphanie DIMANCHE naît à Dunkerque le 13 octobre 1811 ; son père, François dit Pierre, tour à tour perruquier, journalier et bûcheron, est né dans l'Allier à Saint-Pourçain-Malchère (commune actuelle de Lusigny) en 1764, sa mère, Marie Jeanne DAVERGNE, journalière et balayeuse, est née à Saint-Valery-sur-Somme en 1785. Mariés à Dunkerque en 1806, le couple a sept enfants ; en 1826, la famille réside au n°5 de la ruelle Saint Jacques. L'aîné, Napoléon, naît à Saint-Omer en 1806 ; Victoire à Dunkerque en 1809 ; Stéphanie est la troisième de la fratrie ; Jean Baptiste, né en 1814, meurt l'année suivante ; Philippe Antoine naît en 1817, il est ménétrier employé à un spectacle mécanique en 1834 et musicien ambulant ; Jean Louis François, né en 1820, est joueur d'orgue ambulant, il meurt à Lillers en 1880, il a une descendance de forains sur au moins trois générations ; le dernier enfant, Jean Louis né en 1825, meurt à Dunkerque en 1910.

plan Derudder 1827
source : Gallica


Stéphanie est morte à l'hospice de Dunkerque en 1880, on ne connait de sa vie que ce que dit la chanson et les quelques traces conservées dans les archives municipales de son activité de mendiante(1). La première mention de la chanson As-tu connu Manootje ? est relevée dans le numéro du 18 mars 1888 de la revue Dunkerque Comique : "Manootje !, Voilà Manootje ! Qui ne se rappelle cet échantillon féminin du type de la rue. Dunkerque se souvient de la pauvre femme à la jambe de bois dont on s'égayait tant. Ses drôleries, ses chansons, ses gestes, tout est resté dans la mémoire de la génération actuelle et le refrain du Carnaval a donné un nouveau regain de souvenir à Manootje. Que de fois on a fait des farces à la malheureuse, hélas ! le cœur humain a de ces erreurs, on ne croit pas être cruel en riant des misères des autres et cependant la pauvre fille ne méritait pas toutes ces tracasseries. Si la nature ne l'avait pas douée des ornements physiques désirables ; était-ce de sa faute ? Elle était bien drôle quand pour un sou, elle vous entonnait une de ses chansons sur un air impossible à transcrire, mais était-ce donc une raison pour lui offrir de ces soupes à l'amidon et de ces pannekoukes dans lesquelles on avait introduit traitreusement un beau morceau de mousseline. Il faut croire que Manootje avait un estomac d'autruche, car elle digérait tout cela avec un plaisir sensible. Dunkerque-Comique a voulu consacrer une de ses pages à ce type disparu, voilà Manootje passée à la postérité. Combien parmi les grands hommes de nos petites gens d'affaires pourront en dire autant au mois de mai prochain.. JAC"

source : Gallica


Cette feuille satirique, parue entre le 5 février et le 10 juin 1888, nous donne également les paroles originales de la chanson : "As-tu connu Manootje / C'était un beau p'tit Cootje / Elle a cassé sa jambe de bois / Sous l'péristyle de Saint Eloi", et deux autres chansons dont les mélodies ne sont par restées.

source : Gallica


Pour le journal Le Nord Maritime du 17 février 1890, cette chanson est déjà considérée comme une rengaine ancienne par le journaliste qui se plaint du manque de nouveautés. En 1922, Jan des Dunes, journaliste du même journal, la cite dans une chronique consacrée au chansonnier Hippolyte Bertrand, à qui il en attribue la paternité. Après la guerre 14-18, elle est intégrée dans le pot-pourri chanté dans la bande des pêcheurs, son rythme de valse donnant un peu de répit aux carnavaleux. Régulièrement publiée dans les programmes des fêtes de carnaval au cours du XXe siècle, elle est toujours chantée actuellement.



programmes des carnavals 1947, 1953, 1960
collection personnelle


Voilà ce qu'on sait des paroles de la chanson, mais la musique, d'où vient-elle ?


Une chanson suédoise ?

Un jour, j'ai la surprise d'entendre la même musique en écoutant l'album Nä som gräset det vajar de la chanteuse suédoise Lena Willemark. La chanson porte le titre Allt vad du vill. J'ai pu entrer en contact avec son attachée de presse qui m'a orienté vers les Archives Suédoises où Lena l'avait découverte dans les années 1980 dans un collectage que l'ethno-musicologue Martä Ramstèn avait fait pour les Archives, en mars 1968. Elle avait enregistré Joel Nilsson, né à Bålsta près de Stockholm en 1887. Depuis peu l'enregistrement complet est accessible sur le site Visarkivet. J'ai pu avoir un contact indirect avec Martä Ramstèn par l'intermédiaire des sites Visarkivet et de l'Académie Suédoise des Traditions Populaires, dont elle est membre. Elle a répondu qu'elle n'avait pas conservé d'information complémentaire, ni sur ce chanteur, ni sur la chanson et son contexte.
J'ai fait un montage comparatif de la version originale du collectage et de la version du carnaval de Dunkerque(2). La parenté musicale est évidente, mais comment l'expliquer ?




A la fin du collectage, il y a un fragment de dialogue sur la pratique musicale locale du début du XXe siècle. Je remercie Guy Pétillon de m'avoir traduit cet entretien :

- Y avait-il des airs ou des chansons en particulier que l'on jouait lors des mariages et occasions de ce genre ?
- Lorsque mon père a fêté ses 60 ans, nous autres les jeunes avons pu organiser une soirée de danse à la maison. Il y avait à cette occasion un violoniste d'Uppsala qui s'appellait Yngve Bergvall, un pompier dont le nom était... Axel je-ne-sais-plus-comment, qui jouait de la clarinette. Il y a bien eu d'autres soirées dansantes à cette époque, avec un orchestre qui s'appellait Gunno Möllers (??) Kapell (NdT :  pas facile à comprendre, ce nom. Il rajoute 2-3 détails que je ne comprends pas).  
- C'était dans les années 20s à peu près, c'est ça ?
- Non, ça devait être en 1907
- Ah oui, si tôt ?
- Oui, c'était bien en 1907. Mon père a eu 60 ans, et j'en avais 20. 
- Il n'y avait pas d'autres "spelmän" (NdT : musiciens populaires) à Bålsta ? 
- Non, pas vraiment. Il y avait bien Hjalmars Anders, qui est venu travailler pour mon père à cette époque. Il jouait de l'harmonica. C'est comme ça que moi aussi j'ai commencé. Et puis… ensuite, pendant le service militaire, il y avait un garçon de Sala qui s'appelait Svensson, qui jouait de l'accordéon 2 rangs. Un instrument italien de ce genre coûtait 30 Riksdaler. C'était en 1909. 

La piste s'arrête donc là, peut-être qu'un jour quelqu'un trouvera le lien entre Dunkerque et Stockholm. Mais une chose est certaine Joel Nilsson est né en même temps que la chanson dunkerquoise. Pure coïncidence.

Christian Declerck


(1) C'est Michel Tomasek qui a fait le lien entre Manootje et Stéphanie Dimanche, voir la notice parue dans le Dictionnaire biographique dunkerquois.
(2) Les versions du carnaval de Dunkerque : chantée par Robert TRUQUET en 1947 et chantée par Edmond REYNOT dans les années 1960.

Sources : état civil, recensements, souches de passeports pour l'intérieur, journal Le Nord Maritime, les publications de Jean Denise et divers sites mentionnés dans le texte.







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Une seconde Manotje

Deux articles parus dans le Nord Maritime mentionnent une mendiante qui porte également ce surnom :

21 novembre 1889 : Toujours Manotje. — Notre célèbre boiteuse était arrêtée hier soir, vers 4 heures et demie, sur le trottoir en face du Petit Bazar [angle place Jean Bart et rue de la Marine]. Elle causait avec un sien ami quand trois petites filles d'environ 5 à 6 ans s'approchèrent de l'étalage. il faut croire que l'une des enfants aura frôlé en passant le manteau de l'irascible petite vieille car se tournant de côté le mieux qu'elle put, celle-ci se mit à distribuer des coups de poings à ces enfants inoffensives. L'agent de police n°30, également témoin de la scène, s'est approché de la méchante trainarde et lui a fait quelques observations bien senties. C'est quelque chose, mais est-ce suffisant et n'y aurait-il pas moyen de forcer cette invalide à entrer à l'hospice, où elle serait beaucoup mieux que sur le pavé de notre ville.

le petit bazar Bécarmin


7 décembre 1889 : Morte de froid. — Il s'agit de cette malheureuse que les gamins qui la poursuivaient, avaient appelé Manotje, et dont nous avons eu si souvent à nous occuper, par suite des scandales qu'elle causait sur la voie publique. La pauvre vieille est morte de froid hier à 7 heures et demi, rue du Sud, ce qui prouve que nous avions raison de demander son internement à l'hospice. Une cabaretière qui sortait de son établissement aperçut une masse informe sur le trottoir, en face du Mess des officiers, toute effrayée elle appela un passant et reconnurent alors Manotje. La pauvre petite vieille était tombée la face contre terre, et son visage était déjà empreint d'une pâleur cadavérique. Manotje, de son vrai nom, Emélie Bernard [sic] fut transportée à la pharmacie Tillier. Là ce praticien se mit en devoir de porter secours à la malade, mais celle-ci était à peine assise sur une chaise qu'elle poussa un râle, et sa tête tomba inerte sur son épaule. Elle était morte. M. le docteur Villette, qui avait été mandé en toute hâte, arriva en ce moment. Il essaya de ranimer Manotje, mais ce fut en vain, elle était morte d'une congestion cérébrale causée par le froid. Emelie Bernard avait bien prévu sa triste fin, puisque ces jours derniers, elle disait : "Je mourrai dans la rue et je préfère ça que d'aller à l'hospice". M. Dequersonnière, commissaire de police du canton Ouest, a fait transporter le cadavre de la défunte à son domicile rue St Gilles [en fait 14 ruellette Saint Jacques, la même rue que la première Manootje, voir ci dessus)] Emelie Denis [sic] était âgée de 67 ans.

Il s'agit en fait de Marie Emilie Isabelle BERNARD, née à Téteghem le 24 juillet 1824, fille d'Henri Louis, manouvrier et Marie Jeanne BAVELAERE. Sur l'acte d'état civil, son décès a été déclaré comme ayant eu lieu à son domicile et sous le nom de Marie Emilie Isabelle BERNAERT.


vendredi 14 janvier 2022

Saint Martin et ses chansons

mis en ligne le 8/11/2020
mise à jour le 14 janvier 2022 : ajout des paroles flamandes


Cette année Saint Martin va devoir aller rechercher son âne tout seul. 



Saint Martin dans tous ses états, par Muriel Allaert-Degunst et Jean-Pierre Mougel

édition FVDB, Dunkerque, 2004

Le livre est consultable en bibliothèque, il offrait également un CD avec des chants connus et méconnus

01 - La légende de Saint-Martin ; trad, source : Les Enfants de Jean Bart, Jean Denise

02 - Saint-Martin boit du vin ; trad, source : collectage de Pierre Collache

03 - Sinte-Maerten boule ; trad, source : collectage de Maryse Rouzet in Platch'iou n°2 

04 - Sinte-Maertens avend ; trad, source : collectage de Maryse Rouzet in Platch'iou n°2

05 - Sinte-Maertens lied ; trad, source : Chants Populaire des Flamands de France, Ed. de Coussemaker

06 - La marche de Saint-Martin ; paroles André Devynck, musique, chant et piano Maryse Collache-Rouzet

Les chants 1, 3, 4, 5 sont extraits du CD Ecoute la Flandre, édité par Het Reuzekoor, 1998. Les chants 2 et 6  sont des enregistrements inédits

téléchargez ICI

l'auteur possède encore quelques exemplaires du livre, me contacter


extraits



l'origine de la Fête de Saint Martin à Dunkerque ICI

jeudi 13 janvier 2022

Les défricheurs du folk par Péroline Barbet

publié le 9/9/2021
mise à jour le 11/11/2021 : ajout de Grand Mère Funibus
mise à jour le 13/1/2022 : ajout de Malicorne

Contretemps - les podcasts de la FAMDT



Ils sont passés, souvent, dans notre région ou bien nous les avons croisés en stages et écoutés en concerts et leurs souvenirs sont les nôtres.

Cinq émissions en ligne :

- Catherine Perrier, la fondatrice du Bourdon

- Emmanuelle Parennin

- Yvon Guilcher, du groupe Mélusine

- Grand Mère Funibus Folk

- Malicorne

c'est ICI


Merci à Péroline Barbet pour ces témoignages précieux

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à propos de GMFF, un "nouveau" disque est sorti l'an dernier





« Grand Mère Funibus Folk » SORT UN NOUVEAU DISQUE ! Enfin une bonne nouvelle, à partager sans modération, et que me communique notre cher ami Jacques Benhaïm dit Ben.
Non, le groupe phare des débuts du « folk à la française » n’est pas retourné en studio... Ben a sélectionné le meilleur des inédits d’époque du groupe (en concert, principalement) pour en tirer une très intéressante compilation sur ce CD autoproduit.
Et décidément, Ben nous gâte juste avant les fêtes, puisqu’il a également édité un disque attendu depuis près... de 5 décennies : celui de son groupe « Grelot Bayou Folk », qui sort donc son premier opus, près d’un demi-siècle après que celui-ci ait été enregistré.
Ben, qui n’est pas très présent sur la Toile, se fera un plaisir de vous expédier ces petits trésors, si vous lui envoyez un chèque par courrier.
Prix d’un disque : 18€ (15€ + 3€ de frais de port).
Les deux disques : 33€ (dont 3€ de frais de port).
À envoyer à Benhaïm / Métairie Basse / 46330 Sauliac-sur-Célé





jeudi 6 janvier 2022

Charles et Pierre Le Pot, luthiers lillois


enseigne d'un luthier, Lille, XVIIIe siècle
Musée de l'Hospice Comtesse


Charles (Carolus) LE POT nous est connu par le violoncelle conservé au Musée Instrumental de Bruxelles, et mentionné par René Vannes comme provenant de l'ancienne collection de César Snoeck, ainsi qu'une pochette de violon de la même année qui est au musée de Berlin. 


acte de sépulture
Marie Adrienne LEPOT

Charles François LE POT, ou LEPOT, ou même LEPOTTE comme le mentionne l'acte de naissance de son fils, se marie à Lille, paroisse Saint Maurice le 6 mai 1710, avec Marie Anne HENRY. Sans le décès de sa fille Marie Adrienne en 1737, je n'aurai pas pu l'identifier avec certitude comme étant le luthier, mais heureusement il est précisé dans l'acte de sépulture qu'il est "facteur d'instruments", les mentions de professions sont rares dans les registres du début XVIIIe siècle. Charles meurt à Lille dans sa paroisse, rue Saint Etienne, le 3 février 1737. Il n'y a pas de mention de son âge qu'on peut estimer autour de 50 ans.

baptême de Pierre François LEPOTTE

Son fils, Pierre, n'a laissé que peu de traces, je ne connaissais pas d'instruments répertoriés, seulement une mention dans les comptes de l'église Saint Eloi de Dunkerque : « à Pierre François Lepot faiseur de violon demeurant à Lille, la somme de 81 livres pour vente et livraison d’une nouvelle basse de violon pour la musique de la ditte église au mois de décembre 1733 » sans qu'il soit précisé que la basse est de sa fabrication ou de celle de son père. Mais désormais on connait un violon de sa fabrication (voir au bas de la page). Il n'est pas daté, mais sa période d'activité ayant été très courte, nous sommes en mesure de donner une fourchette d'environ une dizaine d'années : entre 1733 et 1742. Pierre François (Petrus Franciscus) est né le 2 février 1713, paroisse Saint Etienne. Il épouse Rufine Alexandrine DEFRETIN le 25 septembre 1736, il avait donc vingt ans quand il a vendu la basse à l'église dunkerquoise. Le couple a eut au moins trois enfants : Marie Anne Joseph, née et décédée en 1737, Séraphine Marie Anne Joseph née en 1738, n'ayant pas retrouvé sa sépulture, je présume qu'elle a vécu quelques années, et Valentin François Joseph, qui non plus ne vivra pas longtemps, né en 1740, il meurt en 1742. Sur les actes de baptême, le père est dit "faiseur de violons". Pierre meurt à 29 ans, le 8 janvier 1743. Son épouse meurt 41 ans plus tard à l'hôpital général de Lille à l'âge respectable, pour l'époque, de 73 ans.

mariage LEPOT / DEFRETIN

sépulture de Pierre François LEPOT

Lors du mariage de Pierre et Rufine, un des témoins est François DELEPLANQUE ; sa profession n'est pas mentionnée, mais il est plus que probable que ce soit le musicien, père de Gérard, luthier lillois bien connu et né dans la même paroisse Saint Etienne en 1723.

Christian Declerck
5 janvier 2022

sources état civil

église Saint Etienne à Lille
paroisse des familles Le Pot
et Deleplanque
Médiathèque Jean Levy Lille



les instruments


Charles François LE POT


violoncelle 1726
MIM Bruxelles



dans le Quatuor Mozaïque, Anita Mitterer
joue d'un violon Carolus Le Pot 1725


la revue L'artiste Musicien, 1977


Pierre François LE POT (photos Catherine Janssens)







Ce violon est à vendre, chez Catherine JANSSENS, luthière à Bruxelles, que je remercie de m'avoir autorisé à publier ces photos.


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