samedi 22 juillet 2023

orchestrion Simoens-Lorez à Roubaix

mis en ligne le 8/1/2021
mise à jour le 11/1/2021 : ajout de 2 photos
mise à jour le 22 juillet 2023 : un orchestrion rescapé


L'usine Simoëns-Lorez, à Roubaix

Après 1918, ils étaient partout, chaque café, chaque estaminet en possédait. Ils faisaient le bonheur du patron et des clients, et le malheur du voisinage qui se plaignait du tapage nocturne. On les appelait piano automatique ou orchestrion. Les moins luxueux ont été détruits dès l'arrivée du gramophone et surtout de la radio. Celui-ci était vendu par Marceau Simoëns et Victor Lorez, associés à Roubaix dans les années 1919/1922. Le Musée d'Histoire et de la Vie Quotidienne de Saint-Martin en Campagne (76) en conserve un rare exemplaire en état de fonctionnement.


orchestrion Simoens-Lorez
l'air serait La chanson des échos qui à l'origine est une mazurka…


Un grand merci à Bastien Pochard, du Musée de Saint Martin en Campagne pour ces photos de l'orchestrion.

© T. Dion, Musée d'Histoire de la vie quotidienne


© T. Dion, Musée d'Histoire de la vie quotidienne


Le programme :
- Le train roulait, schottisch
- Minette en fête, polka
- Gosse d'amour, mazurka
- Mignon, valse
- La lune blanche, fox-trot
- Eléonore, polka
- Est-ce bien toi, valse
- Les baisers, fox-trot

Victor Lorez est né à Dunkerque, dans la rue des Passerelles, le 30 juillet 1882, fils de Gervais et Philomène China, originaires de Roubaix. Victor a été conducteur de chevaux, mais vers 1920 il s'associe avec un voisin, Louis Marceau Simoëns, ancien apprêteur en tissus, né à Roubaix le 14 octobre 1882, fils de Théophile et Marie Meurisse, originaires de Tournai (B). Marceau a probablement repris la fabrique de pianos mécaniques de son beau-frère Liévin Bailleul (voir ci-dessous). Les associés installent leur usine 70 rue Chanzy à Roubaix. Victor meurt en 1951 et Marceau en 1960, tous les deux à Roubaix.


pianos automatiques Le Merveilleux
source : Retronews


l'harmoniphone
Le Nord Maritime, 1921, source : Retronews


Un autre orchestrion a échappé à la destruction, merci à Mme Maryse A. pour les photos



le programme : 
- Marie-Anne, valse (Vandersoupel)
- Viyasix, polka (idem)
- Les Frissons, fox-trot (Demartini)
- Cunégonde, valse (idem)
- Bague d'Or, polka (idem)
- Fox de danari, fox-trot (Berruty)
- Tédy, mazurka, (Demartini)
- Parisis, valse (Vandersoupel)
- Polka rieuse, (Demartini)
- L'Océano, fox trot (Vandersoupel)

Avec des compositions d'Emile Vandersoupel, le jeune compositeur roubaisien qui participa au film "Sous les toits de Paris"


La fabrique Liévin Bailleul, à Roubaix, puis Lille

source : Médiathèque de Roubaix
La sœur de Marceau Simoëns, Laure Constance née à Roubaix en 1870, épouse Liévin Augustin Balliu, dit Bailleul, à Roubaix en 1891. Né à Roubaix en 1869, il est le fils de Pierre et Pélagie Janssens, nés en Belgique. En 1893 il est cabaretier, à l'Internationale, boulevard de Belfort à Roubaix. Au nom du Parti Ouvrier, il porte les revendications prolétariennes des ouvriers roubaisiens au député Emile Moreau. En 1892, militant collectiviste, il a été élu conseiller municipal et, pendant quelques années il est adjoint au maire de Roubaix, Henri Carette. En 1903 il crée une entreprise de fabrication de pianos automatiques à Roubaix, 46 rue des Fabricants. En 1909 il démissionne du conseil municipal pour se consacrer à son entreprise, qu'il déménage à Lille 239 rue du Faubourg de Roubaix. En 1921 il est domicilié 23 place Rihour à Lille. Il meurt à Roubaix le 1er août 1947.

Christian Declerck, 8 janvier 2021




Le Grand Echo du Nord
source : Gallica


Le Pompon, roi des pianos automatiques
Le Grand Echo du Nord 1921
source : Gallica


vendredi 14 juillet 2023

Le folk, instrument de la contre culture

Tout ce que l'on trouve sur ce blog tient son origine d'un mouvement national dont les débuts sont très bien racontés dans cette émission diffusée sur France Culture le 17 juin 2019.


photo : Dominique Lemaire


Le début des années 70 voit naître l’émergence d’un folk « à la française ». Avec leur message de retour à une expression populaire, simple, authentique, loin des artifices des médias de masse, des groupes de passionnés rebattent les cartes et propulsent les musiques de tradition orale dans le futur.
Avec eux, violons, vielles à roue, cornemuses reprennent du service, se remettent à sonner, s’électrifient, s’harmonisent et progressivement se frottent à la scène. Malgré les contradictions, les fondements d’une nouvelle utopie musicale sont posés.

Un documentaire de Péroline Barbet

ICI


samedi 1 juillet 2023

Jules Fouque, chansonnier lillois

A part les 13 feuillets conservés à la BNF et visibles sur Gallica, Je n'ai trouvé aucune information sur ce chansonnier. Dans son livre Les chansons en patois de Lille sous le second Empire (1966), Pierre Pierrard considère qu'il s'agit d'un autre Jules Désiré, né en 1822 à Lille, mais on sait que celui-ci devient négociant (fabricant de lacet) et se marie à Tournai en 1846, il réside à Tournai en 1852, 1856 et 1864 lieu de naissance de ses filles Léontine, Eugénie et Juliette ;  Léontine y meurt en 1873 et c'est aussi à Tournai que meurt son épouse en 1894. 

Un seul Jules Fouque vivait à Lille pendant la période de publication des chansons, 1864-1874. Jules Désiré Fouque, notre probable chansonnier, est né à Lille, rue Saint Sauveur, le 9 janvier 1838, fils d'Etienne (1797-1839) teinturier et Esther Renaudin (1802-1853). Il reste célibataire et meurt à Lille le 13 avril 1897, à son domicile 36 rue du Vieux Faubourg, il est alors filtier, profession qu'il déclare aussi au décès de son frère Louis en 1883. Il a deux frères qui auront chacun deux épouses. Avec une descendance avérée pour Alphonse. Peut-être qu'une confirmation pourra nous parvenir un jour ?

Christian Declerck
1er juillet 2023


source Gallica

- La femme canon, air Accourez filles et garchons, (acrobate qui se produit au cirque Cottrelly en 1874)
- Les fourniaux économiques, air Allons à la commune (1868)
- Le jardin de Saint Sauveur, air Des fusils et canons (1865)
- Chanson Nouvelle "L'année passée à l'fiète de Sainte Catherine", air L'épicier (sd)
- Chanson Nouvelle "Euj' vais vous dire mes commerces", air ? Me v'là réu, je n'sais quoi faire (1865)
- Chanson Nouvelle "Quand euj' m'ai mis en ménache" (1865)
- Chanson nouvelle en patois de Lille "J'ai à peine tros ans d'mariage", air Du sergent sans moustache (sd)
- Chanson nouvelle en patois de Lille "Cheul nouviel invintion" (sd)
- Chanson nouvelle en patois de Lille "Un jour j'avos fait l'connaissance", air Acourez tertous bonnes gins (1864)
- Chanson nouvelle en patois de Lille "Vraimint ché pir in pir din ch'pays aujourd'hui", air Amusons nous fillettes (1868)
- La revanche, air Les jeux de hasard (1873)
- Le service obligatoire (1873)
- Un souvenir de l'fiête de Lille (1868)

Toutes ces chansons composées pour la Société de la Liberté, au 21 rue de la Vignette (Estaminet de la Liberté), lieu historique où fut chantée pour la première fois l'Internationale d'Eugène Pottier et Pierre Degeyter.

source L'Internationale, J. Estager et G. Bossi (1988-



les chansons