lundi 20 février 2017

Réaction à propos de Musicarchives

Canter ché vivre !

Répertoire, place de la musique dans les sociétés anciennes, confirmation (ou non) d'une création spécifiquement régionale, traditions... en s'intéressant à des documents anciens, le projet Musicarchives ne peut pas laisser indifférents les lecteurs et rédacteurs d'un blog qui s'appuie sur des années de recherches, collectages, conservation, mise en valeur de documents sonores, manuscrits ou imprimés.
Il en avait déjà été question dans ces pages, annonce et compte-rendu d'une conférence chantée, d'une journée d'étude. Merci à Christian Declerck d'avoir diffusé ces informations !
Porté par Sophie-Anne Letellier, le projet Musicarchives s'intéresse aux chansons de carnaval possédées par la Médiathèque Jean Levy (ex Bibliothèque Municipale) de Lille. Au micro de Radio PFM, elle évoque leur découverte grâce à la thèse de Pierre Pierrard, et sa stupéfaction en découvrant la réelle ampleur et richesse de ce fonds.
émission à écouter ici
Parlons d'abord de la collection. Il ne s'agit pas de dizaines, voire de quelques centaines de chansons telles que recensées par Pierre Pierrard, mais de plus de 3 000 feuillets, témoins de la vitalité du carnaval lillois au XIXe siècle, du foisonnement des sociétés, lieux de socialibilité ouvrière, et des innombrables estaminets qui en étaient les sièges. Œuvre de sociétés chantantes, buvantes, d'entraide, etc. la chanson, tour à tour festive, anticléricale, burlesque ou revendicative occupe une place déterminante dans la vie quotidienne.

une société chantante devant l'épicerie-buvette G Debouver- Roubaix (coll. bn-r)

Vous ne serez point publiées par les journaux de tous les pays [...] Vous aurez pour bibliothèque la mémoire de l'ouvrier (Alexandre Desrousseaux - A mes chansons). Si l'auteur du Petit Quinquin voit ses chansons éditées et intégrer les bibliothèques, ce n'est pas le cas de la production de feuilles volantes écrite de façon anonyme ou sous pseudonyme à Carnaval. Le don des collections constitués par Fernand Danchin, érudit local, lors de son décès (1911), permet à la Bibliothèque Municipale de Lille de recueillir ces chansons. Elles rejoignent alors celles conservées par les Archives Municipales au titre de la censure sur les publications : nul ne pourra exercer, même temporairement, la profession de crieur, de vendeur ou de distributeur, sur la voie publique, d’écrits, dessins et emblèmes imprimés [...] sans autorisation préalable de l’autorité municipale. [...] Les dispositions ci-dessus sont applicables aux chanteurs sur la voie publique... L'achat de 400 nouveaux feuillets viendront compléter la collection en 2003.

assiette historiée série "Chansons lilloises de Desrousseaux" (coll. particulière)

Peu accessibles durant des décennies, dépourvues d'inventaire détaillé, les chansons sont traitées à la fin des années 1980 par Anne Marie Poncet, en charge du fonds régional. Chaque feuillet, doté d'une côte spécifique, est indexé de multiples entrées (titre, auteur, société, lieu, sujet...) permettant recherche et consultation sur place. Imprimés "bon marché" sur papier acide, les chansons sont guettées par la dégradation... Objet de "consommation immédiate", le feuillet, vendu dans la rue ou au siège de la société, n'avait certes pas vocation à "dépasser" le temps carnavalesque ! Pour assurer leur bonne conservation, les chansons sont déplacées dans des dossiers et emboitages de conservation neutres.
Le travail scientifique de classement étant réalisé, tout projet de mise en valeur devient nettement plus simple : exposition Canter ché vivre (mai-octobre 1988), tirage en fac-similé d'une centaine de chansons, vendues en pochettes thématiques. Des actions qui contribuent à faire sortir les chansons de l'ombre., et qui en suscitent d’autres, à l’initiative du public ou d’autres collectivités (documents pédagogiques, article…). Aujourd’hui, achevant le dispositif de conservation, la numérisation de la collection, dotée d'outils de recherche consultables sur les sites de la médiathèque numérique de Lille et de Gallica, permettrait diffusion et recherches !


couverture catalogue exposition Canter ché vivre (coll. particulière)


Est évoquée la construction d'une base de données sonores à partir d'une centaine de feuillets chantés par des chanteurs "volontaires". L'idée est séduisante, la mise en voix constituant un double moyen de les faire vivre : les textes étaient faits pour être chantés, l'oralité permettrait de redonner sens aux paroles patoises dont la forme écrite "bride" souvent la compréhension. 
Quelles seront les conditions et critères de ce choix ? Les chansons présentent évidemment des qualités inégales, mais on peut discuter de la présentation critique faite dans l'interview de certains thèmes récurrents. Ainsi, celui du mari qui se plaint de sa femme (ou l'inverse) présenté comme moins riche que d'autres plus anecdotiques. Rappelons qu'il fait partie du grand thème des mal-mariés, maris faibles (ou camanettes autoritaires, au choix), populaire s'il en est, inséparable de la tradition carnavalesque et du charivari, alimentant largement la chanson traditionnelle. Certains thèmes, par leur fréquence, pourraient porter aussi à réflexion. Tout comme, dans la Boîte à Musiques de Coérémieu, nous nous étions interrogés sur les similitudes de deux collectages "traditionnels" (ici et ), pour découvrir leur genèse, le texte d'un cordonnier lettré de Desvres, parions que ces chansons nous réservent des surprises. Qui sait ? la dernière chanson du collectage du SMABP, Min camarad' Flipot pourra peut-être bien trouver là sa filiation dans les multiples chansons de carnaval évoquant les déboires du petit peuple découvrant un nouveau mode de transport au milieu du XIXe siècle...
Plus délicat le problème de l'absence de musique. On chantait "sur l'air de", airs "anciens", de contredanses, de vaudevilles… L'intégralité de La Clé du Caveau (1811) est disponible sur internet, doublée des fichiers mp3. Un nombre significatif d'airs furent aussi empruntés aux compositeurs locaux, parfois édités en recueils comme dans le cas de Desrousseaux. La saisie informatique sera nécessaire, travail que les musiciens qui ne lisent pas les partitions connaissent ! Tous les airs ne seront pas trouvés ? Fort possible... Il faudra renouer avec la technique des chansonniers de l'époque, puiser dans les recueils, utiliser le "mode d'emploi".


Clé du caveau 1811

Chanter implique des chanteurs… Le projet est commencé. Il convient de préciser s'il est ouvert, et comment. Dans l'interview, Sophie-Anne Leterrier évoque les dangers des "gardiens de la tradition" en prenant de façon étonnante l'exemple de la pratique de la danse folk ! Il serait dommageable, voire incompréhensible, qu'apparaisse une doxa écartant de fait des musiciens, picardisants ou non, porteurs d'une réflexion ou d'une pratique parfois pré-existante au projet. La musicalité de la langue réside dans son oralité, le texte écrit n'étant qu'une codification partielle. Dès lors, le lien entre l'expérience d'appropriation contemporaine de ces chansons et l'écoute des collectages patois et chantés anciens apparait comme une évidence ; comme le musicien routinier écoute et apprend, à l'oreille, des anciens... Ce blog propose des collectages, mais d'autres dorment, au risque de l'oubli, voir de la destruction. Les localiser, inventorier, écouter complèterait assurément ce projet.
Reste le volet de la diffusion de ces enregistrements. L'outil serait l'auditorium npdc, lancé en octobre 2014. Est-il vraiment à la hauteur des enjeux ? Fréquemment aux abonnés absents, sa pauvreté rédactionnelle et numérique étonne. Absence de contact, de responsabilité éditoriale, de dates... Pages "publicitaires" sur quelques musiciens vivants, notices légères sur quelques musiciens morts, approximations, fiches non datées, comme celle de De Kadullen, citant au présent le verso d'un 45t, formation musicale en région réduite au seul le Conservatoire de Douai... Certes, il est question d'un site participatif, mais la mayonnaise, faute d'ingrédients de qualité, et de lien avec le terreau musical régional, n'a pas pris. Deux ans après, l'outil revendiqué de valorisation du patrimoine musical régional parait avoir fait long feu ; il suffit de comparer ça et ça. Les pages Facebook et Twitter ne changent rien à l'affaire, elles ne sont plus alimentées depuis 2015.
Repenser les modalités de diffusion est peut-être un choix à faire. On peut discuter le fait que ces chansons de carnaval, imprimées hier et chantées aujourd'hui de manière suscitée, ne s'inscriraient ni dans la pratique des collectages, ni dans celle des chansons traditionnelles. Chantés dans une relation non commerciale, ces enregistrements non édités répondent cependant à la définition du patrimoine immatériel, comme "pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire (...) que les communautés, les groupes, et le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel " (UNESCO -1972).
A ce titre, le projet pourrait avoir un rôle moteur pour (re)poser sérieusement la question de la sauvegarde et de la mise en valeur des ressources sonores existant en région. La FAMDT et la BnF ont créé en 2011 un portail dédié à la sauvegarde et la valorisation des archives orales inédites. Un outil partagé qui préserve l'identité de chaque structure partenaire, lui laissant entière possibilité de mise en valeur spécifique des ses collections (focus sur une chanson ici, un dossier thématique ...) tout en favorisant par un traitement documentaire unifié, la mise en réseau des différentes régions, et une consultation en ligne facilitée. Ce cadre constituerait certainement un appui et une expérience de taille pour répondre aux enjeux qui sont posés.

Carte des régions et structures couvertes par le portail Patrimoine Oral


Il y a quelques temps, nous écrivions : des trésors de littérature orale, de culture traditionnelle et populaire dorment. Souvent rassemblés par des passionnés, ils pâtissent de la fragilité des supports, de la difficulté de leur utilisation, comme sujet d’étude, d’analyse ou d’inspiration. Sans valeur marchande apparente, ils peuvent disparaître sans causer le moindre bruit. Il est plus que temps de trouver un cadre assurant les moyens de sauvegarde, de protection et de diffusion de l’ensemble de cette mémoire... 

Chiche ?

Agnès Martel (Coérémieu)
16/02/2017


vendredi 17 février 2017

Le mystère du 421

toutes les illustrations, collection personnelle


Le 421 c'est le nom de l'estaminet d'Alphonse et Zulma, et c'est le lieu d'une enquête policière. D'abord écrite pour le théâtre, Simons a repris cette pièce pour en faire le scénario de son deuxième film, son premier long métrage, produit par la société lilloise Bruitte et Delemar en 1936.



Voici des extraits du matériel publicitaire proposé à la presse, affiches, photos, petits formats, mais aussi critiques rédigées et autres commentaires élogieux.







En prime une chanson extraite du film, captée au siècle dernier lors d'une projection, interprétée par le duo Simons et Line Dariel, accompagné par le virtuose lillois V. Marceau et le chœur des acteurs.











Dans la pièce il y avait cette chanson qui n'a pas été reprise dans le film.




vendredi 3 février 2017

Le projet Musicarchives





Le projet Musicachives est un projet de recherche mené par Sophie-Anne Leterrier dans le cadre du laboratoire CRHES de l'Université d'Artois, avec le soutien du Ministère de la Culture, en 2015-2016, en partenariat avec les Archives départementales du Nord et du Pas-de-Calais, et le CRLL. 

Ce projet consiste en recherches sur les musiques populaires du Nord-Pas-de-Calais, et en valorisation d'une partie des fonds de chansons anciennes des médiathèques de la région, grâce à des interprétations, des enregistrements, à terme une base de données. 

Une partie des enregistrements réalisés sont disponibles sur ce blog, la liste est indiquée à la fin de ce document, après une courte présentation du contenu du projet.

Les musiques populaires, actualité et mémoire.
La chorale, la fanfare ou l'harmonie est dans la région, du Nord-Pas-de-Calais, une pratique musicale authentiquement populaire. Encore aujourd'hui, c'est dans cette région qu'existent le plus grand nombre de fanfares, harmonies et batteries-fanfares. Cette pratique, parfois objet de condescendance, offre l'exemple d'une véritable passion musicale populaire. Elle résulte d'une histoire longue. Les sociétés chantantes accompagnent la vie ouvrière depuis le XVIIIe siècle. Les premières sociétés philharmoniques sont apparues dans le département du Nord dès la Restauration, mais c’est sous le second Empire, et plus encore au cours de la troisième République que les associations chorales, puis instrumentales, ont connu un véritable essor. Elles fondaient leur existence sur un règlement et des statuts précis, reflets des motivations de leurs fondateurs et de l’esprit qui les animait : soif d'art, de sociabilité et de progrès social.
Les sociétés musicales du Nord-Pas-de-Calais sont à la fois l'expression de cultures communautaires, de culture de classes, de cultures de métier, et un moyen de diffusion de la culture nationale et des valeurs de la démocratie. Dans les sociétés chantantes urbaines, une partie du répertoire s'exprime en dialectes. Le picard est resté très vivace dans le peuple. Les chansons sont au XIXe siècle l'un des moyens de sa conservation et de sa propagation. La plupart évoquent les mœurs et le quotidien des paysans, le travail textile ou la vie dans les corons, de manière humoristique, voire burlesque. Elles visent l’anecdote et révèlent une volonté de peindre la vie quotidienne des quartiers ouvriers et des campagnes. Il s’agit rarement de dénoncer la misère, mais plutôt de lui échapper par le rire. Une autre partie du répertoire des sociétés musicales, plus importante à partir des années 1880, s'exprime en français, et les orphéons sont des instruments actifs d'unification linguistique du territoire. 

Des patrimoines vivants.
L'histoire des sociétés musicales du Nord-Pas-de-Calais a accompagné toutes les mutations du territoire - mutations économiques, sociales, culturelles. Ce n'est pas seulement une histoire ancienne. Au XXe siècle, de nouveaux courants sont apparus, dans la mouvance des événements de mai 1968, autour d’artistes qui voulaient revivifier la chanson patoisante régionale (tel Edmond Tanière, de Fouquières-lez-Lens, 1937-1991). De néo-fanfares se constituent, brassant les influences musicales et les styles. Les sociétés musicales populaires, que l'on croyait surannées ou résiduelles, deviennent un objet social contemporain. 
Un certain nombre de manifestations sont organisées par les acteurs publics, ponctuellement ou régulièrement, pour révéler les richesses de l'histoire de ces sociétés, leur donner des espaces d'expression, des moyens, les mettre en valeur. Plusieurs structures culturelles, artistiques ou muséales du territoire s'intéressent à la dimension musicale à travers les pratiques populaires, notamment Culture Commune, et le 9-9bis dans le bassin minier.
Notre projet part du présupposé selon lequel le patrimoine musical est un élément non seulement d'histoire, mais d'identité ; pas un vestige, mais un acte d'énonciation, de partage. Les sociétés musicales actuelles ont donc tout à gagner à se réapproprier leur histoire et leur patrimoine, non pas pour le sanctifier pieusement, mais pour l'explorer, le mettre en jeu, le réinventer. Notre projet vise à présenter et mettre en débat des sources peu connues et difficiles d'accès. 
Au niveau national, la Bibliothèque nationale conserve et valorise des sources musicales très variées, notamment des milliers de partitions et de petits formats de chansons. Ce corpus est resté longtemps peu accessible, la numérisation des catalogues des fonds musicaux n'ayant abouti à leur intégration au catalogue général de la BNF que depuis quelques mois. Au niveau régional, les archives et les bibliothèques renferment des trésors, particulièrement la médiathèque Jean Lévy de Lille en ce qui concerne les chansons de carnaval. Serge Dillaz, auteur de référence sur l'histoire et la sociologie chansonnière a contribué à la valorisation de certaines pièces. Les médiathèques mènent un travail de longue haleine de valorisation de leurs fonds musicaux.  Créé en 1982 à la médiathèque de Roubaix, le fonds local et régional sonore a pour but d'archiver tous les enregistrements sonores concernant le Nord-Pas-de-Calais. Dans le contexte d’une mission de coordination régionale confiée en 2011 au conservateur d’Etat de la médiathèque de Roubaix et des objectifs généraux du CRLL Nord-Pas de Calais, une plate-forme de coopération régionale a été mise en place en 2012. Le portail baptisé "Auditorium Nord - Pas de Calais" est opérationnel depuis le 2e semestre 2014.

Contenu du projet Musicarchives
Notre projet repose sur l'articulation entre le travail de recherche et la valorisation, sur deux axes complémentaires, l'un de contextualisation des pratiques musicales populaires, l'autre de connaissance et de mise à disposition de répertoires. 
Le premier axe vise à explorer et à valoriser une partie des sources archivistiques relatives aux sociétés musicales, conservées dans les centres d'archives départementales, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Cette exploration vise surtout à mieux contextualiser les pratiques musicales, dans leur géographie, dans leur chronologie, et leurs enjeux.
Le deuxième axe du projet concerne d'abord les chansons populaires. Les fichiers chansons de la médiathèque Jean Lévy sont d'une richesse exceptionnelle. La possibilité de les faire entendre (sous forme de fichiers MP3) sera certainement une impulsion à leur diffusion. Elle n'est pas limitée par des questions de droits, dans la mesure où la plupart des textes sont dans le domaine public et où les mélodies ne sont presque jamais originales, (ce sont presque toujours des "airs connus" répertoriés dans les éditions successives de la Clé du Caveau, en ligne sur Gallica à la BNF.)
Le programme mis en œuvre passe d'abord par l'inventaire, puis par la numérisation de certains de ces documents, pour aboutir dans un second temps à la constitution d'une base de données, construite de façon à permettre des entrées thématiques sur le sujet, mais aussi à documenter de façon précise l'existence de plusieurs sociétés. 


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Vous pouvez télécharger ici une partie de ces chansons, dont voici la liste : 

- Un Admirateur des Cricks-Mouls, de Ch. Decottignies, air : « Ramonez-ci, ramonez-là » (Bruno Richardot) 

- Les Affaires d'Italie racontées par Césarine, de Ch. Decottignies, air du « Dieu des bonnes gens » de Béranger (Sophie Anne Leterrier)

- L'Arbre de la liberté, d'Eugène Pottier, air inventé par Marie-Hélène (Marie-Hélène Boulaire)

- Les Avantages d'être jeune fille, de Ch. Decottignies, air « Les plaisirs du village » (Judith Fages)

- Les Bonnes gens de Saint-Sauveur, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- Le Café, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- Chanson de la fête d'Arras 1926 (Béatrice Coton et Hervé Diéval)

- Chanson entre chien et loup, de Jehan Faber (Marie-Hélène Boulaire)

- Chanson qui n'en est pas une, air « Pierrot partant pour la guerre » (Vincent Chevallier)

- Les Coiffures à la chienne, musique de « Un vrai comique », de Grimonprez (Marie-Hélène Boulaire)

- La Comète de 1857, de Desrousseaux (Marie-Hélène Boulaire)

- Couqu'baque et l' marché à terme, de Babylas, air de « Gloire au père de tous les ouvris » (Marie-Madeleine Vaillant)

- Les Danses d'aujourd'hui, de  Ch. Decottignies, air nouveau de Philippe, (Philippe Decomble)

- Le Discours d'un Français, de Gérard Huleux musique Bruno (Bruno Richardot)

- Les Droits d'auteurs, ou l'impôt sur la musique,  de Ch. Decottiginies, sur l'air du tra (Marie-Madeleine Vaillant)

- Les Femmes au pouvoir, de Henri Tanche, air de « L'Homme né coiffé » de Desrousseaux (Judith Fages)

- Une femme discrète, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- La Femme d'un coulonneux, paroles et musique de Desrousseaux (Sophie A. Leterrier et Jean-Claude Vanfleteren)

- L'Habit d'mon vieux grand-père, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- L'Histoire d'une camanette, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfelteren)

- L'Hiver, de Desrousseaux, air des « Gueux » de Béranger (Sophie A. Leterrier)

- Hue Dada, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- Le Jour des noces, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- Journées de février 1848, air de « La Faridondaine » (Sophie A. Leterrier)

- Liquette, de Desrousseaux (Sophie A. Leterrier et Jean-Claude Vanfeletren)

- Le Magnétiseur, d'A. Dillys, air du Petit sergent sans moustache de Desrousseaux (Hervé Dieval)

- Le marchand de pommes de terres frites, paroles et musique de Desrousseaux (Jean-Claude Vanfleteren)

- La Mort d'Azor, paroles et musique de Desrousseaux (Sophie A. Leterrier et Jean-Claude Vanfleteren)

- La Révolution des femmes, de Henri Tanche, air de « Mimi l'Amour » de Desrousseaux (Judith Fages)

- L'Utilité du balai, de Théophile Lerouge, sur l'air du cordonnier (Jean-Claude Vanfleteren)

- La Valse ratière, de Camille B., air de la « Valse des mômes » (Marie-Hélène Boulaire et Hervé Diéval)

- La Vieille dentellière, paroles et musique de Desrousseaux (Sophie A. Leterrier et Jean-Claude Vanfleteren)


Chansons anciennes de carnaval

mise à jour le 3 février 2017

Conférence chantée, présentée par Sophie Anne Leterrier


  


Conférence chantée du 21 mai 2016, médiathèque Arras, 
Florilège de chansons de carnaval anciennes du Nord-Pas-de-Calais


La chanson au XIXe siècle vit dans la rue. Écrite par des pauvres, des illettrés, souvent anonyme, sur des airs connus, elle appartient à tous. Dans la métropole lilloise, les chansons naissent dans les sociétés, dont le siège est un cabaret. Elles circulent surtout oralement, mais sont éditées à l'occasion du carnaval, qui consiste en une sortie générale des sociétés.
Ces chansons parlent de tout ce qui fait le quotidien de leurs auteurs, évoquent les événements du jour, les fêtes, dessinent des types populaires. 
Nous vous proposons d'en découvrir quelques-unes, à l'occasion d'une conférence chantée de Sophie Anne Leterrier (professeur d'histoire contemporaine à l'Université d'Artois) qui présentera et fera entendre une quinzaine de chansons inédites, grâce à des interprètes amateurs, venus de l'association Didouda (Arras) et du chœur Cœli et Terra (Roubaix). 
La sélection des pièces et le  travail d'interprétation ont été réalisés dans le cadre d'un projet de recherche intitulé Musicarchives, visant à valoriser les fonds de chansons anciennes des médiathèques régionales, notamment de Lille et d'Arras.

La conférence est à télécharger ici

Programme : 
1. Chanson qui n'en est pas une (BM Lille, Danchin VI.1839.1) 1839
Anonyme / Air : Pierrot partant pour la guerre
Interprète : Vincent Chevallier

2. Les Marchands d' canchons (BM Lille, 44186.1887.23) 1887
C. Decottignies / air de "Mimi l'Amour" (Desrousseaux)
Interprète : Philippe Decomble

3. Les Droits d'auteurs ou l'impôt sur la musique (tiré d'un recueil)
C. Decottignies / Air du tra
Interprète : Marie-Madeleine Vaillant

4. Le Café (tiré d'un recueil)
Paroles et musique d'A. Desrousseaux
Interprète : Jean-Claude Van Fleteren

5. La Bière (Programme "Vivat", Chapelle des Flandres, 2004)
C. Bodart-Timal / E. Jura
Interprète : Bruno Richardot

6. Les Frites (Programme "Vivat", Chapelle des Flandres, 2004)
C. Bodart-Timal / E. Jura
Interprète : Bruno Richardot

7. La Comète de 1857 (tiré d'un recueil)
Paroles et musique d'A. Desrousseaux
Interprète : Marie-Hélène Boulaire

8. Le Magnétiseur (BM Lille, 44186.1883.22) 1883
Air de "Le Petit sergent sans moustache" de Desrousseaux
Interprète : Hervé Diéval

9. Les Danses d'aujourd'hui (tiré d'un recueil)
C. Decottignies / air de Philippe Decomble
Interprète : Philippe Decomble

10. Les Coiffures à la chienne (BM Lille, 44186.1882.5) 1882
Air de "Un Vrai comique" de Grimonprez
Interprète : Marie-Hélène Boulaire

11. L'Arbre de la liberté
Paroles E. Pottier
Interprète : Marie-Hélène Boulaire

12. Fête d'Arras 1926 (Médiathèque Arras, Fonds patrimonial, )
Air du Carillon de Dunkerque
Interprètes : Béatrice Coton et Hervé Diéval*

13. Les Avantages d'être jeune fille (tiré d'un recueil)
Air des "Plaisirs du village"
Interprète : Judith Fages*

14. La Femme d'un coulonneux (tiré d'un recueil)
Paroles et musique d'A. Desrousseaux
Interprète : Jean-Claude Van Fleteren

15. Les Femmes au pouvoir (BM Lille, 44186.1911.5) 1911
Henri Tanche / Air de 'L'Homme né coiffé" de Desrousseaux (cf. n°8)
Interprète : Judith Fages

16. Les Roubaignos sont toudis-là (Programme "Vivat", Chapelle des Flandres, 2004)
C. Bodart-Timal / A. L. Doyen
Interprète : Marie-Madeleine Vaillant

17. Le Chute du beffroi (Médiathèque Arras, Fonds patrimonial) 1914
F. Guilbert / H. Augé
Interprète : Béatrice Coton**

* Ces chansons sont accompagnées à l'accordéon par Philippe Decomble. 
**Pour cette chanson, l'accompagnement piano est interprété par Constance Chudzinski.