lundi 30 décembre 2024

Dunkerque en Flandre

mise à jour le 13/5/2015
mise à jour le 28/9/2021 : ajout de la bio de Taulis
mise à jour le 30/12/2024 : ajout de 2 articles VdN

Duynkerke in Vlaenderen
Musique traditionnelle, chansons et carnaval de Dunkerque
Westhoek éditions WHK 10001 - 1979



01 - Reys naer Island
Bart (André Rouzet) : chant
Yves Leynaert : accordéon

02 - Kapiteyn Bart
Chorale Her Reuzekoor dirigée par Maryse Collache†
Textes dits par Jacques Yvart

03 - Creule-Co (sur l'air de l'Enfant du cordonnier, musique de Christiné)
paroles de TAULIS*
Hélène Brésilion† : chant
Albert Creton† : piano
Roger Naert† : clarinette
Edmond Reynot† : trompette
Chorale des Restés Jeunes dirigée par Maryse Collache†

04 - Eul' plat'che récalcitrant ou l’arèque (musique Le Couteau de Théodore Botrel)
paroles de Jules Depersin, écrite pour la revue Le Peudre d’Or vers 1905
Albert Creton† : chant
Yves Leynaert : accordéon

05 - Joies et misères d'un peule ou Al travaille à la filature (paroles de Pito et Cie**) écrite pour la Mi-Carême de 1921 à Coudekerque-Branche
Marieke (Maryse Collache) : chant
Albert Creton† : chant
Bart : guitare
Robert Leroy : violon

une version solo de Marieke, non censurée et en public
extraite de cette page



06 - Pour vivre (texte d’André Devynck, musique Maryse Collache)
Marieke : chant
Bart : violon
Jean-Paul Dozier : violon
Christian Declerck : flûte à bec

07 - Reuzelied van Duynkerke ou Marche des Fifres du Reuze, composée par Adolphe Néerman en 1886 pour le cortège de la Mi-Carême
par les fifres de l’ensemble Les Kakestecks

08 - Longue la route (paroles et musique de Jacques Yvart)
J. Yvart : chant
Accompagnateurs non précisés

09 - Carnaval dunkerquois
Pot pourri d’airs et de chansons du Carnaval de Dunkerque
Arrangements et enchaînements de Roch Vandromme et Yves Autret
Par l’ensemble Les Kakestecks
collection personnelle



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294 téléchargements au 1/6/2013


Premier enregistrement de la courte série produite par Westhoek Éditions.
Enregistré en mai 1979 au théâtre de Dunkerque, le disque est sorti le 15 décembre de la même année.

de gauche à droite
Edmond Reynot, Roger Naert, Albert Creton
Maryse Collache et Hélène Brésilion
le jour de l'enregistrement au théâtre de Dunkerque

Hélène Brésilion née Haegaert (1903-1987)
 et Albert Creton (1930-2022)


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Avant d'être un disque ce fut une semaine culturelle, du 18 au 24 avril 1977, organisée "par des Dunkerquois et pour les Dunkerquois" à l'initiative de la chorale Het Reuzekoor, associant la Société Photographique, la chorale Josquin des Prés, le club du 3e âge des Glacis, le Cercle Michel de Swaen et Le Goéland des Flandres. Les artistes participants : le Picheloure Jazz Band, Los Carnavalitos, Pascal Boels, Marieke en Bart, l'atelier de danses folks de la MJC de Rosendael et le final au théâtre avec les Kakestecks.

 
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* TAULIS : C'est Jean Denise qui mentionne dans son livre "Les enfants de Jean Bart" ce pseudonyme, mais n'en dit pas plus sur cet auteur mystérieux. J'ai récemment pu le démasquer. Tony Eugène Defaux n'a pas 20 ans quand il compose cette chanson. Il la chante à la fête des Sauveteurs, salle des sapeurs-pompiers, rue du Fort Louis en octobre 1925, son titre d'origine est Mon petit Creule-Co. Taulis est alors membre de la société La Dillettante, qui organise régulièrement des concerts pour ses membres et amis. Le Nord Maritime nous donne sa première prestation le 8 novembre 1924, en compagnie de MM. Brown, Vandezande, Goudela, etc. dans les salons du Café de l'Opéra, place du Théâtre. Il se produit avec les mêmes artistes à la fin du mois dans la salle de l'Avenir au Concert de St Eloi. L'année suivante un entrefilet du même journal nous apprend que Taulis, domicilié à Petite Synthe, 119 route de Fort-Mardyck, a recueilli 63,50 francs, produit de la vente de chansons au concert des Peseurs. Somme qu'il remet au journal et destinée à l'œuvre de l'arbre de Noël des hospices. Il recommence quelques jours plus tard, en précisant que les chansons sont de sa composition. Taulis chante régulièrement pour des œuvres de bienfaisance, ainsi que tous les artistes amateurs à cette époque d'après guerre. En 1926, à la fête de bienfaisance de St Pol sur Mer, les artistes qui se produisent sont accompagnés au piano par M. Charles Valentin, maire de Dunkerque, dont un jeune qui promet beaucoup, Taulis, qui se tailla un succès dans ses inénarrables chansons locales

En mars 1927, Taulis fait alors son service militaire, et le Nord Maritime publie sa chanson Creule Co, en précisant sur l'air de Le Fils de Gniaf, composée par un jeune premier comique au 110e. [Le texte a été censuré juste avant l'impression, on a gratté les mots l'Impeccable et Goujon dans le dernier couplet, le commerçant dunkerquois aurait pu ne pas apprécier]. A la fin de cette année il participe, sous son patronyme officiel, au concert de Sainte Cécile de La Jeune France et sa dernière prestation est mentionnée en février 1928 pour la soirée bachique du Cercle de La Jeune France où il se produit en duo avec M. Lemagnent. Ensuite, plus de mention de cet artiste prometteur : que s'est-il passé ? Le décès de son père en mai 1928 en est probablement la cause.
Tony Eugène DEFAUX est né à Dunkerque le 5 juin 1906, 6 rue de Bourgogne. Fils de Tony Ernest, employé de commerce et Eugénie Derreveau, nés à Lille. A son décès le père est fondé de pouvoir de la fabrique de chicorée Joseph Carlier. Tony fils se marie en 1929 avec Jeanne Rosselle originaire de Mazingarbe, il ouvre un commerce de charcuterie à Petite Synthe, au 125 route de Fort-Mardyck. Le couple a une fille, Josiane, née à Dunkerque en 1931, décédée dans l'Indre et Loire en 2018. Taulis est mort à Montpellier en 1990, ainsi que son épouse en 1997.

** Pito et Cie : d'après la notice sur le disque, sans doute rédigée par Jean Denise, ses auteurs seraient David et Pierre BRENNE [sic]. La découverte récente d'une carte postale photo représentant Les frères BREYNE, duettistes comiques, signée au verso David et Pierre BREYNE, permet de mieux situer ces artistes amateurs du début du XXe siècle. Ils sont tous les deux nés route de Bergues à Coudekerque-Branche, respectivement en 1885 et 1887, leurs parents sont ouvrier et ouvrière de filature. Le père est né à Wulveringhem et la mère à Petite-Synthe. Après 1918 ils ont vécu quelques années à Saint-Pol-sur-Mer, leurs décès et descendance ne sont pas connus. Ils ont donné leur scène comique Zouave et conscrit (photo ci-dessous) au gala de l'Union Lyrique à la cité des jardins des cheminots de St Pol sur Mer en octobre 1924.

Collection personnelle


extrait de : Les Enfants de Jean Bart, par Jean Denise


mercredi 25 décembre 2024

Rum en direct

mis en ligne le 18/9/2009
mise à jour le 25/12/2025 : un concert A la Rum à Ingelmunster en 2016 + les extraits du DVD
 
 
en concert à Béthune



Concert retransmis en direct de la salle des fêtes de Béthune (Pas-de-Calais - France) le 23 août 1978 par la radio régionale. Présentation et entretiens par Catherine Claeys. J'ai laissé les annonces de fin de concert comme "madeleine" pour les anciens... Ah ! Le Pop Club avec José Arthur.

Ces musiciens flamands de Belgique ont été les premiers à proposer une interprétation moderne de la musique traditionnelle flamande. Moderne mais respectueuse de l’esprit de cette musique. Ce groupe n’existe plus, Dirk est décédé le 23 mai 2007. Une compilation de leurs quatre premiers LP + un DVD d'archives a été publiée par Universal en 2005. Ça n’a pas pris une ride !

Paul Rans : chant, luth, guitare basse acoustique
Wiet Van De Leest : violon, guitare ténor, berlinitza, harmonium, chant
Dirk Van Esbroeck : chant, guitare, flûte, hautbois
Juan Masondo : guitare, mandoline, chant

Pour un concert de l'ORTF la qualité laisse à désirer. J'ai essayé de corriger la balance, visiblement il n'y a pas eu de répétition et le preneur de son n'était pas à la hauteur. Mais ça reste audible et il y a de bons moments.

téléchargez ici (160 Mo)

618 téléchargements au 1/6/2013


extrait







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BONUS trouvé sur la toile…

Rum live in Brussel

Au théâtre 140 le 23 janvier 1975



01-Ik hou van alle vrouwen
02-Fiere Margrietje
03-Branle du bon beurre
04-Het luiaardsgild
05-Mieke Stout
06-De Kaerelslied
07-Steltendans, Bezemdans
08-De Moorsoldaten
09-De nachtegaal
10-Pazzemezzo
11-Ali Alo

merci à Skylamb

téléchargez ici

103 téléchargements au 1/6/2013




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RUM renaît
A La Rum

Paul Rans: zang, trombone

Marc Hauman: zang, gitaar, percussie

Wiet Van de Leest: viool, zang

Jokke Schreurs: gitaar, zang

 








En concert à Ingelmunster in De Fagot le 23/3/2016
 
 
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Extrait du DVD, leurs prestations à la BRT
 
- 01 De kreupele
- 02 De scheresliep
- 03 Passemezzo-Bransle
- 04 Vrolijk lentelied
- 05 Dodenmars uit Wortel
- 06 De kaerlen
- 07 Canneloni alla Rossini
- 08 Oostland
- 09 Een vrouw van eere
- 10 De straatzangerskonigin

1974


 
 

mardi 24 décembre 2024

Entretien avec Marieke en 2005

 

C'était une page du site Le Hall de la chanson consacrée aux Langues de France en Chansons

Je l'avais visité en 2008, téléchargé les infos, au cas où… et je pensais vous donner le lien, mais l'internet n'est pas immuable et Flash Player a disparu, le site n'a pas été mis à jour pour fonctionner sans ce logiciel, résultat tout à disparu. Je peux néanmoins vous faire écouter cet entretien de Guillaume Veillet avec Maryse et Claude Collache réalisé un peu après 2005. J'ai bien sûr demandé aux responsables du Hall de la Chanson l'autorisation de republier ces documents, mais n'ayant pas eu de réponse je présume qu'ils ne s'y opposent pas.


Marieke en Bart & Het Reuzekoor

Le groupe Marieke en Bart nait dans les années 1970 de la rencontre entre la voix de Marieke, formée à la musique classique, et le doedelsack (une cornemuse qu’on retrouve aussi en Belgique et aux Pays-Bas) de Bart. Ils défendent un répertoire en flamand, qui n’est pas leur langue maternelle mais reste le symbole de leur culture. Le répertoire collecté par Edmond de Coussemaker au XIXe siècle est déjà mis au premier plan. Un peu plus tard, dans le même enthousiasme associatif, est créé l’ensemble Het Reuzekoor, plus proche dans l’esprit d’un groupe folklorique, avec danses et costumes locaux. Les deux formations se produiront souvent sur la même scène.
 © Hall de la Chanson
 
Edmond de Coussemaker
 
Né en 1805 à Bailleul (Nord) et mort à Lille en 1876. Juge au Tribunal de Lille, il est également passionné d’histoire  ancienne et de musique. Il composera d’ailleurs entre autres des messes, des romances et des fragments d’opéras. Son travail de collecte, concrétisé par la publication des "Chants populaires des Flamands de France" en 1856, est sans doute son œuvre la plus connue.
© Hall de la Chanson
 
Le Flamand Occidental
 
A l’extrême nord de la France, dans une région qui représente environ un quart de la superficie du département du Nord, l’on parle le flamand occidental, un dialecte néerlandais. Le nombre de locuteurs n’est pas connu avec précision, les estimations varient entre 30 et 100 000 personnes. Il s’agit pour la plupart de gens âgés. Il existe une méthode d’apprentissage du flamand occidental; parallèlement aux tentatives d’introduction de ce dialecte à l’école l’enseignement du néerlandais standard rencontre un vif succès, la culture flamande et néerlandaise bénéficiant d’un regain d’intérêt. 
© Délégation générale à la langue française et aux langues de France


Le flamand occidental en chansons
 
La scène musicale en langue flamande doit beaucoup à la résurgence d’intérêt pour les cultures régionales à l’époque du mouvement folk dans les années 1970. Des groupes comme Haeghedoorn ou Marieke en Bart se font alors les défenseurs des chants et danses du Westhoek (la Flandre française). Ils contribuent notamment à populariser le répertoire traditionnel recueilli au XIX° siècle par Edmond de Coussemaker, collecteur des "Chants populaires des Flamands de France" (parmi ces trésors de poésie populaire, "De Minnebode", dans lequel un petit oiseau blanc devient le messager de deux amoureux) .
C’est aussi dans les années 1970 que l’ethnomusicologue André-Marie Despringre réalise plusieurs campagnes de collecte et d’analyse des traditions orales flamandes. Ses enregistrements peuvent être écoutés à la phonothèque du Musée National des Arts et Traditions Populaires à Paris.
Aujourd’hui, nombreux sont les musiciens qui ont fait le choix de s’exprimer en flamand, tout en étant souvent francophones de naissance. En plus du groupe emblématique et plus que trentenaire, Marieke en Bart, citons une autre formation confirmée de musique folk, Smitlap, ainsi que les chanteurs Gérald Ryckeboer et William Schotte (qui a enregistré une version peu banale de cette chanson traditionnelle bien connue : "Jan de Mulder" ou "Jean le meunier" !). Il existe aussi des interprètes locaux dont la langue maternelle est le flamand. Parmi eux, Edmonde Vanhille ou le regretté et récemment disparu Raymond Declerck dit "Klertje".


© Guillaume Veillet pour le Hall de la Chanson
 
 
Les questions posées à Maryse par Guillaume Veillet :
- Quel est votre premier souvenir musical ?
- Avez-vous connu une famille musicienne ?
- Qu'est-ce qui vous a donné envie de chanter ?
- Qu'est-ce qui vous a donné envie de chanter en flamand ?
- Quelle est votre première expérience de chanteuse ?
- Quels sont les artistes qui vous ont inspiré ?
- Quels sont les instruments traditionnels flamands ?
- Quels sont les artistes de référence de la chanson dans votre langue ?
- Comment définissez-vous votre travail artistique ?
- Quel rôle tient la chanson dans la préservation, l'histoire et l'enrichissement de votre culture ?
     C'est Claude Collache qui répond à cette question
- Existe-t-il un intérêt pour votre culture et votre langue à l'étranger ?
- Que représente le métissage musical pour vous ?
- Qui parle le mieux de votre langue, de votre musique ?
- Quelle est la chanson la plus fédératrice dans votre langue ?
- Quelle est votre chanson préférée dans votre langue ?

Les réponses sont ICI

un extrait : Het Afzyn



lundi 16 décembre 2024

Concert au théâtre de Dunkerque 1975

 


Le samedi 11 octobre 1975, après l'inauguration de la nouvelle Auberge de Jeunesse, l'association gérante de l'auberge a programmé un concert au théâtre avec la participation d'artistes dunkerquois : Pascal Boels, guitariste ; Le Pichelour Jazz Band ; le groupe Marieke en Bart et Jacques Yvart.

Robert Lefèbvre enregistre en direct le concert et s'entretient avec les artistes. Son émission est diffusée dix jours plus tard sur l'antenne de Radio Lille.

à télécharger ICI

On y entend au début le Pichelour Jazz Band, puis un entretien avec Jean-Martin Marchal, alors président de l'Auberge de Jeunesse, ensuite c'est Pascal Boels et Marieke en Bart qui interviennent pour présenter leur concert. Celui de Jacques Yvart n'a pas été enregistré, on l'entend seulement parler à la fin de cette bande qui provient des archives de l'association Het Reuzekoor.

Grâce à Robert Lefèbvre et ses acolytes Michel et Pierre Célie, en mars 1976, est publié le 1er album de Marieke en Bart par les éditions Déesse à Lille.

télécharger l'article HD

la nouvelle auberge de jeunesse


déconstruction en juin 2018


dimanche 15 décembre 2024

Jean Baptiste Barbe facteur d'instruments à Berck

mise à jour le 11/7/2017 : relevés des employés 1926 et 1931, tombe JB Barbe
mise à jour le 1/5/2017 : photos d'un saxophone envoyées par un lecteur
mise à jour le 30/01/2017 : informations du Registre de Commerce et création de la société Barbe et Fils
mise  àjour le 26/11/2021 : photos d'une clarinette Barbe à Paris, merci à Vincent P.
mise à jour le 11/7/2024 : photo du magasin Armand Barbe à Paris
mise à jour le 15/12/2024 : photos d'un saxophone Malerne/Barbe, merci à Vincent (mais ma réponse a été refusée par Orange)

Les instruments de musique signés J.B. BARBE à Berck refont régulièrement surface sur les sites d'enchères, mais jusqu'à présent on ignorait qui était derrière cette "marque", était-ce un revendeur ? un prête-nom ? L'achat récent d'un catalogue de ce fabriquant a déclenché une recherche plus conventionnelle. L'aide précieuse des archives municipales de la ville de Berck sur Mer a permis de connaître un peu mieux cette famille de facteurs d'instruments de musique à vent. Mais si on a eu quelques réponses sur leur généalogie et leurs histoires familiales, il reste encore beaucoup de questions. Les réponses seront ajoutées au fur et à mesure sur cette page.





Jean-Baptiste BARBE est né à Mandray (Vosges) le 26 mars 1873, fils de Jean-Baptiste, fermier, et Marie Claire SAINT-DIZIER, tous les deux originaires de ce département. A priori rien ne prédisposait ce cultivateur, profession qu’il déclare lors de son mariage, à devenir fabricant d’instruments de musique.
Cependant lors de sa conscription, en 1893, il se déclare musicien de profession. Il devient naturellement soldat musicien dans le 8e puis le 5e régiment d’artillerie. Il est libéré en septembre 1897 et l’année suivante il épouse, à Anould (88), Marie Mélanie JACQUEMIN, papetière, qui y est née en 1872. Ses deux enfants naissent à Saulcy sur Meurthe (88), Marcel en 1900 et Armand en 1904. Au recensement de 1901 à Saulcy, il déclare la profession d'ourdisseur chez Clétienne Frères. Sa fiche matricule mentionne un séjour à Rambervillers en 1905, dont le recensement de 1906 nous indique qu'il est chef de musique ; ainsi que son arrivée à Berck sur Mer le 19 août 1911, il y réside dans le Chalet Marie Joseph, rue de l’asile Maritime. C’est dans cet hôpital que son épouse meurt de la tuberculose, le 14 août 1914, Jean Baptiste est mobilisé depuis quelques jours dans le 11e régiment d’artillerie à pied à Grenoble. Après un séjour au 84e d’artillerie, le 24 février 1917 il est détaché, par le commandant du dépôt des métallurgistes, comme ouvrier militaire à la Maison Teste, cité Lemière, à Paris. Ensuite il est muté au 1er régiment de zouave le 1er juillet 1917, ce qui pourrait correspondre à une sanction disciplinaire, car son passage chez les zouaves n’est pas pris en compte dans ses années de campagne contre l’Allemagne. Démobilisé le 13 janvier 1919, il se retire à Berck, rue de Tours, et y épouse Eugénie BAZIN la même année. Dans cette commune il est mentionné comme luthier au recensement de 1921. Il y décède, le 27 novembre 1939, rue Rothschild.
Sa tombe existe toujours au cimetière communal, il est inhumé avec son beau-frère Julien Lefebvre (1873-1934).


à droite, le caveau Lefebvre/Barbe au cimetière de Berck




le catalogue de 1931
collection personnelle


La Manufacture Générale d’Instruments de musique a été fondée en 1900, indique ce catalogue, mais cette date ne correspond pas à la chronologie de son “fondateur” qui à cette époque était ourdisseur, puis chef de musique, dans les Vosges. Le registre du Commerce nous donne une autre date.





Aux Archives Départementales du Pas de Calais sont conservés les Registres du Commerce de Montreuil sur Mer, ville dont dépendait Berck. Sur la Déclaration aux fins d'immatriculation, on apprend que le commerce de Jean Baptiste, a été créé le 1er juillet 1912, il est immatriculé sous le n° 882, en date du 26 novembre 1920. Le RC a été créé en 1919, mais réellement appliqué à partir de 1920. Pour prouver son inscription il a fournit sa carte d'électeur, son livret de famille ainsi que sa feuille d'impôt et de patente. Il précise que c'est un commerce de vente et d'achats d'instruments de musique, situé rue de Tours à Berck. Une adjonction sur le registre même, non datée, précise : Fabrication ou vente des supports de saxophone dénommés "Saxo Jazz" et autres accessoires pour instruments de musique tels que ressorts, vis, pistons etc. avenue du Docteur Quettier.
La Déclaration aux fins de d'inscription modificative nous apprend la cessation de tout commerce à partir du 1er février 1932 et la radiation du registre du commerce, M. Barbe a fait l'objet d'un apport à la société Barbe et Fils à Berck Plage, rue des Pâtures.

J'ai pu consulter le contrat de création de la société Barbe et Fils, en date du 9 février 1932, avec effet au 1er janvier de la même année. L'article n°6 nous donne le détail de l'apport en matériel du père :
Le fonds de commerce de fabrication, ventes et réparation d'instruments de musique exploité à Berck, rue des Pâtures :
- un gros tour parallèlle [sic]
- une décolteuse [sic]
- un petit tour
- une perceuse
- un touret à polir
- une polisseuse
- une scie circulaire
- une meule double
- une petite meule d'affûtage
- 8 étaux
- 3 moteurs
- 3 petits moteurs
- une petite polisseuse
- une petite scie circulaire
- 10 m. de transmission
- 14 poulies en bois
- 100 m. de courroie
- 3 soufflets à pied
- une meule à eau
- 50 pinces genre américain
- 1 forge
- 2 établis simples
- 2 établis doubles
- 40 outils divers
- 200 limes diverses

Salle de nickelage :
- une dynamo
- un bain de nickelage
- un bain de dégraissage
- un bain de dénickelage
- 5 cuves de rinçage
- 2 chauffe-bain
- 3 tableaux de réglage

Bureau :
- un bureau plat avec tiroirs
- deux tables
- une machine Underwood n° 5
- des casiers

Marchandises :
- 10 cornets à piston
- 6 trompettes d'harmonie
- 8 bugles
- 3 altos
- 4 tambours
- 3 basses
- 2 trompettes
- 38 clairons
- 2 trompes de chasse
- 7 caisses
- des cymbales
- 96 pupitres
- accessoires et écouvillons
- accessoires de caisses
- 146 embouchures
- potences, boutures lentilles, boucles, broches, viroles
- 10 clarinettes
- 49 instruments divers
- 41 autres
- des pavillons
- des SaxosJaz [sic]
- des anches, des becs et ligatures, ressorts, diapasons, cordes, 10.750 tampons, des castagnettes, des sourdines
- 95 peaux de tambours et grosse-caisse
- des ressorts, des tubes, du laiton, des accessoires
- 32 sacs et étuis
- 5 phonos
le tout pour un total de 100.000 francs, y compris les éléments incorporels estimés à 1.000 francs.
Source : actes constitutifs de sociétés cote 6U-2/525 (année 1932)



les signatures du contrat
© Archives Départementales du Pas-de-Calais

Comme me le précise un lecteur (merci Jean-Jacques B.) ce matériel ne peut pas avoir été utilisé pour de la fabrication d'instruments, mais pour celle des supports de saxophone Saxo Jazz et des accessoires spécialisés, comme les boutons, la visserie, les ressorts et sans doute aussi des pistons, peut-être aussi pour l'embouchure Etoile du Nord

extrait du catalogue 1935
collection Jacques Cools†


Les photos, censées représenter les ateliers avant 1931, sont aussi incompatibles avec cet inventaire de 1932 qui ne décrit que 6 postes de travail, loin donc de la bonne trentaine d'ouvriers présents sur ces photos. En conclusion, il y a de forte probabilités que l'on ait pas fabriqué d'instruments à vent à Berck, sauf peut-être, d'après JJB, des clairons ou des trompettes de cavalerie comme le suggère la présence des pavillons. 
 
rue de la Goutte d'Or : Source

Le catalogue indique qu’il travaille avec ses fils. Le recensement de 1926 les mentionne tous les deux comme employés chez leur père. Marcel, l’aîné, est le directeur technique, à son décès à Berck en 1949, il est cafetier 20 rue Gabriel Péri. Armand est directeur commercial, il est mentionné comme tourneur à son mariage en 1928. En 1943 la famille se réfugie en Normandie, à La Couture-Boussey chez un ami. Après le décès d'Armand, à Paris en 1947, son épouse, Marie Joannès, confie la gérance à une personne qui conduira l'entreprise, devenue Barbe et Cie, à la faillite en 1953. Marie Joannès, décède à New York en 1996, dans le quartier de Manhattan auprès de sa fille Nicole qui a émigré au Etats-Unis à la fin des années 1960.

Les recensements de 1926 et 1931 nous ont livré quelques noms d'employés.
En 1926 un seul employé est mentionné : Paulin MAURICE, né à Rambervillers (Vosges) en 1887, déclare la profession de luthier lors de la naissance d'un enfant à Berck en 1914, peut-être est-il déjà employé chez Jean Baptiste Barbe, on ne le retrouve plus à Berck en 1931, il décède à Marquette les Lille en 1961.
En 1931 trois employés sont mentionnés : François MULLER, né à Paris, il a 25 ans, André DE BONNIERE, né à Berck, il a 20 ans, et un jeune apprenti de 14 ans, René PIERREPONT, né à Berck.





photos extraites du catalogue, qui ne semblent pas avoir été prises dans l'atelier à Berck
collection personnelle


Les collaborateurs :

Le directeur artistique est Adrien PELISSIER, ex-soliste de la musique de la Garde Républicaine et ses collaborateurs artistiques sont : 
- Gabriel DUSEIGNE, hors concours de l’école nationale de musique de Saint Omer, 1er prix du Conservatoire de Strasbourg, prix Luzan-Wolf et vice président, directeur de l’Harmonie du Touquet-Paris-Plage
- L. PERU, lauréat du Conservatoire de Paris en 1930
- Victor NYS, soliste de la musique de la Garde Républicaine, ex-professeur du Conservatoire de Roubaix
- Victor DUHAMEL, 1er prix du Conservatoire de Roubaix, soliste des Concerts classiques
- Gaston VASSOUT, 1er prix du Conservatoire, soliste des Concerts Parisiens.

Christian Declerck



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Le Club Musical Berckois,
les débuts sous la direction de J.-B. Barbe

En 1913, l'Harmonie municipale de Berck cesse son activité. En septembre 1922 est fondé le Club Musical Berckois, qui donne son premier concert le 24 septembre, le chef de musique est Jean-Baptiste Barbe. Le 29 octobre, le Journal de Berck publie un article annonçant les but et composition de la Société, dont la devise est, Acta non verba. Le président, M. Gayet, lance un appel aux habitants de Berck qui possèdent des instruments inutilisés, il leur demande de les prêter à la Société pour les élèves qui n'ont pas les moyens d'en acheter.
Le 31 décembre, le Journal de Berck publie un compte-rendu élogieux d'un concert :  Le concert offert samedi dernier par le Club Musical Berckois à ses membres bienfaiteurs, donateurs et honoraires fut plus qu'un succès, ce fut un triomphe. Au premier coup de la baguette du chef, nous entendons un allegro militaire entraînant et nuancé en un fragment de Boccace, l'opéra de F. de Suppé; qui nous donne un avant-goût de ce que nous allons entendre dans Côte d'Azur, ouverture de concours. Ce morceau, d'une interprétation assez difficile, fut magistralement enlevé avec une sureté d'attaque, une observation des nuances et un ensemble qui sont tout à l'honneur des artistes musiciens dont est composée cette phalange. Et nous retrouverons, à chaque morceau exécuté par le Club la même maîtrise d'exécution avec de jolies variantes dans le sentiment des divers auteurs.
C'est une "Soirée près du lac", fantaisie mazurka de P. Leroux, si sentimentales, si expressive et si bien interprétée par le soliste M. Woussen, sous-chef, que nous retrouverons d'autre part. C'est le "Tour du Monde", grande valse de O. Métra, le célèbre auteur, hérissée de difficultés d'ensemble et de doigté et que les artistes du Club enlèveront comme en se jouant. Une polka à coups de langue pour deux pistons, que les solistes Patin et Pauchet jouèrent à la perfection, ravit l'auditoire. Et le concert finit sur un chant patriotique "Les Poilus Victorieux", marche triomphale chantée par les nombreux élèves du Club, accompagnés des musiciens ; le morceau d'un effet grandiose, laissa le public sous la meilleure impression.
Mais je viens vite aux acteurs de la partie vocale, chanteurs et solistes. Tout d'abord, Henriot, jeune débutant sur la scène, qui nous fit bien rire dans ses chansonnettes comiques et que je réentendrai avec plaisir. Mme Maurion, qui interpréta des œuvres desn grands maître avec un rare talent ; Arthur Deseur, un autre soliste du Club, dont la voix agréable et juste nous charma "Sans Lune Jolie", "Berceuse" et "Verdun on ne passe pas". Lui aussi est un débutant sur la scène. Et nous voici avec Bercko le monologuiste qui amuse beaucoup son auditoire avec son "Voyage à Berck", "Le Duel d'une souris et d'un éléphant", et l'autres bons mots ; il est d'une verve intarissable. Puis c'est Mme Sergent, cantatrice bien agréable, belle voix au timbre argentin, et si gracieuse en scène.
Le charme n'est pas rompu que M. Woussen, sous-chef, nous tient déjà en suspens avec son "Air Varié pour saxophone alto", de Wettge, et pendant dix minutes nous émerveille par la facilité avec laquelle il se joue de toutes les difficultés de l'œuvre et par le sentiment qu'il met dans l'exécution.
Et Charlet clôture la série en nous représentant un paysan picard très nature dans une chanson en patois qu'il dit très bien. Je m'en voudrais d'oublier Mme Bleusez, la charmante et éminente artiste qui tient le piano d'accompagnement, (rôle parfois si ingrat) avec une grande maîtrise.
Des bouquets furent offerts par les petites filles de MM. Gayet, Lambrecq et Patin à Mmes Maurion, Sergent et Bleusez, et cel fut du plus gracieux effet. Après la polka pour pistons, M. Gayet, président, prononça l'allocution suivante et fut vigoureusement applaudi.




Le Club Musical Berckois en déplacement à Calais, date ?
© Archives municipales de Berck sur Mer


Le Club Musical Berckois en 1935, directeur fondateur J. B. Barbe en 1922
© Archives municipales de Berck sur Mer



D’autres infos sur les instruments J.-B. Barbe iciici et ici
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Sources : état civil, registre matricule, recensements, le témoignage de Nicole Barbe.
Mes plus vifs remerciements aux archives municipales de Berck et particulièrement à Mme Le Louarn, qui a fait une grande partie des recherches généalogiques.
William Waterhouse, dans son New Langwill Index, paru en 1993, mentionne deux autres catalogues parus en 1929 et 1934 (cité par Jacques Cools dans la première partie de son Essai de classification alphabétique des facteurs, ouvriers, inventeurs, essayeurs, marchands… français, d'instruments de musique à vent, paru en 2000, n° spécial XI de la revue Larigot)


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Un lecteur anonyme m'a envoyé cette série de photos, qu'il en soit vivement remercié.







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Une clarinette Barbe et Cie, 36 rue de la Goutte d'Or à Paris






Photos de Vincent P.
 
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A la lecture de votre article sur Jean-Baptiste Barbe, vous écrivez que la famille Barbe était réfugiée à la Couture à la fin de la guerre. Comme cet instrument date de l'immédiat après guerre, on peut supposer que Barbe et Malerne s'étaient liés d'amitié pendant cette période difficile. C'est juste une hypothèse et je n'ai aucun document pour l'étayer. 
Les photos sont libres de droits.
Vincent