mercredi 9 décembre 2020

Ambiance bretonne place Calonne

 


DUNKERQUE

Une nuit pluvieuse a saisi les remparts,
L’écluse, les canaux, les bâtiments de briques
Noircis par la fumée des fabriques
Et le beffroi sonore et les jardins épars.
On éteint les cafés de la place Jean-Bart.
Sur les quais ruisselants où les mâts nostalgiques
Dorment, las de leur course à travers l’Atlantique,
Ton cadran veille encore, ô tour du Leughenaer !
Une ombre glisse et c’est fini, plus rien ne bouge
Seul au quartier marin, des volets clos d’un bouge
Un bruit breton nasille et s’échappe alentour.
Et c’est le biniou d’un pêcheur de morues
Ivre, pleurant sa « lande et son clocher à jour »
Qui m’arrête pensif au milieu de la rue.
Place Calonne , minuit.

Poème de Ernest Reynaud (1864-1936)
Extrait du livre Je parle d’un pays de vent, Le Nord Pas de Calais et ses poètes.



Le bouge en question se situait sans doute dans une rue parallèle à la place, la rue des Casernes de la Marine, surnommée rue des p'tit's jup's pour ses nombreuses maisons closes, réputées et très fréquentées, mais on s'attend plus à entendre le son d'un piano automatique que celui d'un biniou. Etait-il vraiment breton ce joueur de cornemuse ?






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