jeudi 19 octobre 2023

Orgues mécaniques

publié le 05/05/2023
mise à jour le 19/10/2023, ajout d'un article pour la réouverture du Café des Orgues


Une perle découverte par hasard, avec plusieurs mentions régionales



Les Anges Mécaniques

réalisation et images : Bruno Lemesle
interviews : Jean-Marc Thuillier
lumières : Bertrand Llorca
voix de Caroline Girard et Patrick Moreau
un film produit par La Huit en 1992, diffusé sur la chaîne Muzzik

avec la participation de 
Robert Hopp : facteur d'orgues mécaniques, à Monteux (84)
Paul Eynard (1923-2009) : noteur d'orgues à Saint Hilaire du Rosier (38)
Antoine Bitran : noteur d'orgues
Marc Fournier : facteur d'orgues limonaire
Christian Fournier : facteur d'orgues limonaire  à Seyssuel (38)
Paul Bocuse (1926-2018) : collectionneur d'orgues mécaniques
Alain Vian (1921-1995) : antiquaire
Paul Florein (1889-1971) : noteur d'orgues à Sète, et compositeur
Albert Ameloot (1920-2006) : café des Orgues à Herzeele

Paul Bocuse évoque M. Florein et Marc Fournier présente son orgue Paul Florein à 18mn, et nous fait entendre une Marche de sa composition
Le documentaire commence avec quelques plans tournés à Herzeele, au café des Orgues puis y retourne à 21:38 pour l'interview d'Albert Ameloot et plusieurs plans des danseurs.

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"Elle s'appelle Claire Ameloot [1923-2008], avec deux o puisqu'on est en Flandre, mais à Herzeele, avec deux e, tout le monde dit Mamie. Et, le dimanche après-midi, c'est le moment de gloire pour Mamie. Installée à la passerelle de commandement du Café des Orgues, devant un tas conséquent de canettes mises au frais, Mamie accueille son monde ; Grands parents, adultes dans la force de l'âge et même les petits enfants, ceux qui n'ont juré que par U2 ou les boîtes de nuit et qui, un jour, comme tout le monde, abjurent les mirages de la technologie et vont hasarder leurs baskets sur le plancher glissant de chez Mamie. Ensuite, ce n'est qu'une question de minutes. Les vieux montrant et les jeunes copiant, tout le monde se retrouve à rocker, valser, paso-dobler, et oser d'autres pas que le journaliste ignore. Les grands-mères entre-elles, les rayonnantes jeunes femmes passant des bras de leur homme à ceux de leurs enfants, les mômes coincés se décoinçant, tout le monde porte sur son visage le sourire du bonheur. Tout ça grâce à quoi?

A trois somptueux orgues, ornés de fastueuses façades Arts déco et gros chacun, comme un semi remorque. Au total, 9 tonnes de tuyaux et de bidules tagada zim-boum, alimentés par du papier perforé et capables de jouer aussi bien du Bill Harley que Laisse mes mains sur tes hanches ou l'inoxydable Aaalexandrie-Aaalexandra. Quand on a entendu ces engins se déchaîner, avec leurs sifflets, leurs soufflets et leurs basses de paquebots en partance, n'importe quelle sono électrique a l'air d'un chuchotement calamiteux.

Aux Monuments Historiques, ce vacarme n'est pas tombé dans des oreilles d'ignorants. « Depuis quatre ans, explique Anne Lefèvre, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, nous étendons notre action au patrimoine de la vie quotidienne. Nous avons inventorié des arènes de combats de coqs, des clubs de tir à l'arc ou des estaminets comme le Café des Orgues. Ce dernier possède des machines uniques. Pour le moment elles n'ont rien à craindre. Mais à la moindre menace, nous les protégerons en bonne et due forme ».

Cet intérêt soudain n'extirpe qu'une moue à la Mamie d'Herzeele. « Ces orgues étaient la passion de mon mari. Dans sa famille*, ils promenaient leur limonaire de village en village et faisaient danser dans toutes les fêtes. Quand il a appris que trois orgues immenses étaient à vendre, cachés depuis la guerre chez un spécialiste belge, il a eu le coup de coeur. Il a passé des années à les restaurer. Maintenant ce qui compte, c'est que le monde continue à venir. Les monuments historiques, ça ne m'intéresse pas ». Il se fait tard. On sert des frites. Sur les visages, la joie se mélange à la sueur. Le tas de canettes a passablement diminué. Mamie est au comptoir à serrer les mains et à embrasser les joues. Dansez en paix, bonnes gens, le Café des Orgues à l'avenir devant lui…"

Télérama 17/09/1997


*Prosper Ameloot (1883-973) est mentionné loueur d'orgues en 1924

La Voix du Nord

Coralie et Edouard Maillet
nouveaux gérant du Café des Orgues







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quelques photos extraites du documentaire, qualité TV d'époque


Paul Florein

Paul Eynard

Marc Fournier et son orgue Florein

Marc Fournier

Café des Orgues, Herzeele

salle de danse du Café des Orgues, Herzeele

Christian Fournier

Café des Orgues, Herzeele

Antoine Bitran

Albert Ameloot

une autre page sur la musique mécanique ICI

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