dimanche 24 septembre 2023

Guillaume Le Blond, facteur d'instruments (1735-1796)

mise en ligne le 24/12/2021
mise à jour le 29/7/2022 : ajout de photos du cistre de Bruges
mise à jour le 9/9/2023 : ajout d'une photo du cistre de l'Hospice Comtesse
mise à jour le 24/9/2023 : ajout d'infos sur Pierre Glintz


musée de l'Hospice Comtesse, cistre 1777
expo Mondonville 2011
photo personnelle


Musée Gruuthuse, cistre 1777
photo personnelle

C'est par lui que tout a commencé. 

Patrick Delaval, chercheur et passionné de cistre, connaissait ce luthier dunkerquois par ses magnifiques instruments conservés dans plusieurs musées européens, mais la bibliographie était assez succincte sur les dates de naissance et décès, on savait seulement qu'il était actif à Dunkerque dans le dernier quart du XVIIIe siècle, grâce aux étiquettes de ses instruments. Patrick me demande si je peux aller à la bibliothèque de Dunkerque chercher des informations. Je n'ai rien trouvé à la bibliothèque, mais on me conseille d'aller à l'étage au dessus, aux Archives Municipales. Là non plus on ne connait pas ce luthier, heureusement l'archiviste, Jean-Luc Porhel, me suggère de chercher des mentions dans les registres, en commençant par la Capitation. Nous sommes en 1980 et c'est le début de recherches sur les musiciens à Dunkerque qui sont toujours en cours.

Guillaume Le Blond est né en Normandie, à côté du Hâvre, à Saint Laurent de Brèvedent le 27 novembre 1735, fils de Jacques et Catherine Le Petit. C'est sa présence comme témoin au décès, à Dunkerque le 17 février 1792, de son neveu Jacques Leblonc [sic] qui m'a donné un début de piste pour localiser son baptême. Jacques est le fils du petit frère de Guillaume, Jacques Philippe, laboureur, né en 1745 au même village, que l'on retrouvera en 1783, parrain d'un enfant de Léopold Coffe, luthier à Dunkerque.


l'église de Saint Laurent de Brèvedent

Guillaume arrive à Dunkerque en 1764. Il se marie le 25 juin 1765 avec Marie Bernardine Colinion, née à Saint Omer en 1735. Il est alors domicilié rue Notre Dame. En 1769 il est au n°1 de la rue des Vieux Quartiers (actuelle rue Poincaré) cette maison a pu être située précisément grâce au recensement réalisé pour loger les troupes en 1772. Elle fait partie de la rangée de maisons accolées à l'église Saint Eloi, c'est la première, située sur l'angle sud de la façade.



Dans les registres de la Capitation, j'ai relevé les différents domiciles de Guillaume Le Blond de 1765 à 1795 : rue Notre Dame (1765-1769), 1 rue des Vieux Quartiers (1770-1772), à Rouen en 1773, rue du Quai (1774), rue de l'Eglise (1775-1778), rue Saint Eloi (1779-1789), rue Royale (1789-1790), marché aux Pommes (1790), rue de la Liberté (ex rue des Capucins (1795) et enfin à La Branche de Coudekerque lors de son décès le 30 mai 1796. Son épouse meurt en 1808, 9 place Jean Bart (ex place Dauphine).


d'après le plan de 1785
source : Gallica


Sa résidence à Rouen est attestée par trois documents. Un cistre conservé au Musée de Leipzig, porte une étiquette manuscrite : "fait par Le Blond à Rouen 1773". Une mention sur une partition d'un dépôt de musique et surtout un certificat de bonne vie et mœurs délivré par le magistrat de Dunkerque en juillet 1772 : Messieurs les maire et eschevins de la ville et terri­toire de Dunkerque. Supplie humblement Guillaume Leblond maître luthier demeurant en cette ville, disant que depuis en­viron huit ans il a fixé sa résidence en cette ville où pendant ce temps il y a exercé sa profession à la satisfaction du public et de ses supérieurs par la bonne conduite, que comme dans la vue d’un plus grand avantage dans l’exercice de sa proffession il desiroit changer de résidence pour la fixer dans celle de Rouen, dans cette circonstance pour d’autant plus surement y parvenir et faire librement son voyage il desireroit aussi a cet effet obtenir de votre authorité un certificat de bonne vie et mœurs, c’est le sujet de la présente requête. Accordé le 9 juillet 1772. Cette tentative de déménagement s'est vite terminée par un retour à Dunkerque, en 1774 il est mentionné rue du Quai dans le registre des Capitations. 

J'ai trouvé son acte de décès très récemment dans le premier registre des décès de Coudekerque-Branche, appelée à l'époque La Branche de Coudekerque :

Acte n°30, Guillaume Le Blond, 31 mai 1796

l’an quatrième de la république françoise une et indivisible le douze prairial neuf heures de matin sur la déclaration qu’il nous a été fait par Louis Wagois frippier en commune de dunkerque agé de soixante cinq an et marie anne Catoen agée de quarante cinq an résidant en la commune de Dunkerque du décès de gilome Leblon décédé en cette commune de la Branche de Coudekerque le jour d’hier sept heure de soir. nous françois Simon Boiberque agent municipal de la ditte commune nous nous sommes transporté au domicile du dit le Blond ou nous etant assuré de son décès les dit déclarant nous ont dit qu’il se nomais gillome Leblond, rentier de profession, agé de soixante ans, natif de duavre époux de Bernardinne Collignon et ont les dit déclarants signé avec nous le jour, mois et ans que dessus

Marianne Cotoon [Cattoen ?]  : Louis Wagon : Boibergue

Cette commune comprenait le territoire de Malo-les-Bains (appelée Visschermoere), celui de Rosendael et encerclait la ville de Dunkerque jusqu'à Petite Synthe. Si l'acte mentionne qu'il est domicilié à la Branche de Coudekerque, la localisation précise n'est pas aisée. Mais on sait que le hameau de Visschermoere, comptait peu d'habitants, seulement quelques maisons de pêcheur en bordure de plage ; que Rosendael avait souffert du siège de 1793 par le Duc d'York et était quasiment rasée. D'après Léonce Baron, la partie la plus peuplée, appelée Section B, se trouvait autour du cabaret Le Petit Steendam, au bord du canal de Furnes, c'est dans ce cabaret que se tenait les réunions du conseil municipal et il servait donc de mairie. On peut supposer que la maison de Guillaume Leblond se trouvait dans cette section, avec un accès facile à la ville par le pont de Furnes. La recherche future permettra peut-être de trouver un document plus précis.


extrait du cadastre de 1810
source : Archives départementales du Nord

Activités para musicales

Guillaume Le Blond tenait un dépôt de musique (à Dunkerque et Rouen) mentionné sur plusieurs partitions qui sont parvenues jusqu'à nous : Premier recueil d'ariettes, menuets et allemandes, arrangés pour le cistre ou guitare allemande, dédié à Madame la comtesse d'Aigremont, par M. Pollet, maître de musique à Lille en Flandre. Deuxième recueil d'ariettes, menuets et allemandes arrangés pour le cistre ou guitare allemande dédié à Madame la comtesse de Nicolson, par M. Pollet maître de musique [dépot à Rouen chez Mr Le Blond luthier]. Premier recueil d'ariettes des plus jolis opéras, avec accompagnement de cistre ou guitare allemande, arrangé par M. Pollet, maître de cistre. Six sonates des meilleurs auteurs arrangés pour le cistre ou guitarre allemande avec accompagnement de violon, dédié à M.*, par M. Pollet, maître de cistre à Paris.

L'esprit des journaux
françois et étranger 1775

Les comptes de l'église Saint Eloi contiennent plusieurs mentions de ses travaux sur les instruments de l'orchestre : en 1777, réparation d'un serpent et une basse pour 15 livres et 10 sols ; en 1781, raccommodage de deux serpents pour 7 livres ; en 1783, il vend un archet pour le violoncelle, 7 livres ; en 1785, 68 livres et 10 sols pour avoir monté et mis en état la contrebasse ; 1786, 36 livres pour avoir verni la contrebasse ; en 1789, 55 livres 9 sols pour la livraison de cordes pour la contrebasse depuis le 23 décembre 1787 jusqu'au 25 décembre 1789 ; idem en 1792, 51 livres et la dernière livraison de cordes pour la contrebasse et de papier rayé, 52 livres en 1793.


Les instruments 

Patrick Delaval a réalisé un inventaire complet des instruments fabriqués par Guillaume Le Blond conservés dans les musées et quelques collections privées :
- 1772 : un violoncelle fait à Dunkerque conservé par M. Deporre à Gand (R. Vannes)
- 1772 : un cistre fait à Dunkerque, conservé au musée de Leipzig, (catalogue du musée)
- 1773 : un cistre fait à Rouen, conservé au musée de Leipzig, (catalogue du musée)
- 1774 : un cistre-luth fait à Dunkerque conservé au Musée de la Musique à Paris
- vers 1775 : un cistre, attribué à Le Blond, conservé au musée de Leipzig, (catalogue du musée)
- 1777 : un cistre fait à Dunkerque conservé au Musée Instrumental de Bruxelles
- 1777 : un cistre fait à Dunkerque conservé à Bruxelles
- 1777, un cistre fait à Dunkerque par Le Blond, conservé au Musée de l'Hospice Comtesse à Lille
- 1777 : deux cistres fait à Dunkerque conservés au musée de Berlin
- 1777 : un cistre fait à Dunkerque conservé au Musée Gruuthuse à Bruges
- 1779 : deux cistres faits à Dunkerque conservés au Musée Instrumental de Bruxelles
- vers 1780, un cistre théorbé, attribué à Le Blond, conservé au musée de Leipzig, (catalogue du musée)
- 1789 : un cistre fait à Dunkerque mentionné par Stainer (1896)
- 1789 : un cistre fait à Dunkerque, propriété de R et M. Milland à Paris (R. Vannes)
- 1789 : un pardessus de viole fait à Dunkerque, conservé au musée de Berlin
- 1789 : un piano table fait à Londres, conservé au musée de Berlin
- 1792 : un piano table fait à Dunkerque, conservé au Musée Gruuthuse à Bruges
- sans date, un cistre vu en vente vers 1995 par M. Bissonnet, antiquaire à Paris
- sans date, un cistre fait par Le Blond conservé au musée de Stockholm
- sans date, une guitare marquetée, faite à Dunkerque, de la collection de César Snoeck à Renaix, achetée par le musée du Tsar à Moscou ?
- des violons, mentionnés, sans date ni localisation, par René Vannes

Christian Declerck
24 décembre 2021


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Dunkerque 3/11/1789


Complément sur son lien avec Pierre Glintz, ébéniste et sculpteur à Dunkerque avant 1800

Guillaume Le Blond est témoin à son premier mariage le 3 novembre 1789, un petit détail qui laisse supposer une relation professionnelle entre ces deux artisans du bois. Pierre (Petter) Glintz est né à Klagenfurt (Autriche actuelle) alors en Carinthie, le 19 mars 1746, fils de Pierre aussi ébéniste. Je ne sais quand il arrive à Dunkerque, il épouse Marie Jeanne Blanckaert (61 ans) en 1789, son épouse meurt avant 1795. L'année suivante il épouse une jeune femme de 28 ans, il en a 50, Isabelle Decoopman, originaire de Zegerscappel. Elle lui donnera 5 enfants dont l'aîné Pierre Joseph, sera le seul survivant. Né à Dunkerque en 1797, il sera facteur de pianos chez Pleyel et Wolff, comme nous l'indique la mention lors de l'attribution de la médaille de Ste Hélène en 1872 (il a été blessé à la bataille de Waterloo en 1815). Les naissances de ses frères et sœurs à Lille (1800, 1802) puis à Paris (1804) nous indiquent le parcours de son père pendant ces années troublées. Son père meurt en 1820 à Paris, 18 rue des Billettes, sa mère est morte à Villers-Cotterêts en 1830. Le fils se marie deux fois et sa première épouse, Jeanne Bisson (née à Châteauroux), lui donne trois enfants : Pierre (1819-1835), Clara (1821-1874) et Alexis (1828-1907), il meurt dans le 11e arrondissement de Paris, 9 rue de Charonne, en 1881.


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les instruments de Guillaume Le Blond

Musée de l'Hospice Comtesse
 à Lille



Musée de Leipzig


Musée de Stockholm


cistre-luth
Musée de la musique à Paris


Musée Gruuthuse, Bruges, vers 1930
encadré : le piano G. Le Blond
C. P. collection personnelle

piano table ou square-piano
Musée Gruuthuse à Bruges
source : catalogue du musée
et photo personnelle

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Cistre Le Blond 1777, musée Gruuthuse
photos personnelles










dimanche 10 septembre 2023

Les fêtes de Lille en 1729

Le jeudi 29 septembre 1729 et les jours suivants, des fêtes sont données pour la naissance du dauphin le 4 septembre.

François-Casimir Pourchez, libraire et relieur, rue des Jésuites à Lille, [réalisa et] offrit un manuscrit au Magistrat de Lille. Refusé par ce dernier, ce manuscrit connut des propriétaires divers, dont le libraire L. Quarré-Reybourbon qui l’acheta à la fin du XIXe siècle et en fit l’objet d’une communication le 29 mars 1894 à la réunion des sociétés des Beaux-arts des départements 

La description de Louis Quarré-Reybourdon


ICI


Parmi ces aquarelles, deux nous intéressent plus particulièrement :


le bal au Gouvernement pour la riche bourgeoisie


et celle-ci


Façade du Griffon d'Or sur la Grand Place, décorée
par M. D'aubigny, fermier des vins et des bières de la ville
pour donner Concert pendant le feu d'artifice



On y trouve aussi mention d'un chant, avec notes, sur l'air du carillon du beffroi de la ville dont certains vers sont d'une crudité qui serait choquante à notre époque, dont nous ne reproduisons que quelques vers bachiques :
Viens-t-en, Pierrot, bon drille
Viens-t-en au cabaret,
Il nous faut, ventrebille,
Enivrer tout à fait

J'ai fait ces photos lors de l'exposition Mondonville et la musique à Lille de la Médiathèque Jean Lévy au printemps 2011.

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J'aime croire que parmi les musiciens représentés sur ces illustrations, on peut apercevoir un des membres de la famille Hanot. Ils sont présents à Lille à la même époque. 
Le père, Charles, joueur de violon à Dunkerque en 1710, puis musicien à Lille en 1754. Le fils aîné François Charles, maître de danse et compositeur, né à Dunkerque en 1697, il épouse Marie Hélène Alexandre à Lille en 1724, mort à Tournai en 1770 (voir plus bas) ; Charles Joseph, joueur de violon, maître de danse et hautbois assermenté de la ville de Lille, né à Lille en 1708, il épouse Jeanne Catherine Didier à Lille en 1728, il meurt à Lille en 1787.

Nous nous arrêtons un peu ici sur ce modeste compositeur flamand, parce que son œuvre témoigne de l'activité qui régnait en province, aux environs de 1740, dans le domaine de la musique instrumentale. François Hanot ou Annotte naquit à Dunkerque, le 10 juillet 1697, de Charles et de Marie Gallot, et non pas en 1720, ainsi que le prétend Fétis (1). Son acte de baptême, que nous reproduisons ci-dessous, lève toute incertitude sur le lieu de sa naissance, quoique l'acte de mariage de son frère cadet, Charles Joseph, le déclare, par erreur, natif de Lille, paroisse Saint-Élienne (2). Charles-Joseph était bien originaire de Lille, où il naquit le 22 avril 1708 ; en 1736, Charles-Joseph, qui exerçait la profession de « joueur de violon » et de « maître de danse », pouvait se prévaloir d'un emploi municipal, car il était « hautbois sermenté de la ville ». Il écrivit même des ballets destinés au théâtre de Lille, et, d'après L. Lefebvre, il joua probablement, avec son frère François, au concert de cette ville. Nous trouvons François Hanot installé à Lille en 1724, où, le 29 octobre de cette année, il épouse, en l'église Saint-Maurice, Marie-Hélène Alexandre (3). Mais, avant cette époque, il avait voyagé tant en France que dans les Pays-Bas, et avait enseigné le violon et la danse, à Mons et à Rouen. C'est ce qui résulte d'une délibération des Consaux de Tournai, en date du 30 janvier 1742, et aux termes de laquelle François Hanot se trouvait sollicité par plusieurs personnes de Tournai de venir fixer sa résidence dans celle ville « pour y fournir et instruire la jeunesse ainsi qu'il se flatte de l'avoir fait, tant en la dilte ville de Lille qu'avant, à Mons et à Rouen ». Ce document nous apprend, en outre, qu'il était à ce moment là « maître de danse et de violon, élably en la ville de Lille, pensionné entre autres des dames de Marquette pour y enseigner à danser aux demoiselles pensionnaires (4) ».

On rapprochera cette assertion du fait que, de 1718 à 1720, l'état des acteurs qui interprétèrent l'opéra français au théâtre de Lille mentionne, parmi les « choristes de la danse », un certain Hanot qui, vraisemblablement, se confond avec notre musicien. La délibération que nous visons plus haut dit encore que François Hanot est « maître des ballets qui se font dans les tragédies des collèges des RR. PP. Jésuites et Augustins » de Lille.

Hanot professait donc, dans diverses maisons d'éducation, le violon, la danse et les belles manières ; il trouvait, cependant, le temps de composer pour son instrument, car, vers 1740, il publiait à Lille son premier œuvre, Sei Sonate a flauto traversa o violino solo e basse continua, qu'il dédie à Louis, baron de Roll, d'Emmenholtz, etc., officier au régiment de Witmer. 

Alors que ni son père ni son frère cadet ne sollicitèrent le titre de « bourgeois », François Hanot acheta la bourgeoisie, le 7 avril 1744, ainsi qu'en témoigne le Registre aux Bourgeois de Lille , bien qu'à cette époque il fût fixé à Tournai. Faisant droit à sa requête de 1742, la ville de Tournai, en effet, lui accordait une pension de 200 florins au lieu de celle de 300 florins qu'il demandait ; il pouvait alors s'intituler : « Pensionné de la ville et cité de Tournay. » C'est là le titre qu'il prend sur son œuvre II, Six Sonates pour un violon seul ou flûte traversière avec la basse continue, qu'il met au jour en 1745, après avoir reçu, le 1er juillet, un privilège de douze ans pour des « Sonates, trios et autres pièces de musique instrumentale ». Hanot dédiait son nouvel ouvrage au comte de Saint-Génois, qui appartenait à une ancienne famille de Tournai, et qui, de 1721 à 1749, remplit diverses charges dans la magistrature de cette ville. En 1745, Saint-Génois était « Grand Prévôt de la ville et cité de Tournai » […]


(1). Son nom admet les orthographes les plus diverses, entre autres celles de Hannot et Hanno. — Voici son acte de baptême :

« L'an de grâce 1697, le dixième jour du mois de juillet, je soussigné, prêtre vicaire de cette paroisse de Dunkerque, ay baptisé François, fils légitime de Charles Annotte et de Marie Gallot, né ce matin à 5 heures. A été parrain François Louart, et marraine Marie Gallo qui n'a sçu écrire. » Signatures. [Extrait du Regislre des Actes de baptêmes de la Paroisse de Dunkerque, pendant l'année 1691.)

D'après L. Lefebvre, qui avait bien voulu nous communiquer d'intéressants renseignements sur les Hanot, le père de François-Charles était natif de Rivière, diocèse d'Arras, et sa mère, Marie Galot ou Gallot, native de Tiembronne, diocèse de Boulogne

(2). Cet acte, qui porte la date du 20 mai 1731, porte que François llauot est né à Lille, paroisse Saint-Etienne.

(3). Mariage Hanot François et Alexandre Marie-Hélène, 29 oct. 1724 [Etat civil de Lille].

(4). Registre des délibérations des Consaux. N° 259, f° 18vo. Délibération du 30 janvier 1742 (Arch. de la ville de Tournai). Le pensionnat des dames de Marquette se trouvait dans l'abbaye cistercienne de Marquette, à une lieue de Lille, abbaye fondée, en 1226, par la comtesse Jeanne de Flaxidxe ; il disparu lors de la Révolution.


L’école française de violon de Lully à Viotti, Lionel de La Laurencie, 1933 ; page 151



source


samedi 2 septembre 2023

Radio Uylenspiegel

mise à jour le 2/9/2023 ajout d'une photo
mise à jour le 3/3/2022 ajout d'une vidéo
mise à jour le 4/4/2018 ajout vidéo Radio Uilenspiegel/Anvers
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en 1978, les débuts sur 102 Mhz au temps des radios libres




Le premier janvier 1978, c'est la première émission depuis l’église de Cassel, y participent : Jacqueline et Jean-Rémy Bève, et Maryse et Pascal Vanbremeersch. Le matériel est caché aux regards des visiteurs derrière un rideau et sous la "protection" de Notre-Dame de la Crypte, la réception est très bonne malgré la faible puissance de l’émetteur.
Le dimanche suivant a lieu la deuxième émission, avec la participation de Pierre Vandevoorde (dit Keuntje) de Steenvoorde qui apporte sa connaissance et sa pratique du flamand. Même réussite, malgré le brouillage intensif.




La semaine suivante Pascal entre en contact avec moi. Il recherche la possibilité de diffuser sur Dunkerque. J’accepte de participer et je trouve une chaumière, située à Quaedypre, idéalement située sur la "falaise" de l’ancien trait de côte, au delà de Bergues, en surplomb de la plaine de la Flandre Maritime.
L’émission du 15 janvier se passe sans problème, pendant la diffusion je suis retourné chez moi chercher un appareil photo pour immortaliser ce moment historique, mais durant mon absence il y a eu des visiteurs à la chaumière. Je gare ma voiture dans le chemin de terre, je fais quelques photos dans le grenier où est placé l’émetteur. Quand je sors j’aperçois une fourgonnette qui bloque le chemin, m’empêchant de partir, je comprends vite ce qui se passe, le camion gonio a pu facilement repérer le lieu d’émission vu le peu de densité d’habitation et ils ont posé une souricière avec l’aide des techniciens de T.D.F. Peu après les gendarmes de Bergues arrivent et m’emmènent pour un interrogatoire, c’est la première saisie de la radio.

séance de studio avec Pascal Vanbremeersch,
Jean-Paul Sepieter et Keuntje
© photos B. DOM de Mortsel


Pour l'émission suivante, le 19 mars, le temps de trouver un nouvel émetteur, je récidive. La diffusion se fait cette fois depuis mon appartement dans le centre ville de Dunkerque, précisément 36 rue du Maréchal-French, au premier étage. En ville, la triangulation est moins facile et comme les émissions ne durent qu’une demi heure, TDF n’a pas le temps de localiser l’émetteur.

l'émetteur sur la table
de la salle à manger, photo C.D.

J’ai conservé la cassette originale de cette émission qui fut ma dernière participation, ensuite mon père a pris le relais.

Téléchargez la cassette ici
100 téléchargements au 1/6/2013

extrait


programme :
- le Carillon de Dunkerque, par Alfred et Kristien Den Ouden
- Nee’w we goan nus vlams ni laot’n, par Willem Vermandere
- Ali Alo, par le groupe Rum
- un texte sur l’abolition des monopoles d’état de la radio, par Jean-Paul Sepieter
- Anne-Marie Katrien, par le groupe ‘t Kliekske
- Al travaille à la filature par Marieke (version en concert, différente de celle qui est ici)
- annonce finale, par Pascal Vanbremeersch
- Laat de mensen dansen, par Wannes Van De Velde

La suite est dans la plaquette écrite, à chaud, par Pascal Vanbremeersch : Une radio libre en Flandre : Radio Uylenspiegel, éditée par Westhoek édition en 1979.

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une vidéo présentant la radio à travers le portrait de Bruno Lobert, réalisée par Alexandre Agnès-Rétaux
et la musique de Renaud Hibon (cornemuse) et Jérémie Congrega (guitare)




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En janvier 1975, Pascal Vanbremeersch a publié, dans sa revue Kanar, une série d'articles sur les premières radios pirates, dont un consacré à Radio Anvers qui émettait depuis un bateau nommé Uilenspiegel. Il n'y a pas  de hasard, je pense que cette radio a fortement inspiré le nom de la radio de Cassel.

vidéo hommage à Georges De Caluwé (1889-1962)


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La revue l'Abeille a publié un numéro très complet sur le thème de la radio régionale, on peut le télécharger ici

le site de l'Abeille