jeudi 12 juin 2025

Nous y étions

 Les musiques et danses traditionnelles dans les années 1960 et 1970


Avant le grand souffle du revivalisme folk des années 1970, les musiques traditionnelles françaises vivent souvent dans l’ombre, cantonnées à des pratiques locales, folkloriques et rurales, parfois figées dans une image patrimoniale un peu poussiéreuse. Le “folklore”, tel qu’il est alors perçu, consiste fréquemment en un conservatoire de coutumes et de chants transmis dans un cadre ritualisé, souvent éloigné des dynamiques contemporaines. Pourtant, à la fin des années 1960, un contexte social et culturel bouleversé — marqué notamment par Mai 68 — va profondément redessiner les contours de ce paysage musical.

L’effervescence post-68 insuffle une envie forte de rupture et de création alternative, portée par un esprit anti-capitaliste, antimilitariste et féministe. Ce désir d’une société nouvelle, plus juste et collective, résonne dans les aspirations culturelles d’une jeunesse en quête d’authenticité et de sens. Inspiré·es par le modèle américain — avec ses “folk-clubs”, ses chanteurs·es engagé·es, son retour aux racines — de jeunes militant·es et musicien·es français·es se lancent dans un véritable « retour aux sources ». Ils entreprennent un travail de collectage régional, redécouvrant et valorisant des répertoires traditionnels oubliés ou délaissés, souvent à travers le terrain, auprès des derniers porteurs de traditions orales.
[…]
la suite ICI


Mon déclencheur 

04/1972 – Lettre ouverte du folk singer américain Pete Seeger (1919-2014) 

Pete Segger écrit une lettre aux jeunes du monde qui est publiée en français par la revue « Rock&Folk ». Dans ce texte fondateur, Seeger incite ses lecteur·ices à redécouvrir les pratiques musicales populaires à l’échelle locale, là où ils/elles vivent, d’en chercher les traces vivantes et de les diffuser au maximum. Dans son article « Comment passe-t-on de Kraftwerk à Bouscatel ? », Éric Montbel explique l’impact que cette lettre a eu sur son parcours et sur celui de ses camarades. Elle devient en quelque sorte le catalyseur de nombreuses activités du folk revival, et notamment, d’une grande vague de collecte des musiques traditionnelles menée par les jeunes auprès des plus âgé·es dans le but de sauvegarder et promouvoir ces pratiques culturelles.
 

1974 : Bœuf à La Chanterelle

 



 Cette rare photo d’un bœuf au Folk-Club de La Chanterelle à Lyon provient de la collection personnelle d’Olivier Durif. Elle a été prise après le concert du groupe parisien Bluegrass Connection, rejoint sur scène par les musiciens de la Chanterelle d’alors. Olivier nous décrit ce moment : « C’est à ma connaissance une des très rares photos prises dans le Folk-Club de La Chanterelle à l’éclairage plus qu’incertain dans une demi-cave sans fenêtre et sans aération où s’entassaient (et fumaient, si j’ose dire, de concert !) 150 personnes tassées comme des sardines, assis à même la moquette, sur laquelle les fumeurs venaient éteindre leur cigarettes, dans un local de 30 m2 le mardi soir de 20h30 jusqu’à point d’heure… »

Le 10 juin 1975, je joue sur la scène ouverte à La Chanterelle

Le 4 juin je quitte Coudekerque-Branche pour aller au festival de Chapeau-Cornu, en stop !, j'accompagne Martine, rencontrée à la Ferme Lebecque, qui retourne chez elle, à Lyon, et je tente de contacter Martine et Monique Ferrier pour un éventuel hébergement, ce qu'elles acceptent sans hésiter. Elles me proposent de les accompagner le soir au Folk Club et m'invitent à jouer, j'avais emmené mon dulcimer. Me voici donc sur la minuscule scène du folk-club déjà mythique pour ma première prestation solo. J'en garde peu de souvenir, j'ai joué deux morceaux ? peut-être. Le lendemain je reprends la route pour Chapeau-Cornu. Au château, je donne un coup de main aux foins, etc… et j'y croise Jean-François Dutertre qui, après le festival, me propose de les rejoindre à Chalon sur Saône pour les aider à l'installation du Festival organisé par la revue Gigue, je pouvais assister gratuitement aux concerts. Après un passage à Valence, je remonte vers Grenoble, Chambéry et arrive à Annecy, j'assiste au concert de François Béranger au théâtre, Location d'un vélo pour faire le tour du lac, fin des "congés". Le 18 je reprends la route pour Chalon. Arrivée le soir même, j'ai eu la chance d'être pris en stop par un Italien, heureux de la victoire de la gauche aux élection et ravi de pouvoir raconter sa joie. Avec l'équipe de Gigue je participe au défrichage du terrain de "camping". J'y croise des "pays" : Alfred et Kristien Den Ouden, qui me ramèneront le 23 juin chez moi dans leur combi VW, à la porte de chez mes parents.

 

revue Gigue n°8


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire