dimanche 14 septembre 2025

Musiciens et galériens à Dunkerque

source : Gallica
 
 
  1712 : Nous étions sur notre galère, qui était La Commandante, presque toujours chargés de fatigue extraordinaire, à cause que notre commandant, qui était très magnifique, y entretenait un belle symphonie de douze joueurs d’instruments, tous galériens, distingués par des habits rouges et des bonnets de velours à la polaque, galonnées d’or et leurs habits galonnés de jaune, qui était sa livrée. Le chef de cette symphonie, et qui l’avait formée, était un nommé GONDI, un des vingt-quatre symphonistes du Roi, qui, par débauche ou libertinage, avait été chassé de la Cour et, s’étant enrôlé dans les troupes, en avait déserté. Ayant été repris, il fut condamné aux galères et mené sur la Commandante de celles de Dunkerque. C’était un des plus habiles musiciens de France, et il jouait de toutes sortes d’instruments. La symphonie nous attirait donc beaucoup de visites fatigantes.
 
Grâce au témoignage de Jean Marteilhe nous connaissons précisément la vie quotidienne des galériens sous Louis XIV. Condamné à Lille en 1701, il arrive à Dunkerque en 1702. Les galères sont stationnées dans le nouveau bassin de la Marine, à côté de l'arsenal, sur ce tableau on aperçoit les 6 galères dunkerquoises rangées au fond du bassin.
 
source : Musée Portuaire

1702, c'est aussi l'année du mariage à Paris le 4 novembre, de Jean Louis de GUILLAUME de FONTAINE, commissaire et contrôleur de la marine et des galères au département des Flandres et de Picardie avec une comédienne, Manon DANCOURT, fille de Florent d'Ancourt, dramaturge et comédien de la Comédie Française. Manon, de son vrai nom Marie Anne Armande CARTON, suit son époux à Dunkerque en 1702 où ils demeurent quelques années*.
Apparemment deux évènements qui n'ont pas de lien mais ces personnages ont pu se croiser aux cours des fêtes données par le Commissaire de la marine, comme nous le précise Jean Marteilhe "C'est lorsqu'il se trouve en ville des étrangers de distinction. Quelquefois le gouverneur leur donne le plaisir de monter sur les galères pour y voir faire l'exercice, dont je viens de parler. D'autres fois c'est l'intendant, ou le commissaire de la marine ; mais très souvent ce sont les capitaines et lieutenants des galères, qui donnent ces fêtes à leurs amis, en les régalant de collations, et, même de repas splendides sur leurs galères. 
 
* Dictionnaire des comédiens, Henri Lyonnet, 1900


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