dimanche 6 juin 2010

Eddy Jura

Eddy Jura (1896-1987) – compositeur



Les amateurs de chansons régionales ont certainement relevé ce nom à côté de celui de l’auteur patoisant roubaisien Charles Bodart-Timal. Jusqu’à présent aucune information n’avait été trouvée sur ce personnage, l’article de Fernand Carton paru dans la revue Toudis, n° 4 de juin 1997, ne le mentionnait pas, alors qu’il est l’auteur de la musique d’une importante partie du répertoire de Bodart-Timal. On supposait que c’était un pseudonyme, mais c’était tout ce qu’on pouvait en dire.
Le hasard d’un dépouillement de la revue catholique "Nos chansons françaises", éditée par Henri Colas et André Chenal, m’a fait découvrir son portrait, celui d’un jeune homme à lunettes d’une vingtaine d’années avec ce commentaire : M. Eddy-Jura est un de nos plus jeunes et fidèles collaborateurs. Habile compositeur il a déjà tout le métier des professionnels. Son talent extrêmement souple et varié a donné déjà, ici même, sa mesure, avec les œuvres du chansonnier Eugène Wyl et de notre directeur André Chenal, auxquelles il a collaboré comme compositeur. Citons particulièrement : Les deux commères. Il faut s’en faire ! Chanson tapageuse, Disette d’eau, et dans le numéro d’Avril, Chez l’épicière. (n°44 mai 1924)
Le vrai nom d’Eddy Jura est Jacques Daudier. Né à Pons (Charente Maritime) le 27 janvier 1896 il est le fils d’André et Claire Hedde. Sa mère musicienne amateur a sans doute transmis son goût pour la musique à son fils qui prend des cours particuliers auprès d'un professeur à Orléans. Après la Grande Guerre, dont il revient mutilé, il entre à la Banque de France. Au fil des mutations professionnelles il fait plusieurs séjours dans notre région : à Calais, à Armentières et à Lille vers 1935, c’est à cette époque qu'il collabore avec Charles Bodart-Timal. Mais il a d’autres attaches avec la Région car sa grand-mère paternelle Henriette Kolb-Bernard est née à Lille en 1843, elle est la fille de l’industriel Charles Kolb-Bernard homme politique lillois (conseiller municipal, député, sénateur). Après la guerre il abandonne la composition, ses responsabilités à la banque étant devenues incompatibles. Il décède à Bordeaux le 28 février 1987.

Merci à madame Nicole Mizzi-Daudier qui m'a gentiment donné toutes ces informations sur son père ainsi que cette photo prise en 1969


Les chansons de Charles Bodart-Timal misent en musique par Eddy Jura que je possède :
Belle jeunesse, chantez ! ; Sans y penser ; C’est la tendresse ; Chanson du petit rentier ; Tout s’arrange avec une chanson ; Ça fait moderne ! ; Marcher au pas… ; Jeanneton ! marie-toi donc ! ; La valse des jours de fête ; Les frites ; C’est un petit pavillon ; Ah ! les femmes ! ; Les pieds d’Alphonse ; La bière ; Quand on est vraiment ménagère ; L’argent ; La valse du bonheur ; C’est Estelle ; Il est un petit village.



Quelques unes de ces chansons ont été enregistrées et sont disponibles sur le CD "VIVAT !, un demi siècle de chansons roubaisiennes" édité par La Chapelle des Flandres.


Catalogue des compositions de Jacques Daudier
réalisé par Nicole Mizzi-Daudier

Paroles de C. Bodart-Timal : Ah ! laissez-moi Mademoiselle, Ah ! les femmes !, Antoinette (1938), L’argent, Aux noces de chez nous (1938), Avec une chanson, Belle jeunesse, chantez ! (1938), La bière, C’est Estelle, C’est la tendresse, C’est un petit pavillon, Ça fait moderne !... (1938), La chanson du petit rentier, En tandem, Faut être à la page, Les frites, Il est des yeux, Il est un petit village… (1934), Je connais un philosophe (1938), Jeanneton ! marie-toi donc ! (1936), Jésus le raboteur de planches (1934), Marcher au pas…, L’oncle Séraphin ?, La perception joyeuse, opérette (1936/37), La petite millionnaire, opérette (1937), Quand défile la fanfare…, Quand on est vraiment ménagère…, Les pieds d’Alphonse, Reine de mon foyer, Roubaix, mon vieux clocher !, Sans y penser (1935), Tout s’arrange avec une chanson, Une chanson (1938), La valse des jours de fête, La valse du bonheur, La vieille fille.

Paroles d’André Chenal : L’arracheur de dents (1929), Au conseil municipal, Les bavardes du lavoir, La bonne aubaine, C’est un bon garçon !, Les cadeaux du Jour de l’An (1923), La chanson des beaux jours, Chez l’épicière, Depuis qu’nous avons la radio !, Les deux chasseurs (années 20), Les deux commères (1923), L’écho de l’Ecole, Elle avait un pyjama ! (1923), Elle se maquille ! (1929), Elles ont la peau noire, Emma aime le cinéma, La femme est une martyre !, Les fétiches, Fleurs des champs, Les gros dindons, Il faut s’en faire ! (1923), J’ai bien l’temps !, J’m’appelle Ugène, Je fais du sport !... (1928), La maison qui brûle, Oh ! les haricots ! (1934), Les pauvres oies, Les pêcheurs à la ligne (années 20), Les pompiers de not’pays (1926), Tiens la ridelle, mon gars !, La vengeance du Docteur

Paroles d’Eugène Wyl : A vos souhaits, C’est même pas mal, Chanson tapageuse, La grève des agents, Le naufrage des petits bateaux, Nouvelles de la Ruhr (1924), La philosophie du chef de gare ou le fromage égaré, L’oncle Saturnin, opérette en un acte, Le Pinard de St Jean de Braye (1924), Tapageuse marche (1925), Vive le trombone (années 20)

Paroles de Pierre d'Anjou : J’trouve pas ça drôle !, L’ordonnance du toubib, Quelques petites réparations (1931), Un p’tit veinard, La vache blanche

Paroles de Paul Moreau : Ma femme n’aime rien

Paroles d’André Frapier : Amour et crise (1944), L’appel du Coq Gaulois (1944), Cancans et papotages (1945), Chez nous dans mon pays (1944), La fauvette se marie (1945), Où vas-tu prince charmant (1944), Un grand homme (1945)

Paroles d’André Cailleiej [?] : Les Reines (harmonisation d’Eddy Jura)

Paroles d’Emile Joulain : Gosse de patro (harmonisation d’Eddy Jura)

Paroles de René Bastien : Tournons la page

Paroles de Prosper Amiot : C’était un gosse de Paris (1945), Les fraises des bois (1945), La grâce d’un sourire (1945), Le gueux à la belle étoise (1945), Le rêve de l’exilé (1945), Sur le vieux pont près du moulin (1944), Sur mon bel oiseau blanc (1945)

Paroles de Rémy C. : Un cas de conscience ! (1924)

Paroles de J.-M. Beaumert : Le trésor des Normands

Paroles de Jean Pedelupé : Je n’ai jamais compris pourquoi (1946)

Paroles de P. Corneille : Stances à la Marquise, (illustration de G. Daudier) (1921)

Autres compositions : 3 rondeaux de Le Bret (Minois, Prière, Portrait), Air du pauvre aveugle, Allo boy !!, Bravo saxo !, one step (1927), Ce n’est pas difficile, Choupoutou-pitt-pitt, shimmy-fox trot (1925), Cinémarche, Elle montait la rue neuve, fox-trot (1927), Epilepsy ?, Hermance (1927), Orléans sur scène, Les pauvres vies (déclaration en 1933 de « M. Daudier »), Les petits airs et les petites chansons, accompagnement de Eddy Jura, La réforme du calendrier, accompagnement de Eddy Jura, Vierzon : valse lente (1927), Zénobie !!!, One step (1925)


mise à jour de février 2011

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