mise à jour le 29/7/2022 : ajout de photos du cistre de Bruges
Musée Gruuthuse 1777 |
C'est par lui que tout a commencé.
Patrick Delaval, chercheur et passionné de cistre, connaissait ce luthier dunkerquois par ses magnifiques instruments conservés dans plusieurs musées européens, mais la bibliographie était assez succincte sur les dates de naissance et décès, on savait seulement qu'il était actif à Dunkerque dans le dernier quart du XVIIIe siècle, grâce aux étiquettes de ses instruments. Patrick me demande si je peux aller à la bibliothèque de Dunkerque chercher des informations. Je n'ai rien trouvé à la bibliothèque, mais on me conseille d'aller à l'étage au dessus, aux Archives Municipales. Là non plus on ne connait pas ce luthier, heureusement l'archiviste, Jean-Luc Porhel, me suggère de chercher des mentions dans les registres, en commençant par la Capitation. Nous sommes en 1980 et c'est le début de recherches sur les musiciens à Dunkerque qui sont toujours en cours.
Guillaume Le Blond est né en Normandie, à côté du Hâvre, à Saint Laurent de Brèvedent le 27 novembre 1735, fils de Jacques et Catherine Le Petit. C'est sa présence comme témoin au décès, à Dunkerque le 17 février 1792, de son neveu Jacques Leblonc [sic] qui m'a donné un début de piste pour localiser son baptême. Jacques est le fils du petit frère de Guillaume, Jacques Philippe, laboureur, né en 1745 au même village, que l'on retrouvera en 1783, parrain d'un enfant de Léopold Coffe, luthier à Dunkerque.
l'église de Saint Laurent de Brèvedent |
Dans les registres de la Capitation, j'ai relevé les différents domiciles de Guillaume Le Blond de 1765 à 1795 : rue Notre Dame (1765-1769), 1 rue des Vieux Quartiers (1770-1772), à Rouen en 1773, rue du Quai (1774), rue de l'Eglise (1775-1778), rue Saint Eloi (1779-1789), rue Royale (1789-1790), marché aux Pommes (1790), rue de la Liberté (ex rue des Capucins (1795) et enfin à La Branche de Coudekerque lors de son décès le 30 mai 1796. Son épouse meurt en 1808, 9 place Jean Bart (ex place Dauphine).
d'après le plan de 1785 source : Gallica |
Acte n°30, Guillaume Le Blond, 31 mai 1796
l’an quatrième de la république françoise une et indivisible le douze prairial neuf heures de matin sur la déclaration qu’il nous a été fait par Louis Wagois frippier en commune de dunkerque agé de soixante cinq an et marie anne Catoen agée de quarante cinq an résidant en la commune de Dunkerque du décès de gilome Leblon décédé en cette commune de la Branche de Coudekerque le jour d’hier sept heure de soir. nous françois Simon Boiberque agent municipal de la ditte commune nous nous sommes transporté au domicile du dit le Blond ou nous etant assuré de son décès les dit déclarant nous ont dit qu’il se nomais gillome Leblond, rentier de profession, agé de soixante ans, natif de duavre époux de Bernardinne Collignon et ont les dit déclarants signé avec nous le jour, mois et ans que dessus
Marianne Cotoon (Cattoen ?) : Louis Wagon : Boibergue
extrait du cadastre de 1810 source : Archives départementales du Nord |
Guillaume Le Blond tenait un dépôt de musique (à Dunkerque et Rouen) mentionné sur plusieurs partitions qui sont parvenues jusqu'à nous : Premier recueil d'ariettes, menuets et allemandes, arrangés pour le cistre ou guitare allemande, dédié à Madame la comtesse d'Aigremont, par M. Pollet, maître de musique à Lille en Flandre. Deuxième recueil d'ariettes, menuets et allemandes arrangés pour le cistre ou guitare allemande dédié à Madame la comtesse de Nicolson, par M. Pollet maître de musique [dépot à Rouen chez Mr Le Blond luthier]. Premier recueil d'ariettes des plus jolis opéras, avec accompagnement de cistre ou guitare allemande, arrangé par M. Pollet, maître de cistre. Six sonates des meilleurs auteurs arrangés pour le cistre ou guitarre allemande avec accompagnement de violon, dédié à M.*, par M. Pollet, maître de cistre à Paris.
L'esprit des journaux françois et étranger 1775 |
Les comptes de l'église Saint Eloi contiennent plusieurs mentions de ses travaux pour l'orchestre : en 1777, réparation d'un serpent et une basse pour 15 livres et 10 sols ; en 1781, raccommodage de deux serpents pour 7 livres ; en 1783, il vend un archet pour le violoncelle, 7 livres ; en 1785, 68 livres et 10 sols pour avoir monté et mis en état la contrebasse ; 1786, 36 livres pour avoir verni la contrebasse ; en 1789, 55 livres 9 sols pour la livraison de cordes pour la contrebasse depuis le 23 décembre 1787 jusqu'au 25 décembre 1789 ; idem en 1792, 51 livres et la dernière livraison de cordes pour la contrebasse et de papier rayé, 52 livres en 1793.
Musée de Stockholm |
cistre-luth Musée de la musique à Paris |
![]() |
Musée Gruuthuse, Bruges, vers 1930 encadré : le piano G. Le Blond C. P. collection personnelle |
piano table ou square-piano Musée Gruuthuse à Bruges source : catalogue du musée et photo personnelle |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire