On peut s'interroger sur cette expression de mariage à chabots. Il serait facile de n'en faire qu'une manifestation burlesque !
Certes,L'mariach' à chabotsdu poète denaisien Jules Mousseron a tout de la farce ! Publié en 1904 dans le recueil Croquis au charbon (Moeurs et coutumes du pays minier), c'est l'histoire du mariage deTiss'avecLilique. Un mariage au rabais, la future belle-mère, avare comme pas deux, refuse de débourser pour la noce et les habits, comme le voudrait la coutume qui voit la famille de la mariée assurer les frais de noces. Qu'à cela ne tienne, le mariage a lieu, en sabots !Cafougnette, rendu plus que gai par le repas bien arrosé, a ôté ses sabots pour danser. A la fin de la noce, quand il se rechausse, il ne voit pas qu'ils ont été remplis deratatoule.
Si Jules Mousseron évoque le bruit de la noce chaussée de sabots du fait de l'avarice de la mère de Lilique (queu tapache !), le poète-chansonnier tourquennois Jules Watteeuw, dit Le Broutteux, en fait, lui, le coeur de sonMariach à chabots (publié dans ses Œuvres complètes en 1923) Le père deMélie, sabotier de son état, décidant d'honorer conjointement sa fille et sa profession, veut desneuch' à chabots. Et de jubiler en entendant les invités claquant des sabots (Tcheu brut que l'mariach' de m' fille/Va faire aveuc ses sabots) ! Unclic, clac, clic, closqui revient en ritournelle dans le refrain.
par Jules Watteeuw
On trouve encore en pays minier, des formes folkloriques de mariage à chabots qui paraissent inspirées par les textes des poètes patoisants comme ici à Bully les Mines
Un montage d'archives nous fait remonter à 1952, à Avion, où défile durant la ducasse, un mariach' à chabots.
extrait de la vidéo
le violoneux de bistrot
A Aulnoy lez Valenciennes, en 1932, ce sont les fiancés qui optent pour les sabots pour leur mariage, rendant hommage, selon l'article cité "à nos pittoresques coutumes villageoises" :
Dans les trois cas, nous sommes assez loin, en voyant les costumes soignés et la chorégraphie des quadrilles, de la description faite par Marius Lateur des charivaris et mariages à chabots dans la commune d'Auchel, avant 1914 !
On peut penser qu'avec le temps, le traumatisme de la guerre 14-18, la réprobation sociale des "débordements" des sociétés de jeunesse et condamnations pour troubles à l'ordre public, les mariages à sabots, forme théatralisée des charivaris, intégrèrent le terrain folklorique pour disparaître peu à peu.
Alors, pour approcher ce que constituait l'ambiance des charivaris et mariages à sabots décrits par Marius Lateur, avec casseroles et chaudrons, on peut écouter les témoignages sonores collectés par Claudie Marcel-Dubois et Maguy Pichonnet-Andral, ethnomusicologues, entre 1953 et 1963.
Et aussi regarder deux scènes du film Faubourg Montmartre (1931), de Raymond Bernard. Ici, ce n'est pasFrédéric(Pierre Bertin), garçon du pays qui est l'objet de l'opprobre des villageois, maisGinette(Gaby Morlay), fuyant Paris et le faubourg Montmartre.
Avec, en meneur de charivari cauchemardesque, un Antonin Artaud exalté...
Il n'est pas rare d'entendre, quand on fait le repas du dimanche midi avec les restes d'un buffet servi lors d'une fête organisée le samedi soir, qu'on "fait rebond". C'est l'idée de prolonger la fête, même pour notre société devenue petite joueuse !
Les aînés le disaient encore, au siècle dernier. "Durs à la tâche", mais maîtres de leur temps. Les récoltes s'étalaient, et le travail faisant encore beaucoup appel à l'entraide, ils n'avaient pas le semencier ou l'industriel sur le dos, attendant la livraison selon un calendrier qu'il avait seul fixé. Ils s'arrêtaient pour de nombreuses fêtes et la ducasse du village n'était pas la moindre. Et bien sûr, comme on recevait à cette occasion à la maison pour partager la tarte et profiter des bals et réjouissances sur la place, il fallait bien rendre la politesse, et se déplacer aussi dans les ducasses alentour.
Le "rebond", voire le "raccroc", avait alors lieu le dimanche suivant la fête, histoire de continuer à s'amuser précise une informatrice de Célestine Leroy, habitant Hydrequent (arrière-pays boulonnais), dans les années 30. Quant à la ducasse, elle durait trois jours, commençant le dimanche pour terminer le mardi soir.
Mais pourquoi cet énigmatique "on ramasse les restes" ?
On l'a vu, la photographie attribuée à Constant Tétin est riche d'informations. Au premier rang, deux hommes paraissent "fermer" les côtés de la scène. L'homme moustachu dans la force de l'âge, rogné dans l'édition de La Voix du Nord, se révèle sur le cliché transmis à Christian. Il porte une hotte qu'il parait montrer volontairement à l'objectif. Faisant pendant sur la gauche, juste derrière Constant le violoneux, un autre gars, plus âgé lui aussi que le groupe de la jeunesse, pose de face. Un petit détail au niveau de l'emmanchure de sa veste sombre interroge et, au vu de la composition de la photo, ouvre l'hypothèse d'une possible bretelle. Un second porteur de hotte ?
Deux porteurs de hotte ?
Les dossiers deCélestine Leroypermettent de comprendre la légende. D'une belle écriture anglaise, une informatrice lui rapporte la coutume d'el'cache à l' tarte, à Mont-Saint-Eloi, situé à une trentaine de kilomètres de Gaudiempré.
Le mardi, dernier jour de la ducasse, le dernier bal terminé, les jeunes gars du village se déguisaient, souvent en femmes, et défilaient dans les rues du village accompagnés, au son de bugle ou piston, de musique funèbre et de lamentations. Portant paniers ou hottes, avec à leur tête le chef de la jeunesse armé d'une pelle à pain, lescacheux (chasseurs, mais aussi chercheurs) d'tarte s'arrêtaient à chaque porte et réclamaient en chantant une part de tarte, dessert emblématique des ducasses de campagne, appelée selon les lieux tarte au papin, au liboulli, à l'prunes, à gros bord. Ils recevaient aussi les restes de ducasse, viande, fruits, parfois de l'argent. Chez les plus pauvres, on faisait le simulacre de mettre un peu de farine sur la pelle. Marquant l'échange, le don récolté s'accompagnait alors de musique pour faire danser les jeunes filles de la maison.
La collecte était prétexte, le soir venu, à ripailles arrosées, entre jeunes. Célestine Leroy précisait que les bandes de cacheux d'tarte pouvaient encore arpenter le village le mercredi !
Dans les années 1960, le comité des fêtes de Mont Saint-Eloi faisait revivre les cacheux d'tarte :
source : Archives du Pas de Calais
C'est bien une cache à l' tarte qui est organisée à Gaudiempré en ce troisième jour de ducasse, et on peut imaginer à la vue des visages hilares des jeunes et des porteurs de hotte qu'ils escomptent beaucoup de la quête !
Jusqu'à la première guerre mondiale, les communautés villageoises et leurs sociétés de jeunes, n'étaient pas avares d'idées pour prolonger encore la fête communale, et "enterrer la ducasse".
A Hydrequent (62), le mardi soir, on "brûlait la ducasse". Un mannequin de paille était confectionné par la Jeunesse, le plus souvent à l'effigie d'un ou d'une habitant(e) du village, reconnaissable à un de ses attributs, ivrogne avec son litron, mauvaise langue avec son châle, etc… La nuit venue, le bonhomme, précédé d'un accordéoniste, était promené dans le village par les jeunes chantant à tue-tête des Libera, particulièrement dans le secteur de la personne visée. Le spectacle changeait alors, l'accordéon se mettait à jouer des airs endiablés, on revenait sur la place où était encore installé le manège de ducasse. Hurlements, cris, on arrosait de pétrole le bonhomme, une ronde endiablée se constituait autour du mannequin qui flambait. Au raccroc, le dimanche suivant, on se promettait de remettre ça l'année suivante.
A Illies (62), le dernier soir, "on interrait ch' l'oche" (on enterrait l'os). Le plus boute-en-train des jeunes portait avec componction à travers le village un os de jambon décharné, symbole des jours de bombance de la ducasse. Il était accompagné d'un cortège de pleurs et de chants funèbres. L'enterrement avait lieu dans un champ, avant que le cortège ne parte se consoler au café.
On retrouve encore trace de ces simulacres d'enterrement, très comparables aux cérémoniels anciens de fin de carnaval :
- à Biercée (Belgique), le dernier soir de ducasse de la tarte à la cerise
- ou dans cette commune non nommée de la région ICI
Il nous restera deux questions sans réponse.
D'abord que tient le porteur de hotte de droite ? Il a fallu nous faire bien vite à l'idée qu'il ne s'agissait pas d'un sac de cornemuse, même si la posture du personnage nous faisait immanquablement penser au joueur de cornemuse du Repas de Noces de Peter Brueghel. Restait une hypothèse, rendue assez vraisemblable par le flou d'une extrémité de "l'objet". Celle d'un animal, ayant bougé durant le temps de pose. Un chien ? Il y a un chien couché aux pieds de Narcisse le violoneux. Un petit cochon noir à bouts de pattes blanches, comme les berkshire, introduit d'Angleterre au XIXème et croisé avec les races locales ? Parmi les attractions des ducasses de villages, il n'était pas rare que soit organisée une course aux petits cochons.
Ensuite, que montre le jeune déluré situé entre porteur de hotte et grosse caisse ? Même en zoomant, impossible de trancher. La patte de l'animal, mais qui, alors, serait bien longue ? Un attribut symbolique, montré ostensiblement ? Faute de détails, difficile de répondre.
Le beau cliché judicieusement envoyé par Eric à la Voix du Nord, par-delà le précieux souvenir de famille, témoignage d'une belle pratique photographique, nous aura invités, entraînés par le violon de Narcisse, à partager la gaité d'une ducasse artésienne, à la fin du XIXème siècle !
Ce tableau est exposé au salon de 1909, mais il n'est pas parvenu à en retrouver le lieu de conservation, il nous est connu grâce à cette carte postale. Par contre j'ai une hypothèse pour la localisation de cette scène de marché ; la tour que l'on aperçoit au fond, ressemble beaucoup à l'église St Nicolas, à Furnes. Il y a plusieurs places de marché autour de cette église : le marché au bétail, le marché au bois et le vieux marché qui ont toutes en arrière plan cette tour.
En 1906 ce peintre a obtenu à Lille le prix WICAR pour son tableau Dernière heure en Flandre :
Dernière heure en Flandre
collection personnelle
Ce prix lui permet de séjourner à Rome durant quatre années, il est domicilié 7, via del Vantaggio. Il reçoit également une bourse de voyage de l'Etat avec laquelle il visitera la Belgique et la Hollande.
On connait de lui une autre représentation d'un musicien, un accordéoniste, exposée au salon de 1908 :
Au bord d'un quai en Flandre carte postale, collection personnelle
Peut-être s'agit-il du tableau conservé au musée de Philadelphie sous le titre Le joueur d'accordéon, à moins que ce soit un autre tableau sur le même sujet. (cf Emile Langlade)
Georges Hippolyte DILLY est né à Lille le 16 juin 1874 dans la rue de La Bassée. Il est le fils d'Emile Eugène, peintre décorateur et Mathilde Flore Hennion, tous les deux nés à Lille. Son grand-père, Jean Baptiste, était ouvrier aux tabacs, époux d'une journalière, Emélie Ghesquières. Le père de Georges, décorateur de plafonds (théâtre et châteaux), lui communique très tôt sa passion pour la peinture. Georges s'inscrit à l'école Catholique des Arts et Métiers, située au bout de la rue de La Bassée, puis son père le fait rentrer à l'atelier du peintre Pharaon De Winter à l'école des Beaux Arts de Lille, où il obtient le premier prix de dessin et le premier prix de peinture de sa promotion. Encouragé par son maître et soutenu par ses parents il part pour la capitale et entre à l'école Nationale de Paris. Sa fiche matricule militaire mentionne deux adresses : en 1897 il est 58, rue de Rennes, puis en 1898 4, rue de la Grande Chaumière. Son atelier de peinture, situé rue Denfert Rochereau, est accolé à celui du sculpteur Belmondo. En 1899 il s'inscrit au Salon des Artistes Français et y obtient une médaille d'or. Après de nombreux succès il se présente hors concours aux expositions internationales de Gand en 1906, Rome en 1907 et en 1910 à Londres et Tourcoing. Entre temps il est retourné à Lille, car il signale son déménagement à l'autorité militaire le 15 juillet 1899 au 24 rue des Ponts de Comines.
Ceci pour situer le contexte de cette période pendant laquelle le peintre s'est intéressé aux musiciens populaires. La suite est dans la petite biographie écrite par Marc Wallerand.
Il est mort à Châtel-Guyon (63) le 2 mai 1941, villa La Ruche, route de Chazeron, chez sa nièce et filleule Georgette Aldebert.
Christian Declerck
source : Marc Wallerand, Georges Dilly, un peintre flamand, Chabeuil, 2003, 48 pages
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Paul Ranson a publié sur son site des Muchosas un résumé récent de ses recherches sur cette cornemuse et ces cousines régionales. Il a découvert, en 2022, un tableau inconnu de G.-H. DILLY qui avait été vendu (230 €) l'année précédente sur un site d'enchères allemand. Ce tableau représente le même cornemuseux aveugle, seul, dans la rue d'un village, mais sa cornemuse est différente, elle n'a qu'un seul bourdon sur l'épaule, ce qui d'après lui la rapproche fortement de la cornemuse wallonne, la Muchosa. Merci à lui de m'avoir fait parvenir la photo de ce tableau qui, hélas, n'a pas enrichi une collection publique.
pour compléter : cette biographie, par Emile Langlade, parue dans les années 1920, où l'on apprend que Georges Dilly était aussi musicien.
Michel Lefèvre 1932-2014 Photo : Guy DROLLET (VdN)
le concert du 21 janvier 2012
à la salle des Pipots à Boulogne sur Mer
En attendant mieux (intro) et Le Galion d'Espagne par Jean-Jacques Révillion Lettre à Mme R... par le groupe Amuséon Lé lulut par Marc Gosselin La tempête dans nos mers par les Soleils Boulonnais A nou moézon, in a tué él pourchiaux par le groupe Achteure Le roi Léopold par la Maisnie Nostrée L'tien d'mer et Les Kippers par Les Bons Z'enfants d'Etaples Ne vous faîtes pas marin par Patrick Denain En revenant de la pêche d'Islande par l'ensemble des chanteurs.
Michel Lefèvre sort un nouvel ouvrage sur les chansons boulonnaises du XXe siècle, à 79 printemps, il a, en quelques décennies, recueilli plus de 500 chansons.
Aux Pipots, un grand concert est organisé en hommage à Michel Lefèvre, auteur d'une quinzaine d'ouvrages sur le patrimoine culturel boulonnais (patois, musique...). Rencontre avec ce grand passionné, qui vient de publier un nouveau recueil consacré aux chansons boulonnaises du XXe siècle.
Vous n'aviez pas encore abordé les chansons de cette période ?
« Pas directement, non. Auparavant, j'ai fait un premier volume sur les chansons du XIIIe au XIXe siècle dans le Boulonnais, puis plusieurs autres par thème : les chansons de la ville et de la campagne, celles de la mer et de la marine celles du camp de Boulogne les chansons légères... Et puis les cantiques et les hymnes. »
Le XXe siècle est-il aussi riche que les précédents ?
Oui, c'est une période peut-être même encore plus riche, car, au cours des siècles précédents, des choses ont disparu et il n'est resté que le folklore. Tandis que pour le XXe siècle, on n'a pas encore fait le tri. Mon livre - de 188 pages - contient 180 chansons en français ou en patois, presque toutes accompagnées de leur partition. »
Ces textes ont-ils des caractéristiques différentes des siècles passés ?
« Non, on reprend un peu les mêmes thèmes : ils parlent beaucoup d'amour et de guerre (les deux conflits mondiaux), et puis de sujets variés comme des chansons de marins, la vie de tous les jours, le travail d'un cordier... Il y en a aussi, plutôt récentes, dédiées à des sports et clubs sportifs : aviron, football, etc. »
Quid de leurs auteurs ?
« Au XXe siècle, beaucoup de compositeurs ou des écrivains ou n'importe qui ont écrit des chansons alors qu'avant, elles étaient surtout le fait de paroliers - souvent des gens du peuple - qui écrivaient une chanson ou deux, souvent sur des musiques existantes. »
Des chansons vous ont-elles particulièrement séduit, amusé... ?
« J'ai notamment choisi des textes de Jean Jarrett ou d'Hagneré, un Etaplois qui a écrit des chansons très bien faites et pleines de vie.
L'une d'elle est pleine d'amour filial pour la nourrice qui l'a élevé une autre parle du calfatage des bateaux... Il y a aussi des petits airs qui n'ont l'air de rien et sont amusants, notamment sur la guerre (Mon petit Fridolin, Les requis, Les restaurants boulonnais, A patates, ou Sa mèche qui volait, sur Hitler). Le recueil contient également quelques textes de moi : sur la marine, la Route du poisson, les sentiments d'un chômeur, deux amants qui se baladent la nuit... Ou encore des chansons d'un jeune musicien, comme Marc Gosselin du Petit Orphéon. »
Comment avez-vous récolté les chansons ?
« Souvent directement auprès des compositeurs, sauf pour ce qui concerne la guerre où j'ai davantage réalisé un travail de collectage traditionnel certaines m'ont été chantées, d'autres me sont remontées par le bouche à oreille. J'en ai retrouvé d'autres sur des cahiers de chansons trouvés sur des brocantes ou chez des gens. Dans une maison de retraite, une dame de 90 ans passés m'en a chanté 2 ou 3, comme O Yes !, sur les relations entre les soldats anglais et les Boulonnaises durant la guerre 14-18. »
Un concert en votre honneur a lieu aujourd'hui. Content d'inspirer de jeunes musiciens ?
« Bien sûr, et fier ! Et ils ne sont pas que Boulonnais certains sont du Nord, de Fécamp, de la Somme... Certaines chansons de mes recueils ont d'ailleurs été vendues un peu partout dans le monde (...) ! »
Emmanuelle DUPEUX
Bibliographie de Michel Lefèvre :
- Chansons, hymnes et danses du Boulonnais, du XIIIe siècle aux années 1930, 314 pages, chez l'auteur, 1989
- Chansons et revues du Boulonnais, période contemporaine, 260 pages, chez l'auteur, 1990
- Chants et chansons du Boulonnais, du XIIIe au XIXe siècle, 150 pages, Association Achteure, 2006
- Chantons le Boulonnais, chansons populaires des villes, des campagnes, de l'enfance, 152 pages, Les Echos du Pas-de-Calais, 2007
- Chansons légères, des rues, des fêtes, du carnaval, des géants du Boulonnais, 74 pages, chez l'auteur, 2008
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En 1998, Michel Lefévre a participé au colloque sur la Chanson Maritime qui se tenait à L'Aiguillon sur Mer. Les actes ont été publiés en 2010 chez l'Harmattan. Dans son intervention- la chanson boulonnaise et la marine, sauvetage d’un répertoire - Michel
Lefèvre retrace l’historique de ses recherches et collectages qu’il a fait dans
la région boulonnaise depuis les années 1970. Une chanson, Au cours de cette
terrible guerre, chantée par Marie-Antoinette Lamour, dite Nénette, épouse
Lebas (1926-2007) et Thérèse Lamour, épouse Roux (née en 1929), enregistrée à
Etaples en 1988, est présente sur le CD audio.
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Evocation de Michel Lefèvre par ses amis, entretien d'Antoine Quaghebeur pour Radio Uylenspiegel L'Heure Maritime en mars 2019
"Une émission en hommage à Michel Lefèvre, amoureux du répertoire chanté du boulonnais et promoteur de la tradition populaire sous ses différentes formes"
Parmi les invités : Stéphane Thiriat, Jean-Pierre Ramet, Marie-Claude Bontemps et Eliane Laplace
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Les collectages de Michel Lefèvre
Bien avant son décès, Michel Lefèvre avait songé à faire numériser sa collection de cassette de collectage. Après un premier contact avec l'Echo Rural qui avait un projet de mise en ligne de ces collectages, mais qui n'a pas abouti, il a pris contact avec Patrick et Marie-Christine Bollier, à Armentières. Les K7 (deux caisses) sont du “brut de collectage” avec digression, bruit de fond, etc… ils ont trié, daté et identifié chaque interprète et plagé le tout sur une trentaine de CD audio. Cela serait impossible à faire maintenant, sans les souvenirs de Michel Lefèvre. C'est un vrai sauvetage qu'ils ont réalisés. Le travail accompli est impressionnant, il ne suffisait pas de numériser, mais pour identifier et dater ces enregistrements 6 mois de travail, avec de nombreux aller retour Armentières/Boulogne sur Mer pour interroger Michel, ont été nécessaire.
Les cassettes originales de collectage ont été déposées à la Bibliothèque Municipale de Boulogne sur Mer, avec logiquement les 30 CD que Michel avait eu des Bollier. Mais aux dernières nouvelles il semble que les CD n'y sont pas… que sont-ils devenus ?
Félix Van Eeckhoute, qui était né en 1909 à Wakken (Belgique, Flandre Occidentale, commune de Dentergem), ancien mineur [près de Lille], est réputé le dernier à avoir pratiqué le chant accompagné au rommelpot et à interpréter le répertoire dédié, composé de noëls et de chants de quêtes. Il est, à ce titre, représentatif du "temps où les adultes allaient chanter de porte à porte des chansons de quête", comme l'écrit Wim Bosmans dans la notice du disqueBelgique-België, ballades, danses et chansons de Flandre et Wallonie (édition Ocora et BRT, Paris, 1981, réf. 558 594) dont la pochette est illustrée par une photographie du musicien-chanteur tenant son rommelpot. La plage 5 de la face A permet d'entendre Van Eeckhoute dans le chant de quête "Drie koningen met ene ster" qui ne fait pas partie des enregistrements réalisés par Marcel-Dubois.
la notice complète ICI avec les enregistrements réalisé à Wégimont (B)