Qui est ce M. Bramay, de Lille, qui chante et parle en patois "lillois", avec un léger accent tournaisien (remarqué par Jean-Luc Vigneux) sur des disques 78 tours ?
Rien jusqu'à présent n'a parmi de l'identifier. Voici que qu'on peut glaner sur l'internet :
- deux mentions de prestations à Tourcoing, à La Brasserie des Familles, 18 rue de Tournai, en 1904
- sa présence au catalogue Odeon en 1905
- cette partition transmise par J.-L. Vigneux
Arthur DROUILLON est né à Bruges en 1863, il meurt à Paris en 1921, il a 161 notices à la BNF.
- j'avais dans ma collection deux des enregistrements de M. Bramay. Ils ont été numérisés pour la Phonobase, on peut les écouter ICI
• Le spectacle gratis, canchon en patois de Lille, d'Alexandre Desrousseaux
• Min cousin Myrtil, canchon en patois de Lille, d'Alexandre Desrousseaux
Avec ceux de Félicien DRUMEZ ce sont les premiers enregistrements en patois picard connus
mise à jour le 20/10/2024 : ajout de deux enregistrements 78 tours
Toutes les illustrations : collection personnelle
publicité parue dans La Vaclette en 1891
Il est coiffeur lors de sa conscription en 1885, domicilié rue de la Quennette. Il est le fils d'André, originaire d'Avesnes le Sec et Marie Louise Duval, cabaretiers rue de la Vignette où il est né le 13 mars 1865. Première mention de son activité de chansonnier en juillet 1892, il se produit à Arras après la fête du Cyclist-Club artésien, où il a dit des chansonnettes en patois de Lille et des récits monologues très originaux. C'est sans doute à cette époque qu'il écrit Chon Minute, chansonnette comique en patois de Lille, la musique est d'Auguste Carbonnel, le petit format est édité à Lille par Charles Volcke.
En 1903 il participe à la Fête des trouvères à Lille. L'année suivante, une matinée de poésie est organisée au Grand Théâtre, par le poète Gustave Kahn. Au programme, des poètes de la région : Albert Samain, Auguste Angellier et Alexandre Desrousseaux et on apprend, dans l'article paru dans la revue Gil-Blas, que Félicien est un élève de Desrousseaux. En 1905 il enregistre 17 faces de disques 78 tours pour la compagnie Odéon. Que sont devenus ces enregistrements ? je n'en ai pas encore trouvé la trace. Il y interprète des chansons et pasquilles de Desrousseaux : L'Histoire de P'tit Price et Marianne Tambour, la Femme du Coulonneux, Les Bonnes gens de Saint Sauveur, L'Agilité, Le Bonnet de coton, Le nouveau marié, L'Lillois trompette, Les Revenants, Lolotte, l'P'tit Quinquin, Min Cousin Myrtil, L'Habit d'min vieux Grand Père, Liquette ou Conseils à une jeune fille qui doit se marier ; d'Emile Hornez : Vivent les Saint Sauveurs ; de Fournier : Les Deux Bouchons et ses propres textes : La Force et l'adresse et Les Pataques. En 1906 il participe à la fête des Rosati de Flandre à Lille en compagnie qu'un autre chansonnier, Gustave Het, du Caveau Lillois.
En 1911 il est promu officier d'académie, et la même année L'Association Philanthropique du Nord lui demande de créer la revue Lille-Chansons : Revue costumée des œuvres patoisantes des chansonniers lillois. Desrousseaux, Auguste Labbe, Emile Hornez, Henri Fournier, Delory, etc. etc. Félicien Drumez signe l'arrangement des 2 actes en 3 tableaux ; la musique d'ouverture et les musiques de scène sont composées par Gustave Gabelles. La première a lieu au théâtre le 7 juillet 1911.
Au programme : P'tit Price et Marianne Tambour (Derousseaux), Les Vinaigrettes (Desrousseaux), Violette (Desrousseaux), Manicour (Desrousseaux), Le Café (Desrousseaux), L'Habit d' min Grand Père (Desrousseaux), Les Statues de Lille en Goguette (Auguste Labbe), Le Vieux Cabaret (Desrousseaux), Vivent les Saint-Sauveur (Emile Hornez), Le Boléro du Balyeux (Auguste Labbe), Les Infants d' Saint Sauveur (Desrousseaux), L' Gardien du Palais des Beaux-Arts (Auguste Labbe), Les Amours d'un Marchand de Fagots [?], L'Plaisi du Carnaval (Delory), L' Quartier de l' Plachette (Desrousseaux). Casse Bras (Desrousseaux), Le Petit Quinquin (Desrousseaux).
Les interprètes : Mlle Irma Haelterman, cantatrice (La ville de Lille), Mme Castille (Magrite, La Dentellière), Mlle Suzanne Castille (Rosette), M. Félicien Drumez (Le Commissionnaire), M. Auguste Labbe (Le Gardien du Palais des Beaux-Arts, Le Balayeur de rues), M. Bertingle (Le Voyageur, le Compère), M. Arthur Courouble (Louis Brimbeux, Le père Casse-Bras), Ferdinand Castille (L'Habit d' min vieux Grand Père), la Société chorale et lyrique Les Sans Soucis, directeur M. Bélière.
En 1912 la Revue Septentrionale mentionne sa participation à la Fête des Trouvères à Lille. En avril 1926 il est promu officier de l'Instruction Publique. A partir de 1928 il participe aux débuts de Radio PTT Nord. Dernière mention dans la presse en 1931, sa participation à un concert de l'association de Radiophonie du Nord diffusé par la radio lilloise. En 1887 il a épousé Julia Canyn, sage femme, née à Lille qui décède en 1933, 69 rue Meurein. Je n'ai pas trouvé de descendance ni la date de son décès.
Christian Declerck
Sources : Véloce-Sport, La Revue Septentrionale, Gil Blas, Le Journal Officiel, Les Echos Sportifs et Mondains, L'Egalité de Roubaix-Tourcoing, Ouest-Eclair, L'Vaclette, l'état civil et les registres matricules.
J'ai le plaisir de vous annoncer l'apparition de Félicien Drumez sur laphonobase ! Vous pouvez l'entendre sans publicité ici dans deux titresgravés en 1905 sur disque : ICI
D'après les ressources discographiques disponibles, il existerait 18titres en tout, interprétés par Drumez pour le même label, tous en1905... mais on risque de passer du temps avant d'en retrouver unautre... j'ai adapté la transcription des textes de mon mieux, à partirdes sources imprimées de Gallica : toute correction est la bienvenue !
Après plusieurs stages d’épinette organisés avec succès à la Ferme Nord de Zuydcoote, l’association ZEF (Zuydcoote en Flandre) a souhaité proposer, en septembre 1982, une manifestation de plus grande ampleur consacrée à cet instrument traditionnel. Le lieu offrant de multiples espaces, ce week-end a permis de faire le lien entre le passé et le présent de l’instrument, proposant des expositions d’instruments anciens et actuels, des conférences et des échanges sur les recherches dans ses différentes régions d’implantation, sur les différentes orientations dans la facture instrumentale, et de mettre en valeur les pratiques actuelles. Les principaux acteurs français, flamands, wallons, avaient fait le déplacement : musiciens, luthiers, chercheurs … que du beau monde ! Le temps fort de cet évènement fut le concert-bal du samedi soir, avec le groupe "Het Brabants Volksorkest", dont l’animateur, Hubert Boone est l’un des chercheurs spécialistes de cet instrument. Cette manifestation, dont la réussite fut aussi portée par les équipes permanentes de la Ferme Nord, n’eut hélas pas de suite dans la région. Le concept fut repris quelques années plus tard par l’Addim de Haute-Saône dans une des patries vosgiennes de l’instrument.
avec MABIDON en duo, MABIDON avec les
anciens qui voudront bien nous rejoindre, et puis les groupes amis
(quoique plus jeunes...) que sont SMITLAP et SHILLELAGH. Cette manifestation s'inscrit dans le cadre du Folk Club des Damoiselles, selon la formule habituelle des ''Pas de Saisons''.
En 1973, bidouillant déjà de la guitare comme tout le monde, Christophe Declercq et Jean Jacques Revillion se mettent au folk (comme on disait à l'époque), fallait bien retrouver nos racines dans ce monde en pleine mutation idéologique.
Au folk club des Arts et Métiers, ils font la connaissance de Michel Lebreton, Philippe Margat et Michel Desprez. Ca y est, la « Mandragore » est née,… non, ils vont plutôt s’appeler Mabidon, ça fait bien folk aussi.
Et les voilà en concert aux Arts et Métiers, avec la Grande Folque, un groupe de Valenciennes, en première partie de Gabriel Yacoub qui venait de sortir l'album Pierre de Grenoble...
L’aventure continue au folk club de la MJC Marx Dormoy où, tous les mercredis, c’est la découverte des meilleurs groupes de l’époque. Là, les rencontres se multiplient, les hootenannies vibrent de tous les instruments et les danseurs virvoltent.
Rencontre de Jean Marie Befve et Kéké St Pol lors d'un concert avec Alfred Den Ouden au café Le Saint Sébastien de Stenvoorde, puis celle de Didier Demarcq avec Galimède lors de la Fête à la brocante du Vieux Lille, et celle de Jean Pierre Goudrand avec sa cornemuse écossais et d’autres encore.
Après une mémorable virée dans les Cévennes durant l'été 1974, une première formule se stabilise à cinq, dans une version présentant des concerts, celle qu'on retrouve sur la première affiche du groupe. Fin 1976, suite à un stage en Belgique, le groupe ressent une impérieuse envie de réapprendre et de diffuser les danses liées à cette musique traditionnelle.
Mabidon programme alors un rendez vous mensuel, « la Maison de danse », à la MJC de Fives, ateliers de danses avec Michèle Coupez et Marie Aude Pradeau et ateliers d'instruments. Chacun ramène les nouveaux doigtés et nouvelles techniques de jeu ou encore les nouvelles danses apprises dans les stages. Ces rencontres dureront une dizaine d’années toujours dans la convivialité, la bonne humeur et l’échange.
C'est à cette époque, toujours en 76, que le groupe s'ouvre et accueille tous les copains intéressés par le projet "bal folk" : Philippe Cheval, Didier Demarcq, Jean Daniel Escande, Bébert Riff, Fabienne Kotlarczik, Dominique Binault, Marie Pascale Révillion, etc, dans une formule "à géométrie variable" d'une douzaine de membres. Cette formule tourne dans la région : ateliers danse et instrument l’après midi, concert et bals au soir. Rentrée vers 4/5h du mat' après une plâtrée de pâtes !
Jean-Louis, Michel, Christian, Jean-Jacques, Philippe et Christophe
Jean-Jacques et Michel
fête privée, MJC Rosendael 31/1/1976
Photos Jean-Marie Dewitte dit Félix ou Benoit Lemiègre, collection Christian Declerck
Il y aura des départs au fur et à mesure des années, puis l'arrivée en 1983 de Jacques Le Gorrec [ex vielleux de Katepouch] qui amène sa vielle à roue, son jeu percutant et sa virtuosité. D’emblée il oriente le groupe vers le répertoire Berry/Bourbonnais. Le groupe reprend alors un coup de jeunesse avec un nouveau son, un tempo rocky et une cadence d’enfer. Un passage de quelques années dans le groupe qui a bien marqué le monde trad. Il est remplacé quelques temps par Lucette Spinoit, une amie belge, après son départ.
"récital" à Loon-Plage, avril 1988 (VdN)
En 1987, le groupe se stabilise à nouveau à cinq en accueillant Stéphane Couturier à la guitare. C'est la formule qui aura la plus grande longévité, avec Christophe au violon, Philippe aux cornemuses, Didier aux diatos, Jean Jacques au cistre, au violon et au chant. Avec Stéphane, l’harmonie et la précision sont maintenant de rigueur. Le groupe acquière une musicalité avec un son plus posé. On l’écoute aussi bien qu’on danse. Puis Philippe et Stéphane décident d'arrêter le groupe en 2004. On accueille durant une année Florentin Desaunay (flûtes, clarinette) avant qu'il ne quitte la région.
Le groupe continue tant bien que mal à jouer à trois. Christophe nous quitte en 2012 empêché par la maladie. Depuis, le duo Didier (le tire/pousse) et Jean Jacques (la gratouille) continue l’aventure MABIDON.
1974-2014 : 40 ans. Quel chemin parcouru, et quel beau résultat, avec tous les copains musiciens de la région. Des années durant lesquelles le groupe aura contribué à la diffusion et à la renaissance d'un mouvement autour des musiques traditionnelles dans la région Nord Pas de Calais, par les recherches entreprises, par la participation de ses membres à de multiples groupes régionaux (Quatuor Fanfare, Klauwaerts, Mouchafou, Envoyez les violons, Chti Bayou, 3 pieds 6 pouces, Cric Crac Cie, etc.) par la transmission auprès des élèves de la Piposa, de Cric Crac Cie, et d'ailleurs, par des enregistrements de vinyls de cassettes et de CD, par l'animation de multiples bals folks et la rencontre d'un public qui traverse les générations.
Elle est signée FECIT PER ME JOHANNES STEPHANE PETYT, précisément. Elle a été découverte par l'antiquaire Jean-Michel Renard et fait maintenant partie des collections du MUPOP. Si son origine septentrionale ne fait aucun doute, la localisation du facteur fait toujours débat.
Une autre mention porte "APPARTIENT A CHARLES PETIT 1782".
Une recherche récente me fait découvrir un certain Jean PETYT, tourneur sur bois de son métier, né à Ghyvelde vers 1739 (ce registre des baptêmes a disparu) et mort à Bergues le 11 novembre 1800. Sur l'acte de mariage, à Furnes en 1767, avec Marie DELORGE, il est se prénomme Johannes, en latin, comme cela se fait toujours en Belgique.
Johannes PETYT, tourneur sur bois… il a 40 ans environ en 1782…
Mais où a-t-il appris à tourner un instrument de musique ? probablement tout près (8 km), à Dunkerque, il y avait un maître tourneur-tablettier, facteur de flûtes : François BOSSU, né à Lille en 1729, mort à Dunkerque en 1790.
Ce ne sont que des indices, des hypothèses… en attendant d'autres plus convaincantes.
Rémy Dubois trouve cette cornemuse extraordinaire : "Cette cornemuse est un OVNI ! Cet instrument est unique, et son principe fonctionne, […] Quel joli son, cette puissance sonore, et différence énorme, ça sonne en si, et ça n'a pas d'agressivité. Ce qui est important, c'est que les bourdons rentrent parfaitement dans les accords, ils sont sonores, tu es dans les bourdons, c'est un instrument à bourdons" (Cornemuse Picarde, entretiens avec Rémy Dubois) p.107
Un recueil manuscrit de la collection Barbier, conservé aux Archives du Pas de Calais
J'ai publié une présentation de ce cahier manuscrit dans n°21 de novembre 1987 de la revue de la Société Dunkerquoise d'Histoire et d'Archéologie. A l'époque il était impossible de le publier intégralement en annexe. Les revues récentes de cette société n'étant pas encore sur l'internet, je mets mon article à votre disposition et j'ajoute le microfilm réalisé par les Archives Départementales du Pas-de-Calais la même année.
Vous trouverez les références des chansons révolutionnaires dans l'article ci-dessus. Mais son intérêt principal est qu'il contient 6 chansons mentionnant Dunkerque :
p. 56 : La revue générale de l'armée considéré des officiers municipaux des membres du comité démis ; et du colonel et capitaine de la garde bourgeoise, air La faridondaine, la faridondon
p. 70 : chanson nouvelle sur le colonel de la garde bourgeoise
p. 147 : A l'occasion des chevaliers de St Sébastien ci-devant, qui ont été tiré l'oiseau à Lille le 7 juillet 1782 et qui sont revenu de même air : En revenant de St Denis en France
p. 186 : chanson des citoyennes dunkerquoises lors de l'attaque du 22 août jusqu'au 8 septembre 1793
P. 208 : chanson nouvelle faite au moment du départ de dunkerque pour furnes et ostende le 15 novembre 1792 et revenu le 25, air : Himne des marseillois
p. 210 : chanson nouvelle sur le départ des ennemis du 8 septembre 1793
Sur la première page il y a ces "vers trouvés dans la rue" datés du 24 juillet 1790
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Le manuscrit en trois parties
pages 1 à 75
pages 76 à 149
pages 150 à 221
Une table alphabétique des premiers vers des chansons : p. 188 à 195
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le monument de la place de la Victoire à Dunkerque (source Gallica)
Le concert/animation scolaire Les Bourdons Sorciers dans la région lilloise en ? avec Gérald Ryckeboer et Katrien
- Sint Maertens Lied / air (K Delavier)
- Branle gay / Jan Mine Man / Cuvée 83, branle de Bourgogne (C. Declerck)
- Jan Mijne Man / Ma Seurtje / Danse de l'ours
- Menuet n°70 (J De Gruyters)
- Suite Northumberland : Green Brekons / Bob and Joan / Kiss her under the Coverlet
- Suite Irlandaise : Marbhna no Cumba / I wish you would marry me now
- Suite airs au bag-pipe : The Haughs of Cromdale / Hush the Cat
La seconde vidéo est en partie tournée vers 1987 au château Loubry, alors Maison de l'Environnement, rue de la République à Rosendael, on y voit Gérald Ryckeboer qui y donnait des cours de cornemuse et de tin whistle. Marieke présente son disque Dunkerque 1900, Catherine a 25 ans environ, c'est probablement sa première télé, elle joue La Danse de l'Ours au début et The Butterfly (slip jig) à 15mn 20.