mercredi 24 août 2022

Ballades Flamandes, par Georges Lotthé


"Voici, dit M. G. Blachon, dans l'excellente préface qu'il consacre au livre nouveau de M. Lotthé, une série de croquis finement troussés, où les trais caractéristiques de la vie familiale dans la Flandre, sont observés, notés, pris sur le vif avec une exactitude parfaite, souvent caustique et malicieuse, toujours souriante. La physionomie traditionnelle de l'intimité sociale et familiale flamande est peinte ici de main de maître, avec une virtuosité d'artiste qui attrape la ressemblance à merveille. Il faut remonter jusqu'aux Téniers pour trouver un terme de comparaison. Depuis ces grands peintres, aucun artiste n'avait fait preuve d'une vision aussi pénétrante, ni d'un don d'expression aussi finement réaliste, pour représenter la plantureuse rusticité flamande".

Tous nos types populaires défilent : les buveuses de café, les coqueleux, les joueurs de boules, les tireurs à la perche, les mangeurs de frites, les dentellières… et tous, peints en hautes couleurs, reflètent cet optimisme fait d'énergie et de joie de vivre "qui permet à l'étonnante race flamande de narguer sans rancune l'envie et les procédés odieux de ses détracteurs".

Des "sagas et complaintes" terminent le volume et, dans un lyrisme ingénue et profondément expressif, on retrouve ici toute la poésie mystique de nos Flandres rêveuses, aux légendes de bravoures, d'amour, de mélancolie…
L. B.

Le Grand Echo du Nord, 1er août 1926


Sommaire :

I. - Préface par Georges Blachon

II. - Ballades des buveuses de café, pour les coqueleux, du joueur de boules, du tireur à la perche, du samedi, du dimanche, des mangeurs de frites, de la bonne bière*, pour la Bazenne, pour la cueillette du houblon, des Kerles*, du tisseur à la main, de la dentellière, de la pêcheuse de crevettes*, des pêcheurs d'Islande*, de la tripée, de la Saint Martin*, de la Saint Eloi, pour le soir des Rois, pour le soir des crêpes, de Papa-Reuze, de Reuze-Maman*, de Gargantua Galaffre*, de Francisco Piccolissimo, du Comte de Flêtre*, des jeûneurs de Carême*

III. - Sagas et Complaintes :
Hallewyn et le petit enfant*
Hallewyn et la fille du roi*
Jeanne
Le messager d'amour
La nonette
Les deux enfants de Roi
Sous le tilleul
La fille du Roi
Les deux rivaux
Noël Flamands*

IV. - Notes et éclaircissements

* textes publiés dans La Revue du Nord entre 1893 et 1896
La Belle Hélène non repris dans l'édition de 1926





Georges Lotthé (1858 - ~1940 ?) : est né à Bailleul, fils de Charles, tailleur d'habits, et de Celine Dedrye, Dunkerquoise. Il n'a aucun lien familial avec Ernest Lotthé, également auteur de plusieurs publications sur la Flandre. Agent voyer à Steenvoorde puis à Armentières, il fait valoir ses droits à la retraite en 1918, après 41 ans de services. Sa seconde épouse, Pauline Faleur, directrice d'école, prend sa retraite en 1924, à La Capelle, en Thiérache, elle meurt en 1960 à l'hospice du Nouvion en Thiérache.

George Blachon (1857 - 1940) : « Héritier de négriers bordelais et membre du corps préfectoral, un temps collaborateur du ministre Leygues. Une plume acerbe et des saillies exaltées lui ont acquis une certaine réputation, auprès du grand public depuis Pourquoi j’aime la Flandre (1922) et auprès des initiés à l’époque des pseudonymes dans Le Beffroi de Flandre (1919-1928) et dans Le Mercure de Flandre (1923-1931). Le cas de Georges Blachon, fiévreux amant d’une Flandre découverte sur le tard, est exemplaire d’un phénomène connu : hier comme aujourd’hui, plus récente et brutale est la conversion, plus grande est la tentation d’une radicalité violente. A n’en pas douter, cet admirateur de Gobineau est la pierre angulaire de l’activisme identitaire flamand, sans laquelle les édifices idéologiques les moins recommandables de Flandre française n’auraient certainement pas été si rapidement et fermement ancrés dans l’esprit d’hommes influents de la région. » source , extrait de l’éditorial du numéro 113 du Bulletin du Comité Flamand de France (fév. 2018, pp. 2-3) rédigé par Christian Ghillebaert




samedi 13 août 2022

Deux berceuses en patois

Je ne pensais pas pouvoir écouter ce disque un jour, mais grâce à Gallica nous avons l'intégralité des deux faces. Disque POLYDOR, référence : n°621.636, édité en juin 1930.



Léon Plouviet, alias Grand Papa Léon. Né à Croix en 1904, il débute aux P.T.T. comme simple commis des postes. En 1925 il est président de l'Association Sportive des P.T.T. et en 1927 il participe à la création de la station de radio P.T.T. Nord à Lille. Il en devient chef de station et participe activement aux émissions en récitant des poèmes d'Emile Verhaeren, Amédée Prouvost, Armand Dehorne, etc. Directeur de la Société Lyrique et Dramatique des P.T.T., il interprète également de nombreux rôles dramatique à l'antenne. Dès 1927 il créé, et anime sous le pseudo de Grand Papa Léon, une émission de radio enfantine, une idée qui sera reprise par les autres radios françaises. En 1930 il est nommé contrôleur principal et en 1933 c'est lui qui inaugure la nouvelle Maison de la Radio, 36 boulevard de la Liberté à Lille, dans un hôtel particulier réaménagé en bureaux et studios. Il prend sa retraite en 1938. Il est mort à Lille en 1967.

Face A : Le petit Quinquin de Desrousseaux
Une version par un interprète peu connu, Grand Papa Léon, accompagné par l'orchestre de Radio PTT Nord, probablement dirigé par Henri Hespel (1897-1981).



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Léon Lemaire
, alias Leolem. Cet épicier arrageois est né 12 rue Méaulens en 1875. Employé à la mairie d'Arras, il y est nommé secrétaire général adjoint en 1920, il devient secrétaire de mairie en 1926. Il prend goût à la poésie patoise en écoutant Jules Mousseron venu se produire à Arras en 1908. En 1912 il participe à un concours de poésies organisé par les Rosati d'Artois et emporte le 1er prix avec son poème Les gins d'chez nous. L'année suivante il obtient la Rose d'Argent, 1er prix du concours des Rosati de Paris, pour sa berceuse L'couquer d'nou mioche. Après un troisième 1er prix en 1914, à Arras, pour son sonnet Ech viux baudet, il laisse ensuite aux débutants le risque et l'honneur de participer aux tournois littéraires. Il a publié plusieurs recueils : Autour du beffroi d'Arras (1909), Les chants d'ein Chicourt (1913), Eclats d'patois (1921) et Racontaches d'ein boïeu rouche (1947). Ensuite il se borne à égayer les gazettes locales de ses rimes sentimentales ou railleuses. Il est mort à Arras en 1955

Face B : L' couquer d'nou mioche, berceuse artésienne, paroles et musique de Léon Lemaire, interprétée par l'auteur 



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collection personnelle


La chanson de l'Achicourienne
collection personnelle


En prime, quelques textes publiés dans le journal Le Beffroi d'Arras en 1920 et 1921 : 


Ch' garcon brasseux

Chacun les siens !

A l'harmonie
du commerce

Ingélique

L'mode ed chés
femmes

Prom'nate' à l'foire
ressuscitée

L'couquer
d'nou mioche


La hotte du colporteur à Calais

page créée le 12/10/2009
 


Le colporteur de Fréquence Nord avait posé sa hotte à l’école de musique de Calais le 6 janvier 1980 pour présenter un série de quatre stages d’initiation à la musique traditionnelle organisés à Boulogne-sur-Mer, Calais, St-Omer et Dunkerque

Catherine Claeys, la colporteuse, est en compagnie de :
Par ordre d’apparition à l’antenne

Michel Lebreton (formateur)
Toujours fidèle à l'E.N.M. de Calais

Patrice Gilbert (stagiaire, puis formateur)
Depuis professeur à l’asso Cric-Crac & Cie et, depuis 2017, retraité

Christophe Duchêne (co-organisateur)
Alors directeur du centre de formation musicale pour adultes

Guy Vandeneeckhoutte (stagiaire)
Maintenant directeur de MJC

Bertrand Buirette (stagiaire)
Actuellement joue du violon en Normandie

Fabienne Kotlarczik (formatrice)
Perdue de vue, serait dans la région lyonnaise

Jean Legrand (co-organisateur)
Alors directeur de la MJC de Rosendael à Dunkerque, décédé.

Christian Declerck (formateur)
Blogueur impénitent


1-début (Brunette allons gai*)
2-entretien M Lebreton
3-entretien P Gilbert
4-entretien C Duchène
5-entretien G Vandeneeckhoutte
6-entretien B Buirette
7-C'est à Mœuvres ou par delà*
8-entretien F Kotlarczik
9-entretien J Legrand
10-Capitaine Bart, duo de vieille
11-entretien C Declerck
12-intervention Michel L.
13-intervention Fabienne K.
14-intervention Michel L.
15-Maniotte
16-entretien M Lebreton
17-Maclotte de J G Houssa
18-entretien C Duchène
19-entretien P Gilbert
20-entretien G Vandeneeckhoutte
21-Les p'tits saint-Pierre
22-entretien M Lebreton
23-entretien J Legrand
24-entretien M Lebreton
25-intervention Fabienne K.
26-Elève-toi donc belle*
27-entretien M Lebreton
28-entretien B Buirette
29-Carnaval + fin

téléchargez ici


 C’est à Moeuvres ou par delà*
par Fabienne Kotlarczik



80 téléchargements au 1/6/1013

*publié dans le recueil de Chants et chansons populaires du Cambrésis de A. Durieux en 1868








jeudi 4 août 2022

Joseph Declercq, chansonnier et militant syndicaliste

mise en ligne le 16/5/2013
mise à jour le 4/8/2022 : modifications des liens, ajout d'une vidéo

collection personnelle

Né le 3 février 1891 à Halluin, Etienne Joseph Declercq est le fils de Jules Louis, couvreur, et Justine Pauline Masquelier, servante, tous deux originaires d'Halluin. En 1916 il épouse une béarnaise, Marie Louise Menjou (1890-1979) à Saint-Laurent-Bretagne dans les Hautes Pyrénées, il décède le 3 novembre 1959 à Halluin.

"Après avoir appris la sculpture, il décida d’entrer au séminaire d’Hazebrouck (Nord). Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il dut renoncer au sacerdoce. Au lendemain de l’armistice, il devint directeur du service des eaux d’Halluin. Ancien membre du « Sillon », adhérent de la première heure de la CFTC, il fut, après 1934, président du syndicat libre des employés d’Halluin. À la fois historien et poète de la section CFTC d’Halluin, surnommé « le barde du Nord », il écrivit de nombreux poèmes et chansons à la gloire des syndicats libres dont « la Marche des travailleurs chrétiens » qui devint l’hymne officieux de la CFTC. Après la Seconde Guerre mondiale, J. Declercq milita au MRP, sur le plan local. 
Jean Piat "
SOURCE : F.-X Roets, Le mouvement ouvrier français à Roubaix-Tourcoing de 1914 à la fin de la IVe République, DES Lille, 1968." Notice aimablement transmise par le site du MAITRON

Parmi les nombreux chansonniers de la région, Joseph Declercq est un des rares à avoir enregistré. Jean WEBER m'avait donné ces copies de 78 tours, sur cassette audio, en 1998. Il en avait hérité d'Augustin Declercq, un des fils de Joseph. La qualité n’est pas excellente et l’un des disques étant cassé il manque le début de deux chansons.

source : Syndicalisme Chrétien, avril 1934


Disque Lumen 33.052, orchestre de Fred Acker
- La fête chrétienne du travail, de et par Joseph Declercq
- Le militant syndicaliste, de et par Joseph Declercq

 Disque Lumen 33.051 (cassé), orchestres de Fred Acker et R. Guttinguer
- Marche des travailleurs chrétiens, de et par Joseph Declercq
- Le travailleur vainqueur (Marcel Poimboeuf) par Emile Rousseau de l'Opéra-Comique

Les fichiers mp3 et la partition de la Marche des Travailleurs Chrétiens, avec ses cinq couplets d'origine, sont à télécharger ici


trois extraits chantés par l'auteur




collection personnelle

Le barde du Nord a également écrit et édité : Aimons-nous, Aidons-nous (musique de J. Vandeputte et Fred Acker), Le Chant Lociste ((musique de J. Vandeputte et Fred Acker) et A qui le yo-yo ? (musique de Louis Bariselle).


J'ajoute un article de Joseph Declercq, Les œuvres d’Halluin, paru dans l'almanach de la Jeune République en 1922.

Vous allez me demander quel est  le rapport avec la musique folk de la région ? a priori aucun, sauf que son petit-fils Christophe est devenu un des piliers du groupe Mabidon, avant de jouer dans de nombreux groupes régionaux. Il vient de sortir un album chez Bémol vpc.

Christian Declerck