vendredi 2 mai 2025

Les chansons du 1er mai, par Robert Brécy

 
collection personnelle

 In Revue d'histoire moderne et contemporaine, juilllet-septembre 1981

Il y a quatre-vingt-dix ans, le mouvement ouvrier et socialiste international décidait de faire du 1er mai 1890 une journée de revendication à travers le monde, et depuis le Premier Mai est resté une manifestation traditionnelle du monde du travail. 
Notre propos n'est pas d'en retracer l'histoire complète mais de présenter les chansons suscitées en France — et dans la Belgique wallonne, si proche de nos départements du Nord — par le Premier Mai, fête internationale des travailleurs et aussi journée revendicative, parfois journée de lutte. 
Nous rappellerons cependant les circonstances dans lesquelles ces œuvres sont nées afin de mieux montrer l'importance du témoignage qu'elles apportent à l'historien ; ces chansons de Mai ne sont pas seulement des « armes de propagande », elles jouent souvent le rôle de révélateur des aspirations et de la sensibilité populaires — dans leur diversité et leur évolution. 
Avant d'examiner les chansons nées du 1er Mai, disons quelques mots des autres œuvres révolutionnaires chantées par les travailleurs après l'écrasement de la Commune de 1871 et avant le 1er mai 1890 ; certaines l'ont été ensuite lors des manifestations de mai. 
Les ouvriers chantaient traditionnellement des œuvres plus anciennes comme la Marseillaise, la Carmagnole ou le Chant des ouvriers. Rappelons toutefois que la Marseillaise, née en 1792, pendant la Grande Révolution, et proscrite sous les divers régimes monarchiques, n'était redevenue hymne national qu'en 1879. A la Carmagnole, également de 1792, les républicains avaient ajouté quelques strophes sous le Second Empire et, depuis 1871, un couplet qui appelait à la revanche de la Commune : 
 
Vive la Commune de Paris, 
Ses mitrailleuses et ses fusils ! 
La Commune battue 
Ne s'avoue pas vaincue,
Elle aura sa revanche, vive le son, vive le son,
Elle aura sa revanche, vive le son du canon.
 
 
La suite ICI


On y trouve les paroles de :
Les anarchistes de Chicago, Jules Jouy (1887)
Le sang des martyrs, Jules Jouy
Pendeurs et pendus, Olivier Souêtre (1887)
La pensée, A propos des exécutions de Chicago, Louis Gabillaud
Les huit heures, Etienne Pédron (1890)
La marche du 1er mai, Charles Gros (1893) avec la musique
La populaire, anonyme (sd)
Le premier mai du père Peinard, Olivier Souêtre (1891)
Le premier mai quatre vingt onze, Eugène Chatelain
Les martyrs de Fourmies, premier mai 1891 (anonyme) d'après une chanson de Rémy Doutre
Les martyrs de Fourmies, romance, souvenir du 1er mai 1891, Ernest Voillequin, Georges Poivilliers
Les fiancés du Nord, René Esse, Gaston Maquis
Le massacre de Fourmies, Etienne Pédron
Debout !, Etienne Pédron
Lafargue et Culine, Emile Nieuport
Chant du 1er mai, anonyme (1892)
Huit heures de travail, Pierre Degeyter (1891) 
Le premier mai, Etienne Pédron (1895)
Premier mai, H. Weyts (1896)
La fête du premier mai, François Lefebvre
Le premier mai, Jean-Baptiste Clément
La normale, F. Antourville
La chanson des huit heures, Léon Drouin de Bercy (1906)
Le premier mai, Charles d'Avray (1907)
Premier mai, Gaston Couté (1911)
Aujord'hui on fait l'premier mai, Georges Flamencourt (Lille, 1920)

Sur le même sujet voir ICI

1926    

Le Cri du Nord (Gallica)


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