En faisant l'inventaire des cahiers de chansons de ma collection, je relève ce Salut aux ouvriers, paroles d'Henri Simoens, une des rares parmi les 165 chansons dont l'auteur soit mentionné. Des paroles fortes et toujours d'actualité, qui ont circulé aussi jusqu'en Bretagne. Elle a été collectée à Douarnenez et à Tréboul, voir ICI. "Recueillie et arrangée" par Gaston Blondelon* qui l'édite sous son nom chez Marcel Labbé. On la retrouve dans la dernière publication de l'association Emglev Bro Douarnenez.
Source |
Le cahier appartenait au couple dunkerquois Georges Marcotte (1888-1946) et Emma Vanlerberghe (née en 1888). Il est né à Dunkerque, comme son père Pierre ; sa mère, Mérantine Défossez, est picarde, née à Vitry en Artois. Son épouse est une Flamande, née à Quaedypre, dont les parents sont originaires de Bergues et Bailleul. Je ne sais rien de lui que ses professions, il était caporal tambour au 110e RI à son mariage puis chef de manutention de la maison Coquelle-Gourdin, son domicile, 26 rue Saint Charles et ce cahier de chansons rédigé et illustré avec soin.
collection personnelle |
L'auteur de ce chant, Henri Simoens, était chansonnier et cabaretier à Roubaix. Né à Courtrai en 1841, il exerce aussi les métiers de fileur, teinturier et apprêteur, il épouse Clémentine Vantomme à Courtrai en 1869. En février 1903 le Journal de Roubaix publie : On nous prie de demander aux poètes et chansonniers de Roubaix et de Tourcoing de vouloir bien se réunir, jeudi prochain 19 février, à huit heures, chez M. Désiré Bourgois, à l'estaminet Au Petit chansonnier, 78 rue de la Perche. Cette réunion a pour but d'organiser une soirée au bénéfice de M. Henri Simoens le chansonnier populaire devenu aveugle et actuellement, en traitement à Gand, à l'Institut de l'Enfant Jésus. Cette fête de bienfaisance est un succès si l'on en croit le compte rendu paru quelques jours plus tard :
Egalité de Roubaix Tourcoing 7/2/1903 source : médiathèque de Roubaix |
Il meurt à Roubaix le 12 février 1907 : Mort d’un chansonnier - Le chansonnier patoisant Henri Simoens vient de mourrir à l’âge de 65 ans. Il a composé surtout des chansons locales dans lesquelles vibrait souvent la note patriotique. Ancien élève de notre Académie de musique, il fonda en 1874 l’Union Ouvrière et devint, en 1881, président des chansonniers roubaisiens et membre de la société des auteurs et compositeurs. Henri Simoens avait été longtemps ouvrier teinturier dans la maison de M. Emile Roussel, rue de l’Epeule. (Journal de Roubaix du 15 février 1907)
Le Journal de Roubaix 14/4/1881 source : médiathèque de Roubaix |
Sa généalogie par un descendant ICI
D'autres infos ICI (merci à Denis Arnaud)
J'ajoute cette belle interprétation reprise sur la page ci-dessus, par Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière
Quelques chansons disponibles sur Gallica
l'inventaire dans le catalogue de la BNF ICI
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* Gaston Blondelon, ce compositeur non identifié par la BNF, est très probablement Gaston Jules qui est né à Paris dans le 17e arrondissement le 15 mai 1886. Il est employé de commerce lors de sa conscription, il devient soldat musicien au 103e RI le 11 octobre 1908. On relève plusieurs adresses à Paris sur sa fiche matricule : 1906, 14 rue d'Aubervilliers, 1910, 5 rue Bellot et 1913, 40 rue de Provence. Il est mort le 13 octobre 1916 à Dreux, 8 rue Desmousseaux.
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